Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1862 01 mars 1862
Description : 1862/03/01 (A7,N137). 1862/03/01 (A7,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032914
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
et L'ISTRIME DE SUEZ,
» ici, et qui ont apporté les millions qui nous Fervent
» à creuser le canal des deux mers : ce sont les ac-
» tionnaires du canal de Suez. Il y en a vingt-deux
» mille en France seulement qui, à une époque où no-
- » tre entreprise était traitée de chimère, n'ont pas
» craint, dans un but noble et généreux, de lui con-
» fier leurs épargnes ; ils se sont mis au-dessus des
» sarcasmes du monde, et ils ont eu le courage de
» mépriser autour d'eux les conseils de ceux que l'on
» appelle les gens d'affaires sérieux, qui voulaient
» les détourner de leurs inspirations patriotiques.
» Que chacun de nous, — depuis le premier jusqu'au
» dernier, — ait toujours en vue leurs intérêts, que
» nous devons ménager avec un soin de père de fa-
» mille. Ne négligeons rien pour que la confiance
» qu'ils ont placée en nous soit justifiée, et pour leur
» rendre profitable l'œuvre qu'ils auront eu la gloire
» de fonder. Aux actionnaires du canal de Suez ! »
» Ce dernier toast fut accueilli avec enthousiasme.
Le travail et le capital, parfois hostiles en Europe,
s'unissaient aux frontières de l'Afrique et de l'Asie
dans une même pensée, marchant au même but en
se donnant cordialement la main.
» C'est donc un fait acquis et consacré : le Nil est
au désert, au centre de l'isthme de Suez. L'eau
abonde sur les travaux ; des bassins, espèces de ci-
ternes, sont disposés sur toute la ligne du canal mariti-
me, à 200 mètres les uns des autres, et pouvant rece-
voir l'eau nécessaire à l'alimentation de cinquante mille
hommes. Le seuil d'El-Guisr, qui semblait si difficile
à traverser, est sérieusement attaqué ; les travail-
leurs arrivent de toutes parts : déjà près de 20,000 sont
installés et creusent le sol. Dans quelques mois, au
lieu même où la fête de l'arrivée de l'eau douce vient
d'être célébrée, rendez-vous est donné pour célébrer
l'entrée de la Méditerranée dans le lac Timsah, au
centre de l'isthme de Suez. »
ERNEST DESPLACES.
LETTRE DE 1. JOMARD.
Nous avons essayé d'exprimer les sentiments
qu'avait fait naître parmi les coopérateurs nombreux
de l'entreprise du canal de Suez, la distinction décer-
née par le gouvernement impérial à M. Jomard, l'un
des vice-présidents de la Compagnie universelle, illus-
tre par sa science, par son utile dévouement à la civili-
sation égyptienne, et dont le nom se rattache par
tant de titres à la pensée du percement de l'isthme.
De son côté, l'administration supérieure de la Com-
pagnie universelle avait saisi avec empressement
cette occasion pour offrir à M. Jomard un nouveau
témoignage de sa sympathie et lui présenter ses félici-
tations pour la juste récompense dont il venait d'être
l'objet. Cette mission a été déléguée à l'un des frères
de M. Ferdinand de Lesseps, M. le baron Jules de
Lesseps.
M. Jomard a répondu à cette manifestation de
respect et de cordial attachement par la lettre sui-
vante que nous sommes heureux de pouvoir commu-
niquer à nos lecteurs.
ERNEST DESPLACES.
« Monsieur le baron,
» Je ne dois peut-être la distinction qu'a bien voulu
m'accorder l'Empereur qu'à d'anciens services qui
remontent à l'expédition d'Égypte, époque à laquelle
son oncle méditait déjà le canal de Suez, entreprise
que j'ai constamment appelée de tous mes vœux,
appuyée de mes démarches auprès du premier vice-
roi, et à laquelle le nom glorieux de Lesseps est
attaché pour toujours. La part que veut bien pren-
dre à ma promotion la Compagnie du canal de Suez
m'honore autant que la distinction elle-même, et je
ne saurais assez vous en témoigner ma vive grati-
tude.
» Veuillez, monsieur le baron, dire à nos collègues
combien j'y suis sensible, et être auprès d'eux l'in-
terprète de mes sentiments reconnaissants et dé-
voués.
» JOMARD.
» Paris, 16 février 1862. »
UNE CORRESPONDANCE DU TIMES.
Nous pensions avoir clos toutes nos querelles avec
le Times et ses correspondants égyptiens. Depuis cet
aveu de notre puissant confrère, que de tous les pays
l'Angleterre était celui qui devait retirer les plus
gros avantages de l'ouverture de l'isthme de Suez;
depuis les vertes remontrances qu'il a adressées à la
Compagnie pour les lenteurs prétendues qu'elle ap-
portait à l'exécution de ses travaux; depuis sa pro-
testation énergique qu'il voulait le canal, qu'il le lui
fallait ou sinon qu'il faudrait lui dire pourquoi ; nous
avions peut-être des motifs d'attendre de sa part
quelque chose de mieux qu'un silence passif et une
sympathie inactive. Nous étions d'accord avec lui
sur tous les points. Il exigeait que le canal fût fait,
mais à la condition de n'y pas engager son argent.
Nous lui déclarions que le canal serait fait, et nous
lui garantissions qu'il n'aurait pas à y mettre un
penny. Depuis, nous avons eu de fréquentes occasions
de lui démontrer par les événements toute l'utilité
du canal de Suez pour la grandeur, pour les intérêts,
pour la sécurité de l'Angleterre. Depuis, le consul
général de la reine, M. Colquhoun, a effectué sa cé-
lèbre et loyale inspection du terrain et des travaux
de l'isthme. Depuis, les opérations de l'entreprise
I
» ici, et qui ont apporté les millions qui nous Fervent
» à creuser le canal des deux mers : ce sont les ac-
» tionnaires du canal de Suez. Il y en a vingt-deux
» mille en France seulement qui, à une époque où no-
- » tre entreprise était traitée de chimère, n'ont pas
» craint, dans un but noble et généreux, de lui con-
» fier leurs épargnes ; ils se sont mis au-dessus des
» sarcasmes du monde, et ils ont eu le courage de
» mépriser autour d'eux les conseils de ceux que l'on
» appelle les gens d'affaires sérieux, qui voulaient
» les détourner de leurs inspirations patriotiques.
» Que chacun de nous, — depuis le premier jusqu'au
» dernier, — ait toujours en vue leurs intérêts, que
» nous devons ménager avec un soin de père de fa-
» mille. Ne négligeons rien pour que la confiance
» qu'ils ont placée en nous soit justifiée, et pour leur
» rendre profitable l'œuvre qu'ils auront eu la gloire
» de fonder. Aux actionnaires du canal de Suez ! »
» Ce dernier toast fut accueilli avec enthousiasme.
Le travail et le capital, parfois hostiles en Europe,
s'unissaient aux frontières de l'Afrique et de l'Asie
dans une même pensée, marchant au même but en
se donnant cordialement la main.
» C'est donc un fait acquis et consacré : le Nil est
au désert, au centre de l'isthme de Suez. L'eau
abonde sur les travaux ; des bassins, espèces de ci-
ternes, sont disposés sur toute la ligne du canal mariti-
me, à 200 mètres les uns des autres, et pouvant rece-
voir l'eau nécessaire à l'alimentation de cinquante mille
hommes. Le seuil d'El-Guisr, qui semblait si difficile
à traverser, est sérieusement attaqué ; les travail-
leurs arrivent de toutes parts : déjà près de 20,000 sont
installés et creusent le sol. Dans quelques mois, au
lieu même où la fête de l'arrivée de l'eau douce vient
d'être célébrée, rendez-vous est donné pour célébrer
l'entrée de la Méditerranée dans le lac Timsah, au
centre de l'isthme de Suez. »
ERNEST DESPLACES.
LETTRE DE 1. JOMARD.
Nous avons essayé d'exprimer les sentiments
qu'avait fait naître parmi les coopérateurs nombreux
de l'entreprise du canal de Suez, la distinction décer-
née par le gouvernement impérial à M. Jomard, l'un
des vice-présidents de la Compagnie universelle, illus-
tre par sa science, par son utile dévouement à la civili-
sation égyptienne, et dont le nom se rattache par
tant de titres à la pensée du percement de l'isthme.
De son côté, l'administration supérieure de la Com-
pagnie universelle avait saisi avec empressement
cette occasion pour offrir à M. Jomard un nouveau
témoignage de sa sympathie et lui présenter ses félici-
tations pour la juste récompense dont il venait d'être
l'objet. Cette mission a été déléguée à l'un des frères
de M. Ferdinand de Lesseps, M. le baron Jules de
Lesseps.
M. Jomard a répondu à cette manifestation de
respect et de cordial attachement par la lettre sui-
vante que nous sommes heureux de pouvoir commu-
niquer à nos lecteurs.
ERNEST DESPLACES.
« Monsieur le baron,
» Je ne dois peut-être la distinction qu'a bien voulu
m'accorder l'Empereur qu'à d'anciens services qui
remontent à l'expédition d'Égypte, époque à laquelle
son oncle méditait déjà le canal de Suez, entreprise
que j'ai constamment appelée de tous mes vœux,
appuyée de mes démarches auprès du premier vice-
roi, et à laquelle le nom glorieux de Lesseps est
attaché pour toujours. La part que veut bien pren-
dre à ma promotion la Compagnie du canal de Suez
m'honore autant que la distinction elle-même, et je
ne saurais assez vous en témoigner ma vive grati-
tude.
» Veuillez, monsieur le baron, dire à nos collègues
combien j'y suis sensible, et être auprès d'eux l'in-
terprète de mes sentiments reconnaissants et dé-
voués.
» JOMARD.
» Paris, 16 février 1862. »
UNE CORRESPONDANCE DU TIMES.
Nous pensions avoir clos toutes nos querelles avec
le Times et ses correspondants égyptiens. Depuis cet
aveu de notre puissant confrère, que de tous les pays
l'Angleterre était celui qui devait retirer les plus
gros avantages de l'ouverture de l'isthme de Suez;
depuis les vertes remontrances qu'il a adressées à la
Compagnie pour les lenteurs prétendues qu'elle ap-
portait à l'exécution de ses travaux; depuis sa pro-
testation énergique qu'il voulait le canal, qu'il le lui
fallait ou sinon qu'il faudrait lui dire pourquoi ; nous
avions peut-être des motifs d'attendre de sa part
quelque chose de mieux qu'un silence passif et une
sympathie inactive. Nous étions d'accord avec lui
sur tous les points. Il exigeait que le canal fût fait,
mais à la condition de n'y pas engager son argent.
Nous lui déclarions que le canal serait fait, et nous
lui garantissions qu'il n'aurait pas à y mettre un
penny. Depuis, nous avons eu de fréquentes occasions
de lui démontrer par les événements toute l'utilité
du canal de Suez pour la grandeur, pour les intérêts,
pour la sécurité de l'Angleterre. Depuis, le consul
général de la reine, M. Colquhoun, a effectué sa cé-
lèbre et loyale inspection du terrain et des travaux
de l'isthme. Depuis, les opérations de l'entreprise
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