Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1862 15 février 1862
Description : 1862/02/15 (A7,N136). 1862/02/15 (A7,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203290q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
52 L'ISTHME DE SUEZ,
» Brèf, au lieu de se solder par un excédant de re-
cettes annuelles , le compte des finances égyptiennes
a s gnalé, pendant un certain nombre d'années, des dé-
ficit qui ont été comblés successivement par des émis-
sions de bons du Trésor à échéances et, en dernier lieu,
par un emprunt de 28 millions contracté à Paris. Ces
divers engagements ont constitué une dette rembour-
sable à époque fixe. Il existe, en outre, une dette con-
sistant en comptes-courants dont le règlement n'a pas
encore été fait. Le montant de ces deux dettes est tel
qu'il pourrait être couvert en quatre ou cinq ans avec
le seul excédant des recettes sur les dépenses ordi-
naires,
» 11 résulte de ce tableau que le gouvernement égyp-
tien peut, à la rigueur, se passer d'un emprunt, à la
seule condition de vivre très-économiquement pendant
quatre ou cinq ans. Il se trouverait à l'expiration de ce
terme dans une situation financière à laquelle bien peu
d'Etats peuvent prétendre : il serait libéré de toute
dette et jouirait d'un excédant de revenu.
» Or le vice-roi d'Egypte est entré dans cette voie
d'économie.
» Il a diminué son armée, il a fait des réformes dans
l'administration, il a vendu une partie des biens et do-
maines de l'Etat. Ces mesures, dont chaque courrier
apporte l'exposé aux journaux d'Angleterre et de
France, prouvent que le gouvernement égyptien a les
yeux ouverts sur sa situation financière ; qu'il a non-
seulement la résolution, mais les moyens d'en sortir, et
qu'il ne la laissera pas s'aggraver.
» En faut-il conclure qu'un emprunt lui est inutile,
et qu'il doive repousser les propositions qui lui sont
faites à cet égard ? Il nous semble, au contraire, qu'en
les accueillant il ferait acte de prudence et de sagesse.
En eflet, il en est de l'existence d'un Etat comme de
la vie d'un homme : il y faut constamment faire la
part des circonstances imprévues. En Egypte, spécia-
lement, il est bien difficile que le gouvernement li-
mite ses dépenses de telle sorte, qu'en dehors des ser-
vices ordinaires, il ne réserve rien pour les grands
travaux publics, tels que l'entretien des canaux et des
routes, l'achèvement du barrage du Nil, l'extension des
voies ferrées, le percement de l'isthme de Suez, etc.
» Ces dernières entreprises doivent, en effet, contri-
buer beaucoup à augmenter les ressources agricoles et
commerciales du pays. Elles tendent à améliorer les
conditions d'existence de la population, à augmenter
la richesse publique, à développer de nouvelles sources
de revenu.
» Le barrage du Nil est destiné à accroitre la ferti-
lité naturelle du pays, en réglant les inondations pé-
riodiques de ce fleuve, en étendant le bienfait de ces
inondations à des terres où elles ne parviennent qu'ex-
ceptionnellement. Les chemins de fer exerceront en
Egypte la même influence que dans les autres Etats.
En multipliant les moyens de communication et de
transport, ils développeront progressivement la pros-
périté intérieure, ils faciliteront les échanges, ils dimi-
nueront le prix des marchandises. Quant au canal de
Suez, il fait de l'Egypte la grande route du commerce
universel, il y appelle la navigation du monde entier,
il assure au pays les bénéfices de cet immense tran-
sit, sans parler de la part directe qui est attribuée au
gouvernement égyptien dans les produits de cette en-
treprise.
» Du reste, l'Egypte, placée sous le gouvernement
d'un prince éclairé, est entrée dans une voie de réno-
vation qui doit la conduire à un grand développement
de la richesse publique, et qui augmentera progressi-
vement les revenus de l'Etat. Dès lors un emprunt est
comme ui e bonne semence qui doit rendre au centu-
ple.
D Les circonstances avaient conduit Méhémet-Ali à
faire de l'Egypte un camp. Il a dû travailler surtout à
fonder la stabilité du gouvernement dans ce pays, li-
vré avant lui à l'anarchie. Il a concentré toutes les
ressources de l'Egypte dans le grand effort qu'elle
était appelée à faire pour se constituer. Ce mouve-
ment, qui mérite l'épithète de national, a entraîné
beaucoup de ruines et de souffrances individuelles.
» Mais l'heure de ces sacrifices est passée. L'Egypte
possède une administration régulière. La liberté de l'in-
dustrie et du commerce y est assurée. L'habitant n'est
troublé ni dans l'exercice de ses droits de-propriété, ni
dans la jouissance de ses biens. Il paie la dîme à l'E-
tat. Cette dîme, qu'on peut appeler l'impôt, est assez
élevée, mais elle est établie régulièrement et sans pri-
vilége ni exception, par une administration très-sur-
veillée.
» Le progrès est donc incontestable et doit nécessai-
rement continuer. La paix, la sécurité intérieure et les
grands travaux publics ne peuvent que le développer
encore. Ce n'est pas seulement par sa fécondité excep-
tionnelle que l'Egypte, avec l'ordre et le repos, est
certaine de s'enrichir; c'est encore par son admirable
position géographique. Elle est, en effet, l'intermédiaire
obligée du commerce de l'Afrique intérieure avec l'Eu-
rope. Les produits des régions situées au delà des tro-
piques prennent leurs cours naturel à travers l'Egypte,
et l'exportation de ces produits par les ports égyptiens
acquiert chaque jour un nouvelle accroissement.
» Telle est la situation actuelle de l'Egypte, tel est
son bilan financier.
» La publication des renseignements nous a paru
opportune dans un moment où le télégraphe nous ap-
porte périodiquement la nouvelle de négociations fi-
nancières entamées entre l'Europe et cet Etat de l'A-
frique auquel la France n'a pas cessé de s'intéresser
depuis l'épopée héroïque de 1198.
» PAUL MERRUAU.
M. JOMARD.
Le Moniteur du 13 de ce mois a publié la note sui-
vante dans sa partie officielle :
« Par décret impérial du 12 février 1862, rendu sur
la proposition du ministre d'État, M. Jomard, mem-
bre de l'Institut, a été promu au grade de comman-
deur dè l'ordre impérial de la Légion d'honneur. »
M. Jomard est à la fois l'un des maîtres et l'un des
» Brèf, au lieu de se solder par un excédant de re-
cettes annuelles , le compte des finances égyptiennes
a s gnalé, pendant un certain nombre d'années, des dé-
ficit qui ont été comblés successivement par des émis-
sions de bons du Trésor à échéances et, en dernier lieu,
par un emprunt de 28 millions contracté à Paris. Ces
divers engagements ont constitué une dette rembour-
sable à époque fixe. Il existe, en outre, une dette con-
sistant en comptes-courants dont le règlement n'a pas
encore été fait. Le montant de ces deux dettes est tel
qu'il pourrait être couvert en quatre ou cinq ans avec
le seul excédant des recettes sur les dépenses ordi-
naires,
» 11 résulte de ce tableau que le gouvernement égyp-
tien peut, à la rigueur, se passer d'un emprunt, à la
seule condition de vivre très-économiquement pendant
quatre ou cinq ans. Il se trouverait à l'expiration de ce
terme dans une situation financière à laquelle bien peu
d'Etats peuvent prétendre : il serait libéré de toute
dette et jouirait d'un excédant de revenu.
» Or le vice-roi d'Egypte est entré dans cette voie
d'économie.
» Il a diminué son armée, il a fait des réformes dans
l'administration, il a vendu une partie des biens et do-
maines de l'Etat. Ces mesures, dont chaque courrier
apporte l'exposé aux journaux d'Angleterre et de
France, prouvent que le gouvernement égyptien a les
yeux ouverts sur sa situation financière ; qu'il a non-
seulement la résolution, mais les moyens d'en sortir, et
qu'il ne la laissera pas s'aggraver.
» En faut-il conclure qu'un emprunt lui est inutile,
et qu'il doive repousser les propositions qui lui sont
faites à cet égard ? Il nous semble, au contraire, qu'en
les accueillant il ferait acte de prudence et de sagesse.
En eflet, il en est de l'existence d'un Etat comme de
la vie d'un homme : il y faut constamment faire la
part des circonstances imprévues. En Egypte, spécia-
lement, il est bien difficile que le gouvernement li-
mite ses dépenses de telle sorte, qu'en dehors des ser-
vices ordinaires, il ne réserve rien pour les grands
travaux publics, tels que l'entretien des canaux et des
routes, l'achèvement du barrage du Nil, l'extension des
voies ferrées, le percement de l'isthme de Suez, etc.
» Ces dernières entreprises doivent, en effet, contri-
buer beaucoup à augmenter les ressources agricoles et
commerciales du pays. Elles tendent à améliorer les
conditions d'existence de la population, à augmenter
la richesse publique, à développer de nouvelles sources
de revenu.
» Le barrage du Nil est destiné à accroitre la ferti-
lité naturelle du pays, en réglant les inondations pé-
riodiques de ce fleuve, en étendant le bienfait de ces
inondations à des terres où elles ne parviennent qu'ex-
ceptionnellement. Les chemins de fer exerceront en
Egypte la même influence que dans les autres Etats.
En multipliant les moyens de communication et de
transport, ils développeront progressivement la pros-
périté intérieure, ils faciliteront les échanges, ils dimi-
nueront le prix des marchandises. Quant au canal de
Suez, il fait de l'Egypte la grande route du commerce
universel, il y appelle la navigation du monde entier,
il assure au pays les bénéfices de cet immense tran-
sit, sans parler de la part directe qui est attribuée au
gouvernement égyptien dans les produits de cette en-
treprise.
» Du reste, l'Egypte, placée sous le gouvernement
d'un prince éclairé, est entrée dans une voie de réno-
vation qui doit la conduire à un grand développement
de la richesse publique, et qui augmentera progressi-
vement les revenus de l'Etat. Dès lors un emprunt est
comme ui e bonne semence qui doit rendre au centu-
ple.
D Les circonstances avaient conduit Méhémet-Ali à
faire de l'Egypte un camp. Il a dû travailler surtout à
fonder la stabilité du gouvernement dans ce pays, li-
vré avant lui à l'anarchie. Il a concentré toutes les
ressources de l'Egypte dans le grand effort qu'elle
était appelée à faire pour se constituer. Ce mouve-
ment, qui mérite l'épithète de national, a entraîné
beaucoup de ruines et de souffrances individuelles.
» Mais l'heure de ces sacrifices est passée. L'Egypte
possède une administration régulière. La liberté de l'in-
dustrie et du commerce y est assurée. L'habitant n'est
troublé ni dans l'exercice de ses droits de-propriété, ni
dans la jouissance de ses biens. Il paie la dîme à l'E-
tat. Cette dîme, qu'on peut appeler l'impôt, est assez
élevée, mais elle est établie régulièrement et sans pri-
vilége ni exception, par une administration très-sur-
veillée.
» Le progrès est donc incontestable et doit nécessai-
rement continuer. La paix, la sécurité intérieure et les
grands travaux publics ne peuvent que le développer
encore. Ce n'est pas seulement par sa fécondité excep-
tionnelle que l'Egypte, avec l'ordre et le repos, est
certaine de s'enrichir; c'est encore par son admirable
position géographique. Elle est, en effet, l'intermédiaire
obligée du commerce de l'Afrique intérieure avec l'Eu-
rope. Les produits des régions situées au delà des tro-
piques prennent leurs cours naturel à travers l'Egypte,
et l'exportation de ces produits par les ports égyptiens
acquiert chaque jour un nouvelle accroissement.
» Telle est la situation actuelle de l'Egypte, tel est
son bilan financier.
» La publication des renseignements nous a paru
opportune dans un moment où le télégraphe nous ap-
porte périodiquement la nouvelle de négociations fi-
nancières entamées entre l'Europe et cet Etat de l'A-
frique auquel la France n'a pas cessé de s'intéresser
depuis l'épopée héroïque de 1198.
» PAUL MERRUAU.
M. JOMARD.
Le Moniteur du 13 de ce mois a publié la note sui-
vante dans sa partie officielle :
« Par décret impérial du 12 février 1862, rendu sur
la proposition du ministre d'État, M. Jomard, mem-
bre de l'Institut, a été promu au grade de comman-
deur dè l'ordre impérial de la Légion d'honneur. »
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