Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1862 01 février 1862
Description : 1862/02/01 (A7,N135). 1862/02/01 (A7,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032892
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
36 L'ISTHME DE SUEZ,
n'aient pas même parfois influé sur les qualités des
denrées? Ce que j'ai vu, ce qui permet de porter un
jugement, c'est qu'au prix de quelques sacrifices dont
l'importance s'efface tous les jours devant les résul-
tats obtenus, on est parvenu à transformer le désert,
à le disposer en chantiers bien organisés. Nous avons
partout les moyens d'agir régulièrement. Nous avons
un état-major dévoué, probe, capable; en un mot,
tout est devenu presque facile. On peut dire que
dans l'isthme nous sommes aujourd'hui en Europe,
et quand il sera évident pour le monde entier que
le canal est dans sa pleine voie d'exécution, ce qui
est un fait incontestable, alors les machines et la
bonne administration, telles qu'elles me semblent
exister dès à présent, feront le reste en peu de temps.
Après ces observations préliminaires, il me reste à
retracer le plus brièvement possible notre voyage,
sans donner au lecteur l'ennui de nous suivre jour
par jour dans notre itinéraire.
Nous avons d'abord visité :
Les carrières de Mex, où est un petit chantier fort bien
dirigé. L'extraction s'y fait à ciel ouvert ; les blocs,
qui cubent jusqu'à 1 mètre et' quelquefois 2, se dé-
tachent à la mine avec beaucoup de facilité. Deux
cent cinquante hommes y sont occupés ; trois grues
à vapeur fonctionnent et fournissent à la demande
des navires employés au transport des pierres à Port-
Saïd. Cet établissement, jusqu'à nouvel ordre, est
d'une grande utilité, car ce ne sera que dans une quin-
zaine de mois que les pierres de ^Gebel-Geneffé, qui
^reviendront à 7 ou 8 francs le mètre cube, pourront
être employées. En ce moment, celles du Mex ser-
vent à la consolidation des jetées de ce port même,
un peu à l'appontement de Port-Saïd, et la plus
grande quantité aux bâtisses de cette ville.
Le port de Mex peut contenir huit navires ; en y
mettant beaucoup d'ordre, en temps ordinaire, on
pourrait doubler ce nombre.
A Suez, nous avons exploré la rade. En parcou-
rant le tracé du canal, nous avons apprécié l'im-
portance de la modification due à M. l'ingénieur
Larousse. Elle produira une grande économie de
temps et d'argent en supprimant plusieurs kilomètres
de jetées en pierres.
En voyant avec quelle facilité un coup de vent in-
troduit l'eau jusque dans les lacs Amers, on comprend
que la moindre coupure leur permettra de se remplir
infiniment plutôt que le calcul ne nous l'annonce.
Nous avons examiné avec soin les différentes
couches du puits creusé sur l'emplacement du bassin
projeté par les Messageries impériales. Les sondages
sont de même nature que dans la majeure partie des
terrains qui s'étendent très-loin dans la direction des
-lacs Amers. On est à peu près certain de ne pas ren-
contrer de fond dur jusqu'à 7m,2û en contre-bas de la
basse mer. A l'occasion des dragages exécutés par
notre compatriote Mouchelet-Bey , il y a quelques
années, lors de la construction des quais de Suez, il
a été fait une expérience de grande importance : on
a creusé dans le sable un chenal à la profondeur de
2 mètres, et cette profondeur s'est toujours maintenue
jusqu'au quai sans aucune modification,
Le temps nous a manqué pour aller aux. carrières
de Gekel-Geneffé; mais elles ont déjà été visitées très
souvent par les ingénieurs, et reconnues d'une exploi-
tation ausssi avantageuse que facile. Une quantité
énorme de blocs de 1 à 2 mètres d'excellente qua-
lité, ainsi que du plâtre magnifique, sont déjà déta-
chés, et se trouvent à quelques centaines de mètres
des lacs Amers ; dès que la rigole maritime y arri-
vera, les transports se feront très-économiquement.
A Zagazig, où l'on quitte le chemin de fer, nous
avons trouvé une voiture attelée de six dromadaires.
Cette station est importante par l'écluse et la prise
d'eau du canal de l'Ouadée. Dans les conditions ac-
tuelles, on serait exposé à un chômage de deux mois
à cause du plafond élevé du canal de Moës (ancienne
branche tanitique du Nil sur laquelle se trouve l'é-
cluse) ; mais le Moës sera creusé, ramené à la profon-
deur du Cherkaouieh (ancienne branche pélusiaque),
qui, étant au-dessous du niveau du Nil, est alimenté
d'eau en toute saison; et la navigation ne sera plus
interrompue.
Ces canaux du Moës et du Cherkaouieh fourniront
toujours à l'alimentation pendant les basses eaux.
Nous avons suivi les bords du canal d'eau douce
en admirant cette riche nature, et avons été coucher
à Tel-el-Kebir, centre et château de la propriété de
l'Ouadée. Cet immense domaine, dont nous avons
aujourd'hui tous les titres de propriété, renferme un
grand nombre de villages, occupe la longueur de
26 kilomètres déjà cultivés ; sa largeur n'est limitée
que par la puissance de l'irrigation sur des terrains
de premier ordre, bas, et s'étendant à perte de vue.
Un acte de vandalisme a causé la destruction de
80,000 pieds de mûriers ; mais dans ce pays la na-
ture répare bien vite les pertes de ce genre.
Cet immeuble, s'il fût resté dans des mains étran-
gères, pouvait apporter de très-sérieuses entraves à
la construction du canal d'eau douce. Un temps bien
précieux et des indemnités considérables eussent été
dépensés pour établir la prise d'eau sur tout autre
point.
L'acquisition de cette propriété est une excellente
affaire. Son sol passe pour être le meilleur de l'E-
gypte; bien cultivé, son produit actuel, dit-on, de
80 à 100,000 francs par an (dans ce pays qui donne
trois récoltes par année), pourra s'élever dans des
proportions beaucoup plus considérables; déjà la
Compagnie a reçu de telles demandes de la part de
cultivateurs indigènes, qu'il est à espérer que bien-
tôt ce vaste potager suffira à l'approvisionnement de
n'aient pas même parfois influé sur les qualités des
denrées? Ce que j'ai vu, ce qui permet de porter un
jugement, c'est qu'au prix de quelques sacrifices dont
l'importance s'efface tous les jours devant les résul-
tats obtenus, on est parvenu à transformer le désert,
à le disposer en chantiers bien organisés. Nous avons
partout les moyens d'agir régulièrement. Nous avons
un état-major dévoué, probe, capable; en un mot,
tout est devenu presque facile. On peut dire que
dans l'isthme nous sommes aujourd'hui en Europe,
et quand il sera évident pour le monde entier que
le canal est dans sa pleine voie d'exécution, ce qui
est un fait incontestable, alors les machines et la
bonne administration, telles qu'elles me semblent
exister dès à présent, feront le reste en peu de temps.
Après ces observations préliminaires, il me reste à
retracer le plus brièvement possible notre voyage,
sans donner au lecteur l'ennui de nous suivre jour
par jour dans notre itinéraire.
Nous avons d'abord visité :
Les carrières de Mex, où est un petit chantier fort bien
dirigé. L'extraction s'y fait à ciel ouvert ; les blocs,
qui cubent jusqu'à 1 mètre et' quelquefois 2, se dé-
tachent à la mine avec beaucoup de facilité. Deux
cent cinquante hommes y sont occupés ; trois grues
à vapeur fonctionnent et fournissent à la demande
des navires employés au transport des pierres à Port-
Saïd. Cet établissement, jusqu'à nouvel ordre, est
d'une grande utilité, car ce ne sera que dans une quin-
zaine de mois que les pierres de ^Gebel-Geneffé, qui
^reviendront à 7 ou 8 francs le mètre cube, pourront
être employées. En ce moment, celles du Mex ser-
vent à la consolidation des jetées de ce port même,
un peu à l'appontement de Port-Saïd, et la plus
grande quantité aux bâtisses de cette ville.
Le port de Mex peut contenir huit navires ; en y
mettant beaucoup d'ordre, en temps ordinaire, on
pourrait doubler ce nombre.
A Suez, nous avons exploré la rade. En parcou-
rant le tracé du canal, nous avons apprécié l'im-
portance de la modification due à M. l'ingénieur
Larousse. Elle produira une grande économie de
temps et d'argent en supprimant plusieurs kilomètres
de jetées en pierres.
En voyant avec quelle facilité un coup de vent in-
troduit l'eau jusque dans les lacs Amers, on comprend
que la moindre coupure leur permettra de se remplir
infiniment plutôt que le calcul ne nous l'annonce.
Nous avons examiné avec soin les différentes
couches du puits creusé sur l'emplacement du bassin
projeté par les Messageries impériales. Les sondages
sont de même nature que dans la majeure partie des
terrains qui s'étendent très-loin dans la direction des
-lacs Amers. On est à peu près certain de ne pas ren-
contrer de fond dur jusqu'à 7m,2û en contre-bas de la
basse mer. A l'occasion des dragages exécutés par
notre compatriote Mouchelet-Bey , il y a quelques
années, lors de la construction des quais de Suez, il
a été fait une expérience de grande importance : on
a creusé dans le sable un chenal à la profondeur de
2 mètres, et cette profondeur s'est toujours maintenue
jusqu'au quai sans aucune modification,
Le temps nous a manqué pour aller aux. carrières
de Gekel-Geneffé; mais elles ont déjà été visitées très
souvent par les ingénieurs, et reconnues d'une exploi-
tation ausssi avantageuse que facile. Une quantité
énorme de blocs de 1 à 2 mètres d'excellente qua-
lité, ainsi que du plâtre magnifique, sont déjà déta-
chés, et se trouvent à quelques centaines de mètres
des lacs Amers ; dès que la rigole maritime y arri-
vera, les transports se feront très-économiquement.
A Zagazig, où l'on quitte le chemin de fer, nous
avons trouvé une voiture attelée de six dromadaires.
Cette station est importante par l'écluse et la prise
d'eau du canal de l'Ouadée. Dans les conditions ac-
tuelles, on serait exposé à un chômage de deux mois
à cause du plafond élevé du canal de Moës (ancienne
branche tanitique du Nil sur laquelle se trouve l'é-
cluse) ; mais le Moës sera creusé, ramené à la profon-
deur du Cherkaouieh (ancienne branche pélusiaque),
qui, étant au-dessous du niveau du Nil, est alimenté
d'eau en toute saison; et la navigation ne sera plus
interrompue.
Ces canaux du Moës et du Cherkaouieh fourniront
toujours à l'alimentation pendant les basses eaux.
Nous avons suivi les bords du canal d'eau douce
en admirant cette riche nature, et avons été coucher
à Tel-el-Kebir, centre et château de la propriété de
l'Ouadée. Cet immense domaine, dont nous avons
aujourd'hui tous les titres de propriété, renferme un
grand nombre de villages, occupe la longueur de
26 kilomètres déjà cultivés ; sa largeur n'est limitée
que par la puissance de l'irrigation sur des terrains
de premier ordre, bas, et s'étendant à perte de vue.
Un acte de vandalisme a causé la destruction de
80,000 pieds de mûriers ; mais dans ce pays la na-
ture répare bien vite les pertes de ce genre.
Cet immeuble, s'il fût resté dans des mains étran-
gères, pouvait apporter de très-sérieuses entraves à
la construction du canal d'eau douce. Un temps bien
précieux et des indemnités considérables eussent été
dépensés pour établir la prise d'eau sur tout autre
point.
L'acquisition de cette propriété est une excellente
affaire. Son sol passe pour être le meilleur de l'E-
gypte; bien cultivé, son produit actuel, dit-on, de
80 à 100,000 francs par an (dans ce pays qui donne
trois récoltes par année), pourra s'élever dans des
proportions beaucoup plus considérables; déjà la
Compagnie a reçu de telles demandes de la part de
cultivateurs indigènes, qu'il est à espérer que bien-
tôt ce vaste potager suffira à l'approvisionnement de
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