Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1862 01 mars 1862
Description : 1862/03/01 (A7,N137). 1862/03/01 (A7,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032914
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
66 L'ISTHME DE SUEZ,
Les cartes d'admission délivrées aux actionnaires
pour entrer à l'assemblée sont nominatives et per-
sonnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MEIIRDAD.
Paris, le 12 février 1862.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Comme on vient de le voir par l'avis ci-dessus,
l'assemblée générale annuelle de la Compagnie uni-
verselle du canal de Suez est convoquée pour le
1er mai prochain. Comme les années précédentes,
nous nous mettons au service de ceux de nos sous-
cripteurs qui, à cette époque, ne pourraient pas être
présents à Paris et qui voudraient se faire repré-
senter à l'assemblée. Nous les invitons instamment à
se rendre à l'appel qui leur est adressé. Il est bon
que la réunion soit aussi nombreuse que possible, et
nous ne doutons pas qu'elle ne donne lieu à des com-
munications intéressantes.
L'honorable président-fondateur sera, nous le pen-
sons, rendu à Paris pour cette époque. On sait que,
depuis le mois de novembre dernier, il n'a pas quitté
l'Égypte, où son activité a donné aux travaux une
impulsion dont nous avons eu à constater les résul-
tats. Son rapport sera, selon toutes les probabilités,
l'un des plus importants qui aient encore été pré-
sentés à l'assemblée générale.
En attendant, nous pouvons dire que tout marche
de la façon la plus satisfaisante sur la ligne de l'is-
thme. Nos récentes correspondances nous fournissent
à cet égard les meilleures informations. A l'heure
qu'il est, la coupure du Guisr est vigoureusement
poursuivie par une masse de travailleurs. Elle sera
l'objet principal du reste de cette campagne, et tou-
tes les ressources de l'administration sont concentrées
sur ce travail.
Voici, par exemple, ce que, à la date du 5 février,
nous mande du seuil d'El-Guisr un témoin oculaire :
« La plus grande activité règne sur la ligne ; à El-
» Guisr tout est en plein mouvement. Je n'ai jamais
» vu les Arabes travailler aux terrassements avec
» autant d'ardeur. »
D'après nos avis, depuis cette date, ce mouvement
s'était encore considérablement développé.
Les ateliers du Guisr sont amplement approvision-
nés par le double service de la rigole maritime com-
muniquant avec le seuil, du côté de la Méditerra-
née et du canal d'eau douce, mettant, de l'autre côté,
en relation directe et constante Timsah et le Nil.
La navigation du canal d'eau douce est en pleine
exploitation. Elle est effectuée par soixante-dix bar-
ques allant et venant constamment de Boulac à
Timsah et de Timsah à Boulac.
A Port-Saïd, la population et le commerce sont en
progrès journalier. Les marchands ambulants, cha-
que jour plus nombreux, viennent approvisionner
constamment les marchés de cette ville, et, quoique
sans cesse de nouvelles habitations s'y élèvent, les
logements ne suffisent pas à la population qui s'y
présente.
On nous signale à Timsah une découverte des plus
heureuses pour l'avenir de la ville importante qui
doit s'élever sur les bords de ce port intérieur du
canal. On vient de reconnaître dans le lac une car-
rière de pierre à chaux qui à l'essai a donné d'ex-
cellents résultats. Elle paraît être d'une grande ri-
chesse et pouvoir suffire à tous les besoins de la cons-
truction. Par un hasard providentiel, elle se trouve
au milieu d'une petite forêt de tamaris. Par consé-
quent elle a autour d'elle tout le combustible néces-
saire pour la fabrication de la chaux. Les ingénieurs
de la Compagnie ne doutent point que cette carrière
ne soit destinée à rendre de très-grands services.
Nous avons raconté le voyage d'essai de M. Fer-
dinand de Lesseps, de Boulac à Timsah, après l'a-
chèvement et pour l'inauguration du canal d'eau
douce; mais nous ne connaissions point encore les dé-
tails d'une petite fête donnée, à Timsah, à l'infati-
gable président-fondateur au moment où il débar-
quait sur ce point. Nous possédons aujourd'hui ces
détails et nous les croyons de nature à intéresser
vivement nos lecteurs. Ils sont parfaitement conformes
à ceux qui ont été publiés dans le Siècle du 21 février.
Nous n'avons donc pas à refaire ce que le Siècle a fort
bien fait, et nous ne croyons pouvoir mieux terminer
cette chronique qu'en reproduisant la relation donnée
par notre honorable confrère, sous ce titre : Arrivée
du Nil dans l'isthme de Suez.
« Le 2 février était un jour de fête pour le désert :
le Nil, dans un magnifique canal creusé par la Com-
pagnie universelle du canal maritime qui doit réu-
nir la mer Rouge et la Méditerranée, portait ses eaux
jusqu'au lac Timsah, au centre de l'isthme de Suez.
M. de Lesseps, président directeur de la Compa-
gnie, est arrivé au milieu des travaux, monté sur
une barque. Parti du Caire, il a descendu le Nil
jusqu'à Benah, suivi la branche du fleuve aujour-
d'hui nommée Barh-Moës (fleuve de Moïse), autre-
fois banche tanitique ; il est entré par l'écluse de
Zagazig dans le canal de l'Ouadée, ancien canal du
pharaon Nécos, sur lequel s'embranche le nouveau
canal, qu'il a parcouru pour venir débarquer sur le
plateau où s'élèvent les premières maisons de la ville
de Timsah et où les eaux vont se perdre dans le lac.
Les cartes d'admission délivrées aux actionnaires
pour entrer à l'assemblée sont nominatives et per-
sonnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MEIIRDAD.
Paris, le 12 février 1862.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Comme on vient de le voir par l'avis ci-dessus,
l'assemblée générale annuelle de la Compagnie uni-
verselle du canal de Suez est convoquée pour le
1er mai prochain. Comme les années précédentes,
nous nous mettons au service de ceux de nos sous-
cripteurs qui, à cette époque, ne pourraient pas être
présents à Paris et qui voudraient se faire repré-
senter à l'assemblée. Nous les invitons instamment à
se rendre à l'appel qui leur est adressé. Il est bon
que la réunion soit aussi nombreuse que possible, et
nous ne doutons pas qu'elle ne donne lieu à des com-
munications intéressantes.
L'honorable président-fondateur sera, nous le pen-
sons, rendu à Paris pour cette époque. On sait que,
depuis le mois de novembre dernier, il n'a pas quitté
l'Égypte, où son activité a donné aux travaux une
impulsion dont nous avons eu à constater les résul-
tats. Son rapport sera, selon toutes les probabilités,
l'un des plus importants qui aient encore été pré-
sentés à l'assemblée générale.
En attendant, nous pouvons dire que tout marche
de la façon la plus satisfaisante sur la ligne de l'is-
thme. Nos récentes correspondances nous fournissent
à cet égard les meilleures informations. A l'heure
qu'il est, la coupure du Guisr est vigoureusement
poursuivie par une masse de travailleurs. Elle sera
l'objet principal du reste de cette campagne, et tou-
tes les ressources de l'administration sont concentrées
sur ce travail.
Voici, par exemple, ce que, à la date du 5 février,
nous mande du seuil d'El-Guisr un témoin oculaire :
« La plus grande activité règne sur la ligne ; à El-
» Guisr tout est en plein mouvement. Je n'ai jamais
» vu les Arabes travailler aux terrassements avec
» autant d'ardeur. »
D'après nos avis, depuis cette date, ce mouvement
s'était encore considérablement développé.
Les ateliers du Guisr sont amplement approvision-
nés par le double service de la rigole maritime com-
muniquant avec le seuil, du côté de la Méditerra-
née et du canal d'eau douce, mettant, de l'autre côté,
en relation directe et constante Timsah et le Nil.
La navigation du canal d'eau douce est en pleine
exploitation. Elle est effectuée par soixante-dix bar-
ques allant et venant constamment de Boulac à
Timsah et de Timsah à Boulac.
A Port-Saïd, la population et le commerce sont en
progrès journalier. Les marchands ambulants, cha-
que jour plus nombreux, viennent approvisionner
constamment les marchés de cette ville, et, quoique
sans cesse de nouvelles habitations s'y élèvent, les
logements ne suffisent pas à la population qui s'y
présente.
On nous signale à Timsah une découverte des plus
heureuses pour l'avenir de la ville importante qui
doit s'élever sur les bords de ce port intérieur du
canal. On vient de reconnaître dans le lac une car-
rière de pierre à chaux qui à l'essai a donné d'ex-
cellents résultats. Elle paraît être d'une grande ri-
chesse et pouvoir suffire à tous les besoins de la cons-
truction. Par un hasard providentiel, elle se trouve
au milieu d'une petite forêt de tamaris. Par consé-
quent elle a autour d'elle tout le combustible néces-
saire pour la fabrication de la chaux. Les ingénieurs
de la Compagnie ne doutent point que cette carrière
ne soit destinée à rendre de très-grands services.
Nous avons raconté le voyage d'essai de M. Fer-
dinand de Lesseps, de Boulac à Timsah, après l'a-
chèvement et pour l'inauguration du canal d'eau
douce; mais nous ne connaissions point encore les dé-
tails d'une petite fête donnée, à Timsah, à l'infati-
gable président-fondateur au moment où il débar-
quait sur ce point. Nous possédons aujourd'hui ces
détails et nous les croyons de nature à intéresser
vivement nos lecteurs. Ils sont parfaitement conformes
à ceux qui ont été publiés dans le Siècle du 21 février.
Nous n'avons donc pas à refaire ce que le Siècle a fort
bien fait, et nous ne croyons pouvoir mieux terminer
cette chronique qu'en reproduisant la relation donnée
par notre honorable confrère, sous ce titre : Arrivée
du Nil dans l'isthme de Suez.
« Le 2 février était un jour de fête pour le désert :
le Nil, dans un magnifique canal creusé par la Com-
pagnie universelle du canal maritime qui doit réu-
nir la mer Rouge et la Méditerranée, portait ses eaux
jusqu'au lac Timsah, au centre de l'isthme de Suez.
M. de Lesseps, président directeur de la Compa-
gnie, est arrivé au milieu des travaux, monté sur
une barque. Parti du Caire, il a descendu le Nil
jusqu'à Benah, suivi la branche du fleuve aujour-
d'hui nommée Barh-Moës (fleuve de Moïse), autre-
fois banche tanitique ; il est entré par l'écluse de
Zagazig dans le canal de l'Ouadée, ancien canal du
pharaon Nécos, sur lequel s'embranche le nouveau
canal, qu'il a parcouru pour venir débarquer sur le
plateau où s'élèvent les premières maisons de la ville
de Timsah et où les eaux vont se perdre dans le lac.
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