Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1862 15 février 1862
Description : 1862/02/15 (A7,N136). 1862/02/15 (A7,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203290q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
50 - L'ISTHME DE SUEZ,
r AVIS AUX ACTIONNAIRES.
Compagnie universelle du Canal maritime de Suez.
Paièment du semestre d'intérêts.
-MM. les actionnaires sont-prévenus que le sixième
coupon d'intérêts échéant le 1er janvier 1862 leur
est payé, à partir du jeudi 2 janvier 1862, de
10 heures à 3 heures, au domicile administràtif de
la Compagnie, place Vendôme, 12, à Paris, et,
dans les départements et à l'étranger, chez MM. les
correspondants de la Compagnie..
MM. les actionnaires trouveront dans les bureaux
de la division des titres les bordereaux qui peuvent
leur être nécessaires.
Par ordre du conseil :
Le secrétaire général,
PAUL MERRUAU.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos nouvelles d'Égypte ne sont pas d'une date bien
récente, parce: qu'il -n'est arrivé depuis plusieurs
jours aucun paquebot d'Alexandrie. Cependant une
dépêche télégraphique nous a appris un fait impor-
tant que nous avions déjà laissé prévoir à nos lecteurs.
L'eau est introduite sur tout Je parcours du canal
d'eau douce, et la navigation est praticable et ou-
verte entre le Nil et Timsah. Le président de la
Compagnie, dont l'activité résiste à toutes les fati-
gues, s'est embarqué à Boulac, faubourg du Caire,
sur une dahabié, grosse barque du pays employée
pour le transport des voyageurs, et qui devait le
conduire sans transbordement jusqu'au pied du seuil.
On pourra facilement suivre sur notre carte de
l'isthme le trajet qu'il a effectué et que nous allons
décrire. De Boulac, la dahabié qui portait M. Ferdi-
nand de Lesseps a descendu le Nil jusqu'à Bena-
l'Assal. Au-dessous, ou en aval de Bena, elle est
entrée dans le canal de Moez ou ancienne branche
tanitique qu'elle a parcouru jusqu'à Zagazig. Elle a
suivi le canal de Zagazig et. celui de l'Ouadée en
passant devant Tell-el-Kebir jusqu'à Ras-el-Ouadée,
tête du canal d'eau douce. De là, elle s'est engagée
dans le nouveau canal, expérimenté sur toute sa
ligne pour la première fois, et elle l'a parcouru tout
entière jusqu'à Timsah, après avoir passé devant
Ramsès, Macfar, etc.
De ce voyage intéressant, nous ne connaissons
encore que les détails sommaires et très-restreints
que peut fournir une dépêche télégraphique. Nous
comptons bien avoir l'occasion d'en publier une re
lation moins succincte ét plus circonstanciée.
Pour le moment, nous devons nous borner à con-
stater les termes de la dépêche elle-même :
« M. Ferdinand de Lesseps s'est rendu directement
» par eau du Caire à Timsah, où il a débarqué après
» un trajet continu. »
C'est donc là un fait accompli, et il n'est pas in-
différent d'en envisager les conséquences. Le centre
de l'isthme est mis désormais en communication
pleine, facile et économique avec Alexandrie se ral-
liant au Nil par le canal du Mahmoudieh, avec la
haute et basse Egypte, avec le fleuve tout entier
jusqu'à ses dernièrps extrémités navigables. Pour
l'avenir du commerce et du canal maritime, cette
communication établit la route entre l'isthme et la
riche vallée du Nil jusqu'au Soudan ; pour le présent,
elle facilite le transport de tous les approvisionne-
ments et en réduit singulièrement le prix. Le canal
d'eau douce va servir à les distribuer selon les be-
soins, soit au nord du lac Timsah pour alimenter les
les travailleurs coupant le seuil d'El-Guisr, soit au sud
de ce lac, lorsque la tranchée maritime sera pous-
sée vers le Serapeum, les lacs Amers et Suez.
Nous n'hésitons pas à dire que l'achèvement du
canal d'eau douce est le coin énergiquement enfoncé
au cœur même du principal obstacle qu'il s'agit de
rompre, et sans contredit sa puissance d'action
s'augmente encore par sa combinaison avec la rigole
maritime de service étreignant le seuil à son ver-
sant septentrional.
Il ne faut pas oublier, en effet, que le Guisr est la
principale des difficultés à vaincre pour arriver à la
jonction des deux mers. Les malveillants ou les
alarmistes prédisaient que l'on rencontrerait des em-
barras très-sérieux dans la traversée du canal ma-
ritime le long du lac Menzaleh. Ce lac, disaient-ils,
était encombré de vase. Comment ferait-on pour creuser
ce terrain mouvant et ensuite pour élever cette boue
liquide en berges solides et résistantes à l'érosion des
eaux? Nous répondions que cet accident survînt-il,
la science moderne ne manquait pas de moyens pour
y pourvoir. Nous ajoutions que ces prévisions étaient
au moins prématurées; que les observations réalisées
semblaient démontrer que le lit du lac était formé,
au contraire, par un terrain compact et ferme, et que
tout donnait l'espoir que jusqu'au pied du seuil le
travail pourrait s'opérer avec facilité et rapidité. L'é-
vénement nous a donné raison. 60 kilomètres de la
rigole sont creusés entre Port-Saïd et Ferdane. Par-
tout le sol sous-marin s'est produit dans des condi-
tions qui ont rendu facile le maintien de la coupe et
l'établissement des berges. Il est aujourd'hui dé-
montré que le terrain des lacs Menzaleh et Bail ah
présente les meilleures conditions à la conslruction du
canal maritime, et cette démonstration a été achevée
par la promptitude aisée avec laquelle la rigole
s'est avancée jusqu'au delà des lacs. A l'heure qu'il
r AVIS AUX ACTIONNAIRES.
Compagnie universelle du Canal maritime de Suez.
Paièment du semestre d'intérêts.
-MM. les actionnaires sont-prévenus que le sixième
coupon d'intérêts échéant le 1er janvier 1862 leur
est payé, à partir du jeudi 2 janvier 1862, de
10 heures à 3 heures, au domicile administràtif de
la Compagnie, place Vendôme, 12, à Paris, et,
dans les départements et à l'étranger, chez MM. les
correspondants de la Compagnie..
MM. les actionnaires trouveront dans les bureaux
de la division des titres les bordereaux qui peuvent
leur être nécessaires.
Par ordre du conseil :
Le secrétaire général,
PAUL MERRUAU.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos nouvelles d'Égypte ne sont pas d'une date bien
récente, parce: qu'il -n'est arrivé depuis plusieurs
jours aucun paquebot d'Alexandrie. Cependant une
dépêche télégraphique nous a appris un fait impor-
tant que nous avions déjà laissé prévoir à nos lecteurs.
L'eau est introduite sur tout Je parcours du canal
d'eau douce, et la navigation est praticable et ou-
verte entre le Nil et Timsah. Le président de la
Compagnie, dont l'activité résiste à toutes les fati-
gues, s'est embarqué à Boulac, faubourg du Caire,
sur une dahabié, grosse barque du pays employée
pour le transport des voyageurs, et qui devait le
conduire sans transbordement jusqu'au pied du seuil.
On pourra facilement suivre sur notre carte de
l'isthme le trajet qu'il a effectué et que nous allons
décrire. De Boulac, la dahabié qui portait M. Ferdi-
nand de Lesseps a descendu le Nil jusqu'à Bena-
l'Assal. Au-dessous, ou en aval de Bena, elle est
entrée dans le canal de Moez ou ancienne branche
tanitique qu'elle a parcouru jusqu'à Zagazig. Elle a
suivi le canal de Zagazig et. celui de l'Ouadée en
passant devant Tell-el-Kebir jusqu'à Ras-el-Ouadée,
tête du canal d'eau douce. De là, elle s'est engagée
dans le nouveau canal, expérimenté sur toute sa
ligne pour la première fois, et elle l'a parcouru tout
entière jusqu'à Timsah, après avoir passé devant
Ramsès, Macfar, etc.
De ce voyage intéressant, nous ne connaissons
encore que les détails sommaires et très-restreints
que peut fournir une dépêche télégraphique. Nous
comptons bien avoir l'occasion d'en publier une re
lation moins succincte ét plus circonstanciée.
Pour le moment, nous devons nous borner à con-
stater les termes de la dépêche elle-même :
« M. Ferdinand de Lesseps s'est rendu directement
» par eau du Caire à Timsah, où il a débarqué après
» un trajet continu. »
C'est donc là un fait accompli, et il n'est pas in-
différent d'en envisager les conséquences. Le centre
de l'isthme est mis désormais en communication
pleine, facile et économique avec Alexandrie se ral-
liant au Nil par le canal du Mahmoudieh, avec la
haute et basse Egypte, avec le fleuve tout entier
jusqu'à ses dernièrps extrémités navigables. Pour
l'avenir du commerce et du canal maritime, cette
communication établit la route entre l'isthme et la
riche vallée du Nil jusqu'au Soudan ; pour le présent,
elle facilite le transport de tous les approvisionne-
ments et en réduit singulièrement le prix. Le canal
d'eau douce va servir à les distribuer selon les be-
soins, soit au nord du lac Timsah pour alimenter les
les travailleurs coupant le seuil d'El-Guisr, soit au sud
de ce lac, lorsque la tranchée maritime sera pous-
sée vers le Serapeum, les lacs Amers et Suez.
Nous n'hésitons pas à dire que l'achèvement du
canal d'eau douce est le coin énergiquement enfoncé
au cœur même du principal obstacle qu'il s'agit de
rompre, et sans contredit sa puissance d'action
s'augmente encore par sa combinaison avec la rigole
maritime de service étreignant le seuil à son ver-
sant septentrional.
Il ne faut pas oublier, en effet, que le Guisr est la
principale des difficultés à vaincre pour arriver à la
jonction des deux mers. Les malveillants ou les
alarmistes prédisaient que l'on rencontrerait des em-
barras très-sérieux dans la traversée du canal ma-
ritime le long du lac Menzaleh. Ce lac, disaient-ils,
était encombré de vase. Comment ferait-on pour creuser
ce terrain mouvant et ensuite pour élever cette boue
liquide en berges solides et résistantes à l'érosion des
eaux? Nous répondions que cet accident survînt-il,
la science moderne ne manquait pas de moyens pour
y pourvoir. Nous ajoutions que ces prévisions étaient
au moins prématurées; que les observations réalisées
semblaient démontrer que le lit du lac était formé,
au contraire, par un terrain compact et ferme, et que
tout donnait l'espoir que jusqu'au pied du seuil le
travail pourrait s'opérer avec facilité et rapidité. L'é-
vénement nous a donné raison. 60 kilomètres de la
rigole sont creusés entre Port-Saïd et Ferdane. Par-
tout le sol sous-marin s'est produit dans des condi-
tions qui ont rendu facile le maintien de la coupe et
l'établissement des berges. Il est aujourd'hui dé-
montré que le terrain des lacs Menzaleh et Bail ah
présente les meilleures conditions à la conslruction du
canal maritime, et cette démonstration a été achevée
par la promptitude aisée avec laquelle la rigole
s'est avancée jusqu'au delà des lacs. A l'heure qu'il
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