Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1862 01 février 1862
Description : 1862/02/01 (A7,N135). 1862/02/01 (A7,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032892
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
34 L'ISTHME DE SUEZ,
du raisonnement; il est une pleine et complète réa-
lité acquise et consommée.
Un témoin oculaire, digne de toute notre confiance,
nous écrit qu'il a vu de ses yeux la tranchée du
canal d'eau douce terminée jusqu'à Timsah; il ajoute
même qu'elle se prolonge par une rigole moins im-
portante, en contournant le lac, jusqu'au chantier
n° 6, qui est le premier chantier placé sur la ligne
du seuil d'El-Guisr du côté du lac Timsah.
Par conséquent, ce chantier sera aussi directement
et naturellement approvisionné d'eau douce.
On nous écrit encore qu'incessamment une dahabié
(grande barque à chambre) va partir du quai des
magasins, propriété de la Compagnie, à Boulac, près
du Caire. Du Nil, elle entrera dans le canal de Moes,
formé de l'ancienne branche tanitique, et aboutira à
Zagazig, dont elle franchira l'écluse pour traverser
dans sa longueur le canal de l'Ouadée; elle suivra
ensuite toute la ligne du nouveau canal d'eau douce
jusqu'à Timsah, et ce trajet s'effectuera tout d'une
traite et sans transbordement.
Il nous semble que ces informations sont la meil-
leure réponse qui puisse être faite aux rumeurs ré-
pandues par une cabale déplorable, et non-seulement
antinationale, mais encore antihumaine, sur la pré-
tendue langueur des travaux, et les embarras qu'ils
suscitent.
Les deux grands résultats que nous signalions sont
donc dès à présent obtenus. Le seuil d'El-Guisr est,
par la rigole maritime, en communication écono-
mique et permanente avec la Méditerranée, de Fer-
dane à Port-Saïd; et, sur son autre versant, il se
relie avec la Basse-Égypte, le Caire et toute la vallée
du Nil, au moyen de cette ligne continue et navi-
gable que nous avons décrite tout à l'heure, de Boulac
à Timsah.
Ce sont, sans doute, deux faits très-considérables
que l'établissement de ces deux voies qui portent en
même temps les eaux de la Méditerranée au pied
septentrional, et les eaux du Nil au pied méridional
du seuil d'El-Guisr. C'est ce seuil maintenant qu'il
s'agit d'attaquer avec la même vigueur ; c'est là le
point décisif de l'opération, et c'est sur ce point que
peut facilement et que doit évidemment se concen-
trer aujourd'hui la principale puissance du travail.
Le premier événement que nous ayons à attendre
maintenant, c'est la rencontre des eaux de la Médi-
terranée, ayant franchi le seuil, avec les eaux du
Nil dans le lac Timsah. Nous ne nous dissimulons
pas que cette tranchée, par la masse des déblais
qu'elle nécessite, 3 millions de mètres cubes sur
un parcours d'environ 12 kilomètres, est en quelque
sorte la clef et la capitale difficulté de toute l'entre-
prise. Mais la difficulté est prévue, elle a été explorée,
étudiée sous toutes ses faces ; elle est déjà scientifi-
quement résolue. Les différentes couches de terrain
ont toutes été reconnues et analysées. Nous attendon
l'issue de l'épreuve avec la même confiance qui ne
nous a pas trompé dans nos espérances antérieures.
Cette confiance est entretenue par le concours des
travailleurs qui ne cessent d'affluer dans les chantiers.
Elle se corrobore par tous les détails du document
important, quoiqu'un peu rétrospectif, que nous allons
soumettre à nos lecteurs.
M. le comte de France, officier d'ordonnance de
S. A. I. feu le prince Jérôme, membre du Conseil
d'administration de la Compagnie universelle, dou-
blement compétent en sa qualité d'ancien officier de
marine et par ses connaissances spéciales, a bien
voulu aller de ses yeux constater et apprécier l'état
des choses sur le terrain de l'isthme Il a consacré
un mois à cette inspection. A son retour, il a eu l'obli-
geance de nous communiquer la relation de son
voyage. C'est cette relation qu'on va lire. Il ne faut
pas oublier qu'elle s'arrête à la fin de novembre der-
nier. Nous n'avons pas besoin de dire que l'hono-
rable voyageur a tout examiné, tout observé avec le
plus grand soin. C'est le résultat de ses impressions
personnelles dont il veut bien nous faire part. Elles
s'accordent parfaitement avec celles qui nous ont été
transmises par plusieurs autres visiteurs et que notre
journal a recueillies. Ce grave document parle assez
par lui-même pour que nous n'ayons pas à l'accom-
pagner de commentaire.
Voici le texte de là communication que M. le
comte de France nous fait l'honneur de nous adresser:
« Mon cher Monsieur,
» Vous avez bien voulu, au retour de la mission
que je viens de remplir en Egypte, me demander
mes appréciations personnelles sur les travaux du
canal de Suez.
» Je m'empresse de répondre à votre désir en
vous envoyant les notes ci-jointes, que je suis heu-
reux de mettre à votre disposition.
» Agréez, mon cher Monsieur, la nouvelle assu-
rance de mes sentiments dévoués.
» C" DE FRANCE.
» Janvier 1862. »
» La tournée que je viens de faire a duré tout le
mois de novembre dernier. Une pareille inspection eût
demandé à être effectuée un peu moins rapidement;
cependant j'ai séjourné partout aseez de temps pour
former mon opinion sur l'observation des faits prin-
cipaux : cette opinion est des plus favorables.
J'ai eu la chance heureuse de faire ce voyage
avec les membres d'une commission autrichienne,
composée d'hommes considérables de la ville de
Trieste. J'espère, dans l'intérêt de la vérité et du ca-
nal, que le rapport de cette commission sera pro-
chainement publié.
J'ai entendu exprimer en Egypte les opinions les
du raisonnement; il est une pleine et complète réa-
lité acquise et consommée.
Un témoin oculaire, digne de toute notre confiance,
nous écrit qu'il a vu de ses yeux la tranchée du
canal d'eau douce terminée jusqu'à Timsah; il ajoute
même qu'elle se prolonge par une rigole moins im-
portante, en contournant le lac, jusqu'au chantier
n° 6, qui est le premier chantier placé sur la ligne
du seuil d'El-Guisr du côté du lac Timsah.
Par conséquent, ce chantier sera aussi directement
et naturellement approvisionné d'eau douce.
On nous écrit encore qu'incessamment une dahabié
(grande barque à chambre) va partir du quai des
magasins, propriété de la Compagnie, à Boulac, près
du Caire. Du Nil, elle entrera dans le canal de Moes,
formé de l'ancienne branche tanitique, et aboutira à
Zagazig, dont elle franchira l'écluse pour traverser
dans sa longueur le canal de l'Ouadée; elle suivra
ensuite toute la ligne du nouveau canal d'eau douce
jusqu'à Timsah, et ce trajet s'effectuera tout d'une
traite et sans transbordement.
Il nous semble que ces informations sont la meil-
leure réponse qui puisse être faite aux rumeurs ré-
pandues par une cabale déplorable, et non-seulement
antinationale, mais encore antihumaine, sur la pré-
tendue langueur des travaux, et les embarras qu'ils
suscitent.
Les deux grands résultats que nous signalions sont
donc dès à présent obtenus. Le seuil d'El-Guisr est,
par la rigole maritime, en communication écono-
mique et permanente avec la Méditerranée, de Fer-
dane à Port-Saïd; et, sur son autre versant, il se
relie avec la Basse-Égypte, le Caire et toute la vallée
du Nil, au moyen de cette ligne continue et navi-
gable que nous avons décrite tout à l'heure, de Boulac
à Timsah.
Ce sont, sans doute, deux faits très-considérables
que l'établissement de ces deux voies qui portent en
même temps les eaux de la Méditerranée au pied
septentrional, et les eaux du Nil au pied méridional
du seuil d'El-Guisr. C'est ce seuil maintenant qu'il
s'agit d'attaquer avec la même vigueur ; c'est là le
point décisif de l'opération, et c'est sur ce point que
peut facilement et que doit évidemment se concen-
trer aujourd'hui la principale puissance du travail.
Le premier événement que nous ayons à attendre
maintenant, c'est la rencontre des eaux de la Médi-
terranée, ayant franchi le seuil, avec les eaux du
Nil dans le lac Timsah. Nous ne nous dissimulons
pas que cette tranchée, par la masse des déblais
qu'elle nécessite, 3 millions de mètres cubes sur
un parcours d'environ 12 kilomètres, est en quelque
sorte la clef et la capitale difficulté de toute l'entre-
prise. Mais la difficulté est prévue, elle a été explorée,
étudiée sous toutes ses faces ; elle est déjà scientifi-
quement résolue. Les différentes couches de terrain
ont toutes été reconnues et analysées. Nous attendon
l'issue de l'épreuve avec la même confiance qui ne
nous a pas trompé dans nos espérances antérieures.
Cette confiance est entretenue par le concours des
travailleurs qui ne cessent d'affluer dans les chantiers.
Elle se corrobore par tous les détails du document
important, quoiqu'un peu rétrospectif, que nous allons
soumettre à nos lecteurs.
M. le comte de France, officier d'ordonnance de
S. A. I. feu le prince Jérôme, membre du Conseil
d'administration de la Compagnie universelle, dou-
blement compétent en sa qualité d'ancien officier de
marine et par ses connaissances spéciales, a bien
voulu aller de ses yeux constater et apprécier l'état
des choses sur le terrain de l'isthme Il a consacré
un mois à cette inspection. A son retour, il a eu l'obli-
geance de nous communiquer la relation de son
voyage. C'est cette relation qu'on va lire. Il ne faut
pas oublier qu'elle s'arrête à la fin de novembre der-
nier. Nous n'avons pas besoin de dire que l'hono-
rable voyageur a tout examiné, tout observé avec le
plus grand soin. C'est le résultat de ses impressions
personnelles dont il veut bien nous faire part. Elles
s'accordent parfaitement avec celles qui nous ont été
transmises par plusieurs autres visiteurs et que notre
journal a recueillies. Ce grave document parle assez
par lui-même pour que nous n'ayons pas à l'accom-
pagner de commentaire.
Voici le texte de là communication que M. le
comte de France nous fait l'honneur de nous adresser:
« Mon cher Monsieur,
» Vous avez bien voulu, au retour de la mission
que je viens de remplir en Egypte, me demander
mes appréciations personnelles sur les travaux du
canal de Suez.
» Je m'empresse de répondre à votre désir en
vous envoyant les notes ci-jointes, que je suis heu-
reux de mettre à votre disposition.
» Agréez, mon cher Monsieur, la nouvelle assu-
rance de mes sentiments dévoués.
» C" DE FRANCE.
» Janvier 1862. »
» La tournée que je viens de faire a duré tout le
mois de novembre dernier. Une pareille inspection eût
demandé à être effectuée un peu moins rapidement;
cependant j'ai séjourné partout aseez de temps pour
former mon opinion sur l'observation des faits prin-
cipaux : cette opinion est des plus favorables.
J'ai eu la chance heureuse de faire ce voyage
avec les membres d'une commission autrichienne,
composée d'hommes considérables de la ville de
Trieste. J'espère, dans l'intérêt de la vérité et du ca-
nal, que le rapport de cette commission sera pro-
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