Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
- 18 L'ISTHME DE SUEZ,
respondant nous définit les conséquences de ce fait :
« Tout peut arriver par eau de Port-Saïd au pied du
seuil d'El-Guisr. »
Le centre de l'isthme est donc de ce côté en facile
et économique communication avec la mer et avec
l'Europe.
D'après ces mêmes correspondances, la dernière
section du canal d'eau douce entre Makfar et le lac
Timsah avait été, dans la seconde quinzaine de
décembre, énergiquement attaquée par un grand
nombre de travailleurs. La tranchée avait été pous-
sée à 9 kilomètres de Makfar, et il ne restait plus que
2 ou 3 kilomètres pour qu'elle arrivât au lac Tim-
sah, où l'on nous écrit qu'elle a dû aboutir vers le
15 de ce mois.
,Dès lors les deux grands résultats nécessaires pour
concentrer sur le seuil d'El-Guisr toute la vigueur du
travail sont accomplis, et la grande œuvre de la tran-
chée du seuil opérée, les eaux de la Méditerranée
viendront se joindre au canal d'eau douce dans le lac
Timsah.
Rappelons que cet événement est destiné à résou-
dre tout le problème et à fermer la bouche à toutes
les objections relatives à la possibilité du canal, puis-
que du lac Timsah à la mer Rouge il a déjà plusieurs
fois fonctionné dans les temps anciens.
Attendons maintenant la tranchée du seuil d'El-
Guisr avec la même confiance que nous avons attendu
l'exécution de la rigole de service jusqu'à Ferdane
et celle du canal d'eau douce jusqu'à Timsah.
Nous n'avons pas ici à anticiper sur nos espérances.
Nous aimons mieux nous en tenir aux faits accom-
plis ; mais nous croyons pouvoir compter que la cam-
pagne d'hiver si bien commencée ne se terminera pas
moins heureusement.
A ce propos qu'il nous soit encore une fois permis
de tenir les intéressés en garde contre les bruits mal-
veillants et mensongers qu'on s'efforce, nous le savons,
de faire circuler. Nous avons souvent signalé une in-
trigue souterraine dont le siège est à Alexandrie et
qui, par tous les moyens, a cherché à discréditer une
œuvre après l'achèvement de laquelle le monde as-
pira tout entier. Il n'est pas étonnant que ces efforts
redoublent à chaque nouveau pas fait par l'entreprise.
Plus elle avance et plus eJle doit exciter les rancunes
de ses systématiques détracteurs. Heureusement,
l'isthme n'est pas une terre prohibée, elle est ouverte
à tous ceux qui veulent voir et s'assurer par eux-
mêmes de la vérité. Or, jusqu'ici nous avons le té-
moignage de tous ceux qui ont vu, Anglais, Français,
Allemands, actionnaires, et ces témoignages sont la
plus complète réfutation de toutes ces obscures fic-
tions que l'envie confie discrètement à des correspon-
dances privées.
Une ville qui contient plus de 3,OCO habitants
été construite à Port-Saïd. Elle était parfois envahie
par les eaux de la mer et du lac Menzaleh; elle en a
été protégée par des remblais se montant actuelle-
ment à 70,000 mètres cubes. On y a élevé des ate-
liers de toute espèce. On y a logé toute cette popu-
lation. Elle a un phare, un appontement pour le
déchargement des navires, de vastes magasins et
tout ce qui constitue un centre puissant de travail
et d'approvisionnement. Sur la ligne des travaux
jusqu'au lac Timsah et même au delà, des établisse-
ments considérables ont été formés pour recevoir
et abriter des masses de travailleurs. La rigole de
service fonctionne sur une étendue de 60 kilomètres.
Le canal d'eau douce met en communication le Nil
avec la face méridionale du seuil d'El-Guisr ; l'eau
douce, cette première nécessité du désert, aborde
l'isthme de tous les côtés. Une rigole est entamée à
Tell-el-Deflné, devant pousser jusqu'à Kantara l'an-
cienne branche pélusiaque. Une communication na-
vigable met en rapport direct Timsah avec le Caire
et toute la vallée du Nil. Voilà ce que peuvent aller
apprécier et vérifier de leurs yeux tous ceux dont
l'esprit pourrait se laisser inquiéter par des insinua-
tions dont le moindre défaut est de n'être point dés-
intéressées et de n'oser pas se montrer au grand jour
parce qu'elles ont parfaitement la conscience de leur
peu de sincérité.
Ajoutons à cette incomplète esquisse que le mou-
vement commercial et l'industrie privée tendent de
plus en plus à se porter - vers l'isthme. Port-Saïd, par
exemple, voit son marché fourni par de nombreux
Arabes, et des marchands ambulants viennent y ap-
porter à des prix modérés divers objets de consom-
mation pour les habitants. Plusieurs ouvertures ont
été faites à l'administration par des personnes dési-
rant y fonder des établissements plus stables, et nous
avons reçu nous-même, à ce sujet, d'un de nos sous-
cripteurs, la lettre suivante qui ne sera pas lue sans
intérêt.
« Monsieur, je m'adresse à vous en qualité
d'abonné à votre journal, et je vous prie de vouloir
bien me faire une réponse à ces deux questions si cela
vous est possible:
» 1° Y a-t-il des terrains à vendre à Port-Saïd,
sur ou près des bords du canal maritime ou du port
d'entrée sur le même canal ?
» 2° Puis-je me renseigner à Paris sur les prix ap-
proximatifs de ces terrains, et à qui dois-je m'adresser?
» J'ai l'intention, si cela est possible, de monter un
comptoir de commerce à Port-Saïd, et si les rensei-
gnements que j'ai l'honneur de solliciter de vous
étaient satisfaisants, je partirais sur-le-champ pour
l'Egypte. »
Nous avons transmis cette lettre à qui de droit
pour qu'il y fût répondu avec plus de compétence et
plus d'autorité que par nous-méme, et nous croyons
respondant nous définit les conséquences de ce fait :
« Tout peut arriver par eau de Port-Saïd au pied du
seuil d'El-Guisr. »
Le centre de l'isthme est donc de ce côté en facile
et économique communication avec la mer et avec
l'Europe.
D'après ces mêmes correspondances, la dernière
section du canal d'eau douce entre Makfar et le lac
Timsah avait été, dans la seconde quinzaine de
décembre, énergiquement attaquée par un grand
nombre de travailleurs. La tranchée avait été pous-
sée à 9 kilomètres de Makfar, et il ne restait plus que
2 ou 3 kilomètres pour qu'elle arrivât au lac Tim-
sah, où l'on nous écrit qu'elle a dû aboutir vers le
15 de ce mois.
,Dès lors les deux grands résultats nécessaires pour
concentrer sur le seuil d'El-Guisr toute la vigueur du
travail sont accomplis, et la grande œuvre de la tran-
chée du seuil opérée, les eaux de la Méditerranée
viendront se joindre au canal d'eau douce dans le lac
Timsah.
Rappelons que cet événement est destiné à résou-
dre tout le problème et à fermer la bouche à toutes
les objections relatives à la possibilité du canal, puis-
que du lac Timsah à la mer Rouge il a déjà plusieurs
fois fonctionné dans les temps anciens.
Attendons maintenant la tranchée du seuil d'El-
Guisr avec la même confiance que nous avons attendu
l'exécution de la rigole de service jusqu'à Ferdane
et celle du canal d'eau douce jusqu'à Timsah.
Nous n'avons pas ici à anticiper sur nos espérances.
Nous aimons mieux nous en tenir aux faits accom-
plis ; mais nous croyons pouvoir compter que la cam-
pagne d'hiver si bien commencée ne se terminera pas
moins heureusement.
A ce propos qu'il nous soit encore une fois permis
de tenir les intéressés en garde contre les bruits mal-
veillants et mensongers qu'on s'efforce, nous le savons,
de faire circuler. Nous avons souvent signalé une in-
trigue souterraine dont le siège est à Alexandrie et
qui, par tous les moyens, a cherché à discréditer une
œuvre après l'achèvement de laquelle le monde as-
pira tout entier. Il n'est pas étonnant que ces efforts
redoublent à chaque nouveau pas fait par l'entreprise.
Plus elle avance et plus eJle doit exciter les rancunes
de ses systématiques détracteurs. Heureusement,
l'isthme n'est pas une terre prohibée, elle est ouverte
à tous ceux qui veulent voir et s'assurer par eux-
mêmes de la vérité. Or, jusqu'ici nous avons le té-
moignage de tous ceux qui ont vu, Anglais, Français,
Allemands, actionnaires, et ces témoignages sont la
plus complète réfutation de toutes ces obscures fic-
tions que l'envie confie discrètement à des correspon-
dances privées.
Une ville qui contient plus de 3,OCO habitants
été construite à Port-Saïd. Elle était parfois envahie
par les eaux de la mer et du lac Menzaleh; elle en a
été protégée par des remblais se montant actuelle-
ment à 70,000 mètres cubes. On y a élevé des ate-
liers de toute espèce. On y a logé toute cette popu-
lation. Elle a un phare, un appontement pour le
déchargement des navires, de vastes magasins et
tout ce qui constitue un centre puissant de travail
et d'approvisionnement. Sur la ligne des travaux
jusqu'au lac Timsah et même au delà, des établisse-
ments considérables ont été formés pour recevoir
et abriter des masses de travailleurs. La rigole de
service fonctionne sur une étendue de 60 kilomètres.
Le canal d'eau douce met en communication le Nil
avec la face méridionale du seuil d'El-Guisr ; l'eau
douce, cette première nécessité du désert, aborde
l'isthme de tous les côtés. Une rigole est entamée à
Tell-el-Deflné, devant pousser jusqu'à Kantara l'an-
cienne branche pélusiaque. Une communication na-
vigable met en rapport direct Timsah avec le Caire
et toute la vallée du Nil. Voilà ce que peuvent aller
apprécier et vérifier de leurs yeux tous ceux dont
l'esprit pourrait se laisser inquiéter par des insinua-
tions dont le moindre défaut est de n'être point dés-
intéressées et de n'oser pas se montrer au grand jour
parce qu'elles ont parfaitement la conscience de leur
peu de sincérité.
Ajoutons à cette incomplète esquisse que le mou-
vement commercial et l'industrie privée tendent de
plus en plus à se porter - vers l'isthme. Port-Saïd, par
exemple, voit son marché fourni par de nombreux
Arabes, et des marchands ambulants viennent y ap-
porter à des prix modérés divers objets de consom-
mation pour les habitants. Plusieurs ouvertures ont
été faites à l'administration par des personnes dési-
rant y fonder des établissements plus stables, et nous
avons reçu nous-même, à ce sujet, d'un de nos sous-
cripteurs, la lettre suivante qui ne sera pas lue sans
intérêt.
« Monsieur, je m'adresse à vous en qualité
d'abonné à votre journal, et je vous prie de vouloir
bien me faire une réponse à ces deux questions si cela
vous est possible:
» 1° Y a-t-il des terrains à vendre à Port-Saïd,
sur ou près des bords du canal maritime ou du port
d'entrée sur le même canal ?
» 2° Puis-je me renseigner à Paris sur les prix ap-
proximatifs de ces terrains, et à qui dois-je m'adresser?
» J'ai l'intention, si cela est possible, de monter un
comptoir de commerce à Port-Saïd, et si les rensei-
gnements que j'ai l'honneur de solliciter de vous
étaient satisfaisants, je partirais sur-le-champ pour
l'Egypte. »
Nous avons transmis cette lettre à qui de droit
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