Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1862 15 février 1862
Description : 1862/02/15 (A7,N136). 1862/02/15 (A7,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203290q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 59
« Le port de Massouah a été, en 1859, le centre d'un
mouvement commercial relativement considérable et
dont le chiffre total s'est élevé approximativement à
14 millions de francs, dont 12 en (nombre rond) pour
les marchandises importées des Indes et du golfe Ara-
bique, et 2 pour les produits indigènes exportés à l'é.
tranger.
» Ce résultat ne laisse pas que d'être remarquable, si
l'on a égard à l'état politique du pays, toujours divisé
par des dissensions intestines, et au peu de sécurité
que trouvent les caravanes dans le parcours de ses
routes; si l'on considère, en outre, que, dans aucune
contrée, les marchandises importées ou exportées ne
sont aussi fortement taxées qu'elles le sont en Abys-
sinie. En effet, à mesure que ces marchandises indi-
gènes ou étrangères traversent une province, elles sont
chargées, par les chefs ou gouverneurs, de contributions
onéreuses qui augmentent d'autant les prix de revient,
entravent la circulation et restreignent la consommation.
De Gondar à Massouah, la distance est de 75 à 80 lieues,
et l'on compte sur le parcours de cette route quinze à
dix-huit paints différents où les marchandises tant
importées qu'exportés doivent acquitter des droits de
douane. Les caravanes de Gondar suivent d'ordinaire le
tracé suivant : de Gondar à Debarek, dans le Ouagara;
de Debarek à Adergaï, sur la rive gauche du Tacazé;
d'Adergaï à Belessa et de Bélessa à Adoua, capitale de
la province du Tigré. Là deux routes se présentent aux
caravanes : celle de Halay et celle de Cadefalassie ; la
première passe par Robelenni, Moyocar, Tiarana, Lego
et HadaHadid, d'où l'on se rend à Halay; la seconde
prend par Daratekeli, Aderbati, Goudet et Moyetezada,
peu distant de Cadefalassie. De Halay, on arrive à Mas-
souah erm traversant le territoire des Chohas ; de Cade-
falassie, on y parvient par Taratani, Tialema et Osmara.
La multiplicité des droits de douane que chaque marchan-
dise doit acquitter dans presque chacun des points que
l'on vient d'indiquer, présente un chiffre total exorbitant
Ainsi, par exemple, les dents d'éléphant paient environ,
de Gondar à Massouah, 10 talari (1) par chaque sheddah,
équivalent à 120 livres ; le café et la cire, 5 talari par
sheddah; le musc, 1 talaro 1/2 par corne d'une livre.
» D'après les informations prises auprès des négo-
ciants indigènes- qui ont des relations suivies avec
l'Abyssinie, la sheddah ou les 120 livrés de dents d'élé-
phant coûte à Gondar même 50 talari ; — celle de café,
2 1/2; — celle de cire, 4; — la livre de musc, 4 1/2.
Or, en ajoutant au montant des douanes perçues à l'in-
térieur, les 12 0/0 ad valorem acquittés à Massouah, on
trouve que les premiers prix d'achat de ces produits
indigènes, au moment d'être exportés à l'étranger, se
sont vus augmentés :
Pour l'ivoire, de. 32 0 0
— le café, de. 212 —
— la cire, de. 137-
— le musc, de. 45-
» 104 bâtiments, jaugeant ensemble 2,500 tonneaux,
(1) Le talaro = 5 fr. 25 c.
ont été employés à l'importation des marchandises de
Massouah pendant l'année 1859, dont 100 barques ara-
b es venant des diverses échelles de !a mer Rouge, 3 na-
vires indiens et 1 anglais.
» Les navires d'un tonnage de 160 tonneaux et au-des-
sus acquittent à Massouah un droit d'ancrage de 2 ta-
lari 3/8 ; ceux d'un tonnage inférieur ne paient qu'un
talaro 5/6. Les navires sous pavillon européen sont
exempts de ce droit.
» Parmi lés objets de fabrication française qui trouve-
raient un bon et facile placement sur les marchés d'A-
byssinie, on cite les draps ordinaires de couleurs vives,
l'écarlate, par exemple, les tissus de soie et coton,
les mouchoirs imprimés, les étoffes de coton, les in-
diennes ; le tout, bien entendu, d'une qualité très-infé-
rieure, ainsi que la quincaillerie, la miroiterie et la cou-
tellerie communes.
D A la nomenclature des produits indigènes déjà men-
tionnés, il convient d'ajouter les pelleteries, le carda-
mome, les cornes de bœuf et de rhinocéros, l'encens,
le tamarin, les bœufs ou moutons, le séné et les suifs;
à celle des importations par le port de Massouah, les
armes blanches et les àrmes à feu, l'alquifoux,le mer-
cure , le zinc, la coutellerie, la miroiterie, la mer-
cerie.
» Les principaux marchés du nord de l'Abyssinie sont :
Gondar, dans l'Amhara et sa capitale; Adoua, dans le
Tigré et sa capitale ; Debarek, dans le Ouagara ; Maï-
Talo, dans le Sémien; Antalo, dans l'Euderta ; Abbi-
Addi, dans le Temben; Sambré dans le Saloua; Ad-Sgrat,
dans FAgamé ; Devra-Abay, près du Tacazé ; Sokota,
dans le Lasta. Le transport des marchandises de Mas
souah à ces divers marchés a lieu par caravanes. Il en
est de même pour les arrivages à Massouah des pro-
duits de l'intérieur. Le chameau est employé comme
bête de somme de Massouah au pied du Tarenta; il porte
de 300 à 350 kilogrammes et se loue 1 talaro 1/2. De
cette première station à Halay et de là dans l'intérieur,
le transport, se fait à dos de mulets, de vaches ou
d'hommes ; les deux premiers peuvent porter de 50 à
60 kilogrammes de marchandises, et les derniers de 25
à 30 environ.
» Chaque année, il arrive à Massouah quatre ou cinq
grandes caravanes de Goudar, qui, dans le parcours
du trajet, s'augmentent des contingents fournis par les
territoires qu'elles traversent ; plus six à huit carava-
nes de moyenne importance. Il en part annuellement
un nombre à peu près égal de Massouah pour Gondar
et les différentes provinces de l'intérieur.
» Le port de Massouah ne peut manquer de gagner
considérablement à l'établissement d'une ligne de ba-
teaux à vapeur qui le relierait, soit à Djeddah, soit di-
rectement à Suez, et le pays qui profitera le plus du
prochain percement de l'isthme de Suez, est, à coup
sûr, cet immense et riche empire abyssin.
« Le port de Massouah a été, en 1859, le centre d'un
mouvement commercial relativement considérable et
dont le chiffre total s'est élevé approximativement à
14 millions de francs, dont 12 en (nombre rond) pour
les marchandises importées des Indes et du golfe Ara-
bique, et 2 pour les produits indigènes exportés à l'é.
tranger.
» Ce résultat ne laisse pas que d'être remarquable, si
l'on a égard à l'état politique du pays, toujours divisé
par des dissensions intestines, et au peu de sécurité
que trouvent les caravanes dans le parcours de ses
routes; si l'on considère, en outre, que, dans aucune
contrée, les marchandises importées ou exportées ne
sont aussi fortement taxées qu'elles le sont en Abys-
sinie. En effet, à mesure que ces marchandises indi-
gènes ou étrangères traversent une province, elles sont
chargées, par les chefs ou gouverneurs, de contributions
onéreuses qui augmentent d'autant les prix de revient,
entravent la circulation et restreignent la consommation.
De Gondar à Massouah, la distance est de 75 à 80 lieues,
et l'on compte sur le parcours de cette route quinze à
dix-huit paints différents où les marchandises tant
importées qu'exportés doivent acquitter des droits de
douane. Les caravanes de Gondar suivent d'ordinaire le
tracé suivant : de Gondar à Debarek, dans le Ouagara;
de Debarek à Adergaï, sur la rive gauche du Tacazé;
d'Adergaï à Belessa et de Bélessa à Adoua, capitale de
la province du Tigré. Là deux routes se présentent aux
caravanes : celle de Halay et celle de Cadefalassie ; la
première passe par Robelenni, Moyocar, Tiarana, Lego
et HadaHadid, d'où l'on se rend à Halay; la seconde
prend par Daratekeli, Aderbati, Goudet et Moyetezada,
peu distant de Cadefalassie. De Halay, on arrive à Mas-
souah erm traversant le territoire des Chohas ; de Cade-
falassie, on y parvient par Taratani, Tialema et Osmara.
La multiplicité des droits de douane que chaque marchan-
dise doit acquitter dans presque chacun des points que
l'on vient d'indiquer, présente un chiffre total exorbitant
Ainsi, par exemple, les dents d'éléphant paient environ,
de Gondar à Massouah, 10 talari (1) par chaque sheddah,
équivalent à 120 livres ; le café et la cire, 5 talari par
sheddah; le musc, 1 talaro 1/2 par corne d'une livre.
» D'après les informations prises auprès des négo-
ciants indigènes- qui ont des relations suivies avec
l'Abyssinie, la sheddah ou les 120 livrés de dents d'élé-
phant coûte à Gondar même 50 talari ; — celle de café,
2 1/2; — celle de cire, 4; — la livre de musc, 4 1/2.
Or, en ajoutant au montant des douanes perçues à l'in-
térieur, les 12 0/0 ad valorem acquittés à Massouah, on
trouve que les premiers prix d'achat de ces produits
indigènes, au moment d'être exportés à l'étranger, se
sont vus augmentés :
Pour l'ivoire, de. 32 0 0
— le café, de. 212 —
— la cire, de. 137-
— le musc, de. 45-
» 104 bâtiments, jaugeant ensemble 2,500 tonneaux,
(1) Le talaro = 5 fr. 25 c.
ont été employés à l'importation des marchandises de
Massouah pendant l'année 1859, dont 100 barques ara-
b es venant des diverses échelles de !a mer Rouge, 3 na-
vires indiens et 1 anglais.
» Les navires d'un tonnage de 160 tonneaux et au-des-
sus acquittent à Massouah un droit d'ancrage de 2 ta-
lari 3/8 ; ceux d'un tonnage inférieur ne paient qu'un
talaro 5/6. Les navires sous pavillon européen sont
exempts de ce droit.
» Parmi lés objets de fabrication française qui trouve-
raient un bon et facile placement sur les marchés d'A-
byssinie, on cite les draps ordinaires de couleurs vives,
l'écarlate, par exemple, les tissus de soie et coton,
les mouchoirs imprimés, les étoffes de coton, les in-
diennes ; le tout, bien entendu, d'une qualité très-infé-
rieure, ainsi que la quincaillerie, la miroiterie et la cou-
tellerie communes.
D A la nomenclature des produits indigènes déjà men-
tionnés, il convient d'ajouter les pelleteries, le carda-
mome, les cornes de bœuf et de rhinocéros, l'encens,
le tamarin, les bœufs ou moutons, le séné et les suifs;
à celle des importations par le port de Massouah, les
armes blanches et les àrmes à feu, l'alquifoux,le mer-
cure , le zinc, la coutellerie, la miroiterie, la mer-
cerie.
» Les principaux marchés du nord de l'Abyssinie sont :
Gondar, dans l'Amhara et sa capitale; Adoua, dans le
Tigré et sa capitale ; Debarek, dans le Ouagara ; Maï-
Talo, dans le Sémien; Antalo, dans l'Euderta ; Abbi-
Addi, dans le Temben; Sambré dans le Saloua; Ad-Sgrat,
dans FAgamé ; Devra-Abay, près du Tacazé ; Sokota,
dans le Lasta. Le transport des marchandises de Mas
souah à ces divers marchés a lieu par caravanes. Il en
est de même pour les arrivages à Massouah des pro-
duits de l'intérieur. Le chameau est employé comme
bête de somme de Massouah au pied du Tarenta; il porte
de 300 à 350 kilogrammes et se loue 1 talaro 1/2. De
cette première station à Halay et de là dans l'intérieur,
le transport, se fait à dos de mulets, de vaches ou
d'hommes ; les deux premiers peuvent porter de 50 à
60 kilogrammes de marchandises, et les derniers de 25
à 30 environ.
» Chaque année, il arrive à Massouah quatre ou cinq
grandes caravanes de Goudar, qui, dans le parcours
du trajet, s'augmentent des contingents fournis par les
territoires qu'elles traversent ; plus six à huit carava-
nes de moyenne importance. Il en part annuellement
un nombre à peu près égal de Massouah pour Gondar
et les différentes provinces de l'intérieur.
» Le port de Massouah ne peut manquer de gagner
considérablement à l'établissement d'une ligne de ba-
teaux à vapeur qui le relierait, soit à Djeddah, soit di-
rectement à Suez, et le pays qui profitera le plus du
prochain percement de l'isthme de Suez, est, à coup
sûr, cet immense et riche empire abyssin.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203290q/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203290q/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203290q/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203290q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203290q
Facebook
Twitter