Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1862 01 février 1862
Description : 1862/02/01 (A7,N135). 1862/02/01 (A7,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032892
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DBS DEUX MERS. 4t
vous le dites bien, < la bouche à toutes les objections
relatives à la possibilité du canal. »
» Je me plais encore à vous signaler l'empressement
avec lequel le rédacteur de l'bnpartial a accepté ma pro-
position, en me promettant d'insérer chaque fois tout
article avantageux à la grande œuvre provenant de vo-
tre journal et que je ne manquerai pas de lui faire par-
venir à l'occasion.
» Je vous envoie ci-joint un numéro de l'Impartial con-
tenant l'article en question.
» Puissent d'autres abonnés ou actionnaires agir de
même ; je suis persuadé qu'ils trouveront dans leur
presse locale le même empressement de la part des ré-
dacteurs. Ils rendront, pae suite de cela, un grand ser-
vice à la noble entreprise.
» Si ma lettre vous paraît avoir quelque intérêt, je
vous autorise à en faire l'usage que bon vous semblera.
» Agréez, etc.
» J. DREYFUS,
» Actionnaire, l'un de vos abonnés. »
OPINION D'UN ACTIONNAIRE
Sur l'avenir financier du canal de Suez.
« Orléans, le 27 janvier 1862.
» Monsieur,
» S'efforcer de rendre de plus en plus populaire le
percement de l'isthme, a été jusqu'ici votre but, et on
peut dire avec juste raison que vous l'atteindrez com-
plètement. Aussi ai-je lieu de penser que vous accueil-
lez avec bienveillance tout ce qui peut fortifier la con-
fiance du public pour cette noble et si utile entreprise.
Je viens donc, si vous jugez qu'elles le méritent, vous
demander place dans votre journal pour les lignes ci-
dessous.
» Beaucoup a été dit déjà sur le percement de l'is-
thme. Un grand nombre d'excellents rapports ont été
faits ; vous-même, Monsieur, dans votre journal, avez
jeté des aperçus d'une justesse et d'une vérité frappan-
tes. En un mot, vous vous êtes efforcé de rendre pal-
pables la nécessité et l'utilité de l'entreprise. Mais, vous
ne l'ignorez pas, en France comme partout ailleurs, ce
sont les avantages matériels dont elles sont suscepti-
bles qui attachent les actionnaires aux entreprises aux-
quelles ils s'associent. La nôtre, en outre, a eu à lutter
contre d'ardents détracteurs dont la malveillance n'est
peut-être pas. encore éteinte. J'ai donc principalement
pour objet ici d'indiquer par un exposé rapide l'ap-
préciation des bénéfices que promet à ses actionnaires
l'exécution du canal maritime de Suez.
» Comme il n'est plus poi-sible aujourd'hui d'avoir
aucun doute sur la réalisai on complète de l'entreprise,
prenons le moment où le premier navire franchira ce
passage. Quel grand jour que celui-là, monsieur, pour
M. de Lesseps, pour tous les peuples et aussi pour les
actionnaires! Car du jour où ce premier navire aura
effectué ce trajet, d'autres le suivront en grand nom-
bre, et les rapports entre l'orient et FocGident du monde
prennent unMéveloppement tout nouveau. Chaque port
de la mer Rouge, chaque port des golfes Persique et
du Bengale, chaque port du grand océan Indien,"des
côtes d'Afrique, de Madagascar, des grandes îles de
Bornéo, de Ceylan, de Sumatra, de Java, de tout cet
immense archipel de l'Océanie, chaque port du royaume
de Siam, de la Cochinchine, de la Chine et du Ja-
pon, se rapproche de nous et des côtes occidentales
des deux Amériques, dans - des -conditions qui éton-
neront le monde. Les caboteurs 's'échelonnent d'un'
point à un autre en se renvoyant le trafic. Des comp-
toirs sont forcément créés. Les relations commerciales
se multiplient et se propagent ; tous les produits divers
de ces riches pays viennent s'accumuler dans les en-
trepôts d'embarquement, pour, de là, être dirigés sur
l'Europe, sur l'Amérique; sur l'Europe surtout, qui les
rendra sous toutes les formes que savent leur donner
nos industries que rien n'égale. De plus, nos riva-
ges européens deviennent pratiquement accessibles à.
toutes les marines de ces contrées lointaines, par la fa-
cilité du passage d'une mer à l'autre et la diminution
de la distance. La facilité progressive des transports
devient un besoin de tous les peuples, et surtout de
ceux qui jusqu'ici sont restés en arrière. Nous ne
sommes pas éloignés du jour où Marseille et les au-
tres ports de l'Europe verront les jonques chinoises et
japonaises jeter l'ancre dans leurs bassins agrandis.
Il est impossible qu'en suivant la marche ordinaire
des choses, l'ouverture du canal de Suez n'amène pas
ces résultats, n'amène pas surtout un essor immense
dans le mouvement universel des transports et des
transactions. C'est là l'effet prévu et connu de toutes les
communications rendues plus promptes ou plus abré-
gées. Permettez-moi de citer à ce propos un fait qui a
son poids dans la question.
» Je m'entretenais dernièrement de ces idées avec
un de mes amis, ancien employé des Messageries
impériales. — Vous êtes dans le vrai, me répondait-il,
et j'en ai la preuve personnelle. A mon début dans les
Messageries, cette administration accordait à ses em-
ployés en dehors de leur traitement, une remise pro-
portionnelle au trafic de leur bureau respectif, se mon-
tant en moyenne à 15 centimes par voyageur et à 5 cen-
times par colis. Ces remises, avant l'ouverture de la ligne
de fer d'Orléans, atteignaient à grand'peine 700 francs par
mois. Quand j'ai quitté, le réseau de fer ne s'étendait
encore pour Bordeaux que jusqu'à IPoitiers, pour Nantes
que jusqu'à Angers, pour Toulouse par Limoges que
jusqu'à Châteauroux, et pourtant de 100 francs dans
mon bureau, ces remises mensuelles s'étaient déjà
élevées à plus de 2,000 francs. -
» Or ce simple fait, Monsieur, révèle dans quelle
proportion devra s'accroître le trafic par l'isthme deSuez.
J'ajoute que je n'aperçois à cette route aucune con-
currence sérieuse. De plus, le canal, une fois bien éta-
bli, ainsi qu'il le sera dans peu données, ne nécessi-
tera qu'un entretien relativement peu coûteux. Ici, en
effet, point de matériel immense comme dans un che-
min de fer, point d'accidents, point de ces-incendies qui
viennent, ainsi que nous l'avons vu plusieurs fois, cau-
ser des pertes très-considérables, point de procès, point
vous le dites bien, < la bouche à toutes les objections
relatives à la possibilité du canal. »
» Je me plais encore à vous signaler l'empressement
avec lequel le rédacteur de l'bnpartial a accepté ma pro-
position, en me promettant d'insérer chaque fois tout
article avantageux à la grande œuvre provenant de vo-
tre journal et que je ne manquerai pas de lui faire par-
venir à l'occasion.
» Je vous envoie ci-joint un numéro de l'Impartial con-
tenant l'article en question.
» Puissent d'autres abonnés ou actionnaires agir de
même ; je suis persuadé qu'ils trouveront dans leur
presse locale le même empressement de la part des ré-
dacteurs. Ils rendront, pae suite de cela, un grand ser-
vice à la noble entreprise.
» Si ma lettre vous paraît avoir quelque intérêt, je
vous autorise à en faire l'usage que bon vous semblera.
» Agréez, etc.
» J. DREYFUS,
» Actionnaire, l'un de vos abonnés. »
OPINION D'UN ACTIONNAIRE
Sur l'avenir financier du canal de Suez.
« Orléans, le 27 janvier 1862.
» Monsieur,
» S'efforcer de rendre de plus en plus populaire le
percement de l'isthme, a été jusqu'ici votre but, et on
peut dire avec juste raison que vous l'atteindrez com-
plètement. Aussi ai-je lieu de penser que vous accueil-
lez avec bienveillance tout ce qui peut fortifier la con-
fiance du public pour cette noble et si utile entreprise.
Je viens donc, si vous jugez qu'elles le méritent, vous
demander place dans votre journal pour les lignes ci-
dessous.
» Beaucoup a été dit déjà sur le percement de l'is-
thme. Un grand nombre d'excellents rapports ont été
faits ; vous-même, Monsieur, dans votre journal, avez
jeté des aperçus d'une justesse et d'une vérité frappan-
tes. En un mot, vous vous êtes efforcé de rendre pal-
pables la nécessité et l'utilité de l'entreprise. Mais, vous
ne l'ignorez pas, en France comme partout ailleurs, ce
sont les avantages matériels dont elles sont suscepti-
bles qui attachent les actionnaires aux entreprises aux-
quelles ils s'associent. La nôtre, en outre, a eu à lutter
contre d'ardents détracteurs dont la malveillance n'est
peut-être pas. encore éteinte. J'ai donc principalement
pour objet ici d'indiquer par un exposé rapide l'ap-
préciation des bénéfices que promet à ses actionnaires
l'exécution du canal maritime de Suez.
» Comme il n'est plus poi-sible aujourd'hui d'avoir
aucun doute sur la réalisai on complète de l'entreprise,
prenons le moment où le premier navire franchira ce
passage. Quel grand jour que celui-là, monsieur, pour
M. de Lesseps, pour tous les peuples et aussi pour les
actionnaires! Car du jour où ce premier navire aura
effectué ce trajet, d'autres le suivront en grand nom-
bre, et les rapports entre l'orient et FocGident du monde
prennent unMéveloppement tout nouveau. Chaque port
de la mer Rouge, chaque port des golfes Persique et
du Bengale, chaque port du grand océan Indien,"des
côtes d'Afrique, de Madagascar, des grandes îles de
Bornéo, de Ceylan, de Sumatra, de Java, de tout cet
immense archipel de l'Océanie, chaque port du royaume
de Siam, de la Cochinchine, de la Chine et du Ja-
pon, se rapproche de nous et des côtes occidentales
des deux Amériques, dans - des -conditions qui éton-
neront le monde. Les caboteurs 's'échelonnent d'un'
point à un autre en se renvoyant le trafic. Des comp-
toirs sont forcément créés. Les relations commerciales
se multiplient et se propagent ; tous les produits divers
de ces riches pays viennent s'accumuler dans les en-
trepôts d'embarquement, pour, de là, être dirigés sur
l'Europe, sur l'Amérique; sur l'Europe surtout, qui les
rendra sous toutes les formes que savent leur donner
nos industries que rien n'égale. De plus, nos riva-
ges européens deviennent pratiquement accessibles à.
toutes les marines de ces contrées lointaines, par la fa-
cilité du passage d'une mer à l'autre et la diminution
de la distance. La facilité progressive des transports
devient un besoin de tous les peuples, et surtout de
ceux qui jusqu'ici sont restés en arrière. Nous ne
sommes pas éloignés du jour où Marseille et les au-
tres ports de l'Europe verront les jonques chinoises et
japonaises jeter l'ancre dans leurs bassins agrandis.
Il est impossible qu'en suivant la marche ordinaire
des choses, l'ouverture du canal de Suez n'amène pas
ces résultats, n'amène pas surtout un essor immense
dans le mouvement universel des transports et des
transactions. C'est là l'effet prévu et connu de toutes les
communications rendues plus promptes ou plus abré-
gées. Permettez-moi de citer à ce propos un fait qui a
son poids dans la question.
» Je m'entretenais dernièrement de ces idées avec
un de mes amis, ancien employé des Messageries
impériales. — Vous êtes dans le vrai, me répondait-il,
et j'en ai la preuve personnelle. A mon début dans les
Messageries, cette administration accordait à ses em-
ployés en dehors de leur traitement, une remise pro-
portionnelle au trafic de leur bureau respectif, se mon-
tant en moyenne à 15 centimes par voyageur et à 5 cen-
times par colis. Ces remises, avant l'ouverture de la ligne
de fer d'Orléans, atteignaient à grand'peine 700 francs par
mois. Quand j'ai quitté, le réseau de fer ne s'étendait
encore pour Bordeaux que jusqu'à IPoitiers, pour Nantes
que jusqu'à Angers, pour Toulouse par Limoges que
jusqu'à Châteauroux, et pourtant de 100 francs dans
mon bureau, ces remises mensuelles s'étaient déjà
élevées à plus de 2,000 francs. -
» Or ce simple fait, Monsieur, révèle dans quelle
proportion devra s'accroître le trafic par l'isthme deSuez.
J'ajoute que je n'aperçois à cette route aucune con-
currence sérieuse. De plus, le canal, une fois bien éta-
bli, ainsi qu'il le sera dans peu données, ne nécessi-
tera qu'un entretien relativement peu coûteux. Ici, en
effet, point de matériel immense comme dans un che-
min de fer, point d'accidents, point de ces-incendies qui
viennent, ainsi que nous l'avons vu plusieurs fois, cau-
ser des pertes très-considérables, point de procès, point
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