Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 27
Le fond de la vallée et les gorges de la montagne sont
couverts de bois épais et d'arbrisseaux de toute sorte.
Ces lieux servent de repaires aux bêtes sauvages. 11 n'y
a que des lions, des buffles, des éléphants, etc. ; donc
c'est sur les bords de ce fleuve que périt Umbulazi
dans un combat si acharné , que les eaux du
fleuve se teignirent du sang de plusieurs milliers
d'hommes. Ce fut une épouvantable tuerie! Cetywayo
demeura vainqueur, tandis qu'un autre de ses frères,
Umkungo, pour sauver ses jours, dut chercher un asile
avec sa mère et un de ses frères auprès de l'évêque
Colenso, de Natal. Ils y sont encore aujourd'hui réfu-
giés. Deux autres fils de Panda se sauvèrent dans la ré-
publique voisine de Boërs, mais ayant été livrés à leur
cruel frère, leur sort est depuis longtemps réglé. Pour
mettre fin complétement à ces troubles, qui devaient
entretenir la jeune colonie anglaise dans un état de
surexcitation continuelle, le gouverneur de Natal crut
que le seul moyen à employer était de déterminer l'an-
cien chef Panda à abdiquer en faveur uniquement de
Cetywayo. Il espérait ainsi s'attacher en même temps
ce dernier. C'était là une combinaison malheureuse, vu
le caractère perfide de ce jeune homme. Un démembre-
ment de la puissance des Zulus en divers Etats placés
dans des mains amies, eût été une politique bien plus
èonforme aux intérêts de la colonie que la concentration
de toute cette puissance sous un pareil homme; mais
enfin il s'y résigna.
» Lel6 mai, les premiers de lanationse rassemblèrent,
et les hérauts proclamèrent, par ordre du père, son
fils Cetywayo roi et général en chef de l'armée des
Zulus. Il y avait environ 15 à 20,000 Zulus présents à
cette cérémonie. Le fonctionnaire anglais, M. Shepstone,
y avait aussi été convié par invitation spéciale; une
garde du corps, d'environ 5,000 guerriers armés, accom-
pagnait le nouveau roi, tandis que tous les autres Caf-
fres étaient venus sans armes. Dès lé premier jour,
on put prévoir quelles seraient les tristes conséquences
du nouveau gouvernement. Quand les hérauts eurent
mis fin à leurs bruyantes clameurs, ils vinrent se pla-
cer devant le fonctionnaire anglais, et demandèrent de
la manière la plus violente la remise des deux fils de
Panda, jurant qu'il ne fallait pas compter sur le réta-
blissement de la paix et de la tranquillité tant que ces
deux jeunes gens n'auraient pas été livrés. M. Shepstone
se chargea de transmettre leur demande à son gouver-
nement, sans leur laisser espérer toutefois qu'il y serait
fait droit, si les deux jeunes gens n'exprimaient eux-
mêmes le désir d'être renvoyés dans leur pays. L'af-
faire en resta là pendant quelque temps. Dans l'inter-
valle, le gouverneur Scott, de Natal, apprit que Panda
et la plus grande partie des premiers du pays verraient
avec plaisir Cetywayo mis de côté ; mais il paraît que
ce chef dans sa défiance prit une décision énergique,
car le 13 juillet des nouvelles arrivèrent que pendant
le dernier mois il avait rassemblé toutes les forces des
Zulus autour de son kraal, et que non-seulement il
avait appelé auprès de lui les régiments des troupes
permanentes (environ 35 à 40,000 hommes), mais encore
tous les hommes capables de porter les armes.
»» Là on agita publiquement la question d'une attaque
contre Natal. Une partie des troupes devait prendre les
devants pour enlever ou tuer les deux fils de Panda
dans l'habitation écartée de l'évêque, où ils se trouvaient,
tandis que le gros de l'armée, travérsant le Tugela, se
porterait sur Natal. Panda transmit ces nouvelles à
M. Shesptone, en lui donnant avis que son fils proba-
blement prétexterait une grande chasse, mais qu'il fal-
lait se tenir sur ses gardes et prendre ses précautions.
On profita de cet avis et on fit bien; car, si les nou-
velles sont exactes, l'avant-garde des Caffres n'était
plus éloignée que de 30 milles de la frontière, quand
Cetywayo apprit que son projet d'attaque contre la co-
lonie avait été dévoilé et qu'un nombre considérable de
troupes était échelonné le long du Tugela. Il donna
aussitôt l'ordre du retour. Lui-même il se retira dans
un de ses kraals les plus éloignés, mais auparavant il
fit ravager tout le pays, dans une étendue de 30 milles
le long du fleuve. C'est ainsi qu'échoua une entreprise
qui pouvait peut-être être très-fatale à la colonie de
Natal. »
RECTIFICATION
Et nouveaux détails sur les voyages du docteur Pency,
Alexandrie, décembre 1861.
Au Rédacteur en chef du journal L'ISTHME DE SUEZ.
Monsieur le Rédacteur,
Une erreur a été commise dans votre journal et je
tiens à la rectifier.
Dans l'article que vous consacrez à la perte faite
par la science dans la personne de notre infortuné
collègue, M. le docteur Peney, vous dites que c'est
dans l'une des séances de l'Institut égyptien que ce
triste événement a été signalé, et que c'est dans le
procès-verbal de cette séanceq u'a été insérée la notice
dont vous avez donné un extrait.
Ce n'est point à l'Institut égyptien que le fait a été
communiqué et que la notice a été lue. C'est dans
l'une des séances de l'Intendance générale sanitaire
d'Egypte dont le savant que nous regrettons était
un des plus excellents employés.
Depuis cette fatale catastrophe nous avons reçu les
collections scientifiques, le journal de voyage, les
cartes topographiques, dessins, albums, notes de toute
sorte, les échantillons de géologie et des autres
branches d'histoire naturelle provenant de la mission
du docteur Peney.
Ces collections, quoique incomplètes , sont cepen-
dant remarquables par le grand nombre de fleurs,
fruits, graines et semences d'espèces rares pour la
plupart, peut-être même inconnues jusqu'ici, recueillis
principalement depuis le cinquième jusqu'aux envi-
rons du troisième degré de latitude septentrionale;
par un grand nombre de sujets fort curieux appar-
tenant à l'entomologie du Soudan et de l'Afrique cen-
Le fond de la vallée et les gorges de la montagne sont
couverts de bois épais et d'arbrisseaux de toute sorte.
Ces lieux servent de repaires aux bêtes sauvages. 11 n'y
a que des lions, des buffles, des éléphants, etc. ; donc
c'est sur les bords de ce fleuve que périt Umbulazi
dans un combat si acharné , que les eaux du
fleuve se teignirent du sang de plusieurs milliers
d'hommes. Ce fut une épouvantable tuerie! Cetywayo
demeura vainqueur, tandis qu'un autre de ses frères,
Umkungo, pour sauver ses jours, dut chercher un asile
avec sa mère et un de ses frères auprès de l'évêque
Colenso, de Natal. Ils y sont encore aujourd'hui réfu-
giés. Deux autres fils de Panda se sauvèrent dans la ré-
publique voisine de Boërs, mais ayant été livrés à leur
cruel frère, leur sort est depuis longtemps réglé. Pour
mettre fin complétement à ces troubles, qui devaient
entretenir la jeune colonie anglaise dans un état de
surexcitation continuelle, le gouverneur de Natal crut
que le seul moyen à employer était de déterminer l'an-
cien chef Panda à abdiquer en faveur uniquement de
Cetywayo. Il espérait ainsi s'attacher en même temps
ce dernier. C'était là une combinaison malheureuse, vu
le caractère perfide de ce jeune homme. Un démembre-
ment de la puissance des Zulus en divers Etats placés
dans des mains amies, eût été une politique bien plus
èonforme aux intérêts de la colonie que la concentration
de toute cette puissance sous un pareil homme; mais
enfin il s'y résigna.
» Lel6 mai, les premiers de lanationse rassemblèrent,
et les hérauts proclamèrent, par ordre du père, son
fils Cetywayo roi et général en chef de l'armée des
Zulus. Il y avait environ 15 à 20,000 Zulus présents à
cette cérémonie. Le fonctionnaire anglais, M. Shepstone,
y avait aussi été convié par invitation spéciale; une
garde du corps, d'environ 5,000 guerriers armés, accom-
pagnait le nouveau roi, tandis que tous les autres Caf-
fres étaient venus sans armes. Dès lé premier jour,
on put prévoir quelles seraient les tristes conséquences
du nouveau gouvernement. Quand les hérauts eurent
mis fin à leurs bruyantes clameurs, ils vinrent se pla-
cer devant le fonctionnaire anglais, et demandèrent de
la manière la plus violente la remise des deux fils de
Panda, jurant qu'il ne fallait pas compter sur le réta-
blissement de la paix et de la tranquillité tant que ces
deux jeunes gens n'auraient pas été livrés. M. Shepstone
se chargea de transmettre leur demande à son gouver-
nement, sans leur laisser espérer toutefois qu'il y serait
fait droit, si les deux jeunes gens n'exprimaient eux-
mêmes le désir d'être renvoyés dans leur pays. L'af-
faire en resta là pendant quelque temps. Dans l'inter-
valle, le gouverneur Scott, de Natal, apprit que Panda
et la plus grande partie des premiers du pays verraient
avec plaisir Cetywayo mis de côté ; mais il paraît que
ce chef dans sa défiance prit une décision énergique,
car le 13 juillet des nouvelles arrivèrent que pendant
le dernier mois il avait rassemblé toutes les forces des
Zulus autour de son kraal, et que non-seulement il
avait appelé auprès de lui les régiments des troupes
permanentes (environ 35 à 40,000 hommes), mais encore
tous les hommes capables de porter les armes.
»» Là on agita publiquement la question d'une attaque
contre Natal. Une partie des troupes devait prendre les
devants pour enlever ou tuer les deux fils de Panda
dans l'habitation écartée de l'évêque, où ils se trouvaient,
tandis que le gros de l'armée, travérsant le Tugela, se
porterait sur Natal. Panda transmit ces nouvelles à
M. Shesptone, en lui donnant avis que son fils proba-
blement prétexterait une grande chasse, mais qu'il fal-
lait se tenir sur ses gardes et prendre ses précautions.
On profita de cet avis et on fit bien; car, si les nou-
velles sont exactes, l'avant-garde des Caffres n'était
plus éloignée que de 30 milles de la frontière, quand
Cetywayo apprit que son projet d'attaque contre la co-
lonie avait été dévoilé et qu'un nombre considérable de
troupes était échelonné le long du Tugela. Il donna
aussitôt l'ordre du retour. Lui-même il se retira dans
un de ses kraals les plus éloignés, mais auparavant il
fit ravager tout le pays, dans une étendue de 30 milles
le long du fleuve. C'est ainsi qu'échoua une entreprise
qui pouvait peut-être être très-fatale à la colonie de
Natal. »
RECTIFICATION
Et nouveaux détails sur les voyages du docteur Pency,
Alexandrie, décembre 1861.
Au Rédacteur en chef du journal L'ISTHME DE SUEZ.
Monsieur le Rédacteur,
Une erreur a été commise dans votre journal et je
tiens à la rectifier.
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par la science dans la personne de notre infortuné
collègue, M. le docteur Peney, vous dites que c'est
dans l'une des séances de l'Institut égyptien que ce
triste événement a été signalé, et que c'est dans le
procès-verbal de cette séanceq u'a été insérée la notice
dont vous avez donné un extrait.
Ce n'est point à l'Institut égyptien que le fait a été
communiqué et que la notice a été lue. C'est dans
l'une des séances de l'Intendance générale sanitaire
d'Egypte dont le savant que nous regrettons était
un des plus excellents employés.
Depuis cette fatale catastrophe nous avons reçu les
collections scientifiques, le journal de voyage, les
cartes topographiques, dessins, albums, notes de toute
sorte, les échantillons de géologie et des autres
branches d'histoire naturelle provenant de la mission
du docteur Peney.
Ces collections, quoique incomplètes , sont cepen-
dant remarquables par le grand nombre de fleurs,
fruits, graines et semences d'espèces rares pour la
plupart, peut-être même inconnues jusqu'ici, recueillis
principalement depuis le cinquième jusqu'aux envi-
rons du troisième degré de latitude septentrionale;
par un grand nombre de sujets fort curieux appar-
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