Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1862 15 février 1862
Description : 1862/02/15 (A7,N136). 1862/02/15 (A7,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203290q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
58 L'ISTHME DE SUEZ,
cherche donc de tous les côtés les contrées qui peuvent
suppléer au déficit prévu et fournir aux fabriques
européennes cette matière première indispensable à
leur travail. On a beaucoup parlé de l'Inde, et on en
a parlé avec raison. La Perse, d'après les renseigne-
ments qu'on va lire, pourrait aussi contribuer à nos
approvisionnements. Les provinces qui avoisinent le
golfe Persique rivaliseraient comme productrices de
coton avec l'Inde centrale elle-même ; mais il leur
faudrait des routes pour aboutir au port d'embar-
quement, et, nous ajoutons, une route moins longue
et moins dispendieuse pour arriver jusqu'à nos ports.
Tout cela serait grandement facilité si l'accès du
golfe Persique était largement ouvert à la civilisa-
tion et aux entreprises européennes, c'est-à-dire si le
percement de l'isthme de Suez mettait cette mer en
communication avec la marine et le commerce de
l'Occident.
On a beau faire, c'est toujours à cette question qu'il
faudra revenir pour résoudre l'une des difficultés les
plus graves qui pèsent depuis longtemps sur le
monde industriel : la sécurité et la régularité de
l'approvisionnement en coton.
L'exposé suivant fera connaître ce qu'il serait
possible d'attendre de la Perse.
J. MONGIN.
« On cultive le coton dans plusieurs provinces de
la Perse : au nord, dans le Ghilan et le Mazanderan;
au sud, du côté de Yezd et dans le Farsistan.
» Le Ghilan est une province dont le climat est
éminemment propre à la culture cotonnière. Placée
sous le même parallèle que les provinces du sud de
l'Union américaine, elle est dotée de cette chaleur
humide indispensable aux productions des tropiques.
La zone cultivable, qui s'étend du pied de l'Elbrouz
à la mer Caspienne sur une longueur de 20 à 30 ki-
lomètres, est composée d'un sol d'alluvion d'une riche
fécondité, arrosé par beaucoup de torrents qui descen-
dent des montagnes. Aussi, on y rencontre les plus
belles variétés de coton, et les émanations salines de
la mer Caspienne leur sont on ne peut plus favora-
bles.
» Tout le coton qui se cultive dans le Ghilan et le
Mazanderan entre en Russie. Les agents de la com-
pagnie commerciale russe distribuent les graines aux
colons et fixent arbitrairement, chaque année, le prix
de la récolte. Eux seuls peuvent profiter de cette
richesse. Leurs bateaux enlèvent les balles de coton
qui arrivent aux bords de la mer presque sans frais,
tandis que rien que pour arriver à Téhéran, le coton
serait déjà grevé de frais de transport s'élevant à
près de 50 centimes par kilogramme.
» Les provinces du sud se trouvent aussi richement
dotées que celles de l'Inde centrale, par rapport à la
production cotonnière; mais, comme dans les posses-
sions anglaises, le coton se consomme sur place, em-
prisonné par le manque de routes et de moyens de
transport. Vingt à trente jours de marche, sans autres
moyens de transport que le dos de mulet, séparent
les cantons producteurs des ports du golfe Persique et
mettent une barrière presque infranchissable à l'expor-
tation. Aussi, tout le coton est-il consommé dans les
manufactures d'Yezd et d'Ispahan, et, par suite, la
production est-elle limitée à la consommation de ces
fabriques, limitées elles-mêmes par le commerce des
tissus anglais, que les négociants importateurs livrent
au-dessous du prix de revient comme solde des soies
qu'ils exportent pour l'Angleterre.»
ABYSSINIE.
Port de Massouah
Mouvement commercial de Massouah en 1859. — Itinéraire
des caravanes. — Droits imposés aux principales marchan-
dises. — Produits français recherchés. — Principaux mar-
chés de rintérieur. — Conditions de transport. — Tableaux
de développement. — Monnaies en usage en Abyssinie. -
Explications de diverses dénominations usitées dans le com-
merce de ce pays.
Les vastes et riches côtes de la mer Rouge ont
été jusqu'ici presque complètement fermées aux en..
treprises du commerce européen. Il n'en sera plus
de même le jour où les deux mers seront mises en
communication. Le seul cabotage entre la Méditer-
ranée et le golfe Arabique sera alors la source d'un
mouvement considérable ; à ce point qu'il y a quel-
ques années le président de la chambre de commerce
de Marseille calculait que cette navigation seule
pouvait suffire à assurer une rémunération modérée
aux capitaux engagés dans le canal. Nous avons
donc intérêt à recueillir tous les renseignements qui
nous arrivent sur ces contrées, et à les signaler à
l'attention des armateurs et des navigateurs.
C'est à ce titre que nous empruntons aux Annales
du commerce extérieur (décembre 1861), publiées par le
ministère de l'agriculture, du commerce et des tra-
vaux publics, la notice suivante sur le port de Mas-
souah, l'un des plus intéressants de la côte abyssi-
nienne, et qui nous semble offrir de grandes promesses
d'activité lorsque, parle contact de l'Europe, on sera
parvenu à écarter les entraves intérieures auxquelles
est soumis le parcours des marchandises entre les
populations et la mer. Toutefois, et même dans la
situation actuelle, le commerce du port de Massouah
est loin d'être sans valeur, puisqu'en 1859 il s'est
élevé à 14 millions de francs. Ce n'est là évidemment
qu'un germe qui fructifiera par le percement de
l'isthme, comme le fait d'ailleurs remarquer le docu-
ment officiel lui-même dont voici le texte :
ERNEST DESPLACES.
cherche donc de tous les côtés les contrées qui peuvent
suppléer au déficit prévu et fournir aux fabriques
européennes cette matière première indispensable à
leur travail. On a beaucoup parlé de l'Inde, et on en
a parlé avec raison. La Perse, d'après les renseigne-
ments qu'on va lire, pourrait aussi contribuer à nos
approvisionnements. Les provinces qui avoisinent le
golfe Persique rivaliseraient comme productrices de
coton avec l'Inde centrale elle-même ; mais il leur
faudrait des routes pour aboutir au port d'embar-
quement, et, nous ajoutons, une route moins longue
et moins dispendieuse pour arriver jusqu'à nos ports.
Tout cela serait grandement facilité si l'accès du
golfe Persique était largement ouvert à la civilisa-
tion et aux entreprises européennes, c'est-à-dire si le
percement de l'isthme de Suez mettait cette mer en
communication avec la marine et le commerce de
l'Occident.
On a beau faire, c'est toujours à cette question qu'il
faudra revenir pour résoudre l'une des difficultés les
plus graves qui pèsent depuis longtemps sur le
monde industriel : la sécurité et la régularité de
l'approvisionnement en coton.
L'exposé suivant fera connaître ce qu'il serait
possible d'attendre de la Perse.
J. MONGIN.
« On cultive le coton dans plusieurs provinces de
la Perse : au nord, dans le Ghilan et le Mazanderan;
au sud, du côté de Yezd et dans le Farsistan.
» Le Ghilan est une province dont le climat est
éminemment propre à la culture cotonnière. Placée
sous le même parallèle que les provinces du sud de
l'Union américaine, elle est dotée de cette chaleur
humide indispensable aux productions des tropiques.
La zone cultivable, qui s'étend du pied de l'Elbrouz
à la mer Caspienne sur une longueur de 20 à 30 ki-
lomètres, est composée d'un sol d'alluvion d'une riche
fécondité, arrosé par beaucoup de torrents qui descen-
dent des montagnes. Aussi, on y rencontre les plus
belles variétés de coton, et les émanations salines de
la mer Caspienne leur sont on ne peut plus favora-
bles.
» Tout le coton qui se cultive dans le Ghilan et le
Mazanderan entre en Russie. Les agents de la com-
pagnie commerciale russe distribuent les graines aux
colons et fixent arbitrairement, chaque année, le prix
de la récolte. Eux seuls peuvent profiter de cette
richesse. Leurs bateaux enlèvent les balles de coton
qui arrivent aux bords de la mer presque sans frais,
tandis que rien que pour arriver à Téhéran, le coton
serait déjà grevé de frais de transport s'élevant à
près de 50 centimes par kilogramme.
» Les provinces du sud se trouvent aussi richement
dotées que celles de l'Inde centrale, par rapport à la
production cotonnière; mais, comme dans les posses-
sions anglaises, le coton se consomme sur place, em-
prisonné par le manque de routes et de moyens de
transport. Vingt à trente jours de marche, sans autres
moyens de transport que le dos de mulet, séparent
les cantons producteurs des ports du golfe Persique et
mettent une barrière presque infranchissable à l'expor-
tation. Aussi, tout le coton est-il consommé dans les
manufactures d'Yezd et d'Ispahan, et, par suite, la
production est-elle limitée à la consommation de ces
fabriques, limitées elles-mêmes par le commerce des
tissus anglais, que les négociants importateurs livrent
au-dessous du prix de revient comme solde des soies
qu'ils exportent pour l'Angleterre.»
ABYSSINIE.
Port de Massouah
Mouvement commercial de Massouah en 1859. — Itinéraire
des caravanes. — Droits imposés aux principales marchan-
dises. — Produits français recherchés. — Principaux mar-
chés de rintérieur. — Conditions de transport. — Tableaux
de développement. — Monnaies en usage en Abyssinie. -
Explications de diverses dénominations usitées dans le com-
merce de ce pays.
Les vastes et riches côtes de la mer Rouge ont
été jusqu'ici presque complètement fermées aux en..
treprises du commerce européen. Il n'en sera plus
de même le jour où les deux mers seront mises en
communication. Le seul cabotage entre la Méditer-
ranée et le golfe Arabique sera alors la source d'un
mouvement considérable ; à ce point qu'il y a quel-
ques années le président de la chambre de commerce
de Marseille calculait que cette navigation seule
pouvait suffire à assurer une rémunération modérée
aux capitaux engagés dans le canal. Nous avons
donc intérêt à recueillir tous les renseignements qui
nous arrivent sur ces contrées, et à les signaler à
l'attention des armateurs et des navigateurs.
C'est à ce titre que nous empruntons aux Annales
du commerce extérieur (décembre 1861), publiées par le
ministère de l'agriculture, du commerce et des tra-
vaux publics, la notice suivante sur le port de Mas-
souah, l'un des plus intéressants de la côte abyssi-
nienne, et qui nous semble offrir de grandes promesses
d'activité lorsque, parle contact de l'Europe, on sera
parvenu à écarter les entraves intérieures auxquelles
est soumis le parcours des marchandises entre les
populations et la mer. Toutefois, et même dans la
situation actuelle, le commerce du port de Massouah
est loin d'être sans valeur, puisqu'en 1859 il s'est
élevé à 14 millions de francs. Ce n'est là évidemment
qu'un germe qui fructifiera par le percement de
l'isthme, comme le fait d'ailleurs remarquer le docu-
ment officiel lui-même dont voici le texte :
ERNEST DESPLACES.
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