Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1862 01 mars 1862
Description : 1862/03/01 (A7,N137). 1862/03/01 (A7,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032914
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
74 L'ISTHME DE SUEZ,
tué à 1 kilomètre au nord d'Aïn-el-Amback, dans un
bas-fond. (Voir la position topographique sur ma pre-
mière feuille, désignée par la lettre A.)
A lm,40 de profondeur, je comptais 40 centimètres
d'eau; le lendemain, à 5 heures du matin, je fus surpris
de ne trouver dans ce même sondage que 28 centimè-
tres d'eau.
» Je fis plusieurs fois les mêmes observations sans
pouvoir m'expliquer la cause de cette différence du
soir au matin.
» Aujourd'hui je suis convaincu que ces eaux, quoi-
que éloignées du golfe Arabique (distance de 30 kilomè-
tres environ) sont soumises à l'influence du flux et
reflux de la mer Rouge. Les eaux filtrent à travers
les sables et les couches argileuses; j'ai remarqué en
outre que l'étendue de cette filtration est plus ou
moins grande, selon que le terrain est plus ou moins
pénétrable.
» Dans les terres végétales la filtration est pius
grande que dans les sables et dans les autres terres ;
ceci s'explique par la force capillaire.
» Les différentes couches obtenues par le sondage A
sont les suivantes :
» 1° Sable fin d'une couleur jaunâtre;
» 2° Sulfate de chaux;
». 3a Légère couche de sulfate de soude,
» 4° Argile verte aux nombreux coquillages.
Les eaux sont fortement jaunâtres.
» Pour le deuxième sondage, je choisis l'emplacement
B, situé entre deux bancs de coquillages (bas-fond), à
2 kilomètres sud-ouest d'Aïn-el-Amback. Les résultats
obtenus par ce sondage sont les suivants :
» 1° A lm,85 de profondeur, 35 centimètres d'eau
salée;
» 2° 10 centimètres de sulfate de chaux, et une légère
couche de sulfate de soude à la partie inférieure du
sondage ;
,) 3° Sables fins jaunes, avec coquillages qui diffèrent
de ceux trouvés au sondage A.
» Au sud-sud-ouest de El-Amback, à 10 kilomètres en-
viron de ce dernier point, existent plusieurs flaques
d'eau disposées en forme de tenaille, et qui s'étendent
dans la direction de Webed. J'y fus amené par les nom-
breuses caravanes qui, se rendant au Caire ou sur d'au-
tres points, s'arrêtent là pour faire des approvisionne-
ments de sel.
» Ce point a été appelé à tort sur la carte de l'isthme
El-Mell-Abi; il doit être nommé El-Mellaha, emplace-
ment du sel.
» Les terrains environnants sont couverts, tantôt d'une
croûte noire et dure, qui n'est autre chose que du chlo-
rure de sodium, tantôt d'un sable jaune et gris.
» De nombreux blocs gigantesques de sulfate de chaux
dominent toute cette partie des lacs Amers. Là, c'est-à-
dire au point C, je fis un forage pour atteindre la par-
tie inférieure des sels.
» A 50 centimètres de profondeur, après avoir tra-
versé une couche de 25 centimètres du plus beau chlo-
rure de sodium, je rencontrai des sables fins, jaunes,
noirs et argileux.
» Dans cette partie des lacs Amers, tous les bas-fonds
sont couverts d'un sel d'une blancheur éblouissante.
Ces sels sont d'une beauté parfaite; ils surpassent en
blancheur ceux du lac Timsah.
» J'ai cru devoir joindre aux autres produits quelques
échantillons de ces sels.
# Le chlorure de sodium est en surabondance, et il
snffirait de peu de frais pour en faire d'amples approvi-
sionnements.
» Nulle part je n'ai remarqué autant de sulfate d':!
chaux qu'en cet endroit.
» Le sondage D fut pratiqué à 4 kilomètres ouest
d'Aïn-el-Amback.
» A la partie supérieure du sol, je trouvai le chlorure
de sodium lié à d'autres matières ; après vient un sable
fin et noir; en troisième lieu, un sable jaune, et enfin
l'argile verte.
» Je rencontrai l'eau à lm,50 de profondeur.
» A 4 kilomètres sud 1/4 sud-ouest, je fis un sondage
dans un endroit raviné où les coquillages abondent. La
première couche est formée de 10 centimètres de sable
fin jaune, et la deuxième de quelque peu de sulfate de
chaux et de sulfate de soude (le sulfate de soude domine).
« Le sulfate de soude se détache par couches de 2 et
même 3 centimètres d'épaisseur ; il cède au contact.
» A 85 centimètres de profondeur je comptais déjà
25 centimètres d'eau. La partie inférieure est formée
d'un sable noirâtre et argileux.
» Nul doute que le sulfate de soude ne se rencontre à
la même profondeur, dans un rayon de 4 kilomètres du
point E.
» EI-Guisr, ce 18 janvier 1862.
M. le directeur informe les membres de la Société
qu'un travail lui a été adressé par M. Brévard, employé
de l'entreprise, sur un voyage qu'il fit en 1858, 1859
et 1860, dans le royaume de Tigré.
M. Brévard trace nettement ses itinéraires, s'occupe
de la géographie et de l'histoire physique d'un pays que
nous ne connaissons que très-imparfaitement, décrit les
centres de populations, l'industrie et le commerce des
habitants.
M. le secrétaire donne lecture de la première partie
de ce travail, et la Société décide qu'elle sera insérée
dans le registre des notices et mémoires. La Société
vote en outre des remercîments à l'auteur.
M. Guiter communique la notice suivante :
NOTICE SUR DJEBEL MARIAM.
« Le 5 octobre dernier, en cherchant à lier sur ma plan-
chette le lac Timsah aux lacs Amers, je vis à 4 kilo-
mètres au nord-ouest de Toussoum et sur un vaste pla-
teau dominé par le Djebel Mariam, des débris de
poteries antiques, des briques et des ossements humains.
Nul doute qu'il a existé en ce lieu une ville considé-
rable dont la superficie peut être évaluée à 60 hectares
environ. Parmi les nombreux vestiges qui gisent sur
le sol, je remarquai une pierre blanchâtre de la nature
du tuf, dure, ayant 44 centimètres de longueur sur
20 de largeur et de hauteur, sur laquelle sont des
caractères hiéroglyphiques gravés en relief (quelques
uns sont frustes).
tué à 1 kilomètre au nord d'Aïn-el-Amback, dans un
bas-fond. (Voir la position topographique sur ma pre-
mière feuille, désignée par la lettre A.)
A lm,40 de profondeur, je comptais 40 centimètres
d'eau; le lendemain, à 5 heures du matin, je fus surpris
de ne trouver dans ce même sondage que 28 centimè-
tres d'eau.
» Je fis plusieurs fois les mêmes observations sans
pouvoir m'expliquer la cause de cette différence du
soir au matin.
» Aujourd'hui je suis convaincu que ces eaux, quoi-
que éloignées du golfe Arabique (distance de 30 kilomè-
tres environ) sont soumises à l'influence du flux et
reflux de la mer Rouge. Les eaux filtrent à travers
les sables et les couches argileuses; j'ai remarqué en
outre que l'étendue de cette filtration est plus ou
moins grande, selon que le terrain est plus ou moins
pénétrable.
» Dans les terres végétales la filtration est pius
grande que dans les sables et dans les autres terres ;
ceci s'explique par la force capillaire.
» Les différentes couches obtenues par le sondage A
sont les suivantes :
» 1° Sable fin d'une couleur jaunâtre;
» 2° Sulfate de chaux;
». 3a Légère couche de sulfate de soude,
» 4° Argile verte aux nombreux coquillages.
Les eaux sont fortement jaunâtres.
» Pour le deuxième sondage, je choisis l'emplacement
B, situé entre deux bancs de coquillages (bas-fond), à
2 kilomètres sud-ouest d'Aïn-el-Amback. Les résultats
obtenus par ce sondage sont les suivants :
» 1° A lm,85 de profondeur, 35 centimètres d'eau
salée;
» 2° 10 centimètres de sulfate de chaux, et une légère
couche de sulfate de soude à la partie inférieure du
sondage ;
,) 3° Sables fins jaunes, avec coquillages qui diffèrent
de ceux trouvés au sondage A.
» Au sud-sud-ouest de El-Amback, à 10 kilomètres en-
viron de ce dernier point, existent plusieurs flaques
d'eau disposées en forme de tenaille, et qui s'étendent
dans la direction de Webed. J'y fus amené par les nom-
breuses caravanes qui, se rendant au Caire ou sur d'au-
tres points, s'arrêtent là pour faire des approvisionne-
ments de sel.
» Ce point a été appelé à tort sur la carte de l'isthme
El-Mell-Abi; il doit être nommé El-Mellaha, emplace-
ment du sel.
» Les terrains environnants sont couverts, tantôt d'une
croûte noire et dure, qui n'est autre chose que du chlo-
rure de sodium, tantôt d'un sable jaune et gris.
» De nombreux blocs gigantesques de sulfate de chaux
dominent toute cette partie des lacs Amers. Là, c'est-à-
dire au point C, je fis un forage pour atteindre la par-
tie inférieure des sels.
» A 50 centimètres de profondeur, après avoir tra-
versé une couche de 25 centimètres du plus beau chlo-
rure de sodium, je rencontrai des sables fins, jaunes,
noirs et argileux.
» Dans cette partie des lacs Amers, tous les bas-fonds
sont couverts d'un sel d'une blancheur éblouissante.
Ces sels sont d'une beauté parfaite; ils surpassent en
blancheur ceux du lac Timsah.
» J'ai cru devoir joindre aux autres produits quelques
échantillons de ces sels.
# Le chlorure de sodium est en surabondance, et il
snffirait de peu de frais pour en faire d'amples approvi-
sionnements.
» Nulle part je n'ai remarqué autant de sulfate d':!
chaux qu'en cet endroit.
» Le sondage D fut pratiqué à 4 kilomètres ouest
d'Aïn-el-Amback.
» A la partie supérieure du sol, je trouvai le chlorure
de sodium lié à d'autres matières ; après vient un sable
fin et noir; en troisième lieu, un sable jaune, et enfin
l'argile verte.
» Je rencontrai l'eau à lm,50 de profondeur.
» A 4 kilomètres sud 1/4 sud-ouest, je fis un sondage
dans un endroit raviné où les coquillages abondent. La
première couche est formée de 10 centimètres de sable
fin jaune, et la deuxième de quelque peu de sulfate de
chaux et de sulfate de soude (le sulfate de soude domine).
« Le sulfate de soude se détache par couches de 2 et
même 3 centimètres d'épaisseur ; il cède au contact.
» A 85 centimètres de profondeur je comptais déjà
25 centimètres d'eau. La partie inférieure est formée
d'un sable noirâtre et argileux.
» Nul doute que le sulfate de soude ne se rencontre à
la même profondeur, dans un rayon de 4 kilomètres du
point E.
» EI-Guisr, ce 18 janvier 1862.
M. le directeur informe les membres de la Société
qu'un travail lui a été adressé par M. Brévard, employé
de l'entreprise, sur un voyage qu'il fit en 1858, 1859
et 1860, dans le royaume de Tigré.
M. Brévard trace nettement ses itinéraires, s'occupe
de la géographie et de l'histoire physique d'un pays que
nous ne connaissons que très-imparfaitement, décrit les
centres de populations, l'industrie et le commerce des
habitants.
M. le secrétaire donne lecture de la première partie
de ce travail, et la Société décide qu'elle sera insérée
dans le registre des notices et mémoires. La Société
vote en outre des remercîments à l'auteur.
M. Guiter communique la notice suivante :
NOTICE SUR DJEBEL MARIAM.
« Le 5 octobre dernier, en cherchant à lier sur ma plan-
chette le lac Timsah aux lacs Amers, je vis à 4 kilo-
mètres au nord-ouest de Toussoum et sur un vaste pla-
teau dominé par le Djebel Mariam, des débris de
poteries antiques, des briques et des ossements humains.
Nul doute qu'il a existé en ce lieu une ville considé-
rable dont la superficie peut être évaluée à 60 hectares
environ. Parmi les nombreux vestiges qui gisent sur
le sol, je remarquai une pierre blanchâtre de la nature
du tuf, dure, ayant 44 centimètres de longueur sur
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