Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1862 01 février 1862
Description : 1862/02/01 (A7,N135). 1862/02/01 (A7,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032892
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
48 L'ISTHME DE SUEZ.
port en coulant sept vieux vaisseaux à l'entrée des
passes.
» C'est ainsi que la (Grande-Bretagne exécutait les trai-
tés et observait la fidélité aux alliances.
» Mais avons-nous besoin, pour surprendre l'Angle-
terre dans les mêmes errements, de remonter à 1713,
à 1748, à 1804 et à 1807 ? N'est-elle point toujours pré-
occupée de fermer les routes de la mer aux nations
étrangères?
» Le monde entier ne connaît-il pas sa conduite à
propos du percement de l'isthme de Suez ? C'est là une
question maritime d'une bien autre importance que
l'entrée et la sortie du port de Charleston. Il y va d'ou-
vrir un chemin plus court, plus économique et plus fa-
cile entre l'orient et l'occident du monde, entre la ci-
vilisation de l'Europe et la barbarie de l'Asie. Il y va
d'ouvrir la mer Rouge aux entreprises du commerce
occidental, de multiplier les relations commerciales, de
mettre en rapport plus facile les produits des deux hé-
misphères et huit cent millions d'âmes. Voilà une en-
treprise, certes, des plus avantageuses à la diffusion
des intérêts des échanges et des lumières. Qu'est le
port de Charleston à côté de cette voie qui relie, par
un raccourcissement de trois mille lieues, la produc-
tion européenne avec les immenses contrées baignées
par les mers de l'Inde, de la Chine et de l'Australie?
Eh bien ! ce port immense, ce canal propice dont le
monde entier demande l'exécution, qui veut le tenir
comblé? qui veut le tenir fermé aux aspirations et aux
besoins modernes ? L'Angleterre et la seule Angleterre.
Et lorsque, en présence des efforts qu'elle fait dans ce
but, elle vient verser sur le port de Charleston les lar-
mes du crocodile, qui peut se laisser surprendre à tant
de comédie et à tant d'hypocrisie ?
(Moniteur Industriel.) « P. B s DARMS. »
LES ANGLAIS DANS LA MER ROUGE.
On lit dans Y Océan de Brest :
« Parmi les envahissements pratiqués de longue
main par les Anglais pour accroître et fortifier leur
domination maritime, il n'en est point où ils apportent
un soin plus actif et p'us persévérant que ceux dont la
mer Rouge est le théâtre, et qui méritent davantage
de fixer notre attention, témoin encore de leur part
l'occupation récente de l'archipel de Dahlac.
» Ne pouvant plus s'opposer au percement et à la ca-
nalisation de l'isthme de Suez, l'Angleterre, dans sa
prévoyance envahissante, commença par s'emparer de
l'île de Périm, qu'elle a gardée audacieusement. On sait
que cette île commande spécialement le passage dit
de l'est, pour pénétrer dans la mer Rouge. Mais Aden
et Périm ne lui suffisaient pas, et bientôt l'archipel de
Dalhac, situé près des côtes d'Afrique, a été visité par
un navire de guerre anglais, à l'effet de le reconnaître
et de l'occuper par une possession soi-disant provisoire.
Cet archipel important se compose de trois îles, situées
à peu de distance de Massouah sur la côte d'Abyssi-
nie. De ces trois îles (Nora, Nackla, Dahlac), la der-
nière est celle qui a le plus d'importance parce qu'elle
possède un bon port. Plusieurs villages s'élèvent sur
ces mêmes îles.
» Ces envahissements successifs et ces précautions
minutieuses de la part de l'Angleterre n'avaient sans
doute pas échappé à la vigilance du gouvernement
français, qui ne pouvait consentir à laisser prendre à
notre rivale la domination exclusive du passage des
Indes par la mer Rouge lors de l'achèvement du per-
cement de l'isthme. A plusieurs reprises, les navires de
guerre français de la station de l'île de la Réunion et
de la mer des Indes se sont présentés sur divers points
du littoral occupé par les Turcs, les Arabes, les Abys-
siniens, etc., et ont fait connaître à ces diverses na-
tions la puissance de la France, ainsi que l'influence
qu'il lui appartient d'exercer dans ces parages. Le
royaume d'Abyssinie a mérité tout d'abord de fixer
l'attention de notre pays. Unie à la France par la pro-
fession de la même religion, la religion chrétienne, que
leur enseignent nos missionnaires, la population de
ces contrées nous inspire les plus vives sympathies.
Des concessions de terrains où flotte la pavillon fran-
çais nous ont été faites à l'île Discé et à Edt. D'autres
établissements s'élèveront sans nul doute à Adulia, à
Massouah, etc., et formeront autant de stations pour
les troupes et les marins de la France, destinées à
compléter un système d'occupation colonial, servant
d'équilibre à celui des Anglais dans la mer Rouge, et
affermissant, conjointement avec l'occupation réelle de
Madagascar et de divers points du littoral abyssinien,
notre puisance aux entrées de la mer des Indes.
» La possession de Madagascar et des établissements
de la mer Rouge fortifiera nos colonies déjà existantes
(la Réunion, Mayotte, Sainte-Marie, Nossi-Bé) et nous
assurera celles de la Cochinchine et des autres contrées
de l'extrême Orient où la politique commandera d'ar-
borer notre pavillon. C'est ainsi seulement que la mer
Rouge, qui va devenir le passage principal et définitif
de l'Europe dans les mers de l'Indo-Cliine, ne sera pas
un lac ou un détroit anglais. Imitons l'exemple de
l'Angleterre, qui a formé dans les diverses parties du
monde comme une vaste chaîne de ses colonies, dont
chacune est un chaînon ou anneau fortifié. Du reste,
les navires de la station de la Réunion et la commission
présidée par M. le capitaine de vaisseau de Russel, qui
ont visité le littoral de la mer Rouge, n'ont certaine-
ment pas manqué de donner des renseignements dé-
taillés sur la future colonisation de cette mer, dont la
nécessité pour la France est aujourd'hui plus que ja-
mais démontrée et d'une urgence incontestable.
» V.-A. WAILLE. »
Le Gérant : EKNEST DESPLACES.
PARIS* — IMPRIMERIE CENTRALE DE NA»»LÉON CHAIX Kl C', AUE BERGi-BI , *0.
port en coulant sept vieux vaisseaux à l'entrée des
passes.
» C'est ainsi que la (Grande-Bretagne exécutait les trai-
tés et observait la fidélité aux alliances.
» Mais avons-nous besoin, pour surprendre l'Angle-
terre dans les mêmes errements, de remonter à 1713,
à 1748, à 1804 et à 1807 ? N'est-elle point toujours pré-
occupée de fermer les routes de la mer aux nations
étrangères?
» Le monde entier ne connaît-il pas sa conduite à
propos du percement de l'isthme de Suez ? C'est là une
question maritime d'une bien autre importance que
l'entrée et la sortie du port de Charleston. Il y va d'ou-
vrir un chemin plus court, plus économique et plus fa-
cile entre l'orient et l'occident du monde, entre la ci-
vilisation de l'Europe et la barbarie de l'Asie. Il y va
d'ouvrir la mer Rouge aux entreprises du commerce
occidental, de multiplier les relations commerciales, de
mettre en rapport plus facile les produits des deux hé-
misphères et huit cent millions d'âmes. Voilà une en-
treprise, certes, des plus avantageuses à la diffusion
des intérêts des échanges et des lumières. Qu'est le
port de Charleston à côté de cette voie qui relie, par
un raccourcissement de trois mille lieues, la produc-
tion européenne avec les immenses contrées baignées
par les mers de l'Inde, de la Chine et de l'Australie?
Eh bien ! ce port immense, ce canal propice dont le
monde entier demande l'exécution, qui veut le tenir
comblé? qui veut le tenir fermé aux aspirations et aux
besoins modernes ? L'Angleterre et la seule Angleterre.
Et lorsque, en présence des efforts qu'elle fait dans ce
but, elle vient verser sur le port de Charleston les lar-
mes du crocodile, qui peut se laisser surprendre à tant
de comédie et à tant d'hypocrisie ?
(Moniteur Industriel.) « P. B s DARMS. »
LES ANGLAIS DANS LA MER ROUGE.
On lit dans Y Océan de Brest :
« Parmi les envahissements pratiqués de longue
main par les Anglais pour accroître et fortifier leur
domination maritime, il n'en est point où ils apportent
un soin plus actif et p'us persévérant que ceux dont la
mer Rouge est le théâtre, et qui méritent davantage
de fixer notre attention, témoin encore de leur part
l'occupation récente de l'archipel de Dahlac.
» Ne pouvant plus s'opposer au percement et à la ca-
nalisation de l'isthme de Suez, l'Angleterre, dans sa
prévoyance envahissante, commença par s'emparer de
l'île de Périm, qu'elle a gardée audacieusement. On sait
que cette île commande spécialement le passage dit
de l'est, pour pénétrer dans la mer Rouge. Mais Aden
et Périm ne lui suffisaient pas, et bientôt l'archipel de
Dalhac, situé près des côtes d'Afrique, a été visité par
un navire de guerre anglais, à l'effet de le reconnaître
et de l'occuper par une possession soi-disant provisoire.
Cet archipel important se compose de trois îles, situées
à peu de distance de Massouah sur la côte d'Abyssi-
nie. De ces trois îles (Nora, Nackla, Dahlac), la der-
nière est celle qui a le plus d'importance parce qu'elle
possède un bon port. Plusieurs villages s'élèvent sur
ces mêmes îles.
» Ces envahissements successifs et ces précautions
minutieuses de la part de l'Angleterre n'avaient sans
doute pas échappé à la vigilance du gouvernement
français, qui ne pouvait consentir à laisser prendre à
notre rivale la domination exclusive du passage des
Indes par la mer Rouge lors de l'achèvement du per-
cement de l'isthme. A plusieurs reprises, les navires de
guerre français de la station de l'île de la Réunion et
de la mer des Indes se sont présentés sur divers points
du littoral occupé par les Turcs, les Arabes, les Abys-
siniens, etc., et ont fait connaître à ces diverses na-
tions la puissance de la France, ainsi que l'influence
qu'il lui appartient d'exercer dans ces parages. Le
royaume d'Abyssinie a mérité tout d'abord de fixer
l'attention de notre pays. Unie à la France par la pro-
fession de la même religion, la religion chrétienne, que
leur enseignent nos missionnaires, la population de
ces contrées nous inspire les plus vives sympathies.
Des concessions de terrains où flotte la pavillon fran-
çais nous ont été faites à l'île Discé et à Edt. D'autres
établissements s'élèveront sans nul doute à Adulia, à
Massouah, etc., et formeront autant de stations pour
les troupes et les marins de la France, destinées à
compléter un système d'occupation colonial, servant
d'équilibre à celui des Anglais dans la mer Rouge, et
affermissant, conjointement avec l'occupation réelle de
Madagascar et de divers points du littoral abyssinien,
notre puisance aux entrées de la mer des Indes.
» La possession de Madagascar et des établissements
de la mer Rouge fortifiera nos colonies déjà existantes
(la Réunion, Mayotte, Sainte-Marie, Nossi-Bé) et nous
assurera celles de la Cochinchine et des autres contrées
de l'extrême Orient où la politique commandera d'ar-
borer notre pavillon. C'est ainsi seulement que la mer
Rouge, qui va devenir le passage principal et définitif
de l'Europe dans les mers de l'Indo-Cliine, ne sera pas
un lac ou un détroit anglais. Imitons l'exemple de
l'Angleterre, qui a formé dans les diverses parties du
monde comme une vaste chaîne de ses colonies, dont
chacune est un chaînon ou anneau fortifié. Du reste,
les navires de la station de la Réunion et la commission
présidée par M. le capitaine de vaisseau de Russel, qui
ont visité le littoral de la mer Rouge, n'ont certaine-
ment pas manqué de donner des renseignements dé-
taillés sur la future colonisation de cette mer, dont la
nécessité pour la France est aujourd'hui plus que ja-
mais démontrée et d'une urgence incontestable.
» V.-A. WAILLE. »
Le Gérant : EKNEST DESPLACES.
PARIS* — IMPRIMERIE CENTRALE DE NA»»LÉON CHAIX Kl C', AUE BERGi-BI , *0.
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