Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
32 L'ISTHME DE SUEZ.
» Au colonel Middleton,
» Je vous envoie à vous et à vos compagnons un bœuf
» par mon fils. Comment vous trouvez-vous après votre
■ç voyage? dit
» RAMONJA, du 14° d'honneur, officier
du palais, prince. c
» Plusieurs des officiers ont gardé un souvenir sur-
prenant de la langue anglaise. Quelques-uns d'entre
eux ont été élevés en Angleterre, il y a trente cinq
ans ; dans ce nombre se trouve le secrétaire en chef
du roi, connaissant parfaitement l'anglais et toutes les
difficultés de la langue. J'ai eu plusieurs conversations
avec lui et je ne l'ai jamais vu hésiter sur un mot.
Il est également familier avec la langue française et
la traduit facilement en anglais. Il n'est nullement
le seul exemple de capacité et de pénétration dans
l'intelligence malgache.
» Le roi reçut la mission avec la plus grande cor-
dialité. Il s'informa plusieurs fois de la santé de la
reine et invita son secrétaire en chef à s'informer de
lord Palmerston qui paraît être spécialement en faveur
à Madagascar. Le roi est petit de taille, son aspect
est doux et bienveillant. La reine, qui était présente
à la première et à la dernière réception de l'ambassade,
a une physionomie très-intelligente, un front élevé,
et une tête bien posée. Elle a beaucoup de dignité
naturelle.
» Plusieurs des présents que l'ambassade a portés
à Madagascar de la part du gouverneur et du peuple
de l'île Maurice ont été laissés en arrière à cause de
leur nature encombrante. Nous nous attendions
qu'ils ne pourraient être conduits vers la capitale
qu'avec de grandes difficultés. Nous avons donc été
assez étonnés à notre retour de les trouver à environ
30 milles sur notre route. Pour leur faire tra-
verser la forêt, il a dû falloir par places y couper un
chemin.
» On a fait abondamment circuler le bruit que le
roi était chrétien. La nouvelle est prématurée; mais
il y a lieu d'espérer qu'elle se réalisera. Maintenant il
professe une sorte de déisme que son secrétaire en
chef a enraciné dans son esprit.
» Depuis l'avènement du roi, une école a été établie
à Antananarive. En raison du peu de temps de sa fon-
dation elle promet de produire beaucoup de bien. Au
moment de ma visite, elle contenait quatre-vingts
enfants; on leur apprenait à lire et à écrire, et un
petit nombre d'entre eux faisaient des progrès sur
l'anglais sous la direction d'un maître malgache.
» Si cette esquisse brève, hâtive et indigeste peut
être agréée, je serai heureux de vous, envoyer mes
souvenirs de Madagascar. Je sais par mon observation
personnelle que c'est un pays merveilleusement riche
en métaux de divers genres. On affirme avec confiance
qu'on y trouve de la houille vers l'Ouest. 11 faut main-
tenant une main judicieuse et ferme pour fondre les
éléments contraires qui existent parmi les Hovas, et
pour élever le niveau social des tribus subordonnées
qui sont méprisées comme inférieures. Cela fait, Mada-
gascar prendra bientôt son rang parmi les nations
civilisées du monde.
» UN MEMBRE DE L'AMBASSADE.
« Port-Louis (île Maurice), 5 décembre 1801. »
Après cet exposé d'un observateur oculaire, nous
croyons devoir reproduire aussi les nouvelles beau-
coup moins rassurantes et plus récentes qui sont
fournies par le Pays. D'après ce journal, dont les
communications semblent puisées à une bonne sobrce,
l'esprit antieurop6en et barbare tendrait fortement
à réagir à Madagascar contre le roi Radama II. Il
croit, en conséquence, que l'appui combiné de la
France et de l'Angleterre serait nécessaire pour as-
sister ce prince dans ses intentions de progrès et de
civilisation. Voici, au surplus, les nouvelles et les
réflexions du Pays :
« Des nouvelles de Madagascar annoncent que la
haute administration du pays continue à être dirigée
par deux Français, MM. Lambert et Laborde. L'ambas-
sade anglaise près le roi Radama n'avait pas produit
tous les fruits qu'en espérait le gouvernement de Mau-
rice, qui l'avait organisée.
» Le colonel Middleton, l'auteur du rapport qui est
publié in extenso dans les journaux de l'île Maurice,
semble avouer, contrairement aux premières informa-
tions parvenues en Europe, l'échec des négociation.
dont il avait été officiellement chargé.
» Il considère les résultats comme nuls. Une grande
partie des résidents anglais du pays malgache ont
quitté Tanarive, la capitale, et sont rentrés à Tamatave,
où la présence des bâtiments anglo-français pourra plus
efficacement les protéger.
» Le vapeur britannique le Brick a, en outre, apporté
à Maurice et à la Réunion des nouvelles peu rassu-
rantes sur l'état des esprits à Madagascar : ainsi l'exé-
cution de deux officiers qui avaient trempé dans les
dernières conspirations contre le roi Radama avait
donné lieu à des troubles sérieux, et à des menaces
proférées contre les étrangers.
» D'un autre côté, si le prince Rambousalama n'est-
plus à craindre, l'influence de sa femme, cousine du roi
régnant, est assez grande pour pousser le vieux parti
malgache à des scènes de désordres avant tout préju-
diciables à la sécurité des personnes et des biens.
» Le jeune roi lutte aussi contre les tendances rétro-
grades de son entourage. Les mesures libérales qu'il sou-
met à l'examen de ses ministres sont loin d'être acceptées
par eux sans opposition.
» Il faudrait à Radama II, dont les intentions sont
favorables a notre civilisation, une force que pourront
seulement lui donner l'appui de la France et celui de
l'Angleterre. Sans cette action combinée, les projets
qui tendent à établir des mœurs plus douces et un com-
merce plus actif dans cette belle partie de l'Afrique
crouleront peut-être par les résistances que le peuple
leur oppose. »
Le Gérant : ERNEST DÉLACES.
PARIS. — IIIPRINERIE CEXTEALE DE NAPOLÉON CIIAIX El C', RliC BEBtiÈEF, 20.
» Au colonel Middleton,
» Je vous envoie à vous et à vos compagnons un bœuf
» par mon fils. Comment vous trouvez-vous après votre
■ç voyage? dit
» RAMONJA, du 14° d'honneur, officier
du palais, prince. c
» Plusieurs des officiers ont gardé un souvenir sur-
prenant de la langue anglaise. Quelques-uns d'entre
eux ont été élevés en Angleterre, il y a trente cinq
ans ; dans ce nombre se trouve le secrétaire en chef
du roi, connaissant parfaitement l'anglais et toutes les
difficultés de la langue. J'ai eu plusieurs conversations
avec lui et je ne l'ai jamais vu hésiter sur un mot.
Il est également familier avec la langue française et
la traduit facilement en anglais. Il n'est nullement
le seul exemple de capacité et de pénétration dans
l'intelligence malgache.
» Le roi reçut la mission avec la plus grande cor-
dialité. Il s'informa plusieurs fois de la santé de la
reine et invita son secrétaire en chef à s'informer de
lord Palmerston qui paraît être spécialement en faveur
à Madagascar. Le roi est petit de taille, son aspect
est doux et bienveillant. La reine, qui était présente
à la première et à la dernière réception de l'ambassade,
a une physionomie très-intelligente, un front élevé,
et une tête bien posée. Elle a beaucoup de dignité
naturelle.
» Plusieurs des présents que l'ambassade a portés
à Madagascar de la part du gouverneur et du peuple
de l'île Maurice ont été laissés en arrière à cause de
leur nature encombrante. Nous nous attendions
qu'ils ne pourraient être conduits vers la capitale
qu'avec de grandes difficultés. Nous avons donc été
assez étonnés à notre retour de les trouver à environ
30 milles sur notre route. Pour leur faire tra-
verser la forêt, il a dû falloir par places y couper un
chemin.
» On a fait abondamment circuler le bruit que le
roi était chrétien. La nouvelle est prématurée; mais
il y a lieu d'espérer qu'elle se réalisera. Maintenant il
professe une sorte de déisme que son secrétaire en
chef a enraciné dans son esprit.
» Depuis l'avènement du roi, une école a été établie
à Antananarive. En raison du peu de temps de sa fon-
dation elle promet de produire beaucoup de bien. Au
moment de ma visite, elle contenait quatre-vingts
enfants; on leur apprenait à lire et à écrire, et un
petit nombre d'entre eux faisaient des progrès sur
l'anglais sous la direction d'un maître malgache.
» Si cette esquisse brève, hâtive et indigeste peut
être agréée, je serai heureux de vous, envoyer mes
souvenirs de Madagascar. Je sais par mon observation
personnelle que c'est un pays merveilleusement riche
en métaux de divers genres. On affirme avec confiance
qu'on y trouve de la houille vers l'Ouest. 11 faut main-
tenant une main judicieuse et ferme pour fondre les
éléments contraires qui existent parmi les Hovas, et
pour élever le niveau social des tribus subordonnées
qui sont méprisées comme inférieures. Cela fait, Mada-
gascar prendra bientôt son rang parmi les nations
civilisées du monde.
» UN MEMBRE DE L'AMBASSADE.
« Port-Louis (île Maurice), 5 décembre 1801. »
Après cet exposé d'un observateur oculaire, nous
croyons devoir reproduire aussi les nouvelles beau-
coup moins rassurantes et plus récentes qui sont
fournies par le Pays. D'après ce journal, dont les
communications semblent puisées à une bonne sobrce,
l'esprit antieurop6en et barbare tendrait fortement
à réagir à Madagascar contre le roi Radama II. Il
croit, en conséquence, que l'appui combiné de la
France et de l'Angleterre serait nécessaire pour as-
sister ce prince dans ses intentions de progrès et de
civilisation. Voici, au surplus, les nouvelles et les
réflexions du Pays :
« Des nouvelles de Madagascar annoncent que la
haute administration du pays continue à être dirigée
par deux Français, MM. Lambert et Laborde. L'ambas-
sade anglaise près le roi Radama n'avait pas produit
tous les fruits qu'en espérait le gouvernement de Mau-
rice, qui l'avait organisée.
» Le colonel Middleton, l'auteur du rapport qui est
publié in extenso dans les journaux de l'île Maurice,
semble avouer, contrairement aux premières informa-
tions parvenues en Europe, l'échec des négociation.
dont il avait été officiellement chargé.
» Il considère les résultats comme nuls. Une grande
partie des résidents anglais du pays malgache ont
quitté Tanarive, la capitale, et sont rentrés à Tamatave,
où la présence des bâtiments anglo-français pourra plus
efficacement les protéger.
» Le vapeur britannique le Brick a, en outre, apporté
à Maurice et à la Réunion des nouvelles peu rassu-
rantes sur l'état des esprits à Madagascar : ainsi l'exé-
cution de deux officiers qui avaient trempé dans les
dernières conspirations contre le roi Radama avait
donné lieu à des troubles sérieux, et à des menaces
proférées contre les étrangers.
» D'un autre côté, si le prince Rambousalama n'est-
plus à craindre, l'influence de sa femme, cousine du roi
régnant, est assez grande pour pousser le vieux parti
malgache à des scènes de désordres avant tout préju-
diciables à la sécurité des personnes et des biens.
» Le jeune roi lutte aussi contre les tendances rétro-
grades de son entourage. Les mesures libérales qu'il sou-
met à l'examen de ses ministres sont loin d'être acceptées
par eux sans opposition.
» Il faudrait à Radama II, dont les intentions sont
favorables a notre civilisation, une force que pourront
seulement lui donner l'appui de la France et celui de
l'Angleterre. Sans cette action combinée, les projets
qui tendent à établir des mœurs plus douces et un com-
merce plus actif dans cette belle partie de l'Afrique
crouleront peut-être par les résistances que le peuple
leur oppose. »
Le Gérant : ERNEST DÉLACES.
PARIS. — IIIPRINERIE CEXTEALE DE NAPOLÉON CIIAIX El C', RliC BEBtiÈEF, 20.
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