Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1861 01 décembre 1861
Description : 1861/12/01 (A6,N131). 1861/12/01 (A6,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032840
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 377
de loi relatif iL ce traité, disait dans son rapport au
Corps législatif :
« De Marseille à Saigon, tous les intérêts français
» vont être desservis ; dès aujourd'hui l'empire de la
» France est réellement aux deux extrémités de la
» ligne, et le percement certain de l'isthme de Suez
» viendra multiplier encore dans cette direction les in-
» térêts français, et ouvrir définitivement pour tous la
» route des Indes. »
» D'un autre côté l'Angleterre, poursuivant avec une
énergique persévérance l'établissement de ses lignes
télégraphiques sous-marines, vient de poser, avec un
succès complet, le câble de Malte à Alexandrie. Cette
nouvelle voie électrique sera sans doute bientôt jointe
au réseau très-étendu dont l'Inde est déjà pourvue, et
une si rapide communication entre les deux mondes,
complétée par le canal de Suez, doit donner à la navi-
gation et au commerce, à l'industrie et à la science,
une prodigieuse impulsion. Notre époque, déjà si grande
par ses généreuses aspirations, par ses progrès scienti-
fiques, par ses étonnantes et nombreuses découvertes,
prépare une époque plus grande encore. Le siècle pro-
chain verra sans nul doute le commencement de la
paix définitive qui unira tous les peuples de la terre
en un seul peuple. L'esprit humain ne restera pas en
arrière des merveilleuses conquêtes de l'industrie ;
assuré désormais de sa puissance, éclairé par les révé-
lations de la science et de l'histoire, encouragé par
l'espoir de la concorde, il entrera en pleine possession
du domaine terrestre, qu'il doit régir pour le plus grand
bien de tous ses habitants. Loin de chercher alors l'u-
nité dans la domination, il la cherchera dans la recon-
naissance des droits de chaque individu, de chaque
peuple au développement de ses facultés natives. Re-
montant aux sources de toutes les traditions historiques
et religieuses, pénétrant le sens des symboles que ces
traditions nous présentent, et suivant les diverses
nations dans leur marche progressive vers l'unité, il
reconnaîtra de plus en plus dans la suite des événe-
ments, l'universalité de providence, la protection divine
aidant à la libre action de l'homme, et nous dirigeant
du mal vers le bien, des ténèbres vers la lumière.
A ces conquêtes de l'intelligence correspondront des
conquêtes non moins fécondes dans le domaine indus-
triel. L'établissement des grandes voies commerciales
naturelles est une conséquence nécessaire du percement
des isthmes de Suez et de Panama. La navigation
utilisera, sans nul doute, d'une manière plus suivie et
plus régulière les courants généraux de l'atmosphère
et de l'Océan, forces puissantes de circulation qui nous
tracent dès aujourd'hui la voie future des échanges du
commerce universel, résultat certain de la distribution
géographique du travail. Cette distribution, réglée par
les lois physiques, basera la paix future sur l'alliance
industrielle des nations, bien plus sûre et plus durable
que les alliances si passagères de la politique.
» Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, toutes les
questions si importantes relatives à la culture du co-
ton, et principalement la question de l'esclavage, doi-
vent trouver leur solution dans l'extension de cette
culture, qui est l'une des richesses agricoles de l'Inde,
et qui, favorisée par la création de voies de communi-
cation plus nombreuses et plus rapides, fournirait à
l'Europe d'abondants produits, rivalisant de beauté et
de bon marché avec les meilleurs produits de l'Amé-
rique. La Chine offre, comme l'Inde, d'immenses éten-
dues de terre à coton, et sa laborieuse population
donnerait aussi des travailleurs en grand nombre,
accoutumés aux rudes labeurs de l'agriculture. Mais
l'Inde seule, traversée par le système de routes et de
canaux que le gouvernement anglais se propose de
construire, produirait une quantité de coton que l'on
estime au minimum de quatre millions de balles. Trans-
portée par le canal de Suez avec une économie de 100
pour 100, cette production alimenterait les manufac-
tures de coton de la Grande-Bretagne, et l'affranchirait
à jamais de la dépendance des États-Unis. Il est de
toute évidence que les manufactures du continent pro-
fiteraient aussi bientôt de ces facilités d'approvisionne-
ment.
D Bien d'autres questions, non moins importantes
peut-être, trouveront des solutions inattendues dans
l'ouverture de la voie nouvelle qui doit rapprocher tant
de terres fécondes, habitées par des races intelligentes,
actives et industrieuses. Si tout pas que nous faisons
vers le bien-être nous rapproche aussi de la concorde,
aucune entreprise ne mérite mieux notre concours que
celle qui doit ouvrir à l'Europe tant de nouvelles sources
de production. Nous plaçons l'Europe en première ligne
parce que nulle part encore l'activité humaine n'est
stimulée par de plus généreux désirs. On pourrait s'en
convaincre en relisant la série des documents qui nous
ont servi à résumer l'œuvre de la Compagnie universelle
depuis son origine, et principalement la suite des rap-
ports adressés par M. F. de Lesseps aux assemblées
générales.
» Nous savons que cette activité sans relâche des
sociétés civilisées entraîne à sa suite bien des maux, et
nous espérons que l'avenir, en améliorant les conditions
de notre existence, en réalisant le progrès moral et
matériel que nous demandons si justement, rendra
moins nécessaire l'effort qu'il nous faut soutenir au-
jourd'hui pour conquérir à tous un bien-être suffisant.
Mais, en attendant ce temps meilleur, nous ne devons
jamais oublier que le magnifique progrès des sciences
et de l'industrie, qui est la vraie gloire de notre siècle,
est dû au travail opiniâtre dont nos pères nous ont
laissé l'exemple, et que nous continuerons avec une
persévérance obstinée, si nous voulons à jamais dé-
truire deux des pires fléaux du passé, la misère et
l'ignorance.
» ÉLIE MARGOLLÉ. »
LE NIL EN ÉGYPTE.
Les désastres causés par l'inondation du Nil, qui
vient de couvrir de ses eaux presque la moitié de
l'Egypte, réveillent l'attention de beaucoup de per-
sonnes et la portent vers ce grand fleuve, d'autant
plus que le commerce des céréales en général se
de loi relatif iL ce traité, disait dans son rapport au
Corps législatif :
« De Marseille à Saigon, tous les intérêts français
» vont être desservis ; dès aujourd'hui l'empire de la
» France est réellement aux deux extrémités de la
» ligne, et le percement certain de l'isthme de Suez
» viendra multiplier encore dans cette direction les in-
» térêts français, et ouvrir définitivement pour tous la
» route des Indes. »
» D'un autre côté l'Angleterre, poursuivant avec une
énergique persévérance l'établissement de ses lignes
télégraphiques sous-marines, vient de poser, avec un
succès complet, le câble de Malte à Alexandrie. Cette
nouvelle voie électrique sera sans doute bientôt jointe
au réseau très-étendu dont l'Inde est déjà pourvue, et
une si rapide communication entre les deux mondes,
complétée par le canal de Suez, doit donner à la navi-
gation et au commerce, à l'industrie et à la science,
une prodigieuse impulsion. Notre époque, déjà si grande
par ses généreuses aspirations, par ses progrès scienti-
fiques, par ses étonnantes et nombreuses découvertes,
prépare une époque plus grande encore. Le siècle pro-
chain verra sans nul doute le commencement de la
paix définitive qui unira tous les peuples de la terre
en un seul peuple. L'esprit humain ne restera pas en
arrière des merveilleuses conquêtes de l'industrie ;
assuré désormais de sa puissance, éclairé par les révé-
lations de la science et de l'histoire, encouragé par
l'espoir de la concorde, il entrera en pleine possession
du domaine terrestre, qu'il doit régir pour le plus grand
bien de tous ses habitants. Loin de chercher alors l'u-
nité dans la domination, il la cherchera dans la recon-
naissance des droits de chaque individu, de chaque
peuple au développement de ses facultés natives. Re-
montant aux sources de toutes les traditions historiques
et religieuses, pénétrant le sens des symboles que ces
traditions nous présentent, et suivant les diverses
nations dans leur marche progressive vers l'unité, il
reconnaîtra de plus en plus dans la suite des événe-
ments, l'universalité de providence, la protection divine
aidant à la libre action de l'homme, et nous dirigeant
du mal vers le bien, des ténèbres vers la lumière.
A ces conquêtes de l'intelligence correspondront des
conquêtes non moins fécondes dans le domaine indus-
triel. L'établissement des grandes voies commerciales
naturelles est une conséquence nécessaire du percement
des isthmes de Suez et de Panama. La navigation
utilisera, sans nul doute, d'une manière plus suivie et
plus régulière les courants généraux de l'atmosphère
et de l'Océan, forces puissantes de circulation qui nous
tracent dès aujourd'hui la voie future des échanges du
commerce universel, résultat certain de la distribution
géographique du travail. Cette distribution, réglée par
les lois physiques, basera la paix future sur l'alliance
industrielle des nations, bien plus sûre et plus durable
que les alliances si passagères de la politique.
» Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, toutes les
questions si importantes relatives à la culture du co-
ton, et principalement la question de l'esclavage, doi-
vent trouver leur solution dans l'extension de cette
culture, qui est l'une des richesses agricoles de l'Inde,
et qui, favorisée par la création de voies de communi-
cation plus nombreuses et plus rapides, fournirait à
l'Europe d'abondants produits, rivalisant de beauté et
de bon marché avec les meilleurs produits de l'Amé-
rique. La Chine offre, comme l'Inde, d'immenses éten-
dues de terre à coton, et sa laborieuse population
donnerait aussi des travailleurs en grand nombre,
accoutumés aux rudes labeurs de l'agriculture. Mais
l'Inde seule, traversée par le système de routes et de
canaux que le gouvernement anglais se propose de
construire, produirait une quantité de coton que l'on
estime au minimum de quatre millions de balles. Trans-
portée par le canal de Suez avec une économie de 100
pour 100, cette production alimenterait les manufac-
tures de coton de la Grande-Bretagne, et l'affranchirait
à jamais de la dépendance des États-Unis. Il est de
toute évidence que les manufactures du continent pro-
fiteraient aussi bientôt de ces facilités d'approvisionne-
ment.
D Bien d'autres questions, non moins importantes
peut-être, trouveront des solutions inattendues dans
l'ouverture de la voie nouvelle qui doit rapprocher tant
de terres fécondes, habitées par des races intelligentes,
actives et industrieuses. Si tout pas que nous faisons
vers le bien-être nous rapproche aussi de la concorde,
aucune entreprise ne mérite mieux notre concours que
celle qui doit ouvrir à l'Europe tant de nouvelles sources
de production. Nous plaçons l'Europe en première ligne
parce que nulle part encore l'activité humaine n'est
stimulée par de plus généreux désirs. On pourrait s'en
convaincre en relisant la série des documents qui nous
ont servi à résumer l'œuvre de la Compagnie universelle
depuis son origine, et principalement la suite des rap-
ports adressés par M. F. de Lesseps aux assemblées
générales.
» Nous savons que cette activité sans relâche des
sociétés civilisées entraîne à sa suite bien des maux, et
nous espérons que l'avenir, en améliorant les conditions
de notre existence, en réalisant le progrès moral et
matériel que nous demandons si justement, rendra
moins nécessaire l'effort qu'il nous faut soutenir au-
jourd'hui pour conquérir à tous un bien-être suffisant.
Mais, en attendant ce temps meilleur, nous ne devons
jamais oublier que le magnifique progrès des sciences
et de l'industrie, qui est la vraie gloire de notre siècle,
est dû au travail opiniâtre dont nos pères nous ont
laissé l'exemple, et que nous continuerons avec une
persévérance obstinée, si nous voulons à jamais dé-
truire deux des pires fléaux du passé, la misère et
l'ignorance.
» ÉLIE MARGOLLÉ. »
LE NIL EN ÉGYPTE.
Les désastres causés par l'inondation du Nil, qui
vient de couvrir de ses eaux presque la moitié de
l'Egypte, réveillent l'attention de beaucoup de per-
sonnes et la portent vers ce grand fleuve, d'autant
plus que le commerce des céréales en général se
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