Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1861 01 décembre 1861
Description : 1861/12/01 (A6,N131). 1861/12/01 (A6,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032840
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
374 L'ISTHME DE SUEZ,
le gouvernement ; afin d'assurer la réparation de ces
routes, il creusa des puits par intervalles et les donna
aux propriétaires de chaque côté de la route, à condi-
tion de l'entretenir.
» Ce système réussit admirablement. Une concession
dp terres incultes ne pourrait-elle pas servir à payer
un chemin à l'américaine et un chemin de fer ? Je suis
pour l'affirmative, et j'ai été confirmé dans cette opinion
par beaucoup d'hommes d'une grande expérience dans
l'Inde. Il est beaucoup de localités où cette mesure pour-
rait être adoptée et très-peu où elle échouerait. Le sim-
ple produit des arbres à fruit le long des routes suffi-
rait pour payer l'entretien des routes ordinaires.
» On m'annonce qu'une proposition de ce genre est sou-
mise en ce moment à notre ministère de l'Inde. L'accueil-
lera-t-il ou la rejettera-t-il? Peut-être voudra-t-il lui
faire subir un long et fastidieux examen dans l'Inde
même. On espère pourtant qu'il pèsera bien la propo-
sition avant d'aboutir à une décision précipitée, et ce
sera un autre pas dans la bonne voie.
» Le gouvernement s'étant décidé à vendre les terres
incultes, je voudrais savoir s'il a fait dresser des plans
ou un cadastre de ces terres ; si on ne l'a pas fait il
faut le faire; car certainement il ne faut pas en laisser
la découverte au hasard. Devant notre parlement mé-
tropolitain il y a certaines règles , certaines formalités
nécessaires à accomplir pour les personnes sollicitant
des concessions de cette nature. Le gouvernement de
l'Inde a-t-il des règles ou des formalités semblables ?
Je crains que non, et dès lors des discussions survien-
dront, comme cela est arrivé avec la Compagnie de co-
ton de Manchester et la Chambre de commerce de
Bombay.
» Une longue et permanente perturbation ayant éclaté
dans les États producteurs de coton en Amérique, comme
il nous faut du coton promptement, de quelque part et
par quelque moyen que ce soit ; comme il n'y a pas
de lieu dans le monde plus capable de pourvoir à cette
nécessité que l'Inde avec ses vastes espaces de riches
terres en friche, ses nobles rivières et sa nombreuse
population, vous pouvez compter qu'il y aura tôt ou
tard, et tôt plutôt que tard, un grand effort dans l'Inde
pour la production du coton. Je ne serais pas surpris
même de voir deà aventuriers américains se rendre
en ce pays dans ce but, et si les autorités indiennes,
soit métropolitaines soit locales , ne sont pas préparées
à donner àce mouvement toute espèce d'encouragements
et de facilités, les manufacturiers du Lancashire feront
crouler leurs maisons sur la tête de ces autorités
comme le fit Samson pour les Philistins, et le Conseil
de l'Inde sera balayé comme son prédécesseur le vieux
bureau des directeurs de l'ancienne Compagnie ;car je
sais qu'il existe dans l'esprit des manufacturiers de co-
ton une hostilité fortement enracinée contre tous les
fonctionnaires indiens, par suite de la conviction arrêtée
que seuls ils ont empêché l'Inde jusqu'ici d'approvision-
ner abondamment les fabriques..
» Puisque je touche à ce sujet des terres incultes,
permettez-moi d'appeler l'attention sur les riches mines
de cuivre, de fer, etc. existant dans divers districts de
l'Inde supérieure et centrale, aussi bien que sur les pré-
cieusos mines de diamants de Golconde fermées il y a
quelques années par ordre du gouvernement suprême.
Ces mines sont-elles destinées à être fermées pour tou-
jours?
» Il est évideçt que le gouvernement de l'Inde ou
n'a pas besoin d'argent ou aime mieux s'en procurer par
les voies les plus sommaires. D'abord il a commencé
par voler les princes indigènes; maintenant il préfère
lever de gros emprunts à la Bourse de Londres sur les
capitalistes anglais. Mais « on ne donne pas aux chiens
la même nourriture qu'aux chats. »
» Je suis, etc.
» C. E.
» Londres, 22 novembre. »
LA CALIFORNIE.
La Californie, ce pays de l'or, qui a éveillé tant
d'ardentes convoitises , aspire aujourd'hui à une ri-
chesse plus solide et plus féconde. Elle se livre au
travail agricole et déjà ses efforts ont obtenu d'ad-
mirables résultats. Elle commence à expédier en Eu-
rope le blé qu'elle a produit en excédant de sa con-
sommation et, comme on le verra dans la note que
nous empruntons au Moniteur, ses exportations, dès
à présent, ne sont point à dédaigner. S'il faut en croire
le document qu'on va lire elles ne sont encore qu'à
leur début.
C'est sans doute un fait très-considérable et très-
remarquable que le progrès de la navigation et de la
culture permette à des producteurs aussi lointains
d'envoyer au prix raisonnable qu'on nous signale
leurs grains et leurs farines en Europe. Rappelons en
effet qu'après avoir remonté l'océan Pacifique, après
avoir opéré le pénible et terrible passage du Cap Horn,
après avoir traversé toute l'étendue de l'Atlantique, le
blé californien peut encore atteindre nos marchés à des
prix qui n'excèdent point 27 à 28 francs les 100 kilo-
grammes. Remarquons encore que dans ce chiffre fi-
gure le coût du fret ne s'élevant pas à moins de 60,000
francs, c'est-à-dire à 25 010 de la valeur de la car-
gaison rendue en Europe, et formant un total de
246,000 francs. Que l'isthme de Suez soit percé et le
froment californien pourra, dans de bien meilleures
conditions, venir lutter contre les blés de la Russie et
de la Baltique. Ce sera une nouvelle garantie pour
l'alimentation de notre continent et contre les souf-
frances engendrées par les mauvaises récoltes. En
effet, le canal de Suez étant ouvert, la navigation
californienne n'a plus à doubler les deux caps formi-
dables de Horn ou de Bonne-Espérance, et par la mer
Indienne et le Bosphore égyptien son éloignement de
la Méditerranée sera considérablement diminué.
De quelque côté donc que nos regards ou notre atten-
tion soient appelés nous rencontrons toujours les im-
menses bienfaits que doit répandre l'achèvement de ce
le gouvernement ; afin d'assurer la réparation de ces
routes, il creusa des puits par intervalles et les donna
aux propriétaires de chaque côté de la route, à condi-
tion de l'entretenir.
» Ce système réussit admirablement. Une concession
dp terres incultes ne pourrait-elle pas servir à payer
un chemin à l'américaine et un chemin de fer ? Je suis
pour l'affirmative, et j'ai été confirmé dans cette opinion
par beaucoup d'hommes d'une grande expérience dans
l'Inde. Il est beaucoup de localités où cette mesure pour-
rait être adoptée et très-peu où elle échouerait. Le sim-
ple produit des arbres à fruit le long des routes suffi-
rait pour payer l'entretien des routes ordinaires.
» On m'annonce qu'une proposition de ce genre est sou-
mise en ce moment à notre ministère de l'Inde. L'accueil-
lera-t-il ou la rejettera-t-il? Peut-être voudra-t-il lui
faire subir un long et fastidieux examen dans l'Inde
même. On espère pourtant qu'il pèsera bien la propo-
sition avant d'aboutir à une décision précipitée, et ce
sera un autre pas dans la bonne voie.
» Le gouvernement s'étant décidé à vendre les terres
incultes, je voudrais savoir s'il a fait dresser des plans
ou un cadastre de ces terres ; si on ne l'a pas fait il
faut le faire; car certainement il ne faut pas en laisser
la découverte au hasard. Devant notre parlement mé-
tropolitain il y a certaines règles , certaines formalités
nécessaires à accomplir pour les personnes sollicitant
des concessions de cette nature. Le gouvernement de
l'Inde a-t-il des règles ou des formalités semblables ?
Je crains que non, et dès lors des discussions survien-
dront, comme cela est arrivé avec la Compagnie de co-
ton de Manchester et la Chambre de commerce de
Bombay.
» Une longue et permanente perturbation ayant éclaté
dans les États producteurs de coton en Amérique, comme
il nous faut du coton promptement, de quelque part et
par quelque moyen que ce soit ; comme il n'y a pas
de lieu dans le monde plus capable de pourvoir à cette
nécessité que l'Inde avec ses vastes espaces de riches
terres en friche, ses nobles rivières et sa nombreuse
population, vous pouvez compter qu'il y aura tôt ou
tard, et tôt plutôt que tard, un grand effort dans l'Inde
pour la production du coton. Je ne serais pas surpris
même de voir deà aventuriers américains se rendre
en ce pays dans ce but, et si les autorités indiennes,
soit métropolitaines soit locales , ne sont pas préparées
à donner àce mouvement toute espèce d'encouragements
et de facilités, les manufacturiers du Lancashire feront
crouler leurs maisons sur la tête de ces autorités
comme le fit Samson pour les Philistins, et le Conseil
de l'Inde sera balayé comme son prédécesseur le vieux
bureau des directeurs de l'ancienne Compagnie ;car je
sais qu'il existe dans l'esprit des manufacturiers de co-
ton une hostilité fortement enracinée contre tous les
fonctionnaires indiens, par suite de la conviction arrêtée
que seuls ils ont empêché l'Inde jusqu'ici d'approvision-
ner abondamment les fabriques..
» Puisque je touche à ce sujet des terres incultes,
permettez-moi d'appeler l'attention sur les riches mines
de cuivre, de fer, etc. existant dans divers districts de
l'Inde supérieure et centrale, aussi bien que sur les pré-
cieusos mines de diamants de Golconde fermées il y a
quelques années par ordre du gouvernement suprême.
Ces mines sont-elles destinées à être fermées pour tou-
jours?
» Il est évideçt que le gouvernement de l'Inde ou
n'a pas besoin d'argent ou aime mieux s'en procurer par
les voies les plus sommaires. D'abord il a commencé
par voler les princes indigènes; maintenant il préfère
lever de gros emprunts à la Bourse de Londres sur les
capitalistes anglais. Mais « on ne donne pas aux chiens
la même nourriture qu'aux chats. »
» Je suis, etc.
» C. E.
» Londres, 22 novembre. »
LA CALIFORNIE.
La Californie, ce pays de l'or, qui a éveillé tant
d'ardentes convoitises , aspire aujourd'hui à une ri-
chesse plus solide et plus féconde. Elle se livre au
travail agricole et déjà ses efforts ont obtenu d'ad-
mirables résultats. Elle commence à expédier en Eu-
rope le blé qu'elle a produit en excédant de sa con-
sommation et, comme on le verra dans la note que
nous empruntons au Moniteur, ses exportations, dès
à présent, ne sont point à dédaigner. S'il faut en croire
le document qu'on va lire elles ne sont encore qu'à
leur début.
C'est sans doute un fait très-considérable et très-
remarquable que le progrès de la navigation et de la
culture permette à des producteurs aussi lointains
d'envoyer au prix raisonnable qu'on nous signale
leurs grains et leurs farines en Europe. Rappelons en
effet qu'après avoir remonté l'océan Pacifique, après
avoir opéré le pénible et terrible passage du Cap Horn,
après avoir traversé toute l'étendue de l'Atlantique, le
blé californien peut encore atteindre nos marchés à des
prix qui n'excèdent point 27 à 28 francs les 100 kilo-
grammes. Remarquons encore que dans ce chiffre fi-
gure le coût du fret ne s'élevant pas à moins de 60,000
francs, c'est-à-dire à 25 010 de la valeur de la car-
gaison rendue en Europe, et formant un total de
246,000 francs. Que l'isthme de Suez soit percé et le
froment californien pourra, dans de bien meilleures
conditions, venir lutter contre les blés de la Russie et
de la Baltique. Ce sera une nouvelle garantie pour
l'alimentation de notre continent et contre les souf-
frances engendrées par les mauvaises récoltes. En
effet, le canal de Suez étant ouvert, la navigation
californienne n'a plus à doubler les deux caps formi-
dables de Horn ou de Bonne-Espérance, et par la mer
Indienne et le Bosphore égyptien son éloignement de
la Méditerranée sera considérablement diminué.
De quelque côté donc que nos regards ou notre atten-
tion soient appelés nous rencontrons toujours les im-
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