Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1861 01 décembre 1861
Description : 1861/12/01 (A6,N131). 1861/12/01 (A6,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032840
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
372 L'ISTHME DE SUEZ,
saires des États insurgés, naviguant sous la protec-
tion du pavillon anglais. La légalité de cet acte a
été soumise à l'examen des conseillers de la Cou-
ronne, et ils ont prononcé qu'il était une violation de
la loi internationale. On annonce que le cabinet de
Londres a résolu d'envoyer une note à Washington,
exigeant une pleine et entière satisfaction et l'élar-
gissement des commissaires arrêtés. Il est impossible
de prévoir ce que va devenir cette grave affaire.
Ira-t-elle jusqu'à une rupture entre les deux puis-
sances? Dans tous les cas, il faut bien avouer que
les rapports de l'Angleterre et de l'Amérique vont
devenir plus tendus que jamais, et que les circons-
tances n'ont rien qui permette de prévoir le terme
prochain de la guerre qui désole l'Union.
Les manufacturiers du Lancashire sont donc placés
plus que jamais sous le poids des éventualités pour
leur approvisionnement de coton, et plus que jamais
ils doivent être résolus à s'affranchir des chances
dont les perturbations américaines posent devant
eux la longue perspective.
Nous avons déjà dit tout ce qui se tentait dans
.Vlnde pour remplacer le coton américain par le co-
ton indien et les résultats que ces efforts ont amenés.
Mais pressée -par les nécessités qui la menacent,
l'Angleterre sent combien il lui importe de ne rien
négliger de ce qui peut la conduire à ce but. La
Cotton supply Association de Manchester possède en
ce moment dans les Indes, comme nos lecteurs en ont
connaissance, des délégués chargés expressément
d'étudier tous les moyens propres à multiplier la cul-
ture de cette plante. D'un autre côté, les journaux
annoncent qu'une Compagnie s'est formée à Londres
au capital de 12,500,000 francs, pour l'exploitation et
la plantation du coton dans l'Inde.Simultanément avec
cette Compagnie, il s'en est fondé une autre pour le
transport du coton de l'Inde en Angleterre. Cette
Compagnie sans doute, nous osons l'espérer, joindra
ses efforts aux nôtres pour activer et surtout pour
empêcher qu'on n'entrave l'exécution du canal de
Suez, car elle y est assez directement intéressée.
Par ailleurs, la responsabilité qui pèse sur l'indus-
trie et sur le gouvernement est assez vivement sen-
tie en Angleterre pour que, dès à présent, le gou-
vernement croie devoir inciter tout le zèle de
l'industrie, tandis que l'industrie, de son côté, fait ap-
pel à toute l'énergie du gouvernement. Dernièrement
le Times signifiait à Manchester que si, avec le concours
que lui prête le gouvernement, ses manufacturiers ne
savaient point s'assurer par l'Inde leur approvisionne-
ment de coton ce serait leur faute; Manchester, de son
côté, déclare au gouvernement quelle le rend res-
ponsable du manque de fermeté ou de prévoyance
qu'il apporterait dans la solution de ce problème. La
lutte est engagée pour et contre dans les colonnes
du Times. Il faut connaître l'attaque et la défense;
l'une est l'article du Times lui-même à l'adresse de "!
Manchester déjà cité dans notre dernier numéro ;
l'autre est une lettre d'un correspondant de la feuille
de la Cité, qui discute les mesures prises par lord
Canning et menace en cas d'insuccès les ministres
anglais d'être traités par Manchester comme Samson
mourant traita les Philistins. On trouvera cette pièce
intéressante sous plus d'un point de vue à la suite de
ce court exposé. Mais avant de finir, nous avons une
observation à présenter au Times. Il constate que
l'approvisionnement de l'Angleterre par le coton de
l'Inde est avant tout une question de transport. Il est
vrai qu'il ne parle ou ne consent à parler que du
transport par terre jusqu'à la mer; mais nous lui
avons cité les paroles d'un autre journal, celles du
Manchester Guardian, qui jusqu'ici n'avait pas montré
de grandes sympathies pour le canal de Suez et qui
avoue, en s'appuyant sur les meilleures autorités de
l'Inde, que la possibilité de l'arrivée du coton indien
dans les manufactures britanniques à des prix abor-
dables est principalement une question de fret de
Bombay en Angleterre. Rappelons ses paroles tex-
tuelles : « La demande dépend moins de la production
de la récolte que du prix du fret à Bombay. »
Or, il est incontestable que le prix du fret à Bombay
sera sensiblement réduit, si le passage par Suez est
ouvert aux navires chargés de coton. Dès lors, la
responsabilité du cabinet anglais peut être bien
lourde, s'il essayait encore de faire obstacle à la
marche des travaux du canal, et même s'il n'employait
pas son influence à leur donner toute leur impul-
sion. En ce cas, Manchester, si le coton de l'Inde lui
revenait trop cher et s'il ne pouvait soutenir la con-
currence américaine, pourrait dire en toute justice
et en toute vérité à son gouvernement, que ce pro-
fond échec provient de son imprévoyance et de son
obstination.
ERNEST DESPLACES.
LES TERRES INCULTES DE L'INDE.
A l'éditeur du TIMES
« Monsieur, étant il y a six mois snr le point de re-
venir de l'Inde, j'insinuai à un haut fonctionnaire du
gouvernement combien il serait à désirer que l'admi-
nistration aliénât les terres incultes de ce pays, afin
d'attirer les colons et de leur faire acheter ces grandes
surfaces pour les mettre en culture. Je n'ai pas besoin
d'ajouter que le haut fonctionnaire frémit à mon idée,
me regarda comme un franc révolutionnaire, et exprima
son opinion que toutes les terres devaient rester dans les
mains de l'autorité, ajoutant que la terre, dans sa
province comme ailleurs, devait être confisquée par le
gouvernement et affermée afin d'en tirer un revenu.
» Est-il donc possible qu'il soit vrai que, comme le
saires des États insurgés, naviguant sous la protec-
tion du pavillon anglais. La légalité de cet acte a
été soumise à l'examen des conseillers de la Cou-
ronne, et ils ont prononcé qu'il était une violation de
la loi internationale. On annonce que le cabinet de
Londres a résolu d'envoyer une note à Washington,
exigeant une pleine et entière satisfaction et l'élar-
gissement des commissaires arrêtés. Il est impossible
de prévoir ce que va devenir cette grave affaire.
Ira-t-elle jusqu'à une rupture entre les deux puis-
sances? Dans tous les cas, il faut bien avouer que
les rapports de l'Angleterre et de l'Amérique vont
devenir plus tendus que jamais, et que les circons-
tances n'ont rien qui permette de prévoir le terme
prochain de la guerre qui désole l'Union.
Les manufacturiers du Lancashire sont donc placés
plus que jamais sous le poids des éventualités pour
leur approvisionnement de coton, et plus que jamais
ils doivent être résolus à s'affranchir des chances
dont les perturbations américaines posent devant
eux la longue perspective.
Nous avons déjà dit tout ce qui se tentait dans
.Vlnde pour remplacer le coton américain par le co-
ton indien et les résultats que ces efforts ont amenés.
Mais pressée -par les nécessités qui la menacent,
l'Angleterre sent combien il lui importe de ne rien
négliger de ce qui peut la conduire à ce but. La
Cotton supply Association de Manchester possède en
ce moment dans les Indes, comme nos lecteurs en ont
connaissance, des délégués chargés expressément
d'étudier tous les moyens propres à multiplier la cul-
ture de cette plante. D'un autre côté, les journaux
annoncent qu'une Compagnie s'est formée à Londres
au capital de 12,500,000 francs, pour l'exploitation et
la plantation du coton dans l'Inde.Simultanément avec
cette Compagnie, il s'en est fondé une autre pour le
transport du coton de l'Inde en Angleterre. Cette
Compagnie sans doute, nous osons l'espérer, joindra
ses efforts aux nôtres pour activer et surtout pour
empêcher qu'on n'entrave l'exécution du canal de
Suez, car elle y est assez directement intéressée.
Par ailleurs, la responsabilité qui pèse sur l'indus-
trie et sur le gouvernement est assez vivement sen-
tie en Angleterre pour que, dès à présent, le gou-
vernement croie devoir inciter tout le zèle de
l'industrie, tandis que l'industrie, de son côté, fait ap-
pel à toute l'énergie du gouvernement. Dernièrement
le Times signifiait à Manchester que si, avec le concours
que lui prête le gouvernement, ses manufacturiers ne
savaient point s'assurer par l'Inde leur approvisionne-
ment de coton ce serait leur faute; Manchester, de son
côté, déclare au gouvernement quelle le rend res-
ponsable du manque de fermeté ou de prévoyance
qu'il apporterait dans la solution de ce problème. La
lutte est engagée pour et contre dans les colonnes
du Times. Il faut connaître l'attaque et la défense;
l'une est l'article du Times lui-même à l'adresse de "!
Manchester déjà cité dans notre dernier numéro ;
l'autre est une lettre d'un correspondant de la feuille
de la Cité, qui discute les mesures prises par lord
Canning et menace en cas d'insuccès les ministres
anglais d'être traités par Manchester comme Samson
mourant traita les Philistins. On trouvera cette pièce
intéressante sous plus d'un point de vue à la suite de
ce court exposé. Mais avant de finir, nous avons une
observation à présenter au Times. Il constate que
l'approvisionnement de l'Angleterre par le coton de
l'Inde est avant tout une question de transport. Il est
vrai qu'il ne parle ou ne consent à parler que du
transport par terre jusqu'à la mer; mais nous lui
avons cité les paroles d'un autre journal, celles du
Manchester Guardian, qui jusqu'ici n'avait pas montré
de grandes sympathies pour le canal de Suez et qui
avoue, en s'appuyant sur les meilleures autorités de
l'Inde, que la possibilité de l'arrivée du coton indien
dans les manufactures britanniques à des prix abor-
dables est principalement une question de fret de
Bombay en Angleterre. Rappelons ses paroles tex-
tuelles : « La demande dépend moins de la production
de la récolte que du prix du fret à Bombay. »
Or, il est incontestable que le prix du fret à Bombay
sera sensiblement réduit, si le passage par Suez est
ouvert aux navires chargés de coton. Dès lors, la
responsabilité du cabinet anglais peut être bien
lourde, s'il essayait encore de faire obstacle à la
marche des travaux du canal, et même s'il n'employait
pas son influence à leur donner toute leur impul-
sion. En ce cas, Manchester, si le coton de l'Inde lui
revenait trop cher et s'il ne pouvait soutenir la con-
currence américaine, pourrait dire en toute justice
et en toute vérité à son gouvernement, que ce pro-
fond échec provient de son imprévoyance et de son
obstination.
ERNEST DESPLACES.
LES TERRES INCULTES DE L'INDE.
A l'éditeur du TIMES
« Monsieur, étant il y a six mois snr le point de re-
venir de l'Inde, j'insinuai à un haut fonctionnaire du
gouvernement combien il serait à désirer que l'admi-
nistration aliénât les terres incultes de ce pays, afin
d'attirer les colons et de leur faire acheter ces grandes
surfaces pour les mettre en culture. Je n'ai pas besoin
d'ajouter que le haut fonctionnaire frémit à mon idée,
me regarda comme un franc révolutionnaire, et exprima
son opinion que toutes les terres devaient rester dans les
mains de l'autorité, ajoutant que la terre, dans sa
province comme ailleurs, devait être confisquée par le
gouvernement et affermée afin d'en tirer un revenu.
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