Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1861 15 novembre 1861
Description : 1861/11/15 (A6,N130). 1861/11/15 (A6,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203283k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
356 L'ISTHME DE SUEZ,
cation permanente avec le génie, les besoins et les
habitudes françaises.
Ces peuples désormais placés auprès d'une naviga-
tion prospère, recevront d'une main notre civilisation,
et de l'autre, la transmettront aux populations de
l'intérieur des terres et cette civilisation, comme un
levain puissant et fécond, développera les germes les
plus précieux. Ainsi peu à peu l'indifférence qui
forme le fond de leur caractère s'évanouira, la con-
voitise du négoce s'éveillera en eux, et avec elle
l'amour du travail qui en est l'élément vital. Une fois
cette transformation accomplie, voilà ces tribus na-
guère dans les limbes, qui secouant tout à coup leur
torpeur se livreront avec une égale passion au tra-
vail du corps et aux labeurs de l'intelligence, s'adonne-
ront au trafic des produits de leur sol, lanceront eux
aussi des navires sur mer et viendront faire avec nous
des échanges avantageux au pays puisqu'ils ouvriront
à son industrie d'importants débouchés.
Ne perdons pas de vue que le canal de Suez
nous ouvre pour aller aux Indes une nouvelle
voie abréviative de 4,000 lieues marines environ;
qu'ainsi il établira pour nous de nouvelles et de
plus importantes relations avec l'extrême Orient.
L'importation des riches produits de la Perse, de
l'Inde, de la Chine, du Japon et de toutes les îles de
l'océan Indien et Pacifique s'effectuera avec beaucoup
plus de célérité. Ces produits arriveront d'autant plus
vite sur notre continent qu'ils seront exempts des
lenteurs d'une navigation inévitable et trop souvent
dangereuse opérée à travers le cap de Bonne-Espé-
rance. De Suez à Marseille le trajet est peu long et
facile, et cette dernière ville devenant ainsi un en-
trepôt général où afflueront les arrivages, réexpé-
diera avec promptitude les marchandises à tout le
reste de la France et des pays adjacents.
Il n'est guère possible de pouvoir se dissimuler ou
méconnaître tout l'intérêt qui se rattachera à l'œu-
vre immense dont il s'agit, non plus que les bienfaits
qui en découleront tant au point de vue des intérêts
français que du trésor public suivant l'opinion des
économistes.
Si maintenant nous jetons les regards sur une
carte géographique, facilement nous serons amenés
à reconnaître que le port de Bordeaux, grâce à son
heureuse situation, sera le plus favorisé de ceux de
l'Océan. Ai-je besoin pour prouver cette assertion de
recourir à des combinaisons de calculs et à des chif-
fres authentiques ? Non, et c'est pourquoi je me bor-
nerai à l'exposé de rapides considérations non moins
exactes et positives, qui auront tout autant de valeur
et aboutiront à la même conclusion.
En effet, l'Europe septentrionale et les Etats-Unis
d'Amérique, pour se rendre en Orient, devront pren-
dre le chemin de Marseille par Bordeaux. Une
-partie considérable du commerce du monde transi-
tera donc par notre ville. Il est vrai qu'une concur-
rence s'établira entre les deux routes menant éga-
lement à la Méditerranée; mais tout autorise à penser
que le canal du Midi et le chemin de fer qui de
Bordeaux se prolongera, dans un avenir prochain,
jusqu'à Marseille, seront préférés pour leur célérité et
leur facilité à la lenteur de la navigation par le dé-
troit de Gibraltar. Tous les avantages de la compa-
raison, je n'hésite pas à le dire, sont en faveur du
tracé partant de notre port, et cela doit être, attendu
qu'avec la vapeur et l'hélice, la route la plus courte
sera préférablement fréquentée, et tout ceci devient
plus saisissant encore si l'on considère que la conti-
nuation du chemin de fer de Bordeaux à Marseille of-
frira, d'une part, une diminution de 47 kilo-
mètres sur le parcours total de la ligne actuelle,
et de l'autre, établira entre les deux points extrêmes,
Bordeaux et Marseille, des communications non in-
terrompues. Enfin, ce qui domine toutes ces observa-
tions, c'est que les centres de transit et d'entrepôt se
créent partout où existent de grands courants com-
merciaux. Notre ville, par sa position au bord de
l'Océan et ses moyens actifs de communication avec
la Méditerranée, sera donc certainement, après Mar-
seille toutefois, la cité de l'empire qui aura le plus à
se féliciter de l'ouverture du canal de Suez.
Ajoutons enfin comme corollaire à tout ce qui pré-
cède que les armements et la grande navigation
puiseront encore dans cette réalisation du percement
de l'isthme de Suez, parmi tant d'autres, deux grands
avantages : rapidité et économie.
Supposons, en effet, qu'il s'agisse pour un navire d'un
long voyage, comme serait celui, par exemple, de
Bordeaux à Ceylan, point central des Indes : à l'heure
actuelle, il devra par un long circuit doubler le cap
de Bonne-Espérance, passage d'ailleurs hérissé de
difficultés. Considérons, au contraire, l'ouverture du
canal maritime de Suez comme un fait accompli,
quelle abréviation soudaine de route ! Le navire si-
gnalé tout à l'heure traversera le détroit de Gi-
braltar et continuera son voyage au long cours par
Suez directement et à toute vitesse.
Et cette économie de temps qu'il faut reconnaître
se traduit encore en économie d'argent, cela est cor-
rélatif. — Avec le calcul, on a établi, nous l'avons
déjà dit, entrela route suivie jusqu'à ce jour et celle
par Suez, une différence de 4,000 lieues marines au
profit de la navigation. Avec les rudiments de ce
même calcul, ne peut-on pas déjà apprécier dans
quelles proportions notables s'abaisseront aussi les
frais de voyage ?
Il faut donc reconnaître, et c'est par là que nous
finissons, que le percement de li'sthme de Suez est
une entreprise infiniment féconde en résultats heu-
reux, car elle ouvrira de nouveaux débouchés, faci-
litera les moyens de transport, multipliera, par suite,
cation permanente avec le génie, les besoins et les
habitudes françaises.
Ces peuples désormais placés auprès d'une naviga-
tion prospère, recevront d'une main notre civilisation,
et de l'autre, la transmettront aux populations de
l'intérieur des terres et cette civilisation, comme un
levain puissant et fécond, développera les germes les
plus précieux. Ainsi peu à peu l'indifférence qui
forme le fond de leur caractère s'évanouira, la con-
voitise du négoce s'éveillera en eux, et avec elle
l'amour du travail qui en est l'élément vital. Une fois
cette transformation accomplie, voilà ces tribus na-
guère dans les limbes, qui secouant tout à coup leur
torpeur se livreront avec une égale passion au tra-
vail du corps et aux labeurs de l'intelligence, s'adonne-
ront au trafic des produits de leur sol, lanceront eux
aussi des navires sur mer et viendront faire avec nous
des échanges avantageux au pays puisqu'ils ouvriront
à son industrie d'importants débouchés.
Ne perdons pas de vue que le canal de Suez
nous ouvre pour aller aux Indes une nouvelle
voie abréviative de 4,000 lieues marines environ;
qu'ainsi il établira pour nous de nouvelles et de
plus importantes relations avec l'extrême Orient.
L'importation des riches produits de la Perse, de
l'Inde, de la Chine, du Japon et de toutes les îles de
l'océan Indien et Pacifique s'effectuera avec beaucoup
plus de célérité. Ces produits arriveront d'autant plus
vite sur notre continent qu'ils seront exempts des
lenteurs d'une navigation inévitable et trop souvent
dangereuse opérée à travers le cap de Bonne-Espé-
rance. De Suez à Marseille le trajet est peu long et
facile, et cette dernière ville devenant ainsi un en-
trepôt général où afflueront les arrivages, réexpé-
diera avec promptitude les marchandises à tout le
reste de la France et des pays adjacents.
Il n'est guère possible de pouvoir se dissimuler ou
méconnaître tout l'intérêt qui se rattachera à l'œu-
vre immense dont il s'agit, non plus que les bienfaits
qui en découleront tant au point de vue des intérêts
français que du trésor public suivant l'opinion des
économistes.
Si maintenant nous jetons les regards sur une
carte géographique, facilement nous serons amenés
à reconnaître que le port de Bordeaux, grâce à son
heureuse situation, sera le plus favorisé de ceux de
l'Océan. Ai-je besoin pour prouver cette assertion de
recourir à des combinaisons de calculs et à des chif-
fres authentiques ? Non, et c'est pourquoi je me bor-
nerai à l'exposé de rapides considérations non moins
exactes et positives, qui auront tout autant de valeur
et aboutiront à la même conclusion.
En effet, l'Europe septentrionale et les Etats-Unis
d'Amérique, pour se rendre en Orient, devront pren-
dre le chemin de Marseille par Bordeaux. Une
-partie considérable du commerce du monde transi-
tera donc par notre ville. Il est vrai qu'une concur-
rence s'établira entre les deux routes menant éga-
lement à la Méditerranée; mais tout autorise à penser
que le canal du Midi et le chemin de fer qui de
Bordeaux se prolongera, dans un avenir prochain,
jusqu'à Marseille, seront préférés pour leur célérité et
leur facilité à la lenteur de la navigation par le dé-
troit de Gibraltar. Tous les avantages de la compa-
raison, je n'hésite pas à le dire, sont en faveur du
tracé partant de notre port, et cela doit être, attendu
qu'avec la vapeur et l'hélice, la route la plus courte
sera préférablement fréquentée, et tout ceci devient
plus saisissant encore si l'on considère que la conti-
nuation du chemin de fer de Bordeaux à Marseille of-
frira, d'une part, une diminution de 47 kilo-
mètres sur le parcours total de la ligne actuelle,
et de l'autre, établira entre les deux points extrêmes,
Bordeaux et Marseille, des communications non in-
terrompues. Enfin, ce qui domine toutes ces observa-
tions, c'est que les centres de transit et d'entrepôt se
créent partout où existent de grands courants com-
merciaux. Notre ville, par sa position au bord de
l'Océan et ses moyens actifs de communication avec
la Méditerranée, sera donc certainement, après Mar-
seille toutefois, la cité de l'empire qui aura le plus à
se féliciter de l'ouverture du canal de Suez.
Ajoutons enfin comme corollaire à tout ce qui pré-
cède que les armements et la grande navigation
puiseront encore dans cette réalisation du percement
de l'isthme de Suez, parmi tant d'autres, deux grands
avantages : rapidité et économie.
Supposons, en effet, qu'il s'agisse pour un navire d'un
long voyage, comme serait celui, par exemple, de
Bordeaux à Ceylan, point central des Indes : à l'heure
actuelle, il devra par un long circuit doubler le cap
de Bonne-Espérance, passage d'ailleurs hérissé de
difficultés. Considérons, au contraire, l'ouverture du
canal maritime de Suez comme un fait accompli,
quelle abréviation soudaine de route ! Le navire si-
gnalé tout à l'heure traversera le détroit de Gi-
braltar et continuera son voyage au long cours par
Suez directement et à toute vitesse.
Et cette économie de temps qu'il faut reconnaître
se traduit encore en économie d'argent, cela est cor-
rélatif. — Avec le calcul, on a établi, nous l'avons
déjà dit, entrela route suivie jusqu'à ce jour et celle
par Suez, une différence de 4,000 lieues marines au
profit de la navigation. Avec les rudiments de ce
même calcul, ne peut-on pas déjà apprécier dans
quelles proportions notables s'abaisseront aussi les
frais de voyage ?
Il faut donc reconnaître, et c'est par là que nous
finissons, que le percement de li'sthme de Suez est
une entreprise infiniment féconde en résultats heu-
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