Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1861 01 décembre 1861
Description : 1861/12/01 (A6,N131). 1861/12/01 (A6,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032840
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
380 n L'ISTHME DE SUE2,
à des particuliers de la ville, transportent, à bord des
navires qui font le service de la mer Rouge, des
marchandises expédiées soit par le gouvernement,
soit par les négociants, ainsi que les pèlerins allant
à la Mecque et les marchands et passagers qui se
rendent dans le Hedjaz et dans l'Yémen.
Les vieilles constructions de Suez offrent un tristo
aspect; mais celles qui ne datent que de vingt ans
sont sur le modèle des maisons du Caire ; les plus
belles sont au nombre de cinquante; il y a en outre
vingt-sept kans ou okelles (espèces de cnravansérails),
y compris celle du gouvernement, qui est bâtie à
l'européenne et qui contient un logement pour S. A.
le vice-roi d'Egypte. Le gouvernement possède aussi
- une grande maison donnant sur la mer ; c'est le
siège de son administration ; elle contient des loge-
ments pour les voyageurs de distinction ; les chou-
nas (dépôts de marchandises) ont été fermés par ordre
du vice-roi.
Son Altesse a fait bàtir sur le mont Te1 -el-Anzel un
petit kiosque pour son usage personnel.
Sur les bords de la mer s'élèvent quatre grandes
bâtisses de6,000 à 12,000 mètres d'étendue chacune.
La première d'entre elles appartient à la Compagnie
péninsulaire et orientale et lui sert de dépôt de char-
bon ; la seconde, qui est à côté de la première, sert
de réservoir d'eau pour approvisionner les bateaux de
cette même Compagnie ; la troisième sert à un autre
dépôt de charbon pour la Compagnie maritime de la
Medjidiél; enfin la quatrième appartient à la Compa-
gnie des messageries impériales.
Suez compte 4,000 habitants, non compris mille
cinq cents étrangers établis sur les lieux pour les
travaux du chemin de fer et autres. Les étran.
gers se composent de cent cinquante Européens
(Français, Anglais, Italiens et Maltais), de quatre-
vingt-dix Grecs nés dans le pays et de vingt Cophtes;
le reste est formé de musulmans de la haute Egypte,
d'El-Arich, de Gaza, etc., la plupart marins, porte-
faix ou domestiques.
Les revenus de la douane de Suez sont peu consi-
dérables, car toutes les marchandises qui y viennent
ne sont qu'en transit ; ce sont des indigos, des soies
de la Chine, du thé, etc.
Les navires entrent à Suez en franchise ; en par-
tant, les nationaux paient un droit de 30 à 75 piastres
au tarif ; quant aux étrangers, ils ne paient aucun
droit; mais s'ils veulent charger des marchandises
du pays, ils doivent demander la permission à
Son Altesse, qui ne la leur accorde qu'à condition
qu'ils prendront pour cette opération commerciale un
agent parmi les commerçants de la ville.
Les frets pour les comestibles sont de 12 1/2
piastres turques par ardeb, payables moitié par anti-
cipation en chargeant, et l'autre moitié quand le
chargeur reçoit l'avis que la cargaison a été livrée en
bon état ; pour les autres marchandises, le nolis n'est
payé qu'au port de destination : par bateau, à 121/2
piastres turques le quintal de 100 rottolis, de Suez à
Djeddah, et par navire à voile, à 5 piastres turques.
Le passage à bord des bateaux pour les pèlerins est
de 300 piastres par navire à voile européen ; il est
de 100 piastres par navire national.
Eu général, les marchandises qui arrivent à Suez
ne sont que de transit ; celles du Hedjaz viennent par
navires arabes, et les paquebots anglais n'en ap-
portent que rarement d'Aden.
Toutes les marchandises du Hedjaz, de l'Yémen,
de l'Abyssinie, de Suaken, d'Adel (hors le détroit de
Bab-el-Mandeb), de la Perse, des Indes et de la Chine
vont d'abord à Djeddah, et de cette dernière ville
elles sont expédiées à Suez et de là au Caire, où elles
sont soit vendues, soit expédiées en Syrie et en
Europe.
Avant les chemins de fer, le transport des mar-
chandises de Suez au Caire se faisait par chameaux ;
une troupe de bédouins nomades, commandée par un
cheik responsable, garanti et reconnu par le gouver-
nement, se chargeait du transport des marchandises;
ces Arabes venaient de Syrie, du Caire ou de la haute
Egypte.
Le service sanitaire à Suez est organisé ainsi qu'il
suit : un agent de la santé, un médecin européen
avec le grade de lieutenant et un pharmacien arabe.
Liste des marchandises importées à Suez
dans l'année 1860.
IMPORTATIONS DE L'HEDJAZ PAR LES NAVIRES SUIVANTS :
Compagnie Medjiclié, 19 voyages. — Compagnie Pénin-
sulaire, 5 voyages. — Navire Pastré, 2 voyages. —
Navires anglais, 3 voyages. — Barques arabes,
190 voyages.
v ú
Colis. Quintaux. Piastres.
- - -
Café 41.108 18.505 31.711.200
Gomme arabique G.789 » 1.128.450
Peaux de bœufs. 6.189 » 1.128.450
Peaux de chèvres à 100 pièces
le colis. 1.500 » 600.000
Peaux de moutons à 100
pièces le colis 1.500 » 450.000
Encens. 2.620 7.771 424.620
Zinc en lingots. 317 294 294.000
Chinus molla (d'Aden) 381 1.200 360.000
Bizr-el-batt (noix pour faire
des chapelets) 704 20.165 2.016.500
Séné 1.364 36.000 3.600.000
Cannelle 255 382 152.800
Aloès. 63 161 48.300
Roses sèches 194 384 190.000
Sacs en crin à 100 pièces le
colis. 770 » 231.000
Cire jaune 6 18 21.600
à des particuliers de la ville, transportent, à bord des
navires qui font le service de la mer Rouge, des
marchandises expédiées soit par le gouvernement,
soit par les négociants, ainsi que les pèlerins allant
à la Mecque et les marchands et passagers qui se
rendent dans le Hedjaz et dans l'Yémen.
Les vieilles constructions de Suez offrent un tristo
aspect; mais celles qui ne datent que de vingt ans
sont sur le modèle des maisons du Caire ; les plus
belles sont au nombre de cinquante; il y a en outre
vingt-sept kans ou okelles (espèces de cnravansérails),
y compris celle du gouvernement, qui est bâtie à
l'européenne et qui contient un logement pour S. A.
le vice-roi d'Egypte. Le gouvernement possède aussi
- une grande maison donnant sur la mer ; c'est le
siège de son administration ; elle contient des loge-
ments pour les voyageurs de distinction ; les chou-
nas (dépôts de marchandises) ont été fermés par ordre
du vice-roi.
Son Altesse a fait bàtir sur le mont Te1 -el-Anzel un
petit kiosque pour son usage personnel.
Sur les bords de la mer s'élèvent quatre grandes
bâtisses de6,000 à 12,000 mètres d'étendue chacune.
La première d'entre elles appartient à la Compagnie
péninsulaire et orientale et lui sert de dépôt de char-
bon ; la seconde, qui est à côté de la première, sert
de réservoir d'eau pour approvisionner les bateaux de
cette même Compagnie ; la troisième sert à un autre
dépôt de charbon pour la Compagnie maritime de la
Medjidiél; enfin la quatrième appartient à la Compa-
gnie des messageries impériales.
Suez compte 4,000 habitants, non compris mille
cinq cents étrangers établis sur les lieux pour les
travaux du chemin de fer et autres. Les étran.
gers se composent de cent cinquante Européens
(Français, Anglais, Italiens et Maltais), de quatre-
vingt-dix Grecs nés dans le pays et de vingt Cophtes;
le reste est formé de musulmans de la haute Egypte,
d'El-Arich, de Gaza, etc., la plupart marins, porte-
faix ou domestiques.
Les revenus de la douane de Suez sont peu consi-
dérables, car toutes les marchandises qui y viennent
ne sont qu'en transit ; ce sont des indigos, des soies
de la Chine, du thé, etc.
Les navires entrent à Suez en franchise ; en par-
tant, les nationaux paient un droit de 30 à 75 piastres
au tarif ; quant aux étrangers, ils ne paient aucun
droit; mais s'ils veulent charger des marchandises
du pays, ils doivent demander la permission à
Son Altesse, qui ne la leur accorde qu'à condition
qu'ils prendront pour cette opération commerciale un
agent parmi les commerçants de la ville.
Les frets pour les comestibles sont de 12 1/2
piastres turques par ardeb, payables moitié par anti-
cipation en chargeant, et l'autre moitié quand le
chargeur reçoit l'avis que la cargaison a été livrée en
bon état ; pour les autres marchandises, le nolis n'est
payé qu'au port de destination : par bateau, à 121/2
piastres turques le quintal de 100 rottolis, de Suez à
Djeddah, et par navire à voile, à 5 piastres turques.
Le passage à bord des bateaux pour les pèlerins est
de 300 piastres par navire à voile européen ; il est
de 100 piastres par navire national.
Eu général, les marchandises qui arrivent à Suez
ne sont que de transit ; celles du Hedjaz viennent par
navires arabes, et les paquebots anglais n'en ap-
portent que rarement d'Aden.
Toutes les marchandises du Hedjaz, de l'Yémen,
de l'Abyssinie, de Suaken, d'Adel (hors le détroit de
Bab-el-Mandeb), de la Perse, des Indes et de la Chine
vont d'abord à Djeddah, et de cette dernière ville
elles sont expédiées à Suez et de là au Caire, où elles
sont soit vendues, soit expédiées en Syrie et en
Europe.
Avant les chemins de fer, le transport des mar-
chandises de Suez au Caire se faisait par chameaux ;
une troupe de bédouins nomades, commandée par un
cheik responsable, garanti et reconnu par le gouver-
nement, se chargeait du transport des marchandises;
ces Arabes venaient de Syrie, du Caire ou de la haute
Egypte.
Le service sanitaire à Suez est organisé ainsi qu'il
suit : un agent de la santé, un médecin européen
avec le grade de lieutenant et un pharmacien arabe.
Liste des marchandises importées à Suez
dans l'année 1860.
IMPORTATIONS DE L'HEDJAZ PAR LES NAVIRES SUIVANTS :
Compagnie Medjiclié, 19 voyages. — Compagnie Pénin-
sulaire, 5 voyages. — Navire Pastré, 2 voyages. —
Navires anglais, 3 voyages. — Barques arabes,
190 voyages.
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Colis. Quintaux. Piastres.
- - -
Café 41.108 18.505 31.711.200
Gomme arabique G.789 » 1.128.450
Peaux de bœufs. 6.189 » 1.128.450
Peaux de chèvres à 100 pièces
le colis. 1.500 » 600.000
Peaux de moutons à 100
pièces le colis 1.500 » 450.000
Encens. 2.620 7.771 424.620
Zinc en lingots. 317 294 294.000
Chinus molla (d'Aden) 381 1.200 360.000
Bizr-el-batt (noix pour faire
des chapelets) 704 20.165 2.016.500
Séné 1.364 36.000 3.600.000
Cannelle 255 382 152.800
Aloès. 63 161 48.300
Roses sèches 194 384 190.000
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