Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1861 01 décembre 1861
Description : 1861/12/01 (A6,N131). 1861/12/01 (A6,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032840
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
378 L'ISTHME DE SUEZ,
ressent de la calamité dont souffre actuellement l'E-
gypte. Nous croyons donc que les détails suivants
sur le Nil et sur les inondations périodiques de ce
fleuve ne seront pas sans intérêt pour nos lecteurs.
Le Nil, l'un des grands fleuves de l'univers, prend
sa source dans les montagnes de l'Abyssinie, et après
avoir traversé les déserts de l'Afrique sur un espace
de 600 lieues, il entre ou plutôt se précipite dans
l'Egypte par les cataractes de l'ancienne Syène (au-
jourd'hui Assouan). Ensuite il traverse encore 200
lieues avant de se jeter, dans la mer. Ses rives for-
ment toute l'Egypte, qui est une vallée, laquelle
dans certains endroits atteint à peine une largeur
de 5 à 6 lieues. De chaque côté de cette vallée s'é-
tend un océan de sable où s'élèvent quelques chaînes
de montagnes arides et peu élevées. Quelques-unes
de ces montagnes séparent le Nil de la mer Rouge,
d'autres forment la limite entre l'Egypte et le grand
désert, où elles vont se perdre.
Sur la rive gauche du fleuve, à une certaine dis-
tance dans l'intérieur du désert, se trouvent deux
langues de terre cultivable et couverte d'un peu de
verdure. Ce sont la grande et la petite oasis, qu'un ef-
fort de l'industrie humaine pourrait convertir en
fertiles provinces en y dirigeant un bras du fleuve
qui arrose l'Egypte.
A 50 lieues au - dessus de son embouchure,
le Nil se divise en deux branches qui vont se jeter
dans la Méditerranée, la première à Rosette et la se-
conde à Damiette. Autrefois les bouches du Nil
étaient au nombre de sept ; on les voit encore toutes,
mais deux seulement sont navigables. La distance
qui les sépare est de 60 lieues, et le triangle qu'elles
forment s'appelle le Delta. Sa base est de 60 et cha-
cun de ses côtés de 50 lieues de longueur et c'est la
partie la plus fertile de l'Egypte, à cause des nom-
breux canaux qui la sillonnent. Tout le pays se di-
vise en trois parties, le Delta ou basse Egypte, ap-
pelé par les Arabes Bahireh ; le Ouassah ou Egypte
centrale, et le Saïd ou haute Egypte.
Les vents réguliers, dits étésiens, qui soufflent du
nord au sud durant les mois de mai, de juin et de
juillet, chassent devant eux les nuages qui se for-
ment aux bouches du Nil, et, sans leur permettre de
s'arrêter en Egypte, où le ciel est toujours serein, ils
les poussent jusqu'aux montagnes de l'Abyssinie.
La, les nuages s'arrêtent, s'amoncellent et retom-
bent en pluies torrentielles qui durent pendant les
mois de juillet, d'août et de septembre, et produisent
le célèbre phénomène de l'inondation du Nil. L'E-
gypte reçoit ainsi par la crue de son fleuve l'eau
que le ciel lui refuse. Le Nil, après son inondation,
dépose un limon, qui est la seule terre cultivable et
qui fait naître sur ses rives ces abondantes récoltes
qui servaient à approvisionner l'ancienne Rome. La
quantité de terre cultivable augmente donc en pro-
portion de 1 inondation annuelle. Il ne manque que
qnelques canaux construits de manière à pouvoir di-
minuer la rapidité des eaux et à les faire séjourner
plus longtemps sur le désert qu'elles doivent trans-
former en champs fertiles. La civilisation pourrait
ainsi donner au Nil les moyens de vaincre son impla-
cable ennemi, le désert. Osiris triompherait ainsi de
Typhon, le Nil ne disputerait plus l'Egypte au désert,
mais forcerait ce dernier à rétrograder.
On croit que dans les temps anciens, l'Egypte,
tout en étant le grenier de Rome, nourrissait sur son
sol plus de 20 millions d'habitants. En 1798, lorsque
les Français y sont entrés, il pouvait à peine nourrir
trois millions.
L'inondation finit vers la fin de septembre, et c'est
alors que commencent les travaux champêtres. Du-
rant les mois d'octobre, de novembre, de décembre,
de janvier et de février l'aspect de la campagne en
Egypte est vraiment enchanteur. Les chaleurs com-
mencent au mois de mars, et c'est à cette époqu
que finissent presque toutes les récoltes. Outre le
blé, l'Egypte produit les meilleurs riz, l'indigo, le
coton, la canne à sucre, le lin, le chanvre, etc., le
tout en abondance. L'huile, le tabac et le café y
manquent, mais les Egyptiens tirent ces produits des
pays voisins. La Grèce leur fournit l'huile, l'Arabie le
café et la Syrie le tabac dont ils consomment une
assez grande quantité.
Les dépôts du Nil n'étant passez considérables pour
permettre à une végétation vigoureuse d'y jeter des
racines, nous ne voyons en Egypte que des dattiers
et quelques sycomores, et l'Egypte manque aussi par
conséquent de bois à brûler, et ses habitants sont
obligés de remplacer ce combustible par du tezek ou
fiente d'animâux desséchée.
L'Egypte possède des troupeaux immenses, la vo-
laille de toute espèce y abonde ; ses chevaux sont
cèlèbres par leur beauté, leur agilité et leur docilité,
et elle possède enfin l'utile et sobre chameau, ce navire
du désert, qui d'un pied sûr traverse ses immenses
solitudes et ses sables mouvants, et va porter les ri-
ches produits du sol égyptien dans les provinces éloi-
gnées de l'Afrique centrale.
(Journal de Constantinople.)
LES SOURCES DU NIL.
Aux détails que nous avons donnés sur la perte
douloureuse que la science a faite dans la personne
de M. le docteur Peney, et sur le résultat de ses ex-
plorations si malheureusement restées incomplètes
vers les sources du Nil, nous pouvons ajouter quel-
ques renseignements nouveaux. Nous les puisons
dans une note adressée à la Patrie par le vénérable
ressent de la calamité dont souffre actuellement l'E-
gypte. Nous croyons donc que les détails suivants
sur le Nil et sur les inondations périodiques de ce
fleuve ne seront pas sans intérêt pour nos lecteurs.
Le Nil, l'un des grands fleuves de l'univers, prend
sa source dans les montagnes de l'Abyssinie, et après
avoir traversé les déserts de l'Afrique sur un espace
de 600 lieues, il entre ou plutôt se précipite dans
l'Egypte par les cataractes de l'ancienne Syène (au-
jourd'hui Assouan). Ensuite il traverse encore 200
lieues avant de se jeter, dans la mer. Ses rives for-
ment toute l'Egypte, qui est une vallée, laquelle
dans certains endroits atteint à peine une largeur
de 5 à 6 lieues. De chaque côté de cette vallée s'é-
tend un océan de sable où s'élèvent quelques chaînes
de montagnes arides et peu élevées. Quelques-unes
de ces montagnes séparent le Nil de la mer Rouge,
d'autres forment la limite entre l'Egypte et le grand
désert, où elles vont se perdre.
Sur la rive gauche du fleuve, à une certaine dis-
tance dans l'intérieur du désert, se trouvent deux
langues de terre cultivable et couverte d'un peu de
verdure. Ce sont la grande et la petite oasis, qu'un ef-
fort de l'industrie humaine pourrait convertir en
fertiles provinces en y dirigeant un bras du fleuve
qui arrose l'Egypte.
A 50 lieues au - dessus de son embouchure,
le Nil se divise en deux branches qui vont se jeter
dans la Méditerranée, la première à Rosette et la se-
conde à Damiette. Autrefois les bouches du Nil
étaient au nombre de sept ; on les voit encore toutes,
mais deux seulement sont navigables. La distance
qui les sépare est de 60 lieues, et le triangle qu'elles
forment s'appelle le Delta. Sa base est de 60 et cha-
cun de ses côtés de 50 lieues de longueur et c'est la
partie la plus fertile de l'Egypte, à cause des nom-
breux canaux qui la sillonnent. Tout le pays se di-
vise en trois parties, le Delta ou basse Egypte, ap-
pelé par les Arabes Bahireh ; le Ouassah ou Egypte
centrale, et le Saïd ou haute Egypte.
Les vents réguliers, dits étésiens, qui soufflent du
nord au sud durant les mois de mai, de juin et de
juillet, chassent devant eux les nuages qui se for-
ment aux bouches du Nil, et, sans leur permettre de
s'arrêter en Egypte, où le ciel est toujours serein, ils
les poussent jusqu'aux montagnes de l'Abyssinie.
La, les nuages s'arrêtent, s'amoncellent et retom-
bent en pluies torrentielles qui durent pendant les
mois de juillet, d'août et de septembre, et produisent
le célèbre phénomène de l'inondation du Nil. L'E-
gypte reçoit ainsi par la crue de son fleuve l'eau
que le ciel lui refuse. Le Nil, après son inondation,
dépose un limon, qui est la seule terre cultivable et
qui fait naître sur ses rives ces abondantes récoltes
qui servaient à approvisionner l'ancienne Rome. La
quantité de terre cultivable augmente donc en pro-
portion de 1 inondation annuelle. Il ne manque que
qnelques canaux construits de manière à pouvoir di-
minuer la rapidité des eaux et à les faire séjourner
plus longtemps sur le désert qu'elles doivent trans-
former en champs fertiles. La civilisation pourrait
ainsi donner au Nil les moyens de vaincre son impla-
cable ennemi, le désert. Osiris triompherait ainsi de
Typhon, le Nil ne disputerait plus l'Egypte au désert,
mais forcerait ce dernier à rétrograder.
On croit que dans les temps anciens, l'Egypte,
tout en étant le grenier de Rome, nourrissait sur son
sol plus de 20 millions d'habitants. En 1798, lorsque
les Français y sont entrés, il pouvait à peine nourrir
trois millions.
L'inondation finit vers la fin de septembre, et c'est
alors que commencent les travaux champêtres. Du-
rant les mois d'octobre, de novembre, de décembre,
de janvier et de février l'aspect de la campagne en
Egypte est vraiment enchanteur. Les chaleurs com-
mencent au mois de mars, et c'est à cette époqu
que finissent presque toutes les récoltes. Outre le
blé, l'Egypte produit les meilleurs riz, l'indigo, le
coton, la canne à sucre, le lin, le chanvre, etc., le
tout en abondance. L'huile, le tabac et le café y
manquent, mais les Egyptiens tirent ces produits des
pays voisins. La Grèce leur fournit l'huile, l'Arabie le
café et la Syrie le tabac dont ils consomment une
assez grande quantité.
Les dépôts du Nil n'étant passez considérables pour
permettre à une végétation vigoureuse d'y jeter des
racines, nous ne voyons en Egypte que des dattiers
et quelques sycomores, et l'Egypte manque aussi par
conséquent de bois à brûler, et ses habitants sont
obligés de remplacer ce combustible par du tezek ou
fiente d'animâux desséchée.
L'Egypte possède des troupeaux immenses, la vo-
laille de toute espèce y abonde ; ses chevaux sont
cèlèbres par leur beauté, leur agilité et leur docilité,
et elle possède enfin l'utile et sobre chameau, ce navire
du désert, qui d'un pied sûr traverse ses immenses
solitudes et ses sables mouvants, et va porter les ri-
ches produits du sol égyptien dans les provinces éloi-
gnées de l'Afrique centrale.
(Journal de Constantinople.)
LES SOURCES DU NIL.
Aux détails que nous avons donnés sur la perte
douloureuse que la science a faite dans la personne
de M. le docteur Peney, et sur le résultat de ses ex-
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vers les sources du Nil, nous pouvons ajouter quel-
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