Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1861 15 décembre 1861
Description : 1861/12/15 (A6,N132). 1861/12/15 (A6,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203285d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
394 L'ISTHME DE SUEZ,
de l'extrémité de la péninsule de Corée et fi cent milles
de Nagasaki; il ne lui faudra pas longtemps pour se
rendre maitresse de l'Eldorado japonais.
« L. MÉRY. »
MADAGASCAR.
Parmi les pays qui doivent le plus gagner au per-
cement de l'isthme, on a unanimement signalé Mada-
gascar si cette île redevenait accessible au commerce
européen. On connaît toutes les richesses naturelles
que contient cette vaste contrée. On sait aussi qu'elle
était tenue sous le joug de toutes les barbaries et de
toutes les superstitions par la princesse Ranavalo ,
reine de la puissante tribu des Hovas. Ce tyran fémi-
nin est mort récemment, et son fils Radama, après
une courte lutte, a hérité de son sceptre. L'influence
française n'a pas été étrangère à son avènement, et
Radama paraît vouloir adopter une politique tout
opposée à celle de sa mère. Il est entré en relations
avec les Européens, et voici les détails que nous
donne sur ses dispositions et sur ses actes le Sema-
phore de Marseille du 5 décembre.
J. MONCIN.
« Le Massilia nous a apporté ce matin des nouvelles
assez récentes de Madagascar, qui nous sont transmises
de la Réunion et de Maurice. Le nouveau roi Radama II
est en train d'accomplir, dans l'île africaine qui vient
de s'ouvrir tout entière aux Européens, une véritable
révolution pacifique qui doit assurer, s'il persiste dans
ses intentions, le bonheur et la prospérité de ce riche
pays.
» Radama, sous l'impulsion de deux Français, MM. La-
borde et Lambert, en faisant de Madagascar un royaume
libre, veut lui assurer tous les bienfaits de la civili-
sation moderne, dont les étrangers sont les premiers à
profiter. L'île était jusqu'ici fermée ; la capitale, ville
sacrée, ne recevait qu'à de longs intervalles la visite
d'un Européen ; aujourd'hui, liberté absolue de s'établir
partout où on voudra, liberté commerciale pour tous,
et l'on se hâte d'en profiter. Déjà un grand nombre de
planteurs sont allés s'établir près de Tamatave, où le
roi a fait de grandes concessions de terres, qui vont se
couvrir de plantations. L'avenir se présente sous un
jour si prospère que les planteurs de Maurice songent
déjà à détourner une partie de l'émigration destinée
pour leur île vers Madagascar.
» Pour son peuple Radama accomplit aussi de grandes
réformes, et, dans ce peuple étonné, il ne rencontre
aucun obstacle. « Encouragements donnés à l'éducation
» et aux arts utiles, abolition des épreuves par le poison,
» abolition de la peine de mort, assure-t-on également,
» telles sont les prémices de ce règne fécond en pro-
» messes d'avenir. Et il n'y a rien d'illusoire dans ces
» promesses ; bien longtemps avant l'accession au trône,
» ses excellents sentiments étaient connus et appré-
» ciés. Il éprouvait de vifs chagrins des persécutions
» de la reine sa mère. »
» Tel est le tableau que nous trace de la situation une
feuille de Maurice. Une autre, le Mauricien, rectifie la
nouvelle de la mort de l'ancien prétendant à la cou-
ronne des Hovas:
« Rambousalam, cousin du roi, et Renzoave, son
» oncle, ex'premier ministre de la reine , n'avaient
D point, dit-il, comme on l'avait d'abord annoncé, péri
» par les ordres du nouveau roi. Ils étaient simplement
» détenus et gardés à vue à une lieue de la capitale.
On assure même que pas une goutte de sang n'a été
» versée, et que les partisans du prétendant Hambou-
» salam ont été seulement tatoués au visage et envoyés
» sur la côte. »
» Le gouvernement colonial de Maurice avait envoyé
une ambassade, partie sur le Brisk, qui doit bientôt la
ramener à Port-Louis. Cette ambassade a été, dit-on ,
solennellement reçue dans l'enceinte sacrée de la capi-
tale, et dans ce Kabar le roi a annoncé son intention
de laisser les Européens s'établir dans toute l'île et
choisir les terres qui leur conviendraient, sans aucune
rétribution.
» On a beaucoup remarqué que le fort de Tamatave
a répondu par vingt et un coups de canon aux salves
d'un petit aviso de la marine française, le Mahc-de-la-
Bourdonnais, qui arrivait dans le port. Jamais, disait-
on , sous le gouvernement ancien, pareil honneur
n'avait été rendu aux pavillons étrangers.
» E. BARLATIER. »
DÉCOUVERTES ORIENTALES.
On lit dans le Moniteur :
« Un meeting de la Société royale de géographie a
été tenu ces jours derniers à Londres, sous la présidence
de sir R. J. Murchison, vice-président. L'assistance
était nombreuse, on y remarquait des illustrations de
tous les pays. Cinquante candidats ont été élus mem-
bres, après quoi les lectures ont commencé.
D M. Galton a communiqué un compte rendu de l'ex-
pédition sur le haut Yangtsee-Kiang, par le lieutenant-
colonel Sorel. Le président a fait savoir, à cette occa-
sion, qu'il avait reçu du gouverneur de Hong-Kong une
lettre lui apprenant que Mgr Desflèches, vicaire apos-
tolique de Szchuen, avait pu constater l'étonnement pro-
duit dans le pays par les voyageurs en costume euro-
péen. L'attitude des indigènes était telle que Mgr Des-
flèches, qui avait le plus grand désir de voir réunis à
sa table les hommes de l'expédition, dut conseiller lui-
même au capitaine Blakiston et au lieutenant-colonel
Sorel de venir seuls afin de laisser les embarcations
sous la protection d'un nombre d'hommes suffisant. Le
vicaire apostolique ne cacha pas aux explorateurs qu'ils
rencontreraient de grandes difficultés dans l'accom-
plissement de leurs desseins. L'expédition n'en pour-
suivit pas moins sa route, et grâce à cette persévérance,
l'exploration a donné d'importants résultats aux points
de vue commercial et géographique.
» Le capitaine Cameron a lu ensuite un travail sur
le Caucase, traitant de l'histoire ancienne, de l'ethnolo-
de l'extrémité de la péninsule de Corée et fi cent milles
de Nagasaki; il ne lui faudra pas longtemps pour se
rendre maitresse de l'Eldorado japonais.
« L. MÉRY. »
MADAGASCAR.
Parmi les pays qui doivent le plus gagner au per-
cement de l'isthme, on a unanimement signalé Mada-
gascar si cette île redevenait accessible au commerce
européen. On connaît toutes les richesses naturelles
que contient cette vaste contrée. On sait aussi qu'elle
était tenue sous le joug de toutes les barbaries et de
toutes les superstitions par la princesse Ranavalo ,
reine de la puissante tribu des Hovas. Ce tyran fémi-
nin est mort récemment, et son fils Radama, après
une courte lutte, a hérité de son sceptre. L'influence
française n'a pas été étrangère à son avènement, et
Radama paraît vouloir adopter une politique tout
opposée à celle de sa mère. Il est entré en relations
avec les Européens, et voici les détails que nous
donne sur ses dispositions et sur ses actes le Sema-
phore de Marseille du 5 décembre.
J. MONCIN.
« Le Massilia nous a apporté ce matin des nouvelles
assez récentes de Madagascar, qui nous sont transmises
de la Réunion et de Maurice. Le nouveau roi Radama II
est en train d'accomplir, dans l'île africaine qui vient
de s'ouvrir tout entière aux Européens, une véritable
révolution pacifique qui doit assurer, s'il persiste dans
ses intentions, le bonheur et la prospérité de ce riche
pays.
» Radama, sous l'impulsion de deux Français, MM. La-
borde et Lambert, en faisant de Madagascar un royaume
libre, veut lui assurer tous les bienfaits de la civili-
sation moderne, dont les étrangers sont les premiers à
profiter. L'île était jusqu'ici fermée ; la capitale, ville
sacrée, ne recevait qu'à de longs intervalles la visite
d'un Européen ; aujourd'hui, liberté absolue de s'établir
partout où on voudra, liberté commerciale pour tous,
et l'on se hâte d'en profiter. Déjà un grand nombre de
planteurs sont allés s'établir près de Tamatave, où le
roi a fait de grandes concessions de terres, qui vont se
couvrir de plantations. L'avenir se présente sous un
jour si prospère que les planteurs de Maurice songent
déjà à détourner une partie de l'émigration destinée
pour leur île vers Madagascar.
» Pour son peuple Radama accomplit aussi de grandes
réformes, et, dans ce peuple étonné, il ne rencontre
aucun obstacle. « Encouragements donnés à l'éducation
» et aux arts utiles, abolition des épreuves par le poison,
» abolition de la peine de mort, assure-t-on également,
» telles sont les prémices de ce règne fécond en pro-
» messes d'avenir. Et il n'y a rien d'illusoire dans ces
» promesses ; bien longtemps avant l'accession au trône,
» ses excellents sentiments étaient connus et appré-
» ciés. Il éprouvait de vifs chagrins des persécutions
» de la reine sa mère. »
» Tel est le tableau que nous trace de la situation une
feuille de Maurice. Une autre, le Mauricien, rectifie la
nouvelle de la mort de l'ancien prétendant à la cou-
ronne des Hovas:
« Rambousalam, cousin du roi, et Renzoave, son
» oncle, ex'premier ministre de la reine , n'avaient
D point, dit-il, comme on l'avait d'abord annoncé, péri
» par les ordres du nouveau roi. Ils étaient simplement
» détenus et gardés à vue à une lieue de la capitale.
On assure même que pas une goutte de sang n'a été
» versée, et que les partisans du prétendant Hambou-
» salam ont été seulement tatoués au visage et envoyés
» sur la côte. »
» Le gouvernement colonial de Maurice avait envoyé
une ambassade, partie sur le Brisk, qui doit bientôt la
ramener à Port-Louis. Cette ambassade a été, dit-on ,
solennellement reçue dans l'enceinte sacrée de la capi-
tale, et dans ce Kabar le roi a annoncé son intention
de laisser les Européens s'établir dans toute l'île et
choisir les terres qui leur conviendraient, sans aucune
rétribution.
» On a beaucoup remarqué que le fort de Tamatave
a répondu par vingt et un coups de canon aux salves
d'un petit aviso de la marine française, le Mahc-de-la-
Bourdonnais, qui arrivait dans le port. Jamais, disait-
on , sous le gouvernement ancien, pareil honneur
n'avait été rendu aux pavillons étrangers.
» E. BARLATIER. »
DÉCOUVERTES ORIENTALES.
On lit dans le Moniteur :
« Un meeting de la Société royale de géographie a
été tenu ces jours derniers à Londres, sous la présidence
de sir R. J. Murchison, vice-président. L'assistance
était nombreuse, on y remarquait des illustrations de
tous les pays. Cinquante candidats ont été élus mem-
bres, après quoi les lectures ont commencé.
D M. Galton a communiqué un compte rendu de l'ex-
pédition sur le haut Yangtsee-Kiang, par le lieutenant-
colonel Sorel. Le président a fait savoir, à cette occa-
sion, qu'il avait reçu du gouverneur de Hong-Kong une
lettre lui apprenant que Mgr Desflèches, vicaire apos-
tolique de Szchuen, avait pu constater l'étonnement pro-
duit dans le pays par les voyageurs en costume euro-
péen. L'attitude des indigènes était telle que Mgr Des-
flèches, qui avait le plus grand désir de voir réunis à
sa table les hommes de l'expédition, dut conseiller lui-
même au capitaine Blakiston et au lieutenant-colonel
Sorel de venir seuls afin de laisser les embarcations
sous la protection d'un nombre d'hommes suffisant. Le
vicaire apostolique ne cacha pas aux explorateurs qu'ils
rencontreraient de grandes difficultés dans l'accom-
plissement de leurs desseins. L'expédition n'en pour-
suivit pas moins sa route, et grâce à cette persévérance,
l'exploration a donné d'importants résultats aux points
de vue commercial et géographique.
» Le capitaine Cameron a lu ensuite un travail sur
le Caucase, traitant de l'histoire ancienne, de l'ethnolo-
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