Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1861 15 novembre 1861
Description : 1861/11/15 (A6,N130). 1861/11/15 (A6,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203283k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 389
la Bounse devra être construite, et quel sera le ter-
rain que l'on choisira d'un commun accord.
» Agréez, monsieur le président, les sentiments de
ma considération distinguée.
- » Le lieutenant général du roi,
« CIÀLDINI. »
Naples, 30 octobre 1861.
MANCHESTER ET L'ISTHME DE SUEZ.
Le dernier numéro de la Patrie contient les lignes
suivantes sur les souffrances qui menacent les classes
ouvrières de la Grande-Bretagne par l'effet du haut
prix et de la rareté du coton :
« La situation manufacturière de l'Angleterre et
les désastres qui seront la suite presque inévitable
du chômage des fabriques dans le nord du pays,
sont l'objet de la préoccupation de la presse de
Londres.
» Le Standard annonce pour la semaine prochaine,
à Athlone, un grand meeting des propriétaires fon-
ciers, sous la présidence du marquis de Clanricarde.
Il s'agit de trouver les moyens d'employer les bras
inoccupés, et l'on songerait pour cela aux travaux à
exécuter au Shannon et à ses tributaires. On parait
craindre la disette dans l'ouest, et dans d'autres pro-
vinces encore les journaux font de la situation un
tableau tout à fait décourageant.
» Le Morning Post lui-même, malgré la satisfaction
momentanée que lui inspire l'état de la Bourse de
Londres, ne peut s'empêcher d'envisager avec une
sorte de terreur l'hiver qui s'approche et il insiste
pour que l'on s'occupe, toutes affaires cessantes, de
la question de la misère. »
Lord Palmerston, en sa qualité de premier ministre,
est beaucoup moins pessimiste. Voici comment il
s'est exprimé le 9 de ce mois au banquet annuel de
la Cité donné à propos de l'installation du lord-maire
de Londres :
« Quoique des circonstances en dehors de notre
action puissent pour un temps nous menacer d'en-
traver notre plein approvisionnement en coton si
nécessaire à l'industrie productive de notre pays,
cependant il n'est pas douteux que ce mal tempo-
raire amènera un bien permanent. Nous trouverons
dans les diverses parties du globe un approvisionne-
ment sûr, ample et certain par lequel nous cesserons
de dépendre d'une seule source de production pour
cet article indispensable au travail et au bien-être de
l'Angleterre. »
Que les inquiétudes de l'Angleterre soient pro-
fondes, que la détresse commence à se faire sentir
parmi ses classes laborieuses et que l'hiver prochain
leur présage les plus rudes épreuves, c'est ce qui res"
sort et de la nature des choses et de l'unanimité des
détails qui arrivent de ce pays. Le doute à cet égard
n'est malheureusement guère possible, et cette crise
provient uniquement de la confiance avec laquelle
les Anglais se sont persuadés que le coton américain
ne pourrait jamais leur manquer. Aujourd'hui ils dé-
couvrent cruellement leur erreur ; ils font appel aux
quatre parties du globe pour fournir à leurs besoins,
pour alimenter leurs ateliers, et c'est principalement
vers les Indes qu'ils tournent leurs regards et leurs
espérances. Il parait certain que les Indes peuvent
en effet combler le déficit ; mais il y faut du temps
et il y a plus d'une difficulté à vaincre. Nous avons
déjà indiqué les principales. Elles sont dans les habi-
tudes des cultivateurs indiens, dans le mauvais état
des routes, dans l'éloignement des lieux de produc-
tion et dans la cherté conséquence des transports.
Ces obstacles peuvent être surmontés par les mesures
que prend le gouvernement indien pour l'amélioration
des voies roulières et de la navigation, et par la déter-
mination des villes manufacturières à donner une
vigoureuse impulsion à la culture. Il est certain que
le coton indien est produit à beaucoup meilleur
marché que le coton américain, mais il est certain
aussi que le coton américain reprend son avantage
par le bas prix comparatif de son transport jusqu'à
la mer ; mais là encore se présente une autre ques-
tion d'infériorité pour le coton de l'Inde : la distance
des ports américains jusqu'en Europe est trois fois
moins considérable que celle des ports indiens. Jus-
qu'ici les Anglais ont voulu taire ce sensible désavan-
tage. Or, en supposant toutes les choses d'ailleurs
égales, il est incontestable que cette différence dans
les distances rendra toujours très-difficile et même
impossible la concurrence entre les cotons des deux
provenances. On commence enfin à s'apercevoir de cet
autre terme du problème de l'autre côté du détroit,
et il est signalé pour la première fois chez nos voi-
sins dans le Manchester Guardian du 1er de ce mois.
Voici sur ce sujet comment s'exprime ce journal :
« Nous avons sous nos yeux une lettre émanant d'un
employé indien capable, ayant de précieuses occasions
de connaître la position et les perspectives du trafic du
coton indien dans le Dharwar qui, avec le Guzerate
et l'Inde centrale, est la principale source à laquelle
nous devons nous adresser pour notre approvisionne-
ment. La ville centrale de cette province sera bientôt
reliée au port spacieux de Shedusbegur par une ex-
cellente route, à. laquelle on travaille activement, et.
lorsqu'elle sera terminée, l'embarquement du coton
de Dharwar aura acquis les plus grandes facilités.
» Je suis certain, dit cette lettre, qu'une hausse
» maintenue dans le prix du coton en Angleterre
» triplerait en trois ans la production du Dharwar
la Bounse devra être construite, et quel sera le ter-
rain que l'on choisira d'un commun accord.
» Agréez, monsieur le président, les sentiments de
ma considération distinguée.
- » Le lieutenant général du roi,
« CIÀLDINI. »
Naples, 30 octobre 1861.
MANCHESTER ET L'ISTHME DE SUEZ.
Le dernier numéro de la Patrie contient les lignes
suivantes sur les souffrances qui menacent les classes
ouvrières de la Grande-Bretagne par l'effet du haut
prix et de la rareté du coton :
« La situation manufacturière de l'Angleterre et
les désastres qui seront la suite presque inévitable
du chômage des fabriques dans le nord du pays,
sont l'objet de la préoccupation de la presse de
Londres.
» Le Standard annonce pour la semaine prochaine,
à Athlone, un grand meeting des propriétaires fon-
ciers, sous la présidence du marquis de Clanricarde.
Il s'agit de trouver les moyens d'employer les bras
inoccupés, et l'on songerait pour cela aux travaux à
exécuter au Shannon et à ses tributaires. On parait
craindre la disette dans l'ouest, et dans d'autres pro-
vinces encore les journaux font de la situation un
tableau tout à fait décourageant.
» Le Morning Post lui-même, malgré la satisfaction
momentanée que lui inspire l'état de la Bourse de
Londres, ne peut s'empêcher d'envisager avec une
sorte de terreur l'hiver qui s'approche et il insiste
pour que l'on s'occupe, toutes affaires cessantes, de
la question de la misère. »
Lord Palmerston, en sa qualité de premier ministre,
est beaucoup moins pessimiste. Voici comment il
s'est exprimé le 9 de ce mois au banquet annuel de
la Cité donné à propos de l'installation du lord-maire
de Londres :
« Quoique des circonstances en dehors de notre
action puissent pour un temps nous menacer d'en-
traver notre plein approvisionnement en coton si
nécessaire à l'industrie productive de notre pays,
cependant il n'est pas douteux que ce mal tempo-
raire amènera un bien permanent. Nous trouverons
dans les diverses parties du globe un approvisionne-
ment sûr, ample et certain par lequel nous cesserons
de dépendre d'une seule source de production pour
cet article indispensable au travail et au bien-être de
l'Angleterre. »
Que les inquiétudes de l'Angleterre soient pro-
fondes, que la détresse commence à se faire sentir
parmi ses classes laborieuses et que l'hiver prochain
leur présage les plus rudes épreuves, c'est ce qui res"
sort et de la nature des choses et de l'unanimité des
détails qui arrivent de ce pays. Le doute à cet égard
n'est malheureusement guère possible, et cette crise
provient uniquement de la confiance avec laquelle
les Anglais se sont persuadés que le coton américain
ne pourrait jamais leur manquer. Aujourd'hui ils dé-
couvrent cruellement leur erreur ; ils font appel aux
quatre parties du globe pour fournir à leurs besoins,
pour alimenter leurs ateliers, et c'est principalement
vers les Indes qu'ils tournent leurs regards et leurs
espérances. Il parait certain que les Indes peuvent
en effet combler le déficit ; mais il y faut du temps
et il y a plus d'une difficulté à vaincre. Nous avons
déjà indiqué les principales. Elles sont dans les habi-
tudes des cultivateurs indiens, dans le mauvais état
des routes, dans l'éloignement des lieux de produc-
tion et dans la cherté conséquence des transports.
Ces obstacles peuvent être surmontés par les mesures
que prend le gouvernement indien pour l'amélioration
des voies roulières et de la navigation, et par la déter-
mination des villes manufacturières à donner une
vigoureuse impulsion à la culture. Il est certain que
le coton indien est produit à beaucoup meilleur
marché que le coton américain, mais il est certain
aussi que le coton américain reprend son avantage
par le bas prix comparatif de son transport jusqu'à
la mer ; mais là encore se présente une autre ques-
tion d'infériorité pour le coton de l'Inde : la distance
des ports américains jusqu'en Europe est trois fois
moins considérable que celle des ports indiens. Jus-
qu'ici les Anglais ont voulu taire ce sensible désavan-
tage. Or, en supposant toutes les choses d'ailleurs
égales, il est incontestable que cette différence dans
les distances rendra toujours très-difficile et même
impossible la concurrence entre les cotons des deux
provenances. On commence enfin à s'apercevoir de cet
autre terme du problème de l'autre côté du détroit,
et il est signalé pour la première fois chez nos voi-
sins dans le Manchester Guardian du 1er de ce mois.
Voici sur ce sujet comment s'exprime ce journal :
« Nous avons sous nos yeux une lettre émanant d'un
employé indien capable, ayant de précieuses occasions
de connaître la position et les perspectives du trafic du
coton indien dans le Dharwar qui, avec le Guzerate
et l'Inde centrale, est la principale source à laquelle
nous devons nous adresser pour notre approvisionne-
ment. La ville centrale de cette province sera bientôt
reliée au port spacieux de Shedusbegur par une ex-
cellente route, à. laquelle on travaille activement, et.
lorsqu'elle sera terminée, l'embarquement du coton
de Dharwar aura acquis les plus grandes facilités.
» Je suis certain, dit cette lettre, qu'une hausse
» maintenue dans le prix du coton en Angleterre
» triplerait en trois ans la production du Dharwar
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