Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1861 01 novembre 1861
Description : 1861/11/01 (A6,N129). 1861/11/01 (A6,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032825
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
342 L'ISTHME DE SUEZ,
l'Inde, nous devons envoyer sur les lieux de la
production des agents européens et les y placer à de-
meure afin de contracter et de négocier avec les cultiva-
teurs eux-mêmes pour la production et la vente de la
récolte. Le fait peut paraître surprenant à des Anglais,
mais il est hors de question que si quelque acheteur
n'est pas présent sur les lieux pour faire des avan-
ces et commander la culture, le paysan ne s'en
occupera pas. Le système qui a été si bruyamment
décrié par rapport à l'indigo est le système qui pré-
vaut partout. La seule différence entre la plantation de
l'indigo et les autres espèces de plantations était que, dans
le remier cas, les avances se faisaient par des Euro-
péens, et dans le second cas par des indigènes. En ce
moment, des négociants de Bombay emploient des
agents indigènes pour se rendre dans les districts à
coton, et verser aux paysans des sommes en anticipa-
tion du produit de leurs champs. Ce qu'on propose
maintenant, c'est que ce mécauisme soit mis entre les
mains des Européens, et que les négociants du Lancas-
hire et les agents anglais fassent bien et efficacement
ce que les agents et les marchands indigènes font im-
parfaitement et avec indifférence. Ceci, on nous l'ap-
prend de tous les côtés, est la marche nécessaire, et si
le gouvernement de l'Inde veut seulement activer les
travaux publics et pourvoir à de bons établissements
pour l'administration de la justice entre les laboureurs
et ceux qui les emploient, c'est uniquement ce que l'on
attend de l'administration.
» Nos lecteurs se rappellent certainement la difficulté
qui a jusqu'ici empêché toute culture étendue du coton
partout ailleurs qu'en Amérique. Les Américains ont
pris possession du marché et ont conservé leur mono-
pole par la ponctualité et l'excellence de leurs expédi-
tions. Aucun coton n'aurait pu battre le coton améri-
cain tant qu'on pouvait en avoir ; les autres espèces
pouvaient seulement rivaliser pour une marge ou un
surplus de la consommation laissés par l'article favori.
Aujourd'hui même, si la récolte des Etats du Sud pou-
vait être livrée, elle chasserait dans toute la mesure de
ses arrivages tous les autres cotons du marché. Par
conséquent, il n'y avait pas certitude d'une demande
ou d'un bon prix pour le coton de l'Inde ou tout autre
coton étranger tant que cet état de choses a duré, et
s'il n'y avait pas eu de changement en Amérique, cette
situation se serait longtemps prolongée. Mais voici une
perspective soudaine ; le coton américain est hors du
marché actuellement, et on ne peut pas dire combien
de temps il restera dans cet état. La concurrence est
ouverte à tous, et il y a moyen, pendant cette oppor-
tunité imprévue, d'améliorer l'article de façon à lui don-
ner la qualité requise. Lorsque l'Amérique reparaîtra
sur le marché, l'Inde doit pouvoir lutter avec elle, et
si cela peut s'accomplir, l'Angleterre sera affranchie
du risque d'une autre disette de coton, tandis que
l'Inde s'enrichira par un trafic annuel de plusieurs mil-
lions sterling. »
ÉTAT ACTUEL DE LA CULTURE DU COTON AUX INDES.
A la suite de l'article précédent nous croyons de-
voir reproduire les détails donnés par l'Englishman
de Calcutta sur l'impulsion imprimée dans les di-
verses parties de l'Inde à la production du coton.
C'est encore un immense élément de prospérité qui
se prépare à l'improviste pour le canal de Suez, le
jour où il pourra être livré à la navigation univer-
selle. L'Englishman s'exprime en ces termes :
« Il est trop tôt même pour faire des conjectures sur
la quantité de coton que l'Angleterre peut s'attendre à
recevoir de l'Inde par suite de la moisson de la
saison présente. Qu'il soit répondu à la demande si
hautement proférée par Manchester, c'est ce qui n'est
pas douteux ; mais dans quelle mesure y sera-t-il sa-
tisfait, c'est pour le moment et pour quelque temps en-
core impossible à déterminer. La semence est à peine
jetée en terre dans les districts où la mousson du sud-
ouest est le plus vivement ressentie, et comme la pluie,
cette année, a été extraordinairement abondante, les
semailles ont été retardées dans un certain degré.
Néanmoins, les rapports des provinces sont jusqu'à
présent favorables, et la surface déjà semée ou réser-
vée à la culture du coton a pris des proportions inusi-
tées ; dans quelques districts, la quantité de terres con-
sacrées à cette culture a doublé.
» Une des grandes difficultés à surmonter, le senti-
ment de défiance inhérent aux naturels de l'Inde, ex-
clut toute tentative faite pour les pousser à étendre leur
culture au profit d'une moisson spéclale quelc nque.
Les rapports ne manquent pas, et de source digne de
foi, que des champs entiers ont été immédiatement
déracinés après une enquête faite sur le rendement pro-
bable du coton dans certains districts particuliers, les
paysans regardant des enquêtes de cette espèce comme
les précurseurs de lourdes taxes additionnelles. C'est
un sentiment qui doit disparaître et disparaîtra, mais
en attendant il est accompagné de fâcheuses consé-
quences et il tend à limiter la production de l'article si
vivement demandé. Ces remarques s'appliquent parti-
culièrement aux districts dans lesquels le paysan cul-
tive sa terre entièrement à ses riques et périls. Dans
les districts où le cultivateur reçoit des avances pour
sa récolte avant même qu'il ait préparé le sol à ense-
mencer, ce sentiment n'existe pas, d'autant que le
paiement de sa récolte étant assuré au paysan, la nature
lui en est indifférente, pourvu qu'elle soit toujours la plus
profitable de celles que sa terre peut donner. Dans le
Dharwar, dans le Doab, dans le Berar occidental d'un côté
de l'Inde, et de l'autre dans le Nord-Ouest et quelques par-
ties du Bengale, de grands efforts sont faits non sans
succès pour étendre très-considérablement la culture
de coton cette année. Quel sera le résultat ? c'est encore
dans les limbes de l'avenir. Ce n'est pas la question de
prix qui influencera l'accroissement de la culture, au
moins en ce qui concerne le cultivateur lui-même : le
coton lui rapporte tout autant qu'aucune autre récolte
l'Inde, nous devons envoyer sur les lieux de la
production des agents européens et les y placer à de-
meure afin de contracter et de négocier avec les cultiva-
teurs eux-mêmes pour la production et la vente de la
récolte. Le fait peut paraître surprenant à des Anglais,
mais il est hors de question que si quelque acheteur
n'est pas présent sur les lieux pour faire des avan-
ces et commander la culture, le paysan ne s'en
occupera pas. Le système qui a été si bruyamment
décrié par rapport à l'indigo est le système qui pré-
vaut partout. La seule différence entre la plantation de
l'indigo et les autres espèces de plantations était que, dans
le remier cas, les avances se faisaient par des Euro-
péens, et dans le second cas par des indigènes. En ce
moment, des négociants de Bombay emploient des
agents indigènes pour se rendre dans les districts à
coton, et verser aux paysans des sommes en anticipa-
tion du produit de leurs champs. Ce qu'on propose
maintenant, c'est que ce mécauisme soit mis entre les
mains des Européens, et que les négociants du Lancas-
hire et les agents anglais fassent bien et efficacement
ce que les agents et les marchands indigènes font im-
parfaitement et avec indifférence. Ceci, on nous l'ap-
prend de tous les côtés, est la marche nécessaire, et si
le gouvernement de l'Inde veut seulement activer les
travaux publics et pourvoir à de bons établissements
pour l'administration de la justice entre les laboureurs
et ceux qui les emploient, c'est uniquement ce que l'on
attend de l'administration.
» Nos lecteurs se rappellent certainement la difficulté
qui a jusqu'ici empêché toute culture étendue du coton
partout ailleurs qu'en Amérique. Les Américains ont
pris possession du marché et ont conservé leur mono-
pole par la ponctualité et l'excellence de leurs expédi-
tions. Aucun coton n'aurait pu battre le coton améri-
cain tant qu'on pouvait en avoir ; les autres espèces
pouvaient seulement rivaliser pour une marge ou un
surplus de la consommation laissés par l'article favori.
Aujourd'hui même, si la récolte des Etats du Sud pou-
vait être livrée, elle chasserait dans toute la mesure de
ses arrivages tous les autres cotons du marché. Par
conséquent, il n'y avait pas certitude d'une demande
ou d'un bon prix pour le coton de l'Inde ou tout autre
coton étranger tant que cet état de choses a duré, et
s'il n'y avait pas eu de changement en Amérique, cette
situation se serait longtemps prolongée. Mais voici une
perspective soudaine ; le coton américain est hors du
marché actuellement, et on ne peut pas dire combien
de temps il restera dans cet état. La concurrence est
ouverte à tous, et il y a moyen, pendant cette oppor-
tunité imprévue, d'améliorer l'article de façon à lui don-
ner la qualité requise. Lorsque l'Amérique reparaîtra
sur le marché, l'Inde doit pouvoir lutter avec elle, et
si cela peut s'accomplir, l'Angleterre sera affranchie
du risque d'une autre disette de coton, tandis que
l'Inde s'enrichira par un trafic annuel de plusieurs mil-
lions sterling. »
ÉTAT ACTUEL DE LA CULTURE DU COTON AUX INDES.
A la suite de l'article précédent nous croyons de-
voir reproduire les détails donnés par l'Englishman
de Calcutta sur l'impulsion imprimée dans les di-
verses parties de l'Inde à la production du coton.
C'est encore un immense élément de prospérité qui
se prépare à l'improviste pour le canal de Suez, le
jour où il pourra être livré à la navigation univer-
selle. L'Englishman s'exprime en ces termes :
« Il est trop tôt même pour faire des conjectures sur
la quantité de coton que l'Angleterre peut s'attendre à
recevoir de l'Inde par suite de la moisson de la
saison présente. Qu'il soit répondu à la demande si
hautement proférée par Manchester, c'est ce qui n'est
pas douteux ; mais dans quelle mesure y sera-t-il sa-
tisfait, c'est pour le moment et pour quelque temps en-
core impossible à déterminer. La semence est à peine
jetée en terre dans les districts où la mousson du sud-
ouest est le plus vivement ressentie, et comme la pluie,
cette année, a été extraordinairement abondante, les
semailles ont été retardées dans un certain degré.
Néanmoins, les rapports des provinces sont jusqu'à
présent favorables, et la surface déjà semée ou réser-
vée à la culture du coton a pris des proportions inusi-
tées ; dans quelques districts, la quantité de terres con-
sacrées à cette culture a doublé.
» Une des grandes difficultés à surmonter, le senti-
ment de défiance inhérent aux naturels de l'Inde, ex-
clut toute tentative faite pour les pousser à étendre leur
culture au profit d'une moisson spéclale quelc nque.
Les rapports ne manquent pas, et de source digne de
foi, que des champs entiers ont été immédiatement
déracinés après une enquête faite sur le rendement pro-
bable du coton dans certains districts particuliers, les
paysans regardant des enquêtes de cette espèce comme
les précurseurs de lourdes taxes additionnelles. C'est
un sentiment qui doit disparaître et disparaîtra, mais
en attendant il est accompagné de fâcheuses consé-
quences et il tend à limiter la production de l'article si
vivement demandé. Ces remarques s'appliquent parti-
culièrement aux districts dans lesquels le paysan cul-
tive sa terre entièrement à ses riques et périls. Dans
les districts où le cultivateur reçoit des avances pour
sa récolte avant même qu'il ait préparé le sol à ense-
mencer, ce sentiment n'existe pas, d'autant que le
paiement de sa récolte étant assuré au paysan, la nature
lui en est indifférente, pourvu qu'elle soit toujours la plus
profitable de celles que sa terre peut donner. Dans le
Dharwar, dans le Doab, dans le Berar occidental d'un côté
de l'Inde, et de l'autre dans le Nord-Ouest et quelques par-
ties du Bengale, de grands efforts sont faits non sans
succès pour étendre très-considérablement la culture
de coton cette année. Quel sera le résultat ? c'est encore
dans les limbes de l'avenir. Ce n'est pas la question de
prix qui influencera l'accroissement de la culture, au
moins en ce qui concerne le cultivateur lui-même : le
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