Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1861 01 novembre 1861
Description : 1861/11/01 (A6,N129). 1861/11/01 (A6,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032825
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MEns. Ml -
Nous avons déjà ressenti le commencement de cette
disette et les résultats en .sont incontestabl ement sérieux.
Les ateliers ne fonctionnent plus qu'à temps réduit pour
être peut-être tous fermés dans quelques semaines. Le
coton haussant toujours, les ouvriers manquant de tra-
vail, les manufacturiers privés de matière première,
ces faits, avec l'hiver devant nous, sont les signes d'un
trouble peu commun. Nous avons, il est vrai, quelques
fiches de consolation et de tranquillité ; retat de l'in-
dustrie cotonnière était tel qu'il était plus à désirer
qu'à craindre que sa production fut atténuée pour un
temps. Les marchés étaient encombrés de produits et
les stocks disponibles excédaient le taux de la demande
et. de la consommation. Cette considération toutefois
ne sera pas d'un grand soulagement pour les travail-
leurs appauvris, et c'est sur le bon sens de cette classe,
ainsi que sur les exportations aux Indes que nous de-
vons compter pour traverser cette crise avec le moins
de souffrances possibles. Les ouvriers savent très-bien
que ni les maîtres ni le gouvernement ne peuvent
être rendus responsables de leurs privations, et il est
satisfaisant de voir qu'ils s'expriment eux-mêmes sur
ce sujet avec intelligence et sagesse. Il ne peut exis-
ter de salaires sans travail ni de travail sans matière
première. Nos espérances actuelles dépendent des im-
portations que peuvent nous amener les mesures prises
dans le courant du printemps. La nouvelle saison nous
trouvera mieux pourvus ; mais la guerre américaine
nous a pris si complètement par surprise, que nous
pouvons faire peu de chose au delà de signifier au mon-
de, que toute quantité de coton arrivant d'une partie
quelconque du globe est certaine de trouver de bons
prix à Liverpool; nous verrons bientôt ce qu'amènera
cet avis de nos besoins extraordinaires. Les expor-
tations de l'Inde, nous le savons déjà, seront considé-
rables ; et il est raisonnable de prévoir que l'opération
des lois naturelles accroîtra dans un degré plus ou
moins grand, nos réceptions de tous les pays produc
teurs de coton. Il est aussi loin d'être improbable
qu'une portion de la récolte américaine parviendra jus-
qu'à nous; nous pourrions réellement envisager cette
chance comme sérieuse sans la résolution prise par les
planteurs eux-mêmes de garder leurs produits. Nous
savons par notre propre expérience à la côte d'Afrique
qu'un blocus sur une large échelle ne peut jamais être
absolument effectif et que si les États du Sud désiraient
envoyer leur coton à la mer, les faibles escadres du
gouvernement fédéral ne pourraient intercepter qu'une
petite proportion des chargements. On dit cependant
que les confédérés sont résolus à garder leur coton chez
eux, afin que la disette infligée ainsi aux gouverne-
ments européens puisse les déterminer à intervenir
pour mettre un terme au blocus, sinon à la guerre : ils
sont peut-être décidés sur ce point et 11 est certain
qu'ils sont dans les mains d'un gouvernement vigou-
reux. Mais il leur faut de l'argent, et lorsque le coton
représente de l'argent aussi effectivement qu'il le- fait à
cette heure, la tentation de l'échanger contre du nu-
méraire peut être excessivement puissante. Les jour-
naux du Nord déclarent que les navires ayant derniè-
rement réussi à forcer le blocus avec des munitions et
des armes pour le Sud, doivent charger du coton en re-
tour, et il est bien connu que lorsque les Unionistes ont
capturé les forts de Hatteras, ils ont trouvé dans ses
eaux un grand navire avec sa pleine charge de coton,.
attendant le moment de mettre en mer.
• t Ce sera notre faute toutefois si nous retombons ja-
mais dans ces embarras. Nous ne sommes point dans
la nécessité de dépendre exclusivement de l'Amérique
pour notre coton, et nous venons d'éprouver combien
cette dépendance serait imprudente. A part tous les
risques ordinaires, il est évident que si les États du
Sud peuvent adopter dans un cas la résolution dont
nous avons parlé, ils le peuvent aussi dans un autre, et
nous serions constamment exposés à cette espèce de
menace toutes les fois que surviendrait un différend
politique. Une semblable situation ne serait pas tolé-
rable et l'Inde nous offre les moyens d'échapper à cette
difficulté. Les informations qui nous arrivent de toutes
les parties de ce pays sont, sauf un seul point, parfai-
tement concluantes : sur la quantité de coton que
l'Inde peut nous expédier, il n'y a véritablement point
de limites. La question de transport elle-même, la plus
considérable de toutes, sera bientôt résolue. Dans
moins de deux ans d'ici, il y aura une concurrence pour
le commerce des produits entre les districts à coton et
la côte ; le chemin de fer de Bombay et Nagpore pé-
nétrera dans le cœur du Nagpore, tandis que la rivière
Godavery nous fournira une autre facilité de roulage.
Trois barrières de rochers traversent cette rivière par
intervalles et interceptent la navigation; mais entre
ces obstacles naturels, les bateaux à vapenr naviguent
avec sécurité et à chacune de ces barrières le coton peut
être transbordé sans beaucoup de peine au moyen d'un
court circuit par terre. Le seul point incertain est la
qualité de l'article expédié : il est positif que la qualité
ordinaire de la plante indienne a été jusqu'ici au des-
sous de la qualité américaine et moins adaptée à l'usage
du Lancashire ; il est positif aussi que les expériences
dirigées par le gouvernement indien pour améliorer
les qualités n'ont pas obtenu un succès complet ; mais
d'un autre côté, l'opinion de hautes autorités est que
ces expériences ne sont nullement décisives et qu'il
n'y a point de raison pour que le coton de l'Inde soit
inférieur au coton de l'Amérique, si l'on engage dans
sa production une quantité suffisante de capital et
d'énergie. Avec l'habileté des Anglo-Saxons, leur esprit
d'entreprise et leur argent, le sol indien fournira le
fruit désiré. Sur ce chef toutes les informations coïnci-
dent, et nous n'y insistons que parce qu'il explique
l'erreur dans laquelle sont tombés les manufacturiers
du Lancashire.
» Ils se sont confiés à cette doctrine que, pour s'aâ-
surer la production d'un article donné, les consomma-
teurs n'ont qu'à maintenir pour ce produit un bon et
avantageux marché. Cette doctrine est généralement
vraie ; mais elle ne s'applique pas aux mœurs et aux
habitudes des ludous ; or, c'est aux Indous que nous
avons maintenant à nous adresser dans notre difficulté.
Nos correspondants sont unanimes pour dire que, si
nous voulons de bons approvisionnements de coton de
Nous avons déjà ressenti le commencement de cette
disette et les résultats en .sont incontestabl ement sérieux.
Les ateliers ne fonctionnent plus qu'à temps réduit pour
être peut-être tous fermés dans quelques semaines. Le
coton haussant toujours, les ouvriers manquant de tra-
vail, les manufacturiers privés de matière première,
ces faits, avec l'hiver devant nous, sont les signes d'un
trouble peu commun. Nous avons, il est vrai, quelques
fiches de consolation et de tranquillité ; retat de l'in-
dustrie cotonnière était tel qu'il était plus à désirer
qu'à craindre que sa production fut atténuée pour un
temps. Les marchés étaient encombrés de produits et
les stocks disponibles excédaient le taux de la demande
et. de la consommation. Cette considération toutefois
ne sera pas d'un grand soulagement pour les travail-
leurs appauvris, et c'est sur le bon sens de cette classe,
ainsi que sur les exportations aux Indes que nous de-
vons compter pour traverser cette crise avec le moins
de souffrances possibles. Les ouvriers savent très-bien
que ni les maîtres ni le gouvernement ne peuvent
être rendus responsables de leurs privations, et il est
satisfaisant de voir qu'ils s'expriment eux-mêmes sur
ce sujet avec intelligence et sagesse. Il ne peut exis-
ter de salaires sans travail ni de travail sans matière
première. Nos espérances actuelles dépendent des im-
portations que peuvent nous amener les mesures prises
dans le courant du printemps. La nouvelle saison nous
trouvera mieux pourvus ; mais la guerre américaine
nous a pris si complètement par surprise, que nous
pouvons faire peu de chose au delà de signifier au mon-
de, que toute quantité de coton arrivant d'une partie
quelconque du globe est certaine de trouver de bons
prix à Liverpool; nous verrons bientôt ce qu'amènera
cet avis de nos besoins extraordinaires. Les expor-
tations de l'Inde, nous le savons déjà, seront considé-
rables ; et il est raisonnable de prévoir que l'opération
des lois naturelles accroîtra dans un degré plus ou
moins grand, nos réceptions de tous les pays produc
teurs de coton. Il est aussi loin d'être improbable
qu'une portion de la récolte américaine parviendra jus-
qu'à nous; nous pourrions réellement envisager cette
chance comme sérieuse sans la résolution prise par les
planteurs eux-mêmes de garder leurs produits. Nous
savons par notre propre expérience à la côte d'Afrique
qu'un blocus sur une large échelle ne peut jamais être
absolument effectif et que si les États du Sud désiraient
envoyer leur coton à la mer, les faibles escadres du
gouvernement fédéral ne pourraient intercepter qu'une
petite proportion des chargements. On dit cependant
que les confédérés sont résolus à garder leur coton chez
eux, afin que la disette infligée ainsi aux gouverne-
ments européens puisse les déterminer à intervenir
pour mettre un terme au blocus, sinon à la guerre : ils
sont peut-être décidés sur ce point et 11 est certain
qu'ils sont dans les mains d'un gouvernement vigou-
reux. Mais il leur faut de l'argent, et lorsque le coton
représente de l'argent aussi effectivement qu'il le- fait à
cette heure, la tentation de l'échanger contre du nu-
méraire peut être excessivement puissante. Les jour-
naux du Nord déclarent que les navires ayant derniè-
rement réussi à forcer le blocus avec des munitions et
des armes pour le Sud, doivent charger du coton en re-
tour, et il est bien connu que lorsque les Unionistes ont
capturé les forts de Hatteras, ils ont trouvé dans ses
eaux un grand navire avec sa pleine charge de coton,.
attendant le moment de mettre en mer.
• t Ce sera notre faute toutefois si nous retombons ja-
mais dans ces embarras. Nous ne sommes point dans
la nécessité de dépendre exclusivement de l'Amérique
pour notre coton, et nous venons d'éprouver combien
cette dépendance serait imprudente. A part tous les
risques ordinaires, il est évident que si les États du
Sud peuvent adopter dans un cas la résolution dont
nous avons parlé, ils le peuvent aussi dans un autre, et
nous serions constamment exposés à cette espèce de
menace toutes les fois que surviendrait un différend
politique. Une semblable situation ne serait pas tolé-
rable et l'Inde nous offre les moyens d'échapper à cette
difficulté. Les informations qui nous arrivent de toutes
les parties de ce pays sont, sauf un seul point, parfai-
tement concluantes : sur la quantité de coton que
l'Inde peut nous expédier, il n'y a véritablement point
de limites. La question de transport elle-même, la plus
considérable de toutes, sera bientôt résolue. Dans
moins de deux ans d'ici, il y aura une concurrence pour
le commerce des produits entre les districts à coton et
la côte ; le chemin de fer de Bombay et Nagpore pé-
nétrera dans le cœur du Nagpore, tandis que la rivière
Godavery nous fournira une autre facilité de roulage.
Trois barrières de rochers traversent cette rivière par
intervalles et interceptent la navigation; mais entre
ces obstacles naturels, les bateaux à vapenr naviguent
avec sécurité et à chacune de ces barrières le coton peut
être transbordé sans beaucoup de peine au moyen d'un
court circuit par terre. Le seul point incertain est la
qualité de l'article expédié : il est positif que la qualité
ordinaire de la plante indienne a été jusqu'ici au des-
sous de la qualité américaine et moins adaptée à l'usage
du Lancashire ; il est positif aussi que les expériences
dirigées par le gouvernement indien pour améliorer
les qualités n'ont pas obtenu un succès complet ; mais
d'un autre côté, l'opinion de hautes autorités est que
ces expériences ne sont nullement décisives et qu'il
n'y a point de raison pour que le coton de l'Inde soit
inférieur au coton de l'Amérique, si l'on engage dans
sa production une quantité suffisante de capital et
d'énergie. Avec l'habileté des Anglo-Saxons, leur esprit
d'entreprise et leur argent, le sol indien fournira le
fruit désiré. Sur ce chef toutes les informations coïnci-
dent, et nous n'y insistons que parce qu'il explique
l'erreur dans laquelle sont tombés les manufacturiers
du Lancashire.
» Ils se sont confiés à cette doctrine que, pour s'aâ-
surer la production d'un article donné, les consomma-
teurs n'ont qu'à maintenir pour ce produit un bon et
avantageux marché. Cette doctrine est généralement
vraie ; mais elle ne s'applique pas aux mœurs et aux
habitudes des ludous ; or, c'est aux Indous que nous
avons maintenant à nous adresser dans notre difficulté.
Nos correspondants sont unanimes pour dire que, si
nous voulons de bons approvisionnements de coton de
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