Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1861 15 octobre 1861
Description : 1861/10/15 (A6,N128). 1861/10/15 (A6,N128).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203281r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 325
les traces vieillies ont été néanmoins reconnues et si-
gnalées non loin de Suez, lors de l'expédition du géné-
ral Bonaparte en Egypte.
» Cela dit, et préoccupé de son sujet, il l'aborde net-
tement.
» Quelles sont donc, suivant M. Couture, les consé-
quences heureuses résultant du percement de l'isthme
de Suez?
» Il vous répond, avec l'enthousiasme d'un homme
de progrès :
» L'isthme de Suez ouvert, Messieurs, c'est le chris-
» tianisme rentrant en Asie et jusqu'à un certain point
» en Afrique, bannière déployée ; et le christianisme,
» c'est l'Evangile ; et l'Evangile , c'est le dernier mot
» de la civilisation; et la civilisation, c'est la morale,
» le progrès, le travail honoré, les sciences, les arts,
» l'industrie. La civilisation, c'est surtout la destruction
» de toutes les maximes impies, barbares et absurdes
» que la religion, que l'humanité, que la liberté et que
» le bon sens réprouvent. »
» Que si, déplaçant le point de vue, nous considérons
les avantages que doit recueillir particulièrement la
France du canal maritime de Suez, combien nombreux
ils se pressent sous la plume de l'orateur !
» Grâce, en effet, au percement de cet isthme — nous
analysons toujours — les Indes nous sont ouvertes par
une Vbie abrégée, la France puise pour ses fabriques,
aux rivages de la mer Rouge , aux confins de l'Arabie
et sur la côte occidentale d'Afrique des ressources im-
menses ; notre commerce, favorisé par la situation de
nos ports sur la Méditerranée, voit s'ouvrir, en Orient,
un vaste champ à son activité et de nouveaux et im-
portants débouchés.
» VOilà pour la France en général. Il ne reste plus
à M. Couture, pour répondre à la question tout entière
du programme, qu'à signaler les bénéfices à résulter
plus spécialement encore pour la place de Bordeaux de
la nouvelle voie maritime en question.
» Il se place d'abord en présence d'une carte, et par-
tant de ce principe que ses avantages seront propor-
tionnés aux positions géographiques des divers pays, il
déclare que le port de Bordeaux, par son heureuse si-
tuation, sera le plus favorisé de ceux de l'Océan. « En
» effet, dit-il, l'Europe septentrionale et les États-Unis
» d'Amérique devront prendre, pour se rendre en Orient,
» le chemin de Marseille par Bordeaux. Une partie con-
» sidérable du commerce du monde transitera donc par
» notre ville. Sans doute, une concurrence s'établira en-
» tre les deux routes, menant également à la Méditer-
» ranée, mais tout autorise à penser que le canal du
» Midi et le chemin de fer qui, de Bordeaux, se prolon-
» gera avant peu, il faut l'espérer, jusqu'à Marseille,
» seront préférés, par leur rapidité et leur facilité, aux
» périls et à la lenteur de la navigation du détroit de
» Gibraltar.
» Tous les avantages de la comparaison, je n'hésite
» pas à le dire, sont en faveur du tracé partant de notre
» port, et cela se comprend, car avec la vapeur et l'hé-
» lice. la route la p'u5! coli-te, sera préfamblrmont
» fréquentée. Une antre con^id'ra'ion t
« tante, c'est que l -<5 opntres d t-ansit et » se créent partout où existent de grands courants coin-
i) mercianx.
» Notre ville par sa po-ition aux bords de l'Oman.
» et ses différents et puissants moyens avec la Médi-
» terranée sera donc certainement, après Marseille tou-
» tefois, la cité de l'empire qui aura le plus a se félici-
» ter de l'ouverture du canal de Suez. En ce qui con-
» cerne particulièrement les armements de la grande
» navigation, nos avantages seront encore relativement
» les mêmes. Un exemple à l'appui : un navire allantde
» Bordeaux à Ceylan, point central des Indes, est obligé,
» en se traînant par la route actuelle, de doubler le cap
» de Bonne-Espérance, passage autrement difficile eu-
» core que celui de Gibraltar. Le canai maritime de
» Suez ouvert, il traversera le détroit de Gibraltar et
» continuera scn voyage au long cours par Suez, écono-
» misant ainsi un temps considérable et diminuant par
D conséquent ses dépenses dans une proportion notable,
» l'abréviation de la route par l'isthme étant en moyenne
» de 4,000 lieues marines pour l'Europe occidentale. »
» Nous avons dû copier au long tout le passage rela-
tif à notre port, parce que nous ne pouvions rompre,
sans regret, les anneaux serrés de l'argumentation.
» Ici tout uaturel'emeut se termine le mémoire de
M. Couture, mémoire substantiel, que l'analyse n'a pu
que déflorer.
» A nous, chroniqueur, d'ajouter que ce travail est
consciencieux, que les déductions y sont toujours logi-
ques, et que le style, sans ambition, y est grave et sé-
rieux comme une question commerciale.
» L'orateur a été vivement applaudi, et devait l'être.
» FERDINAND CLAIRVILLB. »
Le Courrier de la Gironde ne s'exprime pas dans
son compte rendu avec moins d'estime et de sympa-
thie.
Par ailleurs, un de nos correspondants, membre
du congrès, nous transmet en ces termes les résul-
tats de la délibération :
« Je suis heureux de vous annoncer que le con-
grès scientifique de France, conformément aux con-
clusions de son rapporteur et sur la motion d'un de
ses vice-présidents, M. David, ancien ministre pléni-
potentiaire, appuyé par un de ses collègues membre du
conseil général de l'Yonne, a voté, à l'unanimité, un
vœu très-chaleureux pour l'achèvement du canal de
Suez. Justice pleine et entière a été rendue à la per-
sévérance et au courage des promoteurs de ce magni-
fique projet. Je compte pouvoir vous envoyer pro-
chainement la copie textuelle de ce vœu si flatteur.
Vous y remarquerez aussi l'expression du désir que
le canal du Midi pût être tranformé le plus tôt pos-
sible en un canal maritime, que le congrès a con-
sidéré comme le complément du canal égyptien,
les traces vieillies ont été néanmoins reconnues et si-
gnalées non loin de Suez, lors de l'expédition du géné-
ral Bonaparte en Egypte.
» Cela dit, et préoccupé de son sujet, il l'aborde net-
tement.
» Quelles sont donc, suivant M. Couture, les consé-
quences heureuses résultant du percement de l'isthme
de Suez?
» Il vous répond, avec l'enthousiasme d'un homme
de progrès :
» L'isthme de Suez ouvert, Messieurs, c'est le chris-
» tianisme rentrant en Asie et jusqu'à un certain point
» en Afrique, bannière déployée ; et le christianisme,
» c'est l'Evangile ; et l'Evangile , c'est le dernier mot
» de la civilisation; et la civilisation, c'est la morale,
» le progrès, le travail honoré, les sciences, les arts,
» l'industrie. La civilisation, c'est surtout la destruction
» de toutes les maximes impies, barbares et absurdes
» que la religion, que l'humanité, que la liberté et que
» le bon sens réprouvent. »
» Que si, déplaçant le point de vue, nous considérons
les avantages que doit recueillir particulièrement la
France du canal maritime de Suez, combien nombreux
ils se pressent sous la plume de l'orateur !
» Grâce, en effet, au percement de cet isthme — nous
analysons toujours — les Indes nous sont ouvertes par
une Vbie abrégée, la France puise pour ses fabriques,
aux rivages de la mer Rouge , aux confins de l'Arabie
et sur la côte occidentale d'Afrique des ressources im-
menses ; notre commerce, favorisé par la situation de
nos ports sur la Méditerranée, voit s'ouvrir, en Orient,
un vaste champ à son activité et de nouveaux et im-
portants débouchés.
» VOilà pour la France en général. Il ne reste plus
à M. Couture, pour répondre à la question tout entière
du programme, qu'à signaler les bénéfices à résulter
plus spécialement encore pour la place de Bordeaux de
la nouvelle voie maritime en question.
» Il se place d'abord en présence d'une carte, et par-
tant de ce principe que ses avantages seront propor-
tionnés aux positions géographiques des divers pays, il
déclare que le port de Bordeaux, par son heureuse si-
tuation, sera le plus favorisé de ceux de l'Océan. « En
» effet, dit-il, l'Europe septentrionale et les États-Unis
» d'Amérique devront prendre, pour se rendre en Orient,
» le chemin de Marseille par Bordeaux. Une partie con-
» sidérable du commerce du monde transitera donc par
» notre ville. Sans doute, une concurrence s'établira en-
» tre les deux routes, menant également à la Méditer-
» ranée, mais tout autorise à penser que le canal du
» Midi et le chemin de fer qui, de Bordeaux, se prolon-
» gera avant peu, il faut l'espérer, jusqu'à Marseille,
» seront préférés, par leur rapidité et leur facilité, aux
» périls et à la lenteur de la navigation du détroit de
» Gibraltar.
» Tous les avantages de la comparaison, je n'hésite
» pas à le dire, sont en faveur du tracé partant de notre
» port, et cela se comprend, car avec la vapeur et l'hé-
» lice. la route la p'u5! coli-te, sera préfamblrmont
» fréquentée. Une antre con^id'ra'ion t
« tante, c'est que l -<5 opntres d t-ansit et » se créent partout où existent de grands courants coin-
i) mercianx.
» Notre ville par sa po-ition aux bords de l'Oman.
» et ses différents et puissants moyens avec la Médi-
» terranée sera donc certainement, après Marseille tou-
» tefois, la cité de l'empire qui aura le plus a se félici-
» ter de l'ouverture du canal de Suez. En ce qui con-
» cerne particulièrement les armements de la grande
» navigation, nos avantages seront encore relativement
» les mêmes. Un exemple à l'appui : un navire allantde
» Bordeaux à Ceylan, point central des Indes, est obligé,
» en se traînant par la route actuelle, de doubler le cap
» de Bonne-Espérance, passage autrement difficile eu-
» core que celui de Gibraltar. Le canai maritime de
» Suez ouvert, il traversera le détroit de Gibraltar et
» continuera scn voyage au long cours par Suez, écono-
» misant ainsi un temps considérable et diminuant par
D conséquent ses dépenses dans une proportion notable,
» l'abréviation de la route par l'isthme étant en moyenne
» de 4,000 lieues marines pour l'Europe occidentale. »
» Nous avons dû copier au long tout le passage rela-
tif à notre port, parce que nous ne pouvions rompre,
sans regret, les anneaux serrés de l'argumentation.
» Ici tout uaturel'emeut se termine le mémoire de
M. Couture, mémoire substantiel, que l'analyse n'a pu
que déflorer.
» A nous, chroniqueur, d'ajouter que ce travail est
consciencieux, que les déductions y sont toujours logi-
ques, et que le style, sans ambition, y est grave et sé-
rieux comme une question commerciale.
» L'orateur a été vivement applaudi, et devait l'être.
» FERDINAND CLAIRVILLB. »
Le Courrier de la Gironde ne s'exprime pas dans
son compte rendu avec moins d'estime et de sympa-
thie.
Par ailleurs, un de nos correspondants, membre
du congrès, nous transmet en ces termes les résul-
tats de la délibération :
« Je suis heureux de vous annoncer que le con-
grès scientifique de France, conformément aux con-
clusions de son rapporteur et sur la motion d'un de
ses vice-présidents, M. David, ancien ministre pléni-
potentiaire, appuyé par un de ses collègues membre du
conseil général de l'Yonne, a voté, à l'unanimité, un
vœu très-chaleureux pour l'achèvement du canal de
Suez. Justice pleine et entière a été rendue à la per-
sévérance et au courage des promoteurs de ce magni-
fique projet. Je compte pouvoir vous envoyer pro-
chainement la copie textuelle de ce vœu si flatteur.
Vous y remarquerez aussi l'expression du désir que
le canal du Midi pût être tranformé le plus tôt pos-
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