Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1861 01 novembre 1861
Description : 1861/11/01 (A6,N129). 1861/11/01 (A6,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032825
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
348 L'ISTHME DE SUEZ,
» Autrefois, peut-être, une grande partie de l'Eu-
rope pouvait être indifférente à cette ambition et
abandonner la protection de la liberté des mers à l'ini-
tiative de la France. Aujourd'hui les temps sont chan-
gés, les chemins de fer ont mis les États les plus en-
foncés dans les terres en communication avec la mer et
leur ont donné le besoin de la mer. Les télégraphes
électriques ont merveilleusement rapproché les points
les plus extrêmes du globe ; le commerce et l'indus-
trie aspirent partout à s'étendre et à prendre leur
part dans le mouvement universel, et si l'Economist
voulait bien y réfléchir, il trouverait encore l'un des
motifs de l'aversion qu'il nous décrit dans cet antago-
nisme dont nous venons de lui montrer les symptômes.
» DARNIS. »
UNE CHASSE AU TIGRE.
Un enseigne du 72e régiment britannique aux Indes
raconte en ces termes une chasse au tigre, à laquelle
il a pris part inopinément :
« Je venais d'arriver à Khandalla quand je rencon-
trai Heyland, un ancien camarade de collège, qui s'en
allait chasser le sanglier et me proposa d'y aller avec
lui. Il me donna un fusil rayé et nous nous rendîmes
à environ un mille et demi du camp, en un lieu où
l'on trouve à foison la bête que nous allions chasser.
C'était un profond ravin, bordé à son extrémité par une
très-haute montagne et garni sur ses autres côtés de
jungles épaisses. Mon compagnon se plaça au milieu
du ravin, moi, je pris position à l'entrée. Nous avions
au-dessous de nous une quarantaine de rabatteurs coo-
lies qui devaient amener le gibier sous nos fusils. Ils
avaient passé devant Heyland sans rien débusquer, et
ils s'avançaient de mon côté, quand j'entendis remuer
dans les buissons. Naturellement je pensai que j'allais
avoir affaire à un sanglier, et j'épaulai pour être prêt,
mais, à ma grande surprise, je vis déboucher un tigre.
Sans songer à la médiocrité de mes moyens d'attaque,
je déchargeai mon pauvre petit rifle sur l'énorme ani-
mal. Le coup atteignit la bête aux deux pattes de de-
vant. Je l'aurais atteint partout ailleurs qu'il se serait
élancé sur moi et que je n'aurais eu aucune chance
d'échapper à la mort. Blessé comme il l'était, il ne put
que se jeter péniblement dans la jungle voisine. Tandis
que je rechargeais mon fusil, les rabatteurs faisàient
pleuvoir du haut du rocher de grosses pierres sur l'a-
nimal, et mon rifle rechargé, je me mis en quête de
mon adversaire, et l'ayant aperçu, je lui envoyai une
balle en pleine poitrine. Il se releva et poussa un gé-
missement qui me fit frissonner, puis il bondit pour
fuir dans l'espace découvert entre les deux jungles, et
reçut là deux ou trois coups de feu. Mais il paraît qu'il
n'avait pas envie de mourir sur place, car il essayait
de gagner en reculant le repaire d'où il était sorti.
» Cependant ayant épuisé nos munitions, nous de-
mandâmes à nos rabatteurs les cartouches que nous
leur avions confiées; mais, dans leur zèle inconsidéré,
ils avaient tout usé et nous nous trouvâmes dans l'im- ■!'
possibilité de rien faire pour le moment. Il fallait re-
tourner au camp, nous nous y résignâmes, et nous pro-
fitâmes de notre retour forcé pour prendre une collation
dont nous avions grand besoin; puis, munis de tout ce
qui nous était nécessaire, nous repartîmes pour le lieu
de la lutte, ayant chacun deux rifles sous le bras et
un couteau de chasse à la ceinture. Nous entrâmes
dans la jungle à pied en suivant la piste du tigre, tra-
cée par son sang. Heyland aperçut le premier l'animal
et lui envoya un coup de feu. Le tigre poussa un gro-
gnement horrible et s'élança de notre côté. C'en était
fait de nous si nous n'avions grimpé à uu arbre. Trois
fois nous recommençâmes; enfin le tigre, couché sur le
flanc, paraissait avoir rendu le dernier - soupir. Nous
nous approchâmes, et à 15 mètres de distance Heyland
déchargea sur lui ses deux coups. Mais je crois qu'il
le manqua, le tigre n'ayant pas bougé.
» Quand nous fûmes à 5 mètres de l'animal, je pro-
posai de lui envoyer encore une balle afin d'être plus
sûr de son sommeil, mais Heyland s'y opposa en disant
que nous aurions toutes les certitudes du monde quand
nous aurions enlevé la peau de la bête. Nous nous ap-
prochâmes encore, et aussitôt le tigre, réveillé soudain,
bondit sur moi en grondant ; Heyland gagna le rocher
et j'en fis autant avec le tigre sur mes talons ; ceux
de nos coolies qui s'étaient avancés bravement avec
nous, fuyaient à toutes jambes. Quant à moi, j'enten-
dais les bonds du tigre sur ma trace. Ce fut un terri-
ble moment. Il n'y avait plus pour moi d'espoir d'é-
chapper à la mort, à moins que je ne pusse plonger
dans le cœur de l'animal le couteau dont je saisissais
le manche. A ce moment où j'allais engager une
lutte désespérée, le tigre changeant de proie, quitta ma
piste pour s'élancer sur un des coolies. Il l'atteignit, et
le choc eût tué tout autre qu'un Indien. C'était le der-
nier signe de vie du tigre. Après cet effort il tomba
pour ne plus se relever. En revenant de cette chasse, je
me suis promis de ne plus approcher de si terribles
bêtes qu'après m'être assuré de leur état par un nom-
bre convenable de coups de fusil. » (Sun.)
LETTRES SUR LE HEDJAZ.
(VIe LETTRE.)
Djeddah, juin 1860.
Mon cher ami,
Un petit service qu'il avait à réclamer de moi m'a
valu, ces jours derniers, la visite d'un des principaux
habitants de l'île de Dahlac, dans la mer Rouge. En
échange de mes bons offices, je lui ai demandé de me
fournir quelques renseignements sur son pays, ainsi
que sur ses ressources naturelles, et c'est le résultat
de ses informations que je crois devoir vous communi-
quer aujourd'hui.
L'archipel de Dahlac, dans la mer Rouge, en vue de
la côte d'Afrique, est situé presque en face, de Massouah,
» Autrefois, peut-être, une grande partie de l'Eu-
rope pouvait être indifférente à cette ambition et
abandonner la protection de la liberté des mers à l'ini-
tiative de la France. Aujourd'hui les temps sont chan-
gés, les chemins de fer ont mis les États les plus en-
foncés dans les terres en communication avec la mer et
leur ont donné le besoin de la mer. Les télégraphes
électriques ont merveilleusement rapproché les points
les plus extrêmes du globe ; le commerce et l'indus-
trie aspirent partout à s'étendre et à prendre leur
part dans le mouvement universel, et si l'Economist
voulait bien y réfléchir, il trouverait encore l'un des
motifs de l'aversion qu'il nous décrit dans cet antago-
nisme dont nous venons de lui montrer les symptômes.
» DARNIS. »
UNE CHASSE AU TIGRE.
Un enseigne du 72e régiment britannique aux Indes
raconte en ces termes une chasse au tigre, à laquelle
il a pris part inopinément :
« Je venais d'arriver à Khandalla quand je rencon-
trai Heyland, un ancien camarade de collège, qui s'en
allait chasser le sanglier et me proposa d'y aller avec
lui. Il me donna un fusil rayé et nous nous rendîmes
à environ un mille et demi du camp, en un lieu où
l'on trouve à foison la bête que nous allions chasser.
C'était un profond ravin, bordé à son extrémité par une
très-haute montagne et garni sur ses autres côtés de
jungles épaisses. Mon compagnon se plaça au milieu
du ravin, moi, je pris position à l'entrée. Nous avions
au-dessous de nous une quarantaine de rabatteurs coo-
lies qui devaient amener le gibier sous nos fusils. Ils
avaient passé devant Heyland sans rien débusquer, et
ils s'avançaient de mon côté, quand j'entendis remuer
dans les buissons. Naturellement je pensai que j'allais
avoir affaire à un sanglier, et j'épaulai pour être prêt,
mais, à ma grande surprise, je vis déboucher un tigre.
Sans songer à la médiocrité de mes moyens d'attaque,
je déchargeai mon pauvre petit rifle sur l'énorme ani-
mal. Le coup atteignit la bête aux deux pattes de de-
vant. Je l'aurais atteint partout ailleurs qu'il se serait
élancé sur moi et que je n'aurais eu aucune chance
d'échapper à la mort. Blessé comme il l'était, il ne put
que se jeter péniblement dans la jungle voisine. Tandis
que je rechargeais mon fusil, les rabatteurs faisàient
pleuvoir du haut du rocher de grosses pierres sur l'a-
nimal, et mon rifle rechargé, je me mis en quête de
mon adversaire, et l'ayant aperçu, je lui envoyai une
balle en pleine poitrine. Il se releva et poussa un gé-
missement qui me fit frissonner, puis il bondit pour
fuir dans l'espace découvert entre les deux jungles, et
reçut là deux ou trois coups de feu. Mais il paraît qu'il
n'avait pas envie de mourir sur place, car il essayait
de gagner en reculant le repaire d'où il était sorti.
» Cependant ayant épuisé nos munitions, nous de-
mandâmes à nos rabatteurs les cartouches que nous
leur avions confiées; mais, dans leur zèle inconsidéré,
ils avaient tout usé et nous nous trouvâmes dans l'im- ■!'
possibilité de rien faire pour le moment. Il fallait re-
tourner au camp, nous nous y résignâmes, et nous pro-
fitâmes de notre retour forcé pour prendre une collation
dont nous avions grand besoin; puis, munis de tout ce
qui nous était nécessaire, nous repartîmes pour le lieu
de la lutte, ayant chacun deux rifles sous le bras et
un couteau de chasse à la ceinture. Nous entrâmes
dans la jungle à pied en suivant la piste du tigre, tra-
cée par son sang. Heyland aperçut le premier l'animal
et lui envoya un coup de feu. Le tigre poussa un gro-
gnement horrible et s'élança de notre côté. C'en était
fait de nous si nous n'avions grimpé à uu arbre. Trois
fois nous recommençâmes; enfin le tigre, couché sur le
flanc, paraissait avoir rendu le dernier - soupir. Nous
nous approchâmes, et à 15 mètres de distance Heyland
déchargea sur lui ses deux coups. Mais je crois qu'il
le manqua, le tigre n'ayant pas bougé.
» Quand nous fûmes à 5 mètres de l'animal, je pro-
posai de lui envoyer encore une balle afin d'être plus
sûr de son sommeil, mais Heyland s'y opposa en disant
que nous aurions toutes les certitudes du monde quand
nous aurions enlevé la peau de la bête. Nous nous ap-
prochâmes encore, et aussitôt le tigre, réveillé soudain,
bondit sur moi en grondant ; Heyland gagna le rocher
et j'en fis autant avec le tigre sur mes talons ; ceux
de nos coolies qui s'étaient avancés bravement avec
nous, fuyaient à toutes jambes. Quant à moi, j'enten-
dais les bonds du tigre sur ma trace. Ce fut un terri-
ble moment. Il n'y avait plus pour moi d'espoir d'é-
chapper à la mort, à moins que je ne pusse plonger
dans le cœur de l'animal le couteau dont je saisissais
le manche. A ce moment où j'allais engager une
lutte désespérée, le tigre changeant de proie, quitta ma
piste pour s'élancer sur un des coolies. Il l'atteignit, et
le choc eût tué tout autre qu'un Indien. C'était le der-
nier signe de vie du tigre. Après cet effort il tomba
pour ne plus se relever. En revenant de cette chasse, je
me suis promis de ne plus approcher de si terribles
bêtes qu'après m'être assuré de leur état par un nom-
bre convenable de coups de fusil. » (Sun.)
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(VIe LETTRE.)
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Mon cher ami,
Un petit service qu'il avait à réclamer de moi m'a
valu, ces jours derniers, la visite d'un des principaux
habitants de l'île de Dahlac, dans la mer Rouge. En
échange de mes bons offices, je lui ai demandé de me
fournir quelques renseignements sur son pays, ainsi
que sur ses ressources naturelles, et c'est le résultat
de ses informations que je crois devoir vous communi-
quer aujourd'hui.
L'archipel de Dahlac, dans la mer Rouge, en vue de
la côte d'Afrique, est situé presque en face, de Massouah,
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