Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1861 15 octobre 1861
Description : 1861/10/15 (A6,N128). 1861/10/15 (A6,N128).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203281r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES D'EUX MERS. 323
de leur gouvernement lorsque la politique seule
semblait être engagée dans la question ; mais an-
jourd'hui, si, comme tout le présage, la guerre ci-
vile se prolonge aux Etats-Unis, si seulement la
prompte conclusion de cette guerre laisse après elle,
comme il n'est que trop à le craindre, une profonde
perturbation et un large déficit dans le travail es-
clave, seul aliment de la production du coton améri-
cain, la vie de l'industrie anglaise, l'existence de plu-
sieurs millions d'ouvriers est essentiellement intéressée
au prompt achèvement du canal des deux mers. Allons
plus loin encore, et poussons l'optimisme jusqu'à ses
extrêmes limites ; accordons qu'une paix quelconque
va-se rétablir demain aux Etats-Unis ; accordons que
toùs les* esclaves reprendront docilement leur chaîne
et leur labeur. La secousse que vient de recevoir
l'Angleterre n'est-elle point assez effrayante? ne res-
sent-elle pas assez impérieusement le besoin de se sous-
traire à cette dépendance où la tient l'Amérique P Se
résignera-elle à trembler encore, à trembler tou-
jours pour l'élément vital de ses plus belles manu-
factures? voudra-t-elle abandonner leur sort à la
merci d'une convulsion étrangère et des caprices
d'une rivale? si non il lui faut encore le canal de
Suez. Il est l'inflexible condition de la possibilité
d'une concurrence sur les marchés anglais entre le
coton indien et le coton américain. On aura beau
améliorer.la culture dans l'Inde, on aura beau insti-
tuer des prix pour encourager sa production, on aura
beau perfectionner le système des routes intérieures et
créer des-chemins de fer, il n'y en aura pas moins
6,ODO lieues de l'Indoustan à l'Angleterre, et
2,000 Ideues seulement de New-York à Liverpool,
et cette inégalité dans les distances, c'est-à-dire dans
le prix des transports, suffit pour que l'Amérique
écrase sur les marchés européens la concurrence in-
dienne.
N'en fût-il pas même ainsi, l'Angleterre n'aurait-
elle pas encore le plus immense intérêt à recevoir
au meilleur marché possible le coton asiatique ? Ne
vaut-il pas mieux pour elle verser les sommes énor-
mes qu'elle paie tous les ans aux États du Sud dans
ses propres possessions dont elle développerait la ri-
chesse et le travail, et par une conséquence forcée
la consommation de ses propres produits manufac-
turés ? Peut-elle atteindre ces grands résultats autre-
ment qu'en rapprochant par une ligne directe et ma-
ritime l'Inde de son propre rivage, et la solution de
ce problème est-elle et peut-elle être ailleurs que
dans le percement de l'isthme égyptien P
Nous croyons savoir que ces considérations agis-
sent fortement non pas seulement sur la masse de
l'opinion anglaise , mais encore sur l'esprit des
hommes d'État les plus familial isés avec l'étude et
la pratique de ces grandes questions. D'après- nos
informations , on n'en est plus , dans les hautes ré-
gions de l'administration indienne, à comprendre le
lien solidaire qui unit la plus prochaine exécution pos-
sible du canal de Suez à l'exportation du poton de
l'Inde et à l'approvisionnement des fabriques ang^ii-
ses par la production de ce pays. ,. , TO" *
C'est cette même conviction qui ajnspiréà M. Lange-
sa lettre au Daily News, et nous avons quelques rai-ri.
sons d'attendre de bons effets de cet appel, au bon
sens public dont nous soumettons le texte à nos
lecteurs, r
ERNEST. DESPLACES. "-. Il
LETTRE DE M. LANGE. "1 l'
- T
1 l'èdHeur du DAILY NEWS.
« Il y a trois ans, je signalais dans plusieurs
meetings publics le peu de sécurité de nos relations
avec l'Amérique pour l'approvisionnement futur du
coton; je parlais en même temps des efforts faits
par la Cutton supphj Association pour parer à
temps à tout événement susceptible d'arrêter ces
approvisionnements, en nous mettant en mesure
d'exploiter les immenses ressources offertes dans
l'Inde et ailleurs pour la culture du coton. A cette
époque, les promoteurs de cette question reçurent
peu d'encouragement, et comme il est d'usage en
pareil cas, leurs tentatives échouèrent, ou du moins
n'amenèrent aucun résultat pratique. Mais mainte-
nant, en face de la nécessité qui nous presse, mena-
cés de la a famine du coton, ) nous avons imprimé à
nos efforts un élan d'ardeur et de zèle qui, tout en
augurant le succès, n'est pas encore tout ce que la
situation exige. La position géographique de l'Amé-
rique, voilà ce qui lui a permis d'accaparer le mono-
pole du commerce du coton. En ce moment nos yeux
se dirigent sur l'Inde, qui, par ses ressources immen- -
ses, est propre à devenir notre grand emporium du
coton et à nous rendre, en définitive, indépendants
des expéditions américaines. Mais, du côté de l'Inde,
la nature a interposé une barrière qui, à moins
d'être surmontée, nous offre une résistance contre
laquelle nous lutterions en vain : cette barrière c'est
la distance. Jetons nos regards sur cette langue ôé
terre que peut couper l'art de l'ingénieur, et nous
voyons que dès qu'elle est tranchée, la moitié de la
distance qui nous, sépare de Bombay est gagnée et
que la valeur de nos possessions indiennes est essen-
tiellement augmentée.
)) Nous savons également par les rapports qui ne
cessent d0 nous arriver, qu'il y a sur les lieux des
êtres humains occupés sans relâche à effectuer ce
de leur gouvernement lorsque la politique seule
semblait être engagée dans la question ; mais an-
jourd'hui, si, comme tout le présage, la guerre ci-
vile se prolonge aux Etats-Unis, si seulement la
prompte conclusion de cette guerre laisse après elle,
comme il n'est que trop à le craindre, une profonde
perturbation et un large déficit dans le travail es-
clave, seul aliment de la production du coton améri-
cain, la vie de l'industrie anglaise, l'existence de plu-
sieurs millions d'ouvriers est essentiellement intéressée
au prompt achèvement du canal des deux mers. Allons
plus loin encore, et poussons l'optimisme jusqu'à ses
extrêmes limites ; accordons qu'une paix quelconque
va-se rétablir demain aux Etats-Unis ; accordons que
toùs les* esclaves reprendront docilement leur chaîne
et leur labeur. La secousse que vient de recevoir
l'Angleterre n'est-elle point assez effrayante? ne res-
sent-elle pas assez impérieusement le besoin de se sous-
traire à cette dépendance où la tient l'Amérique P Se
résignera-elle à trembler encore, à trembler tou-
jours pour l'élément vital de ses plus belles manu-
factures? voudra-t-elle abandonner leur sort à la
merci d'une convulsion étrangère et des caprices
d'une rivale? si non il lui faut encore le canal de
Suez. Il est l'inflexible condition de la possibilité
d'une concurrence sur les marchés anglais entre le
coton indien et le coton américain. On aura beau
améliorer.la culture dans l'Inde, on aura beau insti-
tuer des prix pour encourager sa production, on aura
beau perfectionner le système des routes intérieures et
créer des-chemins de fer, il n'y en aura pas moins
6,ODO lieues de l'Indoustan à l'Angleterre, et
2,000 Ideues seulement de New-York à Liverpool,
et cette inégalité dans les distances, c'est-à-dire dans
le prix des transports, suffit pour que l'Amérique
écrase sur les marchés européens la concurrence in-
dienne.
N'en fût-il pas même ainsi, l'Angleterre n'aurait-
elle pas encore le plus immense intérêt à recevoir
au meilleur marché possible le coton asiatique ? Ne
vaut-il pas mieux pour elle verser les sommes énor-
mes qu'elle paie tous les ans aux États du Sud dans
ses propres possessions dont elle développerait la ri-
chesse et le travail, et par une conséquence forcée
la consommation de ses propres produits manufac-
turés ? Peut-elle atteindre ces grands résultats autre-
ment qu'en rapprochant par une ligne directe et ma-
ritime l'Inde de son propre rivage, et la solution de
ce problème est-elle et peut-elle être ailleurs que
dans le percement de l'isthme égyptien P
Nous croyons savoir que ces considérations agis-
sent fortement non pas seulement sur la masse de
l'opinion anglaise , mais encore sur l'esprit des
hommes d'État les plus familial isés avec l'étude et
la pratique de ces grandes questions. D'après- nos
informations , on n'en est plus , dans les hautes ré-
gions de l'administration indienne, à comprendre le
lien solidaire qui unit la plus prochaine exécution pos-
sible du canal de Suez à l'exportation du poton de
l'Inde et à l'approvisionnement des fabriques ang^ii-
ses par la production de ce pays. ,. , TO" *
C'est cette même conviction qui ajnspiréà M. Lange-
sa lettre au Daily News, et nous avons quelques rai-ri.
sons d'attendre de bons effets de cet appel, au bon
sens public dont nous soumettons le texte à nos
lecteurs, r
ERNEST. DESPLACES. "-. Il
LETTRE DE M. LANGE. "1 l'
- T
1 l'èdHeur du DAILY NEWS.
« Il y a trois ans, je signalais dans plusieurs
meetings publics le peu de sécurité de nos relations
avec l'Amérique pour l'approvisionnement futur du
coton; je parlais en même temps des efforts faits
par la Cutton supphj Association pour parer à
temps à tout événement susceptible d'arrêter ces
approvisionnements, en nous mettant en mesure
d'exploiter les immenses ressources offertes dans
l'Inde et ailleurs pour la culture du coton. A cette
époque, les promoteurs de cette question reçurent
peu d'encouragement, et comme il est d'usage en
pareil cas, leurs tentatives échouèrent, ou du moins
n'amenèrent aucun résultat pratique. Mais mainte-
nant, en face de la nécessité qui nous presse, mena-
cés de la a famine du coton, ) nous avons imprimé à
nos efforts un élan d'ardeur et de zèle qui, tout en
augurant le succès, n'est pas encore tout ce que la
situation exige. La position géographique de l'Amé-
rique, voilà ce qui lui a permis d'accaparer le mono-
pole du commerce du coton. En ce moment nos yeux
se dirigent sur l'Inde, qui, par ses ressources immen- -
ses, est propre à devenir notre grand emporium du
coton et à nous rendre, en définitive, indépendants
des expéditions américaines. Mais, du côté de l'Inde,
la nature a interposé une barrière qui, à moins
d'être surmontée, nous offre une résistance contre
laquelle nous lutterions en vain : cette barrière c'est
la distance. Jetons nos regards sur cette langue ôé
terre que peut couper l'art de l'ingénieur, et nous
voyons que dès qu'elle est tranchée, la moitié de la
distance qui nous, sépare de Bombay est gagnée et
que la valeur de nos possessions indiennes est essen-
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)) Nous savons également par les rapports qui ne
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