Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 307
prise. Cette inspection, si nous devons en croire nos
renseignements, avait pour objet de combiner et de
disposer tout ce qui était nécessaire pour les travaux
de la campagne d'hiver, et spécialement pour l'or-
ganisation de l'intendance chargée de pourvoir aux
approvisionnements du corps des travailleurs, quel-
que nombreux qu'il soit. Nous espérons que nos
correspondances nous mettront à même de rendre
compte des résultats de cette tournée.
ERNEST DESPLACES.
LE PROGRÈS AU THIBET.
L'Orient tout entier semble s'ébranler dans son
immobilité et le grand lama lui-même veut sortir
de son isolement. Il appelle dans son pays les mar-
chands de toutes les nations et de toutes les croyan-
ces; que sera-ce donc lorsque l'ouverture du canal
de Suez aura doublé la force du courant qui pousse
l'un vers l'autre l'hémisphère asiatique et l'hémi-
sphère occidental?
On lit dans le Constitutionnel :
« On écrit du Thibet (Asie) que le grand lama a
publié à Lassa, sa capitale, un écrit par lequel il est
permis à tous les marchands, quelles que soient la
nation et la croyance auxquelles ils appartiendront,
de circuler librement dans ses Etats. Ce fait dénote
une fois de plus l'ascendant que prend chaque jour
l'Europe sur l'Orient. »
J. MONGIN.
LES COTONS EN ANGLETERRE ET LE CANAL DE SUEZ.
Les alarmes redoublent en Angleterre. On y marche
maintenant à pas précipités vers cette « famine du
coton » si redoutée. L'approvisionnement de Liverpool
en coton américain baisse rapidement sous le double
effet de la consommation des fabriques et de la spé-
culation étrangère. Dans quelques semaines, s'il
n'arrive des expéditions de la nouvelle récolte, ces
approvisionnements seront entièrement épuisés. Or,
le coton américain est, dans une proportion énorme,
celui qu'à cause de ses qualités spéciales emploie la
filature britannique. Est-il possible de conserver l'il-
lusion que, dans le courant de l'hiver, les Américains
suppléeront à la disette qui menace les ateliers du
Lancashire d'un chômage presque universel?
Cette illusiun, pour notre part, nous ne l'avons
point partagée. Nous n'avons pas cru que l'affaire de
Manassas-Jonction fut le dernier mot de la querelle
entre le Sud et le Nord; nous n'y avons vu, au con-
traire, qu'une complication de plus et un nouveau
ferment d'animosité dans la lutte. Il était évident
pour nous que cet échec, dont la portée nous semblait
fort exagérée, ne réduirait pas les États du Nord à
souscrire ù la rupture de l'Union et à subir les condi-
tions du parti séparatiste. Les récentes nouvelles des
États Unis nous prouvent que ces appréciations étaient
justes. Le gouvernement de Washington vient d'é-
mettre un emprunt considérable, et il a été immédia-
tement rempli par les banques et les citoyens du pays.
L'armée de l'Union a été réorganisée et disciplinée.
Elle vient d'obtenir sur plusieurs points du territoire
et dans divers engagements plusieurs succès partiels.
Une escadre montée par un corps de débarquement
vient de s'emparer d'une position furtifiée qui, en
tournant les États confédérés, coupe à la Caroline du
Nord ses communications entre la mer et le réseau de
ses canaux intérieurs ; une autre expédition se pré-
pare, qui sous les ordres du général Fremont doit
descendre la vallée du Mississipi jusqu'à la Nouvelle-
Orléans, tandis que, d'une autre part, cette ville serait
menacée par une escadre qni remonterait le fleuve.
Une grande activité se manifeste dans les préparatifs
de la marine fédérale, et il paraît certain que, du côté
de la mer, des attaques fortement combinées vont
être dirigées contre les États insurgés qui n'ont point
de marine.
La disposition des parties belligérantes et l'état des
affaires en ce qui concerne le coton sont au surplus
nettement décrits dans une récente circulaire adressée
par une maison anglaise établie à New-York à ses
commettants de la Grande-Bretagne, et dont nous em-
pruntons le texte au Manchester Guardian. Voici com-
ment elle s'exprime:
« Le temps dans le Sud a été dernièrement défavo-
rable à la récolte du coton et l'a réduite à un degré
encore inférieur à celui qu'elle avait déjà, comparée
il l'année précédente. Les évaluations auraient peu
d'intérêt sous le coup des circonstances actuelles;
mais nous pouvons dire que les personnes qui donnent
des chiffres se tiennent entre 3 et 4 millions de balles.
» La perspective pour les affaires futures avec le
Sud est dans le moment complétement nulle, et il est
impossible de prévoir le jour où elles seront reprises.
Il n'y a point le moindre symptôme de rapprochement
ni de la part du Nord ni de la part du Sud.
» Au'contraire, tous les préparatifs indiquent une
lutte longue et acharnée. Le gouvernement fédéral
est abondamment soutenu et il poursuit la guerre
avec un redoublement de vigueur. On s'attend à des
démonstrations ultérieures de la flotte des États-Unis
sur les côtes du Sud, et il n'est pas duuteux que l'in-
tention du gouvernement ne soit de s'emparer des
ports de mer ; d'un autre côté, le Sud opposera à
toutes les attaques une résistance déterminée, et
aucun arrangement ne sera possible qu'après de
prise. Cette inspection, si nous devons en croire nos
renseignements, avait pour objet de combiner et de
disposer tout ce qui était nécessaire pour les travaux
de la campagne d'hiver, et spécialement pour l'or-
ganisation de l'intendance chargée de pourvoir aux
approvisionnements du corps des travailleurs, quel-
que nombreux qu'il soit. Nous espérons que nos
correspondances nous mettront à même de rendre
compte des résultats de cette tournée.
ERNEST DESPLACES.
LE PROGRÈS AU THIBET.
L'Orient tout entier semble s'ébranler dans son
immobilité et le grand lama lui-même veut sortir
de son isolement. Il appelle dans son pays les mar-
chands de toutes les nations et de toutes les croyan-
ces; que sera-ce donc lorsque l'ouverture du canal
de Suez aura doublé la force du courant qui pousse
l'un vers l'autre l'hémisphère asiatique et l'hémi-
sphère occidental?
On lit dans le Constitutionnel :
« On écrit du Thibet (Asie) que le grand lama a
publié à Lassa, sa capitale, un écrit par lequel il est
permis à tous les marchands, quelles que soient la
nation et la croyance auxquelles ils appartiendront,
de circuler librement dans ses Etats. Ce fait dénote
une fois de plus l'ascendant que prend chaque jour
l'Europe sur l'Orient. »
J. MONGIN.
LES COTONS EN ANGLETERRE ET LE CANAL DE SUEZ.
Les alarmes redoublent en Angleterre. On y marche
maintenant à pas précipités vers cette « famine du
coton » si redoutée. L'approvisionnement de Liverpool
en coton américain baisse rapidement sous le double
effet de la consommation des fabriques et de la spé-
culation étrangère. Dans quelques semaines, s'il
n'arrive des expéditions de la nouvelle récolte, ces
approvisionnements seront entièrement épuisés. Or,
le coton américain est, dans une proportion énorme,
celui qu'à cause de ses qualités spéciales emploie la
filature britannique. Est-il possible de conserver l'il-
lusion que, dans le courant de l'hiver, les Américains
suppléeront à la disette qui menace les ateliers du
Lancashire d'un chômage presque universel?
Cette illusiun, pour notre part, nous ne l'avons
point partagée. Nous n'avons pas cru que l'affaire de
Manassas-Jonction fut le dernier mot de la querelle
entre le Sud et le Nord; nous n'y avons vu, au con-
traire, qu'une complication de plus et un nouveau
ferment d'animosité dans la lutte. Il était évident
pour nous que cet échec, dont la portée nous semblait
fort exagérée, ne réduirait pas les États du Nord à
souscrire ù la rupture de l'Union et à subir les condi-
tions du parti séparatiste. Les récentes nouvelles des
États Unis nous prouvent que ces appréciations étaient
justes. Le gouvernement de Washington vient d'é-
mettre un emprunt considérable, et il a été immédia-
tement rempli par les banques et les citoyens du pays.
L'armée de l'Union a été réorganisée et disciplinée.
Elle vient d'obtenir sur plusieurs points du territoire
et dans divers engagements plusieurs succès partiels.
Une escadre montée par un corps de débarquement
vient de s'emparer d'une position furtifiée qui, en
tournant les États confédérés, coupe à la Caroline du
Nord ses communications entre la mer et le réseau de
ses canaux intérieurs ; une autre expédition se pré-
pare, qui sous les ordres du général Fremont doit
descendre la vallée du Mississipi jusqu'à la Nouvelle-
Orléans, tandis que, d'une autre part, cette ville serait
menacée par une escadre qni remonterait le fleuve.
Une grande activité se manifeste dans les préparatifs
de la marine fédérale, et il paraît certain que, du côté
de la mer, des attaques fortement combinées vont
être dirigées contre les États insurgés qui n'ont point
de marine.
La disposition des parties belligérantes et l'état des
affaires en ce qui concerne le coton sont au surplus
nettement décrits dans une récente circulaire adressée
par une maison anglaise établie à New-York à ses
commettants de la Grande-Bretagne, et dont nous em-
pruntons le texte au Manchester Guardian. Voici com-
ment elle s'exprime:
« Le temps dans le Sud a été dernièrement défavo-
rable à la récolte du coton et l'a réduite à un degré
encore inférieur à celui qu'elle avait déjà, comparée
il l'année précédente. Les évaluations auraient peu
d'intérêt sous le coup des circonstances actuelles;
mais nous pouvons dire que les personnes qui donnent
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» La perspective pour les affaires futures avec le
Sud est dans le moment complétement nulle, et il est
impossible de prévoir le jour où elles seront reprises.
Il n'y a point le moindre symptôme de rapprochement
ni de la part du Nord ni de la part du Sud.
» Au'contraire, tous les préparatifs indiquent une
lutte longue et acharnée. Le gouvernement fédéral
est abondamment soutenu et il poursuit la guerre
avec un redoublement de vigueur. On s'attend à des
démonstrations ultérieures de la flotte des États-Unis
sur les côtes du Sud, et il n'est pas duuteux que l'in-
tention du gouvernement ne soit de s'emparer des
ports de mer ; d'un autre côté, le Sud opposera à
toutes les attaques une résistance déterminée, et
aucun arrangement ne sera possible qu'après de
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