Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1861 15 octobre 1861
Description : 1861/10/15 (A6,N128). 1861/10/15 (A6,N128).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203281r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
334 L'ISTHME DE SUEZ,
est faite par les indigènes. Aucun soin assidu, aucune
précaution pour l'abriter des forts vents ; la terre n'est
jamais sarclée, travaillée ni binée. Quant à l'arrosage,
les pluies très-fréquentes en toutes saisons et les abon-
dantes rosées des nuits y suffisent amplement. Parfois,
cependant, les Arabes dirigent l'écoulement des eaux
pluviales ou celles de sources voisines vers les endroits
moins favorisés par les accidents de terrain.
A mesure que les plantations vieillissent, dépérissent
ou s'éclaircissent, les Arabes plantent de nouveaux ar-
bres. Jamais ils nerecépent les vieux arbres, et jamais
ils ne sèment la graine.
Les plantations nouvelles se font par;marcottes. A cet
effet, les indigènes élèvent une butte de terre autour
du pied de l'arbre jusqu'à la hauteur des premiers ra-
meaux, c'est-à-dire, à 0m,50 environ d'élévation ; ils
courbent et couchent alors la branche sur la butte,
et la recouvrent de terre. Au bout de quelques
jours seulement la branche se garnit déjà de ra-
cines; lorsqu'on est sûr qu'elle est bien enracinée, et
qu'en la coupant on ne peut nuire à sa séve, on dé-
tache la marcotte de sa mère. — Un arbre peut four-
nir plusieurs marcottes à la fois.
On a eu soin, à l'avance, de préparer le terrain qui
doit recevoir la nouvelle plantation, en le couvrant
d'une couche de fumier d'un pied d'épaisseur environ
et de la diviser, de distance en distance, par des en-
tassements de pierres en forme de petites murailles,
de manière à séparer tout le terrain en un certain nom-
bre de carrés. — On trace sur le terrain des sillons
parallèles, et on y creuse à deux coudées de distance
environ l'un de l'autre, de petits trous d'à peu près
Om,40 à 0111,00 de profondeur, dans lesquels on plante les
marcottes avec la motte de terre qui leur est attachée,
et on remplit l'espace resté vide du trou avec du fu-
mier mêlé à de la terre. — Dans cet état, la plante
ressort d'un pied environ du sol. Pendant le premier
mois on l'arrose une fois par jour, et souvent, on es-
saye de la garantir, si le terrain est trop exposé aux
ardeurs brûlantes du soleil, au moyen de quelque abri
artificiel. — Au bout de trois à quatre mois, la mar-
cotte fleurit déjà et donne des fruits.
L'époque ordinaire de la plantation est en octobre,
sans pour cela, que ce soit une règle absolue, car on
produit les marcottes et on les met en terre dans d'au -
tres saisons encore de l'année.
Un bon arbre peut produire trois ou quatre récoltes
par an, à trois mois d'intervalle environ l'une de l'au-
tre.
Un caféier, au Yémen, dans toute sa force productive,
rend, plus ou moins, de quinze à vingt livres de café par
récolte; ceux d'une force moyenne, de huit à douze.
Voici comment, dans cette contrée, se fait la récolte :
lorsque le fruit a atteint sa grosseur connue et s'est
teint d'une belle couleur rouge intense, on procède à
la cueillette qui se fait à la main et baie par baie sur
l'arbre même. Rarement le vent est assez fort pour en
détacher de l'arbre et les faire tomber à terre; toute-
fois celles-ci, _dans ce cas, sont également recueillies.-
A mesure que les sacoches des travailleurs se remplis-
sent, ils vont les vider sur des espèces d'aires appro-
priées à cet effet, bien exposées ausoleil, et ils les y éten-
dent en couches pour les y laisser sécher. La dessicca-
tion, d'ordinaire, ne demande pas plus de trois jours, et
pendant ce temps, on a eu soin de remuer et de re-
tourner souvent les couches afin de les bien exposer,
tour à tour àl'action du soleil. — Lorsqu'on remarque que
la baie a changé sa couleur en brun foncé, c'est que le
moment de la décortication est arrivé. Pour cela faire,
on se sert de simples petits moulins semblables à ceux
que l'on voit dans toutes les tentes arabes et qui ser-
vent à moudre le blé.
Ces moulins se composent de deux pierres à surface
polie, juxtaposées, et dont la supérieure est percée au
centre d'un trou as.^ez évasé par où passe un pivot en
bois fixé précisément au milieu de la meule inférieure,
et par où aussi on verse des poignées de baies pour
être écrasées. Le mouvement circulaire de ce moulin
primitif est simplement donné par le bras ; les hommes,
les femmes et les enfants y sont employés après avoir
fait eux-mêmes la récolte sur les arbres.
L'action du moulinage a pour effet d'écraser légère-
ment les baies desséchées, de détacher l'écorce du fruit
et de séparer les deux grains accolés de celui-ci. — A
cette première opération succède celle du tamisage qui
se fait au moyen de grands et grossiers tamis dont la
trame est formée de petites lanières de cuir entrelacées;
les grains, entraînés par leur poids, passent à travers
les trous, et l'écorce seule reste dans le tamis. — On
monde encore le grain, en le vannant dans les mêmes
ustensiles qui ont servi à le tamiser ; on le fait encore
sécher à l'air libre et on l'enferme enfin dans des sacs,
prêts à être vendus sur place ou expédiés aux négo«;,
ciants indigènes de la côte, qui le plus souvent font aux:-
producteurs des avances considérables de fonds, ache-
tant ainsi leur récolte par anticipation. — Les écorces
sont recueillies non moins précieusement; car, torréfiées
comme la graine du café, on en boit en infusion de
très-grandes quantités au Yémen et dans le Hedjaz.
C'est là la boisson connue sous la désignation de ko-
chera, du nom même de l'écorce.
Le café est d'abord renfermé dans un premier sac à
trame serrée, fait avec des filaments de dattiers, puis
dans une seconde enveloppe, qui n'est autre chose
qu'une natte en feuilles de palmier cousue autour du
premier sac.
Le café se vend, au Yémen, au bohar, mesure locale
qui vaut 40 farassela, chaque farassela représentant
20 rolles, ou livres de 12 onces. Le prix ordinaire de
vente du bohar de café dans les villes de la côte est
d'environ 60 thalaris d'Autriche, soit 7 thalaris et 1/2
par quintal de 100 livres de 12 onces. — Parfois, ce
prix varie de 60 à 30 thalaris, suivant les récoltes et les
demandes des marchés extérieurs. — Sur les lieux de
production mêmes, il se vend un dixième de moins
environ que les prix précédents ; cette différence re-
présente les frais de transport et le bénéfice du second
vendeur.
est faite par les indigènes. Aucun soin assidu, aucune
précaution pour l'abriter des forts vents ; la terre n'est
jamais sarclée, travaillée ni binée. Quant à l'arrosage,
les pluies très-fréquentes en toutes saisons et les abon-
dantes rosées des nuits y suffisent amplement. Parfois,
cependant, les Arabes dirigent l'écoulement des eaux
pluviales ou celles de sources voisines vers les endroits
moins favorisés par les accidents de terrain.
A mesure que les plantations vieillissent, dépérissent
ou s'éclaircissent, les Arabes plantent de nouveaux ar-
bres. Jamais ils nerecépent les vieux arbres, et jamais
ils ne sèment la graine.
Les plantations nouvelles se font par;marcottes. A cet
effet, les indigènes élèvent une butte de terre autour
du pied de l'arbre jusqu'à la hauteur des premiers ra-
meaux, c'est-à-dire, à 0m,50 environ d'élévation ; ils
courbent et couchent alors la branche sur la butte,
et la recouvrent de terre. Au bout de quelques
jours seulement la branche se garnit déjà de ra-
cines; lorsqu'on est sûr qu'elle est bien enracinée, et
qu'en la coupant on ne peut nuire à sa séve, on dé-
tache la marcotte de sa mère. — Un arbre peut four-
nir plusieurs marcottes à la fois.
On a eu soin, à l'avance, de préparer le terrain qui
doit recevoir la nouvelle plantation, en le couvrant
d'une couche de fumier d'un pied d'épaisseur environ
et de la diviser, de distance en distance, par des en-
tassements de pierres en forme de petites murailles,
de manière à séparer tout le terrain en un certain nom-
bre de carrés. — On trace sur le terrain des sillons
parallèles, et on y creuse à deux coudées de distance
environ l'un de l'autre, de petits trous d'à peu près
Om,40 à 0111,00 de profondeur, dans lesquels on plante les
marcottes avec la motte de terre qui leur est attachée,
et on remplit l'espace resté vide du trou avec du fu-
mier mêlé à de la terre. — Dans cet état, la plante
ressort d'un pied environ du sol. Pendant le premier
mois on l'arrose une fois par jour, et souvent, on es-
saye de la garantir, si le terrain est trop exposé aux
ardeurs brûlantes du soleil, au moyen de quelque abri
artificiel. — Au bout de trois à quatre mois, la mar-
cotte fleurit déjà et donne des fruits.
L'époque ordinaire de la plantation est en octobre,
sans pour cela, que ce soit une règle absolue, car on
produit les marcottes et on les met en terre dans d'au -
tres saisons encore de l'année.
Un bon arbre peut produire trois ou quatre récoltes
par an, à trois mois d'intervalle environ l'une de l'au-
tre.
Un caféier, au Yémen, dans toute sa force productive,
rend, plus ou moins, de quinze à vingt livres de café par
récolte; ceux d'une force moyenne, de huit à douze.
Voici comment, dans cette contrée, se fait la récolte :
lorsque le fruit a atteint sa grosseur connue et s'est
teint d'une belle couleur rouge intense, on procède à
la cueillette qui se fait à la main et baie par baie sur
l'arbre même. Rarement le vent est assez fort pour en
détacher de l'arbre et les faire tomber à terre; toute-
fois celles-ci, _dans ce cas, sont également recueillies.-
A mesure que les sacoches des travailleurs se remplis-
sent, ils vont les vider sur des espèces d'aires appro-
priées à cet effet, bien exposées ausoleil, et ils les y éten-
dent en couches pour les y laisser sécher. La dessicca-
tion, d'ordinaire, ne demande pas plus de trois jours, et
pendant ce temps, on a eu soin de remuer et de re-
tourner souvent les couches afin de les bien exposer,
tour à tour àl'action du soleil. — Lorsqu'on remarque que
la baie a changé sa couleur en brun foncé, c'est que le
moment de la décortication est arrivé. Pour cela faire,
on se sert de simples petits moulins semblables à ceux
que l'on voit dans toutes les tentes arabes et qui ser-
vent à moudre le blé.
Ces moulins se composent de deux pierres à surface
polie, juxtaposées, et dont la supérieure est percée au
centre d'un trou as.^ez évasé par où passe un pivot en
bois fixé précisément au milieu de la meule inférieure,
et par où aussi on verse des poignées de baies pour
être écrasées. Le mouvement circulaire de ce moulin
primitif est simplement donné par le bras ; les hommes,
les femmes et les enfants y sont employés après avoir
fait eux-mêmes la récolte sur les arbres.
L'action du moulinage a pour effet d'écraser légère-
ment les baies desséchées, de détacher l'écorce du fruit
et de séparer les deux grains accolés de celui-ci. — A
cette première opération succède celle du tamisage qui
se fait au moyen de grands et grossiers tamis dont la
trame est formée de petites lanières de cuir entrelacées;
les grains, entraînés par leur poids, passent à travers
les trous, et l'écorce seule reste dans le tamis. — On
monde encore le grain, en le vannant dans les mêmes
ustensiles qui ont servi à le tamiser ; on le fait encore
sécher à l'air libre et on l'enferme enfin dans des sacs,
prêts à être vendus sur place ou expédiés aux négo«;,
ciants indigènes de la côte, qui le plus souvent font aux:-
producteurs des avances considérables de fonds, ache-
tant ainsi leur récolte par anticipation. — Les écorces
sont recueillies non moins précieusement; car, torréfiées
comme la graine du café, on en boit en infusion de
très-grandes quantités au Yémen et dans le Hedjaz.
C'est là la boisson connue sous la désignation de ko-
chera, du nom même de l'écorce.
Le café est d'abord renfermé dans un premier sac à
trame serrée, fait avec des filaments de dattiers, puis
dans une seconde enveloppe, qui n'est autre chose
qu'une natte en feuilles de palmier cousue autour du
premier sac.
Le café se vend, au Yémen, au bohar, mesure locale
qui vaut 40 farassela, chaque farassela représentant
20 rolles, ou livres de 12 onces. Le prix ordinaire de
vente du bohar de café dans les villes de la côte est
d'environ 60 thalaris d'Autriche, soit 7 thalaris et 1/2
par quintal de 100 livres de 12 onces. — Parfois, ce
prix varie de 60 à 30 thalaris, suivant les récoltes et les
demandes des marchés extérieurs. — Sur les lieux de
production mêmes, il se vend un dixième de moins
environ que les prix précédents ; cette différence re-
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