Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 313
tout les mêmes qualités, et l'on craint que leur infé-
riorité ne se transmette à leur génération. Il y a enfin
des poissons qui ne se trouvent qu'en certains lieux, tels,
par exemple, que le lo-iu, qui n'existe guère qu'au lac
Po-yang ; le ki-iu, qui n'acquiert toute son exquise
saveur que dans les dépen '.ances de la rivière de Han,
auxquels on pourrait substituer des espèces toutes diffé-
rentes.
» Si le frai est destiné à l'ensemencement de viviers
ou de petits étangs particuliers, on peut l'y mettre dès
son éclosion; mais si on se propose le repeuplement,
d'un lac, on le dépose d'abord dans de petits fossés
creusés sur le bord du lac avec lequel on peut facile-
ment les mettre en communication.
Dans les premiers temps de l'éclosion, on nourrit les
poissons avec des jaunes d'œufs de canard écrasés et
délayés dans l'eau. Un seul œuf suffit pour cinquante
ou soixante litres d'eau poissonneuse pendant les cinq
ou six premiers jours ; on augmente progressivement
la ration jusqu'à deux ou trois œufs. Alors les poissons
sont assez forts pour que l'on puisse ne plus ajouter à
leur nourriture que des pois écrasés, et l'on arrive peu à
peu à supprimer les œufs. Au bout de six semaines de
cette éducation on met en communicatiuu les fossés où
elle se faisait avec le lac où désormais les poissons doi-
vent accomplir leur développement. Il est inutile de dire
que le frai qu'on a mis dans les viviers ou étangs re-
çoit absolument la même nourriture.
» On pourrait croire qu'une fois dans les lacs le poisson
est soustrait à l'influence du pisciculteur. Ce serait une
erreur. Trois fois par jour, puis deux fois, puis une fois,
il reçoit de celui-ci sa ration accoutumée de pois ou de
fèves de marais écrasés, ou, plus tard, simplement con-
cassés, auxquels on ajoute encore des tourteaux d'huile
de sésame, de coton ou d'arachide, ou bien des excré-
ments de toute nature. Jamais le poisson ne manque de
venir aux mêmes heures recevoir ses repas. A trois ou
quatre mois on n'en donne plus qu'un seul, destiné à
compléter l'alimentation que les poissons ont pu trouver
dans le lac et à les rappeler dans leurs cantonnements ;
car il faut dire que les lacs sont divisés en cantonne -
ments appartenant, de notoriété publique et par les
droits de travail ou d'accession si le pisciculteur est
propriétaire d'un terrain contigu au lac, à des individus
différents, et sur lesquels les pêcheurs ordinaires n'ont
aucun droit. On leur permet cependant de pêcher dans
l'intérieur des lacs pourvu qu'ils aillent assez loin. On
doit, autant que possible, amener dans les lacs ou dans
les étangs l'orifice d'un égout ; les matières fécales hu-
maines sont regardées comme un très-bon engrais
pour les poissons, mais les propriétaires de viviers qui
élèvent des poissons pour eux-mêmes ne leur en don-
nent jamais.
» L'éducation des étangs ou viviers ne diffère de celle
des lacs qu'en ce qu'elle est poussée plus activement et
sans interruption. C'est ce qu'on pourrait appeler l'en-
graissement à l'étable. Elle est plus coûteuse, mais e le
est plus tôt terminée, et, par cela même et tout compte
fait, plus avantageuse. On donne deux, trois et jusqu'à
quatre repas par jour, tout le temps qu'elle dure ; il y
a même des pisciculteurs de viviers qui en donnent un
plus grand nombre ; mais ces repas sont alors peu co-
pieux; il y a par ce moyen, dit-on, économie de nour-
riture.
» La durée de l'éducation dans les lacs et dans les ri-
vières varie bien entendu pour chaque espèce de pois-
son ; mais on peut admettre qu'il y a toujours, en fa-
veur de l'éducation des viviers ou étangs traités comme
viviers, une différence de moitié. Jamais, d'ailleurs, elle
n'est poussée jusqu'à la dernière limite de la grosseur
à laquelle peuvent atteindre les poissons. L'on pêche ce-
pendant dans les lacs des individus extrêmement gros ;
ce sont ceux qui, jusque-là, ont pu échapper au pê-
cheur, ce qui leur est très-facile dans des lacs qui
ont quelquefois 30, 40 et même 60 lieues de cir"
conférence. Mais dans les étangs et viviers, exploités
au point de vue du plus grand profit, l'éducation est or-
dinairement terminée à la fin de la seconde année, et,
à cette époque, les poissons n'ont guère atteint que les
deux tiers de leur grosseur maxima.
» Selon les milieux dans lesquels doit se faire l'édu-
cation, le mode de vivre des poissons et leur facilité
d'engraissement, il y a un choix d'espèce indispensable
à faire.
» Voici un tableau qui peut fournir à ce sujet quel-
ques indications :
GROSSECR APRÈS UN A*. Grosseur
NOMS. mallinia. OBSERVATIONS.
Lacs. Vivier». maxuna.
Kilogr. Kilogr. Kilogr.
Lo-iu. 12 à 15 15 à 18 100 Vit bien avec le
Lient-ze.
Lien-iu-wrang. 10 à 12 12 à 15 110 Préféré pourles lacs
(piscivore).
Kan-iu. 6 à 8 110 Ne se met que dans
leslacs (piscivore).
Lient-ze-iu. 4 à 5 8 à 10 60 Vit bien avec le lo-
iu.
Tsa-iu. 8 à 10 15 à 20 50 Se nourrit d'herbe;
préféré pour les
étangs.
Ki-iu 5 à 600 gr. 6 à 800 gr. 5 Lacs ou seul dans
les viviers d'ama-
teurs (piscivore).
Li-iu lk.àlk.500 2 h 3 k. 15 Etangs, lacs, etc.
La bouche du ki-iu, qui est extrêmement large, rend
sa voracité dangereuse même aux individus beaucoup
plus gros que lui. Les ravages qu'il fait sont considé-
rables, aussi ne le met-on jamais qu'en petite quantité
dans les lacs et dans les étangs. Quant aux viviers, on
l'en exclut entièrement, à moins qu'on l'y élève seul.
» Toutes les autres espèces se mettent indistincte-
ment dans les lacs.
» Pour les étangs on choisit le lo-iu auquel on assure
qu'il est nécessaire d'associer le lien-tze-iu, puis le tza iu
et le li-iu.
» Pour les rivières, on préfère le tsa-iu et le li-iu. Le
tsa-iu est souvent l'objet d'une exploitation spéciale
dans les étangs et les rivières, c'est-à-dire qu'on l'y
élève seul, et qu'on en pousse l'engrais au moyen
d'herbes hachées et de tourteaux, de telle sorte que
l'éducation ne dure pas plus d'un an. On commence à
le pêcher à l'âge de six mois.
tout les mêmes qualités, et l'on craint que leur infé-
riorité ne se transmette à leur génération. Il y a enfin
des poissons qui ne se trouvent qu'en certains lieux, tels,
par exemple, que le lo-iu, qui n'existe guère qu'au lac
Po-yang ; le ki-iu, qui n'acquiert toute son exquise
saveur que dans les dépen '.ances de la rivière de Han,
auxquels on pourrait substituer des espèces toutes diffé-
rentes.
» Si le frai est destiné à l'ensemencement de viviers
ou de petits étangs particuliers, on peut l'y mettre dès
son éclosion; mais si on se propose le repeuplement,
d'un lac, on le dépose d'abord dans de petits fossés
creusés sur le bord du lac avec lequel on peut facile-
ment les mettre en communication.
Dans les premiers temps de l'éclosion, on nourrit les
poissons avec des jaunes d'œufs de canard écrasés et
délayés dans l'eau. Un seul œuf suffit pour cinquante
ou soixante litres d'eau poissonneuse pendant les cinq
ou six premiers jours ; on augmente progressivement
la ration jusqu'à deux ou trois œufs. Alors les poissons
sont assez forts pour que l'on puisse ne plus ajouter à
leur nourriture que des pois écrasés, et l'on arrive peu à
peu à supprimer les œufs. Au bout de six semaines de
cette éducation on met en communicatiuu les fossés où
elle se faisait avec le lac où désormais les poissons doi-
vent accomplir leur développement. Il est inutile de dire
que le frai qu'on a mis dans les viviers ou étangs re-
çoit absolument la même nourriture.
» On pourrait croire qu'une fois dans les lacs le poisson
est soustrait à l'influence du pisciculteur. Ce serait une
erreur. Trois fois par jour, puis deux fois, puis une fois,
il reçoit de celui-ci sa ration accoutumée de pois ou de
fèves de marais écrasés, ou, plus tard, simplement con-
cassés, auxquels on ajoute encore des tourteaux d'huile
de sésame, de coton ou d'arachide, ou bien des excré-
ments de toute nature. Jamais le poisson ne manque de
venir aux mêmes heures recevoir ses repas. A trois ou
quatre mois on n'en donne plus qu'un seul, destiné à
compléter l'alimentation que les poissons ont pu trouver
dans le lac et à les rappeler dans leurs cantonnements ;
car il faut dire que les lacs sont divisés en cantonne -
ments appartenant, de notoriété publique et par les
droits de travail ou d'accession si le pisciculteur est
propriétaire d'un terrain contigu au lac, à des individus
différents, et sur lesquels les pêcheurs ordinaires n'ont
aucun droit. On leur permet cependant de pêcher dans
l'intérieur des lacs pourvu qu'ils aillent assez loin. On
doit, autant que possible, amener dans les lacs ou dans
les étangs l'orifice d'un égout ; les matières fécales hu-
maines sont regardées comme un très-bon engrais
pour les poissons, mais les propriétaires de viviers qui
élèvent des poissons pour eux-mêmes ne leur en don-
nent jamais.
» L'éducation des étangs ou viviers ne diffère de celle
des lacs qu'en ce qu'elle est poussée plus activement et
sans interruption. C'est ce qu'on pourrait appeler l'en-
graissement à l'étable. Elle est plus coûteuse, mais e le
est plus tôt terminée, et, par cela même et tout compte
fait, plus avantageuse. On donne deux, trois et jusqu'à
quatre repas par jour, tout le temps qu'elle dure ; il y
a même des pisciculteurs de viviers qui en donnent un
plus grand nombre ; mais ces repas sont alors peu co-
pieux; il y a par ce moyen, dit-on, économie de nour-
riture.
» La durée de l'éducation dans les lacs et dans les ri-
vières varie bien entendu pour chaque espèce de pois-
son ; mais on peut admettre qu'il y a toujours, en fa-
veur de l'éducation des viviers ou étangs traités comme
viviers, une différence de moitié. Jamais, d'ailleurs, elle
n'est poussée jusqu'à la dernière limite de la grosseur
à laquelle peuvent atteindre les poissons. L'on pêche ce-
pendant dans les lacs des individus extrêmement gros ;
ce sont ceux qui, jusque-là, ont pu échapper au pê-
cheur, ce qui leur est très-facile dans des lacs qui
ont quelquefois 30, 40 et même 60 lieues de cir"
conférence. Mais dans les étangs et viviers, exploités
au point de vue du plus grand profit, l'éducation est or-
dinairement terminée à la fin de la seconde année, et,
à cette époque, les poissons n'ont guère atteint que les
deux tiers de leur grosseur maxima.
» Selon les milieux dans lesquels doit se faire l'édu-
cation, le mode de vivre des poissons et leur facilité
d'engraissement, il y a un choix d'espèce indispensable
à faire.
» Voici un tableau qui peut fournir à ce sujet quel-
ques indications :
GROSSECR APRÈS UN A*. Grosseur
NOMS. mallinia. OBSERVATIONS.
Lacs. Vivier». maxuna.
Kilogr. Kilogr. Kilogr.
Lo-iu. 12 à 15 15 à 18 100 Vit bien avec le
Lient-ze.
Lien-iu-wrang. 10 à 12 12 à 15 110 Préféré pourles lacs
(piscivore).
Kan-iu. 6 à 8 110 Ne se met que dans
leslacs (piscivore).
Lient-ze-iu. 4 à 5 8 à 10 60 Vit bien avec le lo-
iu.
Tsa-iu. 8 à 10 15 à 20 50 Se nourrit d'herbe;
préféré pour les
étangs.
Ki-iu 5 à 600 gr. 6 à 800 gr. 5 Lacs ou seul dans
les viviers d'ama-
teurs (piscivore).
Li-iu lk.àlk.500 2 h 3 k. 15 Etangs, lacs, etc.
La bouche du ki-iu, qui est extrêmement large, rend
sa voracité dangereuse même aux individus beaucoup
plus gros que lui. Les ravages qu'il fait sont considé-
rables, aussi ne le met-on jamais qu'en petite quantité
dans les lacs et dans les étangs. Quant aux viviers, on
l'en exclut entièrement, à moins qu'on l'y élève seul.
» Toutes les autres espèces se mettent indistincte-
ment dans les lacs.
» Pour les étangs on choisit le lo-iu auquel on assure
qu'il est nécessaire d'associer le lien-tze-iu, puis le tza iu
et le li-iu.
» Pour les rivières, on préfère le tsa-iu et le li-iu. Le
tsa-iu est souvent l'objet d'une exploitation spéciale
dans les étangs et les rivières, c'est-à-dire qu'on l'y
élève seul, et qu'on en pousse l'engrais au moyen
d'herbes hachées et de tourteaux, de telle sorte que
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