Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
310 L'ISTHME DE SUEZ,
contenant l'analyse fidèle de ce qui s'y est passé et
corroborant à notre avis les considérations précéden-
tes., On y verra, par exemple, toute l'importance que
dans cette discussion a prise la question des trans-
ports ; on y remarquera, comme nous, que dans l'opi-
nion de M. Laing- et du commerce de Manchester,
elle est toute la solution du problème. Si dans cet
exposé le canal de Suez brille par son absence, on
peut dire qu'il se présente à la pensée comme la con-
clusion naturelle de presque chacune des phrases qui
forment le fonds de l'article.
ERNEST DESPLACES.
LE HORNING POST ET LE COTON AUX INDES.
« Tous les fabricants de Manchester attendaient avec
impatience le meeting où M. Laing- a fait l'exposé de
la question financière. Cette impatience était bien na-
turelle, en présence de la diminution rapide de l'aps
provisionnement du coton et du chômage dont sont
menacés les fabriques et les filateurs. On lira donc
avec intérêt le discours de M. Laing ; car, outre la par-
tie qui a le plus spécialement trait à la production du
coton, on y trouvera un abrégé de l'histoire de l'Inde
pendant les dernières années qui ont été si fécondes
en événements. Après avoir garanti ses possessions
contre les empiétements des princes indigènes, l'An-
gleterre s'est vue, au comble de ses succès, en présence
d'une famine sans exemple qui ravageait les provinces
du Nord-Oouest, et paraissait devoir dépeupler non-seule-
ment les contrées les plus reculées, mais encore les
villes et les villages peuplés et prospères.
» Toutefois, la Providence a tellement favorisé nos
efforts, que nous pouvons nous féliciter d'avoir échappé
aux dangers dont nous étions assaillis, et envisager
avec confiance un avenir prospère et à l'abri de tous
revers. Mais, pour assurer cette prospérité, pour déve-
lopper les ressources commerciales de l'Inde, M. Laing
a raison de dire que la première mesure à prendre,
c'est de pourvoir aux moyens de communication sur
,tous les points du pays. Quand nous avons, dans une
- , .précédente occasion, signalé la pressante question re-
lative à la possibilité qu'il y aurait de faire de l'Inde
un pa'ys producteur de coton, nous avons spécialemen
insisté, sur la nécessité de tenir compte des dépenses
exigées pour transporter au marché le produit de la récolte.
Le coton croîtra sur presque tous les sols, si le climat
est favorable. Le projet de faire de l'Inde un immense
pays cotonnier est donc d'une exécution tout à fait
.possible. Mais, pour vendre le coton à bas prix sur le mar-
- : ché, il faudrait trouver des moyens de transport expéditifs et
non coûteux.
» Il y a trois manières d'établir des communications
., ., travers les plaines de l'Hincfoustan. La première est
celle qui a été en usage de temps presque immémo-
ial : nous voulons dire les mauvais sentiers parcourus
par des attelages de boeufs ; la seconde est dans la cons"
ruction des chemins de fer ; la troisième consiste
établir des canaux. Inutile de dire que de toutes les
autres voies, les moyens de communication donnés par
les chemins de fer sont ceux qui tendent le plus à dé-
velopper les ressources d'un pays ; mais ils nécessitent
de très-grandes dépenses, et, dans certains pays, ils rap-
portent peu à ceux qui les ont projetés. Les chemins de
fer sont indispensables, sans contredit, pour mettre
l'intérieur de l'Inde à la portée du capitaliste et du spé-
culateur; mais, s'il s'agit de faire de l'Inde un pays
producteur de coton, nous doutons fort qu'ils fassent
atteindre ce but. Le coton ne pourrait jamais être
transporté par la vapeur, à travers les,plaines de l'Inde,
à un prix qui aidât le producteur à soutenir avec succès
la concurrence vis-à-vis des planteurs américains, en
supposant que leur commerce fût continué sur la même
base que jusqu'à présent.
» Les canaux sont un mode de transport à meilleur
marché que les chemins de fer, et ils servent en même
temps à l'irrigation du sol. Les canaux, par malheur,.
ne peuvent être universellement établis. Dans l'Inde,
les extrêmes se touchent. Quand le sol est brûlé par les
ardeurs d'un soleil tropical, on ne distingue guère le
torrent qui, dans la saison pluvieuse, couvre des mil-
liers d'acres sous les eaux. En conséquence, bien qu'on
pût construire un canal qui, dans les temps de pluie,
servirait également à absorber.la surabondante quan-
tité d'eau et offrirait une voie de transport aux embar-
cations lourdement chargées, cependant son lit serait,
durant la plus grande partie de l'année, aussi sec que
les plaines environnantes. Le gouvernement de FInde
comprend parfaitement l'importance qu'il y a de pous,
ser avec une extrême activité des travaux publics de
cette nature, et ce qui est infiniment à son honneur,
c'est que, malgré ses récents embarras financiers, il a
pu, cette année, dépenser au moins un demi-million ster-
ling de plus que l'année précédente à construire des ca-
naux et à rendre des rivières navigables. En nulle au-
tre espèce de travaux publics, il ne serait possible de
faire un plus profitable emploi de l'argent. Partout où
l'on a établi des canaux dans l'Inde, les bénéfices faits
sur la dépense ont été de cent pour cent.
» Néanmoins, comme les canaux re peuvent être uni-
versellement établis, et que la même observation s'ap-
plique aux chemins de fer, il nous faut bien revenir à
la première sorte de routes, celle des chemins à bœufs, et
à son perfectionnement. Peu importe combien de che-
mins de fer on peut établir, ou combien de canaux on
peut creuser; les routes ordinaires seront essentielles
encore pour le transport des marchandises aux stations
des chemins de fer ou aux quais. Peu importe comment
on envisage ce sujet, les frais de transport se trouvent tou-
jours au fond de la question cotonnière. Il n'est pas surpre-
nant que M. Laing ait hésité à s'associer aux ardentes
espérances de ses amis de Manchester, et qu'il ait laissé
la solution de la question à l'esprit d'entreprise et à la
persévérance des capitalistes européens. »
Pour extrait: J. MONGIN.
contenant l'analyse fidèle de ce qui s'y est passé et
corroborant à notre avis les considérations précéden-
tes., On y verra, par exemple, toute l'importance que
dans cette discussion a prise la question des trans-
ports ; on y remarquera, comme nous, que dans l'opi-
nion de M. Laing- et du commerce de Manchester,
elle est toute la solution du problème. Si dans cet
exposé le canal de Suez brille par son absence, on
peut dire qu'il se présente à la pensée comme la con-
clusion naturelle de presque chacune des phrases qui
forment le fonds de l'article.
ERNEST DESPLACES.
LE HORNING POST ET LE COTON AUX INDES.
« Tous les fabricants de Manchester attendaient avec
impatience le meeting où M. Laing- a fait l'exposé de
la question financière. Cette impatience était bien na-
turelle, en présence de la diminution rapide de l'aps
provisionnement du coton et du chômage dont sont
menacés les fabriques et les filateurs. On lira donc
avec intérêt le discours de M. Laing ; car, outre la par-
tie qui a le plus spécialement trait à la production du
coton, on y trouvera un abrégé de l'histoire de l'Inde
pendant les dernières années qui ont été si fécondes
en événements. Après avoir garanti ses possessions
contre les empiétements des princes indigènes, l'An-
gleterre s'est vue, au comble de ses succès, en présence
d'une famine sans exemple qui ravageait les provinces
du Nord-Oouest, et paraissait devoir dépeupler non-seule-
ment les contrées les plus reculées, mais encore les
villes et les villages peuplés et prospères.
» Toutefois, la Providence a tellement favorisé nos
efforts, que nous pouvons nous féliciter d'avoir échappé
aux dangers dont nous étions assaillis, et envisager
avec confiance un avenir prospère et à l'abri de tous
revers. Mais, pour assurer cette prospérité, pour déve-
lopper les ressources commerciales de l'Inde, M. Laing
a raison de dire que la première mesure à prendre,
c'est de pourvoir aux moyens de communication sur
,tous les points du pays. Quand nous avons, dans une
- , .précédente occasion, signalé la pressante question re-
lative à la possibilité qu'il y aurait de faire de l'Inde
un pa'ys producteur de coton, nous avons spécialemen
insisté, sur la nécessité de tenir compte des dépenses
exigées pour transporter au marché le produit de la récolte.
Le coton croîtra sur presque tous les sols, si le climat
est favorable. Le projet de faire de l'Inde un immense
pays cotonnier est donc d'une exécution tout à fait
.possible. Mais, pour vendre le coton à bas prix sur le mar-
- : ché, il faudrait trouver des moyens de transport expéditifs et
non coûteux.
» Il y a trois manières d'établir des communications
., ., travers les plaines de l'Hincfoustan. La première est
celle qui a été en usage de temps presque immémo-
ial : nous voulons dire les mauvais sentiers parcourus
par des attelages de boeufs ; la seconde est dans la cons"
ruction des chemins de fer ; la troisième consiste
établir des canaux. Inutile de dire que de toutes les
autres voies, les moyens de communication donnés par
les chemins de fer sont ceux qui tendent le plus à dé-
velopper les ressources d'un pays ; mais ils nécessitent
de très-grandes dépenses, et, dans certains pays, ils rap-
portent peu à ceux qui les ont projetés. Les chemins de
fer sont indispensables, sans contredit, pour mettre
l'intérieur de l'Inde à la portée du capitaliste et du spé-
culateur; mais, s'il s'agit de faire de l'Inde un pays
producteur de coton, nous doutons fort qu'ils fassent
atteindre ce but. Le coton ne pourrait jamais être
transporté par la vapeur, à travers les,plaines de l'Inde,
à un prix qui aidât le producteur à soutenir avec succès
la concurrence vis-à-vis des planteurs américains, en
supposant que leur commerce fût continué sur la même
base que jusqu'à présent.
» Les canaux sont un mode de transport à meilleur
marché que les chemins de fer, et ils servent en même
temps à l'irrigation du sol. Les canaux, par malheur,.
ne peuvent être universellement établis. Dans l'Inde,
les extrêmes se touchent. Quand le sol est brûlé par les
ardeurs d'un soleil tropical, on ne distingue guère le
torrent qui, dans la saison pluvieuse, couvre des mil-
liers d'acres sous les eaux. En conséquence, bien qu'on
pût construire un canal qui, dans les temps de pluie,
servirait également à absorber.la surabondante quan-
tité d'eau et offrirait une voie de transport aux embar-
cations lourdement chargées, cependant son lit serait,
durant la plus grande partie de l'année, aussi sec que
les plaines environnantes. Le gouvernement de FInde
comprend parfaitement l'importance qu'il y a de pous,
ser avec une extrême activité des travaux publics de
cette nature, et ce qui est infiniment à son honneur,
c'est que, malgré ses récents embarras financiers, il a
pu, cette année, dépenser au moins un demi-million ster-
ling de plus que l'année précédente à construire des ca-
naux et à rendre des rivières navigables. En nulle au-
tre espèce de travaux publics, il ne serait possible de
faire un plus profitable emploi de l'argent. Partout où
l'on a établi des canaux dans l'Inde, les bénéfices faits
sur la dépense ont été de cent pour cent.
» Néanmoins, comme les canaux re peuvent être uni-
versellement établis, et que la même observation s'ap-
plique aux chemins de fer, il nous faut bien revenir à
la première sorte de routes, celle des chemins à bœufs, et
à son perfectionnement. Peu importe combien de che-
mins de fer on peut établir, ou combien de canaux on
peut creuser; les routes ordinaires seront essentielles
encore pour le transport des marchandises aux stations
des chemins de fer ou aux quais. Peu importe comment
on envisage ce sujet, les frais de transport se trouvent tou-
jours au fond de la question cotonnière. Il n'est pas surpre-
nant que M. Laing ait hésité à s'associer aux ardentes
espérances de ses amis de Manchester, et qu'il ait laissé
la solution de la question à l'esprit d'entreprise et à la
persévérance des capitalistes européens. »
Pour extrait: J. MONGIN.
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