Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
316 ri L'ISTHME DE SUEZ,
des côtes, chaque soir, un peu avant le coucher du so-
leil, la barque se rapproche de la terre et vient jeter
son grappin dans une anse ou, un peu au large, à l'abri
d'un banc. La voile est alors amenée, déverguée et mise
dans un sac pour être placée dans la chambre à l'abri
de l'humidité. Le lendemain, au jour, on appareille et
on fait route pour reprendre de nouveau un autre
mouillage à la tombée de la nuit. Il va sans dire que
pour peu que le temps soit mauvais, la barque reste
impassiblement et prudemment ancrée, attendant une
accalmée.
On conçoit facilement qu'avec un pareil mode de na-
vigation, les voyages entre Suez et Djeddah, par exem-
ple, soient passablement longs. En effet, ces barques
ne faisant jamais plus de 5 milles à l'heure, et la mar-
che étant limitée à dix heures environ de la journée, il
s'ensuit qu'elles mettent près de treize jours pour ac-
complir une traversée de moins de ü50 milles. Il est
entendu que ce voyage ne saurait ainsi s'accomplir
qu'à la condition d'avoir, tout le temps, une belle mer
et un vent maniable et favorable. Mais si ces condi-
tions viennent à manquer, il n'est pas rare de voir les
barques mettre vingt et vingt-cinq jours, et parfois
davantage, pour effectuer leur traversée.
Quant aux voyages de Djeddah à Suez, ils sont en-
core plus longs, par la raison que les vents qui règnent
sur le littoral, à partir de Djeddah jusqu'au fond du
golfe, pendant presque toute l'année, varient du nord au
nord-ouest, et que la route à faire est précisément en-
tre ces deux aires de vent.
Il existe fort peu de rouban et de nakhouda qui
aient une boussole à bord et encore moins qui sachent
s'en servir. Si par hasard il s'en trouve une, elle est
généralement dans un état de conservation pitoyable,
et ne se trouve placée dans la chambre du novice que
simplement pour l'acquit de conscience du propriétaire.
De cartes, il n'en est jamais question. Du reste,
comme le rouban et le nakhouda naviguent constam-
ment en vue de la côte et en dedans des bancs dont ils
connaissent les noms et la position, et que, d'autre
part, ainsi que je l'ai dit, ils passent bravement et tran-
quillement chaque nuit au mouillage, il leur est facile,
grâce à leur habitude, de se diriger sans le secours
d'une boussole et d'une carte, et simplement à l'aide
d'une inspection attentive du littoral.
; Pour finir ce long article, j'ajouterai que Djeddah
possède un petit chantier où se construisent des bar-
ques d'un assez fort tonnage et où, au besoin, celles
qui sont dans le cas de se réparer peuvent trouver à
se radouber complètement; — que le nombre des bar-
ques appartenant à ce port peut être évalué au chiffre
de 250 environ ; enfin, que la police et tout le service
maritime y sont confiés à une direction qui a pour chef
un fonctionnaire revêtu du titre prétentieux de Emir el
Bahar ou prince de la mer, — Ceci me rappelle que
l'étymologie de notre mot français amiral est toute
musulmane, et qu'il n'est autre chose qu'une simple
abréviation du titre arabe précité (Emir ou Amir-al
Bahar).
Agréez, etc.,
(Ve lettre.)
Djeddah, mai 1860.
Mon cher ami,
En désirant, aujourd'hui, vous parler un peu de ces
fameux chevaux du Nedjed, si réputés de tous temps
pour leur race, je suis loin, cependant, de vouloir vous
offrir un travail nouveau sur un sujet qui a fait l'objet
de plus d'un traité savant et complet. Il reste d'ailleurs -
fort peu de chose à dire sur les chevaux arabes après
les voyageurs qui les ont vus et étudiés de près, après.
les auteurs qui s'en sont particulièrement occupés,
après le livre si populaire de M. le général Daumas,
bien que cet ouvrage soit plus spécial aux chevaux de
l'Algérie, après surtout les intéressantes dissertations,
les observations pleines de vérité et de justesse que
M. Perron, aujourd'hui directeur du Collége impérial
arabe - français d'Alger, a consignées dans un pro-
drome historique qui précède sa traduction du re-
marquable traité d'hippologie et d'hippiatrie arabes
counu sous le nom de El-Naccrie. — Je me renfermerai
donc, et pour cause, dans un cadre restreint, et me
bornerai à vous mander, purement et simp'ement, les
renseignements que j'ai pu recueillir moi-même, et pour
ainsi dire sur les lieux ; heureux si, en cela, je par-
viens à vous intéresser quelques minutes.
Avant d'aller plus loin, je vous donnerai tout d'a-
bord ici la série des questions que dans une lettre par-
ticulière je posais, il y a quelques mois, à S. Exc. Ab-
dallah-Pacha, émir ou grand chérif de la Mecque, et
les réponses que ce prince aimable et éclairé voulut
bien y faire. L'opinion de ce haut personnage si com-
pétent a, vous le comprendrez aisément, une certaine
valeur en pareille matière.
Voici la traduction de la lettre que l'émir m'a adres-
sée pour me transmettre les renseignements que je lui
avais demandés :
a A Son Excellence, etc., etc.
» Après vous avoir offert les expressions d'amitié que
notre cœur ressent pour vous, nous vous rappellerons
que nous vous avons précédemment adressé une première
réponse à la demande de renseignements que vous nous
aviez faite au sujet des chevaux arabes. Nous vous y
disions que nous avions chargé tout spécialement quel-
qu'un de recueillir ces informations au sein même des
tribus arabes où nous avions lieu de croire qu'on serait
en mesure de satisfaire à votre désir. — Nous venons
de recevoir aujourd'hui même ces informations. Comme
nous avons pensé que la lecture du document qui les
contient et qui nous est parvenu de la contrée même
du Nedjed, pourrait vous présenter quelques difficultés
à cause de son écriture peu facile à déchiffrer, nous
l'avons fait recopier à la Mecque. — Vous trouverez
ci-joints l'original et la copie.
» Nous prions Dieu pour que ces deux documents, en
vous parvenant, vous trouvent dans un parfait état
de santé, et que leur contenu réponde à votre désir.
Ce sont là les renseignements qui ont pu être recueillis
pour le moment.
des côtes, chaque soir, un peu avant le coucher du so-
leil, la barque se rapproche de la terre et vient jeter
son grappin dans une anse ou, un peu au large, à l'abri
d'un banc. La voile est alors amenée, déverguée et mise
dans un sac pour être placée dans la chambre à l'abri
de l'humidité. Le lendemain, au jour, on appareille et
on fait route pour reprendre de nouveau un autre
mouillage à la tombée de la nuit. Il va sans dire que
pour peu que le temps soit mauvais, la barque reste
impassiblement et prudemment ancrée, attendant une
accalmée.
On conçoit facilement qu'avec un pareil mode de na-
vigation, les voyages entre Suez et Djeddah, par exem-
ple, soient passablement longs. En effet, ces barques
ne faisant jamais plus de 5 milles à l'heure, et la mar-
che étant limitée à dix heures environ de la journée, il
s'ensuit qu'elles mettent près de treize jours pour ac-
complir une traversée de moins de ü50 milles. Il est
entendu que ce voyage ne saurait ainsi s'accomplir
qu'à la condition d'avoir, tout le temps, une belle mer
et un vent maniable et favorable. Mais si ces condi-
tions viennent à manquer, il n'est pas rare de voir les
barques mettre vingt et vingt-cinq jours, et parfois
davantage, pour effectuer leur traversée.
Quant aux voyages de Djeddah à Suez, ils sont en-
core plus longs, par la raison que les vents qui règnent
sur le littoral, à partir de Djeddah jusqu'au fond du
golfe, pendant presque toute l'année, varient du nord au
nord-ouest, et que la route à faire est précisément en-
tre ces deux aires de vent.
Il existe fort peu de rouban et de nakhouda qui
aient une boussole à bord et encore moins qui sachent
s'en servir. Si par hasard il s'en trouve une, elle est
généralement dans un état de conservation pitoyable,
et ne se trouve placée dans la chambre du novice que
simplement pour l'acquit de conscience du propriétaire.
De cartes, il n'en est jamais question. Du reste,
comme le rouban et le nakhouda naviguent constam-
ment en vue de la côte et en dedans des bancs dont ils
connaissent les noms et la position, et que, d'autre
part, ainsi que je l'ai dit, ils passent bravement et tran-
quillement chaque nuit au mouillage, il leur est facile,
grâce à leur habitude, de se diriger sans le secours
d'une boussole et d'une carte, et simplement à l'aide
d'une inspection attentive du littoral.
; Pour finir ce long article, j'ajouterai que Djeddah
possède un petit chantier où se construisent des bar-
ques d'un assez fort tonnage et où, au besoin, celles
qui sont dans le cas de se réparer peuvent trouver à
se radouber complètement; — que le nombre des bar-
ques appartenant à ce port peut être évalué au chiffre
de 250 environ ; enfin, que la police et tout le service
maritime y sont confiés à une direction qui a pour chef
un fonctionnaire revêtu du titre prétentieux de Emir el
Bahar ou prince de la mer, — Ceci me rappelle que
l'étymologie de notre mot français amiral est toute
musulmane, et qu'il n'est autre chose qu'une simple
abréviation du titre arabe précité (Emir ou Amir-al
Bahar).
Agréez, etc.,
(Ve lettre.)
Djeddah, mai 1860.
Mon cher ami,
En désirant, aujourd'hui, vous parler un peu de ces
fameux chevaux du Nedjed, si réputés de tous temps
pour leur race, je suis loin, cependant, de vouloir vous
offrir un travail nouveau sur un sujet qui a fait l'objet
de plus d'un traité savant et complet. Il reste d'ailleurs -
fort peu de chose à dire sur les chevaux arabes après
les voyageurs qui les ont vus et étudiés de près, après.
les auteurs qui s'en sont particulièrement occupés,
après le livre si populaire de M. le général Daumas,
bien que cet ouvrage soit plus spécial aux chevaux de
l'Algérie, après surtout les intéressantes dissertations,
les observations pleines de vérité et de justesse que
M. Perron, aujourd'hui directeur du Collége impérial
arabe - français d'Alger, a consignées dans un pro-
drome historique qui précède sa traduction du re-
marquable traité d'hippologie et d'hippiatrie arabes
counu sous le nom de El-Naccrie. — Je me renfermerai
donc, et pour cause, dans un cadre restreint, et me
bornerai à vous mander, purement et simp'ement, les
renseignements que j'ai pu recueillir moi-même, et pour
ainsi dire sur les lieux ; heureux si, en cela, je par-
viens à vous intéresser quelques minutes.
Avant d'aller plus loin, je vous donnerai tout d'a-
bord ici la série des questions que dans une lettre par-
ticulière je posais, il y a quelques mois, à S. Exc. Ab-
dallah-Pacha, émir ou grand chérif de la Mecque, et
les réponses que ce prince aimable et éclairé voulut
bien y faire. L'opinion de ce haut personnage si com-
pétent a, vous le comprendrez aisément, une certaine
valeur en pareille matière.
Voici la traduction de la lettre que l'émir m'a adres-
sée pour me transmettre les renseignements que je lui
avais demandés :
a A Son Excellence, etc., etc.
» Après vous avoir offert les expressions d'amitié que
notre cœur ressent pour vous, nous vous rappellerons
que nous vous avons précédemment adressé une première
réponse à la demande de renseignements que vous nous
aviez faite au sujet des chevaux arabes. Nous vous y
disions que nous avions chargé tout spécialement quel-
qu'un de recueillir ces informations au sein même des
tribus arabes où nous avions lieu de croire qu'on serait
en mesure de satisfaire à votre désir. — Nous venons
de recevoir aujourd'hui même ces informations. Comme
nous avons pensé que la lecture du document qui les
contient et qui nous est parvenu de la contrée même
du Nedjed, pourrait vous présenter quelques difficultés
à cause de son écriture peu facile à déchiffrer, nous
l'avons fait recopier à la Mecque. — Vous trouverez
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