Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
314 L'ISTHME DE SUEZ,
» Pendant leur jeune âge, les poissons sont sujets à
une maladie que les pisciculteurs chinois reconnaissent
parfaitement. Ils les en guérissent au moyen de jus de
jeunes plantes, de fèves de marais, qu'ils pilent et qu'ils
expriment dans l'eau où se trouvent les poissons.
» Enfin, j'ajouterai que l'eau du Yang-tse-kiang ou fleuve
Bleu, et celle de ses grands affluents jusqu'à une dis-
tance plus ou moins grande de leurs embouchures, sont
troubles, jaunes, et qu'elles paraissent avoir une grande
analogie avec l'eau du Rhône, dans laquelle il convien-
drait de placer peut-être les poissons que je vieus d'en-
voyer au ministère par l'Européen, s'ils arrivent à leur
destination.
» Cependant, je dois dire que l'on retrouve les mêmes
espèces dans des rivières dont l'eau est claire, comme
aussi est celle des rivières et de la plupart des étangs
où se fait l'éducation des poissons.
» Telles sont les notes que j'ai pu recueillir sur l'in-
téressante question de l'éducation des poissons en Chine,
et sur les meilleures des variétés qu'ils possèdent. J'au-
rais voulu les compléter par un compte de dépenses et
de recettes pour un vivier ou un étang d'une conte-
nance donnée, mais je n'ai pas assez d'éléments pour
me permettre de fournir à ce sujet des chiffres positifs.
» Han-Keou, 18 juin 1861. »
LA DOUBLE RÉSURRECTION DE L'ÉGYPTE.
Sous ce titre, le Moniteur de l'Allier du 27 sep-
tembre publie l'article suivant :
« Semblables à ces continents immergés dont les
sommités, s'élevant du fond des mers, racontent au
géologue les rudes convulsions du globe, les pyramides
de Gizeh et de Memphis, les obélisques de Thèbes et
les sommités du grand Sphinx, que leur élévation a
garantis d'un funèbre linceul, sont les repères indiquant
à l'archéologue la voisinage des cités, des temples et
des palais saccagés par la main des barbares et en-
sevelis sous les sables du désert : comme si la nature
eût voulu soustraire aux siècles à venir jusqu'aux traces
de ces dévastations inouïes. Mais le torrent qui a tout en-
glouti ne peut remonter vers sa source. Si les portes du
temple de Janus se rouvrent encore, c'est avec ména-
gements ; si Bellone n'a pas brisé son fouet, du moins
elle en a émoussé la pointe ; et si les conquérants ren-
versent encore les empires, ils laissent debout les mo-
numents. Reconnaissance donc pour leur modération
éclairée, mais gratitude et amour envers les souverains
qui, à l'imitation de Mohammed-Saïd, créent ou restau-
rent les magnificences qui embellissent la terre ou ex-
hument les chefs-d'œuvre cachés dans son sein.
» La première découverte éleva bien haut la renommée
de l'explorateur, ce fut celle du fameux Sérapéum ou
tombeau du dieu Apis(l); une phrase de Strabon devint
un trait de lumière éclairant le génie. Mariette, guidé
par la similitude des sphinx d'Alexandrie et du Caire
avec ceux de Sakarak, fait des recherches en ce dernier
(1) Sarapeum vient de Serapis, littéralement Apis mort (voyez le
Moniteur universel des 2 et 3 juillet 1860.)
lieu et trouve la double rangée de Sphinx qui, selon,
le géographe grec, devait précéder le fameux tombeau.
Le dernier le conduit dans une vaste enceinte, il pé-
nètre dans des caveaux scellés depuis cinq mille ans, où
dorment dans leurs somptueux sarcophages, à l'abri
des regards profanes et pour l'éternité, des momies il-
lustres et une reine couverte d'or et de bijoux d'un
fini admirable; mais celui du bœuf sacré était vide.
» Le vice-roi demande au gouvernement le conserva-
teur adjoint du musée du Louvre, l'investit de sa puis-
sance, lui ouvre ses trésors et livre à ses recherches la
féconde vallée du Nil. Les travaux réguliers n'ont com-
mencé qu'en 1858, et déjà mille neuf cents objets d'une
grande valeur intrinsèque, et d'un prix inestimable au
point de vue de l'art antique, ont pris place sous les vi-
trines du Louvre ou dans le musée provisoire du Caire.
Encore deux campagnes, et Syene, Teutyris, Edfou,
Thèbes, Gizeh et Memphis, ces villes opulentes de l'an-
tiquité et qui marquent aujourd'hui les étapes de cet
immense ruban de près de deux cents lieues, ne seront
plus qu'une longue et riche nécropole, mise à nu par
l'active et patiente recherche de notre intrépide compa-
triote, et racontant sur ses bas-reliefs de granit et de
porphyre l'histoire et la grandeur des temps passés. Le
récit de ces merveilles figure aussi en caractères sym-
boliques sur ces pylônes, ces obélisques et ces entable-
ments qui précèdent et ornent les temples, et sur les
colonnes et les murs qui les soutiennent. Le célèbre
Champollion a deviné les hiéroglyphes, mais il a payé
de sa vie, à l'âge de quarante ans, la témérité de braver
à la fois les feux du soleil et ceux de l'étude. Sa mé-
thode, devenue classique, est un flambeau qui guide avec
certitude les investigations de son heureux continua-
teur. Déjà celui-ci a découvert et traduit des poëmes,
romans et mémoires contemporains de Moïse ou anté-
rieurs à ce profond législateur.
» Le vice-roi ayant ordonné d'opérer simultanément
des fouilles sur plusieurs points, on a mis au jour à
Gizeh un édifice religieux vaste comme le Louvre et
construit il y a plus de cinq mille ans : on a trouvé à
Karnak un temple d'une lieue de circuit, et un autre à
Edfou renfermant vingt salles, dont les revêtements sont
partout couverts de sculptures, de maximes renfermées
dans des cartouches, d'hiéroglyphes et de peintures
d'une incroyable fraîcheur; mais cette exhumation a
nécessité le démolissement d'un grand village construit
sur ces ruines. Il est, avec celui de Denderah, le mieux
conservé.
» A Deyr-el-Babard des dessins reproduisent la façon
dont on transplante à Paris les grands arbres. Le déblaie-
ment a mis au jour à Abydos un temple et une nécro-
pole de deux lieues; et celui du grand Sphinx a occasionné
la rencontre fortuite d'un autre temple construit, comme
les Pyramides, pour l'éternité, dit-l'auteur du feuilleton,
car, malgré sa date de cinq mille ans, il est parfait de con-
servation. Puis des tables portant les noms de soixante-
trois rois, circonstance précieuse en ce qu'elle permet de
combler les vides qui existaient dans la série des sou-
verains de plusieurs dynasties; et enfin des papyrus
du temps des Lagides : ceux-ci prouvent d'une façon
péremptoire que l'alphabet de Phénicie, qui plus tard
» Pendant leur jeune âge, les poissons sont sujets à
une maladie que les pisciculteurs chinois reconnaissent
parfaitement. Ils les en guérissent au moyen de jus de
jeunes plantes, de fèves de marais, qu'ils pilent et qu'ils
expriment dans l'eau où se trouvent les poissons.
» Enfin, j'ajouterai que l'eau du Yang-tse-kiang ou fleuve
Bleu, et celle de ses grands affluents jusqu'à une dis-
tance plus ou moins grande de leurs embouchures, sont
troubles, jaunes, et qu'elles paraissent avoir une grande
analogie avec l'eau du Rhône, dans laquelle il convien-
drait de placer peut-être les poissons que je vieus d'en-
voyer au ministère par l'Européen, s'ils arrivent à leur
destination.
» Cependant, je dois dire que l'on retrouve les mêmes
espèces dans des rivières dont l'eau est claire, comme
aussi est celle des rivières et de la plupart des étangs
où se fait l'éducation des poissons.
» Telles sont les notes que j'ai pu recueillir sur l'in-
téressante question de l'éducation des poissons en Chine,
et sur les meilleures des variétés qu'ils possèdent. J'au-
rais voulu les compléter par un compte de dépenses et
de recettes pour un vivier ou un étang d'une conte-
nance donnée, mais je n'ai pas assez d'éléments pour
me permettre de fournir à ce sujet des chiffres positifs.
» Han-Keou, 18 juin 1861. »
LA DOUBLE RÉSURRECTION DE L'ÉGYPTE.
Sous ce titre, le Moniteur de l'Allier du 27 sep-
tembre publie l'article suivant :
« Semblables à ces continents immergés dont les
sommités, s'élevant du fond des mers, racontent au
géologue les rudes convulsions du globe, les pyramides
de Gizeh et de Memphis, les obélisques de Thèbes et
les sommités du grand Sphinx, que leur élévation a
garantis d'un funèbre linceul, sont les repères indiquant
à l'archéologue la voisinage des cités, des temples et
des palais saccagés par la main des barbares et en-
sevelis sous les sables du désert : comme si la nature
eût voulu soustraire aux siècles à venir jusqu'aux traces
de ces dévastations inouïes. Mais le torrent qui a tout en-
glouti ne peut remonter vers sa source. Si les portes du
temple de Janus se rouvrent encore, c'est avec ména-
gements ; si Bellone n'a pas brisé son fouet, du moins
elle en a émoussé la pointe ; et si les conquérants ren-
versent encore les empires, ils laissent debout les mo-
numents. Reconnaissance donc pour leur modération
éclairée, mais gratitude et amour envers les souverains
qui, à l'imitation de Mohammed-Saïd, créent ou restau-
rent les magnificences qui embellissent la terre ou ex-
hument les chefs-d'œuvre cachés dans son sein.
» La première découverte éleva bien haut la renommée
de l'explorateur, ce fut celle du fameux Sérapéum ou
tombeau du dieu Apis(l); une phrase de Strabon devint
un trait de lumière éclairant le génie. Mariette, guidé
par la similitude des sphinx d'Alexandrie et du Caire
avec ceux de Sakarak, fait des recherches en ce dernier
(1) Sarapeum vient de Serapis, littéralement Apis mort (voyez le
Moniteur universel des 2 et 3 juillet 1860.)
lieu et trouve la double rangée de Sphinx qui, selon,
le géographe grec, devait précéder le fameux tombeau.
Le dernier le conduit dans une vaste enceinte, il pé-
nètre dans des caveaux scellés depuis cinq mille ans, où
dorment dans leurs somptueux sarcophages, à l'abri
des regards profanes et pour l'éternité, des momies il-
lustres et une reine couverte d'or et de bijoux d'un
fini admirable; mais celui du bœuf sacré était vide.
» Le vice-roi demande au gouvernement le conserva-
teur adjoint du musée du Louvre, l'investit de sa puis-
sance, lui ouvre ses trésors et livre à ses recherches la
féconde vallée du Nil. Les travaux réguliers n'ont com-
mencé qu'en 1858, et déjà mille neuf cents objets d'une
grande valeur intrinsèque, et d'un prix inestimable au
point de vue de l'art antique, ont pris place sous les vi-
trines du Louvre ou dans le musée provisoire du Caire.
Encore deux campagnes, et Syene, Teutyris, Edfou,
Thèbes, Gizeh et Memphis, ces villes opulentes de l'an-
tiquité et qui marquent aujourd'hui les étapes de cet
immense ruban de près de deux cents lieues, ne seront
plus qu'une longue et riche nécropole, mise à nu par
l'active et patiente recherche de notre intrépide compa-
triote, et racontant sur ses bas-reliefs de granit et de
porphyre l'histoire et la grandeur des temps passés. Le
récit de ces merveilles figure aussi en caractères sym-
boliques sur ces pylônes, ces obélisques et ces entable-
ments qui précèdent et ornent les temples, et sur les
colonnes et les murs qui les soutiennent. Le célèbre
Champollion a deviné les hiéroglyphes, mais il a payé
de sa vie, à l'âge de quarante ans, la témérité de braver
à la fois les feux du soleil et ceux de l'étude. Sa mé-
thode, devenue classique, est un flambeau qui guide avec
certitude les investigations de son heureux continua-
teur. Déjà celui-ci a découvert et traduit des poëmes,
romans et mémoires contemporains de Moïse ou anté-
rieurs à ce profond législateur.
» Le vice-roi ayant ordonné d'opérer simultanément
des fouilles sur plusieurs points, on a mis au jour à
Gizeh un édifice religieux vaste comme le Louvre et
construit il y a plus de cinq mille ans : on a trouvé à
Karnak un temple d'une lieue de circuit, et un autre à
Edfou renfermant vingt salles, dont les revêtements sont
partout couverts de sculptures, de maximes renfermées
dans des cartouches, d'hiéroglyphes et de peintures
d'une incroyable fraîcheur; mais cette exhumation a
nécessité le démolissement d'un grand village construit
sur ces ruines. Il est, avec celui de Denderah, le mieux
conservé.
» A Deyr-el-Babard des dessins reproduisent la façon
dont on transplante à Paris les grands arbres. Le déblaie-
ment a mis au jour à Abydos un temple et une nécro-
pole de deux lieues; et celui du grand Sphinx a occasionné
la rencontre fortuite d'un autre temple construit, comme
les Pyramides, pour l'éternité, dit-l'auteur du feuilleton,
car, malgré sa date de cinq mille ans, il est parfait de con-
servation. Puis des tables portant les noms de soixante-
trois rois, circonstance précieuse en ce qu'elle permet de
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verains de plusieurs dynasties; et enfin des papyrus
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