Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1861 15 septembre 1861
Description : 1861/09/15 (A6,N126). 1861/09/15 (A6,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203279p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
296 L'ISTHME DE SUEZ,
koro (station de la Mission apostolique), et absolument
sous le méridien de cette station.
» N'ayant pu me servir du sextant pour déterminer
la latitude à cause de la hauteur solaire, trop considé-
rable à midi, j'ai pris pour point de départ l'île de
Janker, dont la latitude a été estimée par M. Darnaud
à 4° 42' 42". Le compas de route, un graphomètre et
une montre ordinaire m'ont servi à déterminer des
angles et des surfaces, et à compléter mon estime.
J'ai fait à pied toute la route de Gondokoro à la chaîne
du Régo. Je crois donc mes estimations exactes, à
quelques minutes près.
» D'après les informations que j'ai recueillies, dans
ce voyage, des indigènes, le fleuve, après avoir dé-
passé les monts Régo, s'éloignerait tout à fait des
montagnes, et offrirait alors une vaste nappe d'eau,
d'un courant très-faible, mais d'une grande profon-
deur. Ce renseignement, s'il est exact, comme tout
porte à le croire, parce qu'il a été précédemment
donné à M. Miani, est un motif de plus pour m'en-
gager à reprendre prochainement le cours de [mes
explorations, au moyen des bateaux qui m'ont servi
une première fois.
» Le commencement de juillet est l'époque que
nous avons fixée, mon compagnon d'aventures et moi,
pour mettre à la voile, et quoique les pluies soient
encore fréquentes dans cette saison, nous sommes
obligés d'accepter cet inconvénient, pour pouvoir mettre
à profit les exhaussements momentanés du niveau du
fleuve, et franchir de la sorte beaucoup d'obstacles
qui nous arrêteraient peut-être quand le Nil serait à
son déclin.
» Votre très-humble et très-dévoué serviteur,
» ALFRED PENEY,
- » Médecin en chef, en mission dans l'intérieur de VAfrique. »
LA CIVILISATION EUROPÉENNE AU JAPON.
Le Moniteur universel du 5 septembre reproduit
sur le Japon et les Japonais un article fort intéres-
sant de la Revue d'Edimbourg. Cette lecture a cor-
roboré nos prévisions et donné une sorte de consis-
tance à une prophétie jugée bien téméraire ; à savoir :
que peu de temps après l'ouverture du canal de Suez
les navires de ces insulaires vogueraient sur la Mé-
diterranée, et que leur pavillon flotterait sur la rade
de Marseille.
Le Japon est encore en plein moyen âge; ses ha-
bitants gémissent sous le despotisme brutal de petits
tyrans féodaux dont les violences s'exercent, sinon
avec la protection ouverte du pouvoir suprême, du
moins en l'absence de lois répressives spéciales. Ce
régime transitoire paraît toucher à sa fin, car les es-
prits sont arrivés au degré de maturité où nous
trouva le xvie siècle, alors que toute une révolution
se préparait dans les mœurs, les lois et les gouver-
nements de notre vieille société européenne. Si cette
nation est moins avancée dans l'étude -des sciences
abstraites que nous ne l'étions alors, il faut bien
avouer qu'elle l'est davantage dans plusieurs branches
des connaissances industrielles et artistiques que nous
possédions sous Louis XIII. Il serait inutile de rap-
peler ici que depuis nombre de siècles on fabrique
au Japon comme en Chine ces magnifiques étoffes de
soie, ces délicieuses porcelaines et ces charmants ob-
jets en laque, ornements de nos étagères, que nous
avons eu tant de peine à imiter, tandis qu'ils co-
pient avec une entière perfection les merveilles de
notre industrie. D'où vient cette différence d'apti-
tude? Les nations de l'Ouest sont cependant plus ci-
vilisées, plus savantes et plus éclairées que ce peuple
de l'extrême Orient. Voyez! il est aussi habile que
nous dans la création d'une foule d'articles de fan-
taisie, et ses ouvriers déploient plus d'adresse que
les nôtres quand il s'agit de reproduire un spécimen
de fabrication étrangère. Cette prodigieuse facilité
ne doit pas dépendre uniquement, il nous semble,
d'une organisation intellectuelle les rendant plus
propres à de longues et patientes recherches, mais
aussi d'une étrange souplesse et rapidité de concep-
tion cherchant à se développer dans de nouveaux
éléments. L'on dirait d'un ressort trop longtemps
comprimé et se détendant avec une violence propor-
tionnelle. N'en avons-nous pas de nombreux exem-
ples? Ils sont renfermés dans une période si courte
que c'est à peine si l'on ose y croire. Peut-on se dou-
ter en effet que dans l'espace de cinq ou six années
l'industrie des habitants de ce petit coin du monde
ait presque atteint la limite actuelle du génie? Que ses
ateliers de construction, ses fonderies, son outillage,
soient parvenus à ce degré de perfection que néces-
site maintenant la fabrication de nos machines de
force si parfaites ?
Le capitaine Perry leur apporte en 1854 une petite
locomotive et son tender, 400 mètres de rails et un
télégraphe électrique. Ils admirent, s'extasient, de-
mandent des ouvriers, façonnent les leurs, perfec-
tionnent leurs engins , créent de puissants moteurs
et roulent aujourd'hui en chemin de fer. Mais leur
surprise devint extrême lorsqu'ils virent fonctionner
le télégraphe transmettant les dépêches avec la vi-
tesse de la pensée ; alors ils voulurent posséder ces
ingénieux appareils, et cette surprenante conquête
court aujourd'hui sur les poteaux de leurs voies fer-
rées. Il en a été de même des steamers. La vue de
ces légers et gracieux navires vainqueurs de la mer,
des vents contraires et des tempêtes leur inspira bien
vite le désir d'en posséder. Le gouvernement manda
de Hollande des ingénieurs et des constructeurs , les
mit à l'œuvre, fit étudier sous ses yeux, et la marine
japonaise compte à présent un certain nombre de
bateaux à vapeur tous construits dans les ateliers
nationaux par des ouvriers indigènes. Ne nous
semble-t-il pas assister au réveil des Russes sous
koro (station de la Mission apostolique), et absolument
sous le méridien de cette station.
» N'ayant pu me servir du sextant pour déterminer
la latitude à cause de la hauteur solaire, trop considé-
rable à midi, j'ai pris pour point de départ l'île de
Janker, dont la latitude a été estimée par M. Darnaud
à 4° 42' 42". Le compas de route, un graphomètre et
une montre ordinaire m'ont servi à déterminer des
angles et des surfaces, et à compléter mon estime.
J'ai fait à pied toute la route de Gondokoro à la chaîne
du Régo. Je crois donc mes estimations exactes, à
quelques minutes près.
» D'après les informations que j'ai recueillies, dans
ce voyage, des indigènes, le fleuve, après avoir dé-
passé les monts Régo, s'éloignerait tout à fait des
montagnes, et offrirait alors une vaste nappe d'eau,
d'un courant très-faible, mais d'une grande profon-
deur. Ce renseignement, s'il est exact, comme tout
porte à le croire, parce qu'il a été précédemment
donné à M. Miani, est un motif de plus pour m'en-
gager à reprendre prochainement le cours de [mes
explorations, au moyen des bateaux qui m'ont servi
une première fois.
» Le commencement de juillet est l'époque que
nous avons fixée, mon compagnon d'aventures et moi,
pour mettre à la voile, et quoique les pluies soient
encore fréquentes dans cette saison, nous sommes
obligés d'accepter cet inconvénient, pour pouvoir mettre
à profit les exhaussements momentanés du niveau du
fleuve, et franchir de la sorte beaucoup d'obstacles
qui nous arrêteraient peut-être quand le Nil serait à
son déclin.
» Votre très-humble et très-dévoué serviteur,
» ALFRED PENEY,
- » Médecin en chef, en mission dans l'intérieur de VAfrique. »
LA CIVILISATION EUROPÉENNE AU JAPON.
Le Moniteur universel du 5 septembre reproduit
sur le Japon et les Japonais un article fort intéres-
sant de la Revue d'Edimbourg. Cette lecture a cor-
roboré nos prévisions et donné une sorte de consis-
tance à une prophétie jugée bien téméraire ; à savoir :
que peu de temps après l'ouverture du canal de Suez
les navires de ces insulaires vogueraient sur la Mé-
diterranée, et que leur pavillon flotterait sur la rade
de Marseille.
Le Japon est encore en plein moyen âge; ses ha-
bitants gémissent sous le despotisme brutal de petits
tyrans féodaux dont les violences s'exercent, sinon
avec la protection ouverte du pouvoir suprême, du
moins en l'absence de lois répressives spéciales. Ce
régime transitoire paraît toucher à sa fin, car les es-
prits sont arrivés au degré de maturité où nous
trouva le xvie siècle, alors que toute une révolution
se préparait dans les mœurs, les lois et les gouver-
nements de notre vieille société européenne. Si cette
nation est moins avancée dans l'étude -des sciences
abstraites que nous ne l'étions alors, il faut bien
avouer qu'elle l'est davantage dans plusieurs branches
des connaissances industrielles et artistiques que nous
possédions sous Louis XIII. Il serait inutile de rap-
peler ici que depuis nombre de siècles on fabrique
au Japon comme en Chine ces magnifiques étoffes de
soie, ces délicieuses porcelaines et ces charmants ob-
jets en laque, ornements de nos étagères, que nous
avons eu tant de peine à imiter, tandis qu'ils co-
pient avec une entière perfection les merveilles de
notre industrie. D'où vient cette différence d'apti-
tude? Les nations de l'Ouest sont cependant plus ci-
vilisées, plus savantes et plus éclairées que ce peuple
de l'extrême Orient. Voyez! il est aussi habile que
nous dans la création d'une foule d'articles de fan-
taisie, et ses ouvriers déploient plus d'adresse que
les nôtres quand il s'agit de reproduire un spécimen
de fabrication étrangère. Cette prodigieuse facilité
ne doit pas dépendre uniquement, il nous semble,
d'une organisation intellectuelle les rendant plus
propres à de longues et patientes recherches, mais
aussi d'une étrange souplesse et rapidité de concep-
tion cherchant à se développer dans de nouveaux
éléments. L'on dirait d'un ressort trop longtemps
comprimé et se détendant avec une violence propor-
tionnelle. N'en avons-nous pas de nombreux exem-
ples? Ils sont renfermés dans une période si courte
que c'est à peine si l'on ose y croire. Peut-on se dou-
ter en effet que dans l'espace de cinq ou six années
l'industrie des habitants de ce petit coin du monde
ait presque atteint la limite actuelle du génie? Que ses
ateliers de construction, ses fonderies, son outillage,
soient parvenus à ce degré de perfection que néces-
site maintenant la fabrication de nos machines de
force si parfaites ?
Le capitaine Perry leur apporte en 1854 une petite
locomotive et son tender, 400 mètres de rails et un
télégraphe électrique. Ils admirent, s'extasient, de-
mandent des ouvriers, façonnent les leurs, perfec-
tionnent leurs engins , créent de puissants moteurs
et roulent aujourd'hui en chemin de fer. Mais leur
surprise devint extrême lorsqu'ils virent fonctionner
le télégraphe transmettant les dépêches avec la vi-
tesse de la pensée ; alors ils voulurent posséder ces
ingénieux appareils, et cette surprenante conquête
court aujourd'hui sur les poteaux de leurs voies fer-
rées. Il en a été de même des steamers. La vue de
ces légers et gracieux navires vainqueurs de la mer,
des vents contraires et des tempêtes leur inspira bien
vite le désir d'en posséder. Le gouvernement manda
de Hollande des ingénieurs et des constructeurs , les
mit à l'œuvre, fit étudier sous ses yeux, et la marine
japonaise compte à présent un certain nombre de
bateaux à vapeur tous construits dans les ateliers
nationaux par des ouvriers indigènes. Ne nous
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