Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1861 15 septembre 1861
Description : 1861/09/15 (A6,N126). 1861/09/15 (A6,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203279p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
290 L'ISTHME DE SUEZ,
branche pélusiaque qui pourra plus tard offrir les
plus précieuses ressources, tant pour l'alimentation
des chantiers que pour l'irrigation des vastes et
fertiles terrains qui avoisinent cette localité, voilà
l'ensemble de ce qui se fait du côté de Port-Saïd
et vecs le lac Timsah. Dans le lac Ballali les efforts
sont dirigés vers la plus prompte exécution pos-
sible de la rigole de Kantara à Ferdane, qui,
comme on le sait, mettra par une route d'eau la
Méditerranée en communication directe avec le
pied du seuil d'El-Guisr. Sur ce seuil lui-même
les ateliers fonctionnent toujours et les déblais se
poursuivent ; mais le grand coup ne sera porté sur
cette section, la plus importante de toutes comme ter-
rassement, que lorsque le canal d'eau douce reliant
Zagazig au lac Timsah aura mis le seuil par. cette
extrémité en relation facile et économique avec le
Nil et les chemins de fer égyptiens; comme la rigole
jusqu'à Ferdane a une destination analogue du côté
de la mer. C'est donc sur le canal d'eau douce que
se porte en ce moment la principale énergie du tra-
vail et que se trouve réuni le plus grand nombre
des ouvriers indigènes.
Au surplus nous pouvons présenter à nos lecteurs
un document de nature à leur faire apprécier l'im-
portance des travaux dont Port-Saïd est le centre
et qui de là rayonnent sur la ligne dont il est la
tête. Nous joignons à notre chronique le tableau dé-
taillé du mouvement de la rade de Port-Saïd depuis
le mois d'avril jusqu'à la fin de juillet de cette an-
née. Quatre-vingt sept navires y ont, dans ces quatre
mois, transporté plus de dix mille tonneaux de ma-
tériaux de toute espèce, qui ont trouvé immédiate-
ment leur emploi. Bientôt Port-Saïd sera en outre
le dépôt des divers approvisionnements qui, par la
rigole de service , iront alimenter les travailleurs
dans le désert, et l'activité de sa rade en recevra
de nouveaux développements. Ce mouvement de
Port-Saïd a déjà assez d'intérêt pour que nous puis-
sions dire que des commerçants ont exprimé l'inten-
tion, demandé et obtenu l'autorisation d'y former des
établissements. Ce sont là des projets que la Compa-
gnie doit naturellement encourager et que sans doute
elle encourage. Port-Saïd, en effet, est dès à pré-
sent un centre de consommation qui a sa valeur, et
cette valeur, par la force des choses, est destinée à
s'accroître tous les jours.
Nous appelons de nouveau l'attention sur le tableau
qui nous est transmis par notre correspondant, et
que son étendue nous oblige de placer à la fin de
notre numéro.
EnNEST DESPLACES.
(Voir le tableau, pages 302-303.)
LES TRAVAUX DU CANAL DE SUEg.
Le Daily News du 11 septembre publie la lettre sui-
vante qui lui a été adressée par M. Lange :
g 4 l'éditeur du D.ULt Nçw§.
» Monsieur,
» Comme il peut y avoir de l'intérêt pour yqs lecr.
teurs à connaître les progrès qui ont été faits dans lesi
travaux du canal de Sue?, je vous demande la permis-
sion de vous donner un compte sommaire de ce qui a
été exécuté jusqu'à présent. n a déjà été dit que le
projet embrasse deux travaux principaux, un canal
maritime destiné à unir les deux mers, et un canal
d'eau douce qui suit la vallée de Gessen. Suivant les
derniers plans, la distance du terrain à creuser est
d'environ 90 milles du nord au sud; la profondeur, d'a-
près l'évaluation primitive, sera de 26 pieds, et la lar-
geur de 182 pieds est considérée comme suffisante. Eç
partant de Pord-Saïd, on traverse le lac Menzaleh, Kan-
tara, Ferdane, El-Guisr, le lac Timsah, le Serapeum et
les lacs Amers, pour atteindre Suez. D'abord et avant
tout, il était nécessaire d'établir sur la Méditerranée un
port suffisant pour décharger le matériel qui devait
servir aux ouvrages. Cela a été fait, et ce qui naguère
était un lieu nu et désolé, et à peine visité par un être
humain, a été converti en une petite ville propre et
bien bâtie d'environ 2,000 âmes. Tarmi cette popula-
tion, j'ai vu un grand nombre de Syriens; ce fait, à
mon avis, n'est pas sans importance, car c'est là le point
du projet, auquel l'Angleterre a pris une si grande part,
de venir en aide à la détresse de la population chré-
tienne, avec cette différence que les fonds envoyés en
Syrie, dans ce but, n'ont apporté qu'un soulagement
temporaire, tandis que leur application aux travaux du
canal apporte un secours permanent à un grand nom-
bre de familles affligées.
» M. de Lesseps a certainement de très-grands titres
à la reconnaissance de tous pour l'humanité qu'il a
montrée, dans le temps, en Syrie. A Port-Saïd, nombre
de magasins, de forges, de scieries, d'ateliers sont
terminés, et cinq immenses machines à draguer fonc-
tionnent. Vingt-quatre de ces machines ont été déjà dé-
barquées, et l'on ne perd pas de temps pour les monter.
Vous pourrez vous faire une idée de l'activité de la
place si je vous dis que plus de cent trente-huit embarca-
tions, jaugeant environ 29,000 tonneaux, ont déchargé
leurs cargaisons à la jetée de Port-Saïd, et quand notre
société, composée de M. Colquhoun, consul général de
Sa Majesté, du consul Saunders, etc., a,débarqué ici,
nous avons remarqué plusieurs bâtiments à l'ancre qui
étaient prêts à décharger. Notre débarquement s'est
fait avec la plus grande facilité. Je note ces faits, parce
que l'on croit généralement que l'absence de toute
mention des travaux dans les journaux est l'indice
d'une inaction correspondante. 11 s'en faut cependant
de beaucoup qu'il en soit ainsi, comme on peut en ju-
ger par cette circonstance, que notre compagnie a fait
sur le canal, depuis Port-Saïd jusqu'à Kantara, environ
30 milles, car cette station est entièrement terminée,
branche pélusiaque qui pourra plus tard offrir les
plus précieuses ressources, tant pour l'alimentation
des chantiers que pour l'irrigation des vastes et
fertiles terrains qui avoisinent cette localité, voilà
l'ensemble de ce qui se fait du côté de Port-Saïd
et vecs le lac Timsah. Dans le lac Ballali les efforts
sont dirigés vers la plus prompte exécution pos-
sible de la rigole de Kantara à Ferdane, qui,
comme on le sait, mettra par une route d'eau la
Méditerranée en communication directe avec le
pied du seuil d'El-Guisr. Sur ce seuil lui-même
les ateliers fonctionnent toujours et les déblais se
poursuivent ; mais le grand coup ne sera porté sur
cette section, la plus importante de toutes comme ter-
rassement, que lorsque le canal d'eau douce reliant
Zagazig au lac Timsah aura mis le seuil par. cette
extrémité en relation facile et économique avec le
Nil et les chemins de fer égyptiens; comme la rigole
jusqu'à Ferdane a une destination analogue du côté
de la mer. C'est donc sur le canal d'eau douce que
se porte en ce moment la principale énergie du tra-
vail et que se trouve réuni le plus grand nombre
des ouvriers indigènes.
Au surplus nous pouvons présenter à nos lecteurs
un document de nature à leur faire apprécier l'im-
portance des travaux dont Port-Saïd est le centre
et qui de là rayonnent sur la ligne dont il est la
tête. Nous joignons à notre chronique le tableau dé-
taillé du mouvement de la rade de Port-Saïd depuis
le mois d'avril jusqu'à la fin de juillet de cette an-
née. Quatre-vingt sept navires y ont, dans ces quatre
mois, transporté plus de dix mille tonneaux de ma-
tériaux de toute espèce, qui ont trouvé immédiate-
ment leur emploi. Bientôt Port-Saïd sera en outre
le dépôt des divers approvisionnements qui, par la
rigole de service , iront alimenter les travailleurs
dans le désert, et l'activité de sa rade en recevra
de nouveaux développements. Ce mouvement de
Port-Saïd a déjà assez d'intérêt pour que nous puis-
sions dire que des commerçants ont exprimé l'inten-
tion, demandé et obtenu l'autorisation d'y former des
établissements. Ce sont là des projets que la Compa-
gnie doit naturellement encourager et que sans doute
elle encourage. Port-Saïd, en effet, est dès à pré-
sent un centre de consommation qui a sa valeur, et
cette valeur, par la force des choses, est destinée à
s'accroître tous les jours.
Nous appelons de nouveau l'attention sur le tableau
qui nous est transmis par notre correspondant, et
que son étendue nous oblige de placer à la fin de
notre numéro.
EnNEST DESPLACES.
(Voir le tableau, pages 302-303.)
LES TRAVAUX DU CANAL DE SUEg.
Le Daily News du 11 septembre publie la lettre sui-
vante qui lui a été adressée par M. Lange :
g 4 l'éditeur du D.ULt Nçw§.
» Monsieur,
» Comme il peut y avoir de l'intérêt pour yqs lecr.
teurs à connaître les progrès qui ont été faits dans lesi
travaux du canal de Sue?, je vous demande la permis-
sion de vous donner un compte sommaire de ce qui a
été exécuté jusqu'à présent. n a déjà été dit que le
projet embrasse deux travaux principaux, un canal
maritime destiné à unir les deux mers, et un canal
d'eau douce qui suit la vallée de Gessen. Suivant les
derniers plans, la distance du terrain à creuser est
d'environ 90 milles du nord au sud; la profondeur, d'a-
près l'évaluation primitive, sera de 26 pieds, et la lar-
geur de 182 pieds est considérée comme suffisante. Eç
partant de Pord-Saïd, on traverse le lac Menzaleh, Kan-
tara, Ferdane, El-Guisr, le lac Timsah, le Serapeum et
les lacs Amers, pour atteindre Suez. D'abord et avant
tout, il était nécessaire d'établir sur la Méditerranée un
port suffisant pour décharger le matériel qui devait
servir aux ouvrages. Cela a été fait, et ce qui naguère
était un lieu nu et désolé, et à peine visité par un être
humain, a été converti en une petite ville propre et
bien bâtie d'environ 2,000 âmes. Tarmi cette popula-
tion, j'ai vu un grand nombre de Syriens; ce fait, à
mon avis, n'est pas sans importance, car c'est là le point
du projet, auquel l'Angleterre a pris une si grande part,
de venir en aide à la détresse de la population chré-
tienne, avec cette différence que les fonds envoyés en
Syrie, dans ce but, n'ont apporté qu'un soulagement
temporaire, tandis que leur application aux travaux du
canal apporte un secours permanent à un grand nom-
bre de familles affligées.
» M. de Lesseps a certainement de très-grands titres
à la reconnaissance de tous pour l'humanité qu'il a
montrée, dans le temps, en Syrie. A Port-Saïd, nombre
de magasins, de forges, de scieries, d'ateliers sont
terminés, et cinq immenses machines à draguer fonc-
tionnent. Vingt-quatre de ces machines ont été déjà dé-
barquées, et l'on ne perd pas de temps pour les monter.
Vous pourrez vous faire une idée de l'activité de la
place si je vous dis que plus de cent trente-huit embarca-
tions, jaugeant environ 29,000 tonneaux, ont déchargé
leurs cargaisons à la jetée de Port-Saïd, et quand notre
société, composée de M. Colquhoun, consul général de
Sa Majesté, du consul Saunders, etc., a,débarqué ici,
nous avons remarqué plusieurs bâtiments à l'ancre qui
étaient prêts à décharger. Notre débarquement s'est
fait avec la plus grande facilité. Je note ces faits, parce
que l'on croit généralement que l'absence de toute
mention des travaux dans les journaux est l'indice
d'une inaction correspondante. 11 s'en faut cependant
de beaucoup qu'il en soit ainsi, comme on peut en ju-
ger par cette circonstance, que notre compagnie a fait
sur le canal, depuis Port-Saïd jusqu'à Kantara, environ
30 milles, car cette station est entièrement terminée,
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