Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1861 01 septembre 1861
Description : 1861/09/01 (A6,N125). 1861/09/01 (A6,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032788
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 281
ance. L'entrevue au total a été satisfaisante et a té-
moigné de la sérieuse sollicitude de Son Altesse pour
es intérêts de ses sujets, ainsi que de la sagesse de ses
vues sur le droit du peuple d'agir par lui-même dans
la poursuite de ses intérêts commerciaux et d'agir ainsi
en toute liberté.
» Après avoir fini sur le sujet du mémoire, le
vice-roi donna ses instructions à Mustapha-Effendi
pour nous assurer, au docteur Forbes et à moi, toute
l'assistance possible dans la visite que nous nous
proposions de faire à quelques districts à coton du
Delta, pour nous accompagner dans notre voyage,
pour nous présenter au gouverneur et aux cheiks
des villages et aussi pour mettre à notre disposition
tous les moyens de transport nécessaires dans le
but de nous faciliter toutes les informations possibles,
quant au système d'agriculture et de préparation
appliqué par les producteurs de coton dans le pays.
Après avoir remercié Son Altesse de l'attention avec
laquelle elle nous avait écoutés, nous nous retirâmes.
L'entrevue avait duré une heure environ. Je dois dire
que Son Altesse nous a reçus avec une grande cordia-
lité et avec les politesses ordinaires de la pipe et
du café; ses manières étaient agréables et il nous
parut qu'il semblait non-seulement familier avec les
sujets qu'il discutait, mais encore qu'il apportait
dans ses discussions une grande intelligence. J'apprends
qu'il y a peu de jours, il a rendu un décret pour
abolir la bastonnade.
Autant que j'ai pu voir et apprendre par les autres et
par moi-même de la puissance productive de ce pays,
il me semble qu'il n'y a point de limites dans ses res-
sources. M. Ross, de la maison Briggs et ce, d'Alexandrie,
m'informe que d'après son évaluation , l'exportation
du coton égyptien dans l'année 1856-57 se montait à
91,572 balles; elle était en 1857-58 de 114,331 balles;
en 1858-59 de 119,381 balles ; en 1859-60 de 119,013
balles ; en 1860-61 de 142,759 balles ; ce qui forme en
quatre années un accroissement de 51,187 balles.
La population ou plutôt la somme du travail disponible
ne parait pas bornée de façon à empêcher l'extension
rapide de la culture, et il y a par conséquent toute
probabilité que par l'adoption de quelque plan
judicieux, tel que celui dont nous a parlé le vice-roi,
la production du coton égyptien pourrait être bientôt
doublée ou même décuplée. Je signalai le fait de cet
accroissement au vice-roi ; il répondit que ce dé-
veloppement tendrait en même temps à améliorer
la condition du cultivateur qui n'était nullement insen-
sible au progrès de son aisance extérieure, quoi-
qu'en général il fût extrêmement ignorant. Accroître
la production du coton en Egypte, ce serait donc y
augmenter l'importation des produits manufacturiers
de la Grande-Bretagne et cimenter par là les intérêts de
l'Egypte avec les nôtres. Tous les habitants d'Alexan-
drie sans exception avec lesquels j'ai causé, m'ont
dit que l'Angleterre ne pouvait point prendre une
mesure plus sage que de resserrer ses liens avec
l'Egypte. L'Egypte nous est spécialement essentielle
comme moyen de communication avec nos Indes
orientales ; il nous appartient donc d'employer tous
les proèédés légitimes propres à fortifier la chaîne
commerciale unissant les deux pays.
» Il peut être intéressant de mentionner, comme
témoignage de la politique de plus en plus éclairée du
vice-roi, qu'il vient d'opérer une réduction dans le
prix des places de troisième classe sur le chemin de fer
d'Alexandrie au Caire. J'apprends aussi que non-
seulement les agriculteurs peuvent profiter autant
que possible du railway, mais aussi qu'ils se servent
largement du télégraphe pour faciliter leurs opérations
et leurs affaires. Ceci démontre parmi eux un état
beaucoup meilleur de choses, et on s'attend que la
circulation par le chemin de fer recevra un grand
développement de la réduction actuelle.
» Je suis, etc.
» Signé : J. R. HAYWOOD. »
A M. John Cheetham, président de l'association pour la
production du coton.
Nous sommes heureux de pouvoir recueillir, dans
cette correspondance, d'urfe impartialité non suspecte,
la confirmation des faits que nous n'avons cessé
d'avancer lorsque nous avons eu à défendre le gou-
vernement et le caractère du vice-roi contre les atta-
ques et les injustices d'une certaine portion de la
presse anglaise. Ainsi nous avons toujours dit que,
dans ses relations avec les peuples étrangers, Mo-
hammed-Saïd ne portait aucune sympathie exclu-
sive; qu'il n'était ni Russe, ni Anglais, ni Français;
qu'il restait ce qu'il devait être, c'est-à-dire Égyptien.
Il a cru que l'établissement d'une communication
ferrée d'Alexandrie à Suez était avantageuse à son
peuple, il l'a entreprise et accomplie, en se réjouis-
sant qu'elle fùt également utile aux intérêts de l'An -
gleterre. Ainsi il a envisagé les immenses avantages
que devait conférer à l'Égypte l'ouverture de l'isthme
de Snez ; il a apprécié quels résultats magnifiques ce
projet devait avoir pour le monde entier, et il l'a éga-
lement résolu, sans regarder à la nationalité de celui
qui devait être l'instrument de son exécution. Main-
tenant une association anglaise l'invite à la seconder
dans le développement des ressources productrices
de son pays, et cette proposition trouve en lui l'ac-
cueil le plus bienveillant et le plus favorable. Dans
tous ces actes, il est fidèle à ce programme intelligent
du hatti-shérif de Gulhané : appeler les capitaux eu-
ropéens à féconder les ressources naturelles de l'em-
pire ottoman.
Nous ne pouvons davantage laisser passer, sans le
signaler,le juste hommage rendu parM.Haywood à la
droiture libérale des intentions et à l'administration
éclairée de Mohammed-Sald. L'honorable représentant
de Manchester constate les améliorations considérables
introduites dans la condition des fellahs, l'abolition
des monopoles, la suppression du travail forcé dans
ance. L'entrevue au total a été satisfaisante et a té-
moigné de la sérieuse sollicitude de Son Altesse pour
es intérêts de ses sujets, ainsi que de la sagesse de ses
vues sur le droit du peuple d'agir par lui-même dans
la poursuite de ses intérêts commerciaux et d'agir ainsi
en toute liberté.
» Après avoir fini sur le sujet du mémoire, le
vice-roi donna ses instructions à Mustapha-Effendi
pour nous assurer, au docteur Forbes et à moi, toute
l'assistance possible dans la visite que nous nous
proposions de faire à quelques districts à coton du
Delta, pour nous accompagner dans notre voyage,
pour nous présenter au gouverneur et aux cheiks
des villages et aussi pour mettre à notre disposition
tous les moyens de transport nécessaires dans le
but de nous faciliter toutes les informations possibles,
quant au système d'agriculture et de préparation
appliqué par les producteurs de coton dans le pays.
Après avoir remercié Son Altesse de l'attention avec
laquelle elle nous avait écoutés, nous nous retirâmes.
L'entrevue avait duré une heure environ. Je dois dire
que Son Altesse nous a reçus avec une grande cordia-
lité et avec les politesses ordinaires de la pipe et
du café; ses manières étaient agréables et il nous
parut qu'il semblait non-seulement familier avec les
sujets qu'il discutait, mais encore qu'il apportait
dans ses discussions une grande intelligence. J'apprends
qu'il y a peu de jours, il a rendu un décret pour
abolir la bastonnade.
Autant que j'ai pu voir et apprendre par les autres et
par moi-même de la puissance productive de ce pays,
il me semble qu'il n'y a point de limites dans ses res-
sources. M. Ross, de la maison Briggs et ce, d'Alexandrie,
m'informe que d'après son évaluation , l'exportation
du coton égyptien dans l'année 1856-57 se montait à
91,572 balles; elle était en 1857-58 de 114,331 balles;
en 1858-59 de 119,381 balles ; en 1859-60 de 119,013
balles ; en 1860-61 de 142,759 balles ; ce qui forme en
quatre années un accroissement de 51,187 balles.
La population ou plutôt la somme du travail disponible
ne parait pas bornée de façon à empêcher l'extension
rapide de la culture, et il y a par conséquent toute
probabilité que par l'adoption de quelque plan
judicieux, tel que celui dont nous a parlé le vice-roi,
la production du coton égyptien pourrait être bientôt
doublée ou même décuplée. Je signalai le fait de cet
accroissement au vice-roi ; il répondit que ce dé-
veloppement tendrait en même temps à améliorer
la condition du cultivateur qui n'était nullement insen-
sible au progrès de son aisance extérieure, quoi-
qu'en général il fût extrêmement ignorant. Accroître
la production du coton en Egypte, ce serait donc y
augmenter l'importation des produits manufacturiers
de la Grande-Bretagne et cimenter par là les intérêts de
l'Egypte avec les nôtres. Tous les habitants d'Alexan-
drie sans exception avec lesquels j'ai causé, m'ont
dit que l'Angleterre ne pouvait point prendre une
mesure plus sage que de resserrer ses liens avec
l'Egypte. L'Egypte nous est spécialement essentielle
comme moyen de communication avec nos Indes
orientales ; il nous appartient donc d'employer tous
les proèédés légitimes propres à fortifier la chaîne
commerciale unissant les deux pays.
» Il peut être intéressant de mentionner, comme
témoignage de la politique de plus en plus éclairée du
vice-roi, qu'il vient d'opérer une réduction dans le
prix des places de troisième classe sur le chemin de fer
d'Alexandrie au Caire. J'apprends aussi que non-
seulement les agriculteurs peuvent profiter autant
que possible du railway, mais aussi qu'ils se servent
largement du télégraphe pour faciliter leurs opérations
et leurs affaires. Ceci démontre parmi eux un état
beaucoup meilleur de choses, et on s'attend que la
circulation par le chemin de fer recevra un grand
développement de la réduction actuelle.
» Je suis, etc.
» Signé : J. R. HAYWOOD. »
A M. John Cheetham, président de l'association pour la
production du coton.
Nous sommes heureux de pouvoir recueillir, dans
cette correspondance, d'urfe impartialité non suspecte,
la confirmation des faits que nous n'avons cessé
d'avancer lorsque nous avons eu à défendre le gou-
vernement et le caractère du vice-roi contre les atta-
ques et les injustices d'une certaine portion de la
presse anglaise. Ainsi nous avons toujours dit que,
dans ses relations avec les peuples étrangers, Mo-
hammed-Saïd ne portait aucune sympathie exclu-
sive; qu'il n'était ni Russe, ni Anglais, ni Français;
qu'il restait ce qu'il devait être, c'est-à-dire Égyptien.
Il a cru que l'établissement d'une communication
ferrée d'Alexandrie à Suez était avantageuse à son
peuple, il l'a entreprise et accomplie, en se réjouis-
sant qu'elle fùt également utile aux intérêts de l'An -
gleterre. Ainsi il a envisagé les immenses avantages
que devait conférer à l'Égypte l'ouverture de l'isthme
de Snez ; il a apprécié quels résultats magnifiques ce
projet devait avoir pour le monde entier, et il l'a éga-
lement résolu, sans regarder à la nationalité de celui
qui devait être l'instrument de son exécution. Main-
tenant une association anglaise l'invite à la seconder
dans le développement des ressources productrices
de son pays, et cette proposition trouve en lui l'ac-
cueil le plus bienveillant et le plus favorable. Dans
tous ces actes, il est fidèle à ce programme intelligent
du hatti-shérif de Gulhané : appeler les capitaux eu-
ropéens à féconder les ressources naturelles de l'em-
pire ottoman.
Nous ne pouvons davantage laisser passer, sans le
signaler,le juste hommage rendu parM.Haywood à la
droiture libérale des intentions et à l'administration
éclairée de Mohammed-Sald. L'honorable représentant
de Manchester constate les améliorations considérables
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