Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1861 01 septembre 1861
Description : 1861/09/01 (A6,N125). 1861/09/01 (A6,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032788
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 275
mi lesquelles les femmes sont en très-grande ma-
jorité.
M. de Laprade a peint en traits touchants le dé-
vouement apostolique du vénérable curé de Luzar-
ches, digne disciple du Christ appelant à lui les petits
enfants : M. l'abbé Soret s'est voué à élever, à mora-
liser celles de ces petites créatures qui sont abandon-
nées. Il a fondé à ses frais une salle d'asile pour les
enfants pauvres ; il a créé et il soutient un orphelinat
qui a déjà dix ans d'existence et donne aujourd'hui
asile à cinquante-six jeunes filles délaissées. L'abbé
Soret a englouti dans ces œuvres de charité toute sa
petite fortune, et il n'est point de privations que sa
ferme abnégation n'accepte avec joie pour y per-
sévérer.
Nous ne pouvons nous empêcher de citer, pour nous
y associer, ce juste et heureux hommage rendu par
le président de l'Académie aux vertus du vénérable
pasteur.
« Se faire pauvre avec les pauvres, frère et père
» des orphelins , n'est-ce point dans sa plus tou-
» chante sublimité la charité de l'Évangile ? »
Le dévouement de Pierre Espagne est d'une autre
nature. Il a été soldat et de son ancien état il a
gardé l'intrépidité en face du danger. Il a sauvé dix-
huit personnes dans des naufrages et entre autres
tout l'équipage d'un navire prussien. Des traits de
dévouement analogues nous sont signalés chaque
année par l'Académie, et les exemples à coup sûr,
comme les récompenses, ne sont pas près de s'en
épuiser dans notre généreux pays.
Revenons cependant au sujet qui avait dans cette
solennité un intérêt tout spécial pour nous, c'est-à-
dire au prix de poésie décerné au meilleur ouvrage
en vers sur le percement de l'isthme de Suez. Voici
d'abord en quels termes M. Villemain s'est exprimé
sur ce concours et sur ses résultats :
« Un travail de l'esprit moderne, le percement de
» l'isthme de Suez, proposé pour sujet du prix de
» poésie , n'a pas été vainement annoncé. Grand
» nombre d'essais ont répondu à cet appel , avec
» plus de mouvement d'idées que d'art ou de vérité
» poétique. Mais, parmi bien des vers que pourrait
» censurer la critique, il a retenti quelques nobles
» échos de la pensée tutélaire qui porte l'Europe vers
» l'Orient.
» L'Académie mentionne à ce titre la pièce ins-
» crite sous le n° 46, ayant pour épigraphe ces vers
» de Claudien :
Rupit demum confinia Nereus,
Victor et abscissos interluit aequore montes,
Parvaque cognatas prohibent discrimina terras.
» L'auteur est M. Ernest Boysse.
» L'Académie décerne le prix à la pièce inscrite
» sous le n° 58, ayant pour épigraphe :
Le Nil a vu sur ses rivages
Etc., etc.
» L'auteur est M. Henri de Bornier. Il décrit avec
» force ces détails techniques, cett-3 puissarc3 de
) l'homme sur la matière, où se plaît cotre siècle ;
» et il sent avec âme cette grandeur morale qui se
v forme d'un esprit élevé de civilisation et d'un zèle
» ardent de foi. C'est la poésie des vers que vous
» allez entendre. »
En effet M. de Bornier a lu lui-même son œuvre, et
par ses nombreux et vifs applaudissements le public
a largement sanctionné le jugement de l'Académie.
Les beaux vers, les grandes et fortes pensées abon-
dent dans ce morceau remarquable. Il a le- mou-
vement, la chaleur, l'inspiration. C'est sans doute
une heureuse idée que ce contraste entre ce tyran
fanatique du moyen âge détruisant brutalement
le canal creusé par des empereurs et des califes, et
ce prince éclairé nourri des idées de notre siècle et
qui, écoutant le tableau qu'on lui trace des bienfaits
que son initiative répandrait sur son peuple et le
monde en rouvrant dans ses domaines une communi-
cation encore plus complète aux deux hémisphères,
répond simplement : « j'y songeais. » Nous aimons
aussi ce reflet de grandeur morale et de pensée
civilisatrice répandu par le poëte sur une entreprise
qui n'a pas pour seul mobile les avantag-es indus-
triels ; à ce pointde vue nous pouvons dire que M. de
Bornier a éloquemment exprimé les sentiments et
des membres de la Compagnie et des promoteurs du
projet.
Ajoutons que ce poëme a été hautement apprécié
par la presse parisienne. En rendant compte de la
séance de l'Académie tous les journaux en ont fait
l'éloge, et la plupart d'entre eux n'ont pu résister à
l'entraînement d'en reproduire des fragments plus ou
moins considérables. Nous pouvons encore faire mieux:
nous sommes convaincu que nos lecteurs nous sau-
ront gré de placer sous leurs yeux cette œuvre tout
entière. Ils sont tous associés au canal de Suez, ils ont
chacun leur part dans l'honneur de l'entreprise ; c'est
donc à chacun d'eux que revient aussi une part des
hommages qu'elle reçoit et des nobles inspirations
qu'elle suscite; c'est par eux-mêmes que nous les
appelons à juger du mérite de l'œuvre couronnée.
Toici dans son intégralité la pièce qui a valu à M. de
Bornier le prix de poésie.
ERNEST DESPLACES.
I.
Le Khalife du huitième siècle.
Le khalife Al-Mansour marche, inclinant la tête (1)
Dans son palais d'Égypte; il va, revient, s'arrête ;
(1) Sur Al-Mansour, voir Marigny, Histoire des Arabes, t. III.
mi lesquelles les femmes sont en très-grande ma-
jorité.
M. de Laprade a peint en traits touchants le dé-
vouement apostolique du vénérable curé de Luzar-
ches, digne disciple du Christ appelant à lui les petits
enfants : M. l'abbé Soret s'est voué à élever, à mora-
liser celles de ces petites créatures qui sont abandon-
nées. Il a fondé à ses frais une salle d'asile pour les
enfants pauvres ; il a créé et il soutient un orphelinat
qui a déjà dix ans d'existence et donne aujourd'hui
asile à cinquante-six jeunes filles délaissées. L'abbé
Soret a englouti dans ces œuvres de charité toute sa
petite fortune, et il n'est point de privations que sa
ferme abnégation n'accepte avec joie pour y per-
sévérer.
Nous ne pouvons nous empêcher de citer, pour nous
y associer, ce juste et heureux hommage rendu par
le président de l'Académie aux vertus du vénérable
pasteur.
« Se faire pauvre avec les pauvres, frère et père
» des orphelins , n'est-ce point dans sa plus tou-
» chante sublimité la charité de l'Évangile ? »
Le dévouement de Pierre Espagne est d'une autre
nature. Il a été soldat et de son ancien état il a
gardé l'intrépidité en face du danger. Il a sauvé dix-
huit personnes dans des naufrages et entre autres
tout l'équipage d'un navire prussien. Des traits de
dévouement analogues nous sont signalés chaque
année par l'Académie, et les exemples à coup sûr,
comme les récompenses, ne sont pas près de s'en
épuiser dans notre généreux pays.
Revenons cependant au sujet qui avait dans cette
solennité un intérêt tout spécial pour nous, c'est-à-
dire au prix de poésie décerné au meilleur ouvrage
en vers sur le percement de l'isthme de Suez. Voici
d'abord en quels termes M. Villemain s'est exprimé
sur ce concours et sur ses résultats :
« Un travail de l'esprit moderne, le percement de
» l'isthme de Suez, proposé pour sujet du prix de
» poésie , n'a pas été vainement annoncé. Grand
» nombre d'essais ont répondu à cet appel , avec
» plus de mouvement d'idées que d'art ou de vérité
» poétique. Mais, parmi bien des vers que pourrait
» censurer la critique, il a retenti quelques nobles
» échos de la pensée tutélaire qui porte l'Europe vers
» l'Orient.
» L'Académie mentionne à ce titre la pièce ins-
» crite sous le n° 46, ayant pour épigraphe ces vers
» de Claudien :
Rupit demum confinia Nereus,
Victor et abscissos interluit aequore montes,
Parvaque cognatas prohibent discrimina terras.
» L'auteur est M. Ernest Boysse.
» L'Académie décerne le prix à la pièce inscrite
» sous le n° 58, ayant pour épigraphe :
Le Nil a vu sur ses rivages
Etc., etc.
» L'auteur est M. Henri de Bornier. Il décrit avec
» force ces détails techniques, cett-3 puissarc3 de
) l'homme sur la matière, où se plaît cotre siècle ;
» et il sent avec âme cette grandeur morale qui se
v forme d'un esprit élevé de civilisation et d'un zèle
» ardent de foi. C'est la poésie des vers que vous
» allez entendre. »
En effet M. de Bornier a lu lui-même son œuvre, et
par ses nombreux et vifs applaudissements le public
a largement sanctionné le jugement de l'Académie.
Les beaux vers, les grandes et fortes pensées abon-
dent dans ce morceau remarquable. Il a le- mou-
vement, la chaleur, l'inspiration. C'est sans doute
une heureuse idée que ce contraste entre ce tyran
fanatique du moyen âge détruisant brutalement
le canal creusé par des empereurs et des califes, et
ce prince éclairé nourri des idées de notre siècle et
qui, écoutant le tableau qu'on lui trace des bienfaits
que son initiative répandrait sur son peuple et le
monde en rouvrant dans ses domaines une communi-
cation encore plus complète aux deux hémisphères,
répond simplement : « j'y songeais. » Nous aimons
aussi ce reflet de grandeur morale et de pensée
civilisatrice répandu par le poëte sur une entreprise
qui n'a pas pour seul mobile les avantag-es indus-
triels ; à ce pointde vue nous pouvons dire que M. de
Bornier a éloquemment exprimé les sentiments et
des membres de la Compagnie et des promoteurs du
projet.
Ajoutons que ce poëme a été hautement apprécié
par la presse parisienne. En rendant compte de la
séance de l'Académie tous les journaux en ont fait
l'éloge, et la plupart d'entre eux n'ont pu résister à
l'entraînement d'en reproduire des fragments plus ou
moins considérables. Nous pouvons encore faire mieux:
nous sommes convaincu que nos lecteurs nous sau-
ront gré de placer sous leurs yeux cette œuvre tout
entière. Ils sont tous associés au canal de Suez, ils ont
chacun leur part dans l'honneur de l'entreprise ; c'est
donc à chacun d'eux que revient aussi une part des
hommages qu'elle reçoit et des nobles inspirations
qu'elle suscite; c'est par eux-mêmes que nous les
appelons à juger du mérite de l'œuvre couronnée.
Toici dans son intégralité la pièce qui a valu à M. de
Bornier le prix de poésie.
ERNEST DESPLACES.
I.
Le Khalife du huitième siècle.
Le khalife Al-Mansour marche, inclinant la tête (1)
Dans son palais d'Égypte; il va, revient, s'arrête ;
(1) Sur Al-Mansour, voir Marigny, Histoire des Arabes, t. III.
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