Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1861 01 septembre 1861
Description : 1861/09/01 (A6,N125). 1861/09/01 (A6,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032788
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
m 1 - L'ISTHME DE- SUEZ,
les cultures, la liberté du travail et des transactions
rendue au cultivateur, les effets que ces mesures ont
et ont eu sur la production égyptienne, et enfin la
sollicitude du prince pour le bien-être des popula-
tions qu'il gouverne. Tous les jours de nouvelles me-
-sures sont prises pour améliorer ce satisfaisant état
de choses, et, sous ce gouvernement intelligent, l'E-
gypte fait vers la civilisation des progrès qu'on n'y
, pourrait retrouver qu'en remontant bien loin dans ses
annales. -
v Mais nous avons une conséquence à tirer de ces
aveux sincères et qui, nous l'espérons, contribueront
à rectifier les erreurs de l'opinion anglaise. Il serait
fâcheux que, par une intervention ou tracassière, ou
jalouse, ou égoïste, la diplomatie étrangère pût à
tout instant troubler ou entraver le gouvernement
égyptien dans ses conceptions pour les progrès de
son pays, et nous ajouterons dans son indépendance
sous la suzeraineté de la Porte. Nous applaudirons
toutes les fois que l'Angleterre voudra bien fournir
au gouvernement de l'Egypte les moyens de mar-
cher dans la voie qu'il s'est si bien tracée. Par la
même raison, il nous semble qu'elle ne doit point
s'opposer au concours que présenteraient à l'Egypte
les autres peuples dans des entreprises tout aussi
profitables pour elle sinon plus que l'accroissement
d'une de ses cultures. L'Égypte, on l'a dit bien sou-
vent, est le trait -d'union entre l'Orient et l'Occident.
Elle est destinée à devenir une des plus grandes routes
fréquentées par tous les peuples. Contribuons les uns
et les autres à lui assurer cette belle position, non
en aspirant à la soumettre à une influence exclusive,
mais en l'investissant de plus en plus de ce carac-
tère d'utilité universelle, qui doit rendre son indé-
pendance et sa neutralité précieuses et indispensa-
bles à toutes les nations.
Nous remarquons aussi que M. Haywood a bien
voulu redresser les préjugés qui regardent les tra-
vaux de l'isthme de Suez comme un inconvénient
possible pour les besoins de l'agriculture égyptienne.
Si ses renseignements ont quelque peu diminué le
chiffre des travailleurs employés au canal, il ne res-
sort pas moins de ses observations que les craintes
exprimées à cet égard n'ont pas le moindre fonde-
ment. Quant à nous, nous irons plus loin que lui.
Non-seulement l'Egypte'peut sans nuire à ses besoins
agricoles fournir au canal six et dix mille travail-
leurs, mais elle peut avec la même sécurité doubler
et tripler ce nombre.
Le gouvernement égyptien à plusieurs reprises a
pu employer sans préjudice pour le pays à des travaux
analogues, des armées de quarante et soixante mille
travailleurs. De plus, pour concilier tous les intérêts,
toutes les précautions ont été prises par le contrat
signé en juillet 1856, entre Son Altesse -le vice-roi et
M. Ferdinand de Lesseps, comme représentant de la
Compagnie, et dans cet acte, le prince a fait predV
d'autant de sollicitude pour le peuple égyptien qu'il en
amontré à M. Haywood, en traitant avec luila question
du coton. Il a calculé avec autant de sagacité que de
profondeur, qu'une centaine de millions de salaires
répartis en quelques années parmi les fellahs, nè man-
querait pas d'augmenter leur bien-être, d'étendre
leurs consommations et, sous ce rapport, nou's pou-
vons dire à M. Haywood que les sommes ainsi ré-
parties en Egypte par la Compagnie universelle, au-
ront aussi leur résultat sur les progrès des importa-
tions britanniques dans ces contrées.
Pourtant toutes les espérances de M. Haywood
fussent-elles réalisées, l'Egypte arrivât-elle même
à décupler sa production actuelle en coton, ce qui pour
longtemps est extrêmement douteux, et ce à quoi
d'ailleurs pourraient l'aider les vastes étendues de terre
que le canal est destiné à rendre à leur ancienne fer-
tilité proverbiale, l'Europe et l'Angleterre seraient
loin encore de trouver dans ce supplément de pro-
duction les ressources nécessaires aux exigences de
leur industrie. C'est donc aussi vers les Indes et
principalement vers les Indes que l'association de Man-
chester porte ses yeux avec anxiété. C'est aux Indes
que M. Haywood va remplir la partie la plus impor-
tante et la plus décisive de sa mission. D'après les
nouvelles récentes d'Amérique, il n'y a pas un ins-
tant à perdre; l'approvisionnement de coton existant
à Liverpool sera épuisé par la consommation des fa-
briques nationales, selon les uns en octobre, -selon les
autres en décembre, et il n'y a pas une seule balle
en mer, nous disent les journaux anglais. D'un autre
côté, aux Etats-Unis les deux partis belligérants sont
d'accord pour amener contre l'Angleterre ce qu'elle
appelle elle-même « la famine du coton. » Les Etats
du Nord bloquent les ports du Sud avec le ferme pro-
pos de ne point leur permettre leurs exportations de
coton, et les planteurs des Etats du Sud, d'accord avec
le commerce de la Nouvelle - Orléans, viennent de
prendre la résolution publique, non-seulement de ne
point embarquer leurs produits, mais encore de ne
point les entreposer dans les ports et de les garder
sur place. Combien de temps durera cette situation ?
Durera-t-elle autant que la guerre et que durera la
guerre?
La prolongation de la guerre elle-même ne provo-
quera-t-elle point la révolte si redoutée des esclaves.
Un autre Brown ne profitera t-il point de l'occasion
pour apparaître au milieu d'eux le drapeau de l'é-
mancipation à la main, et pour quelle période alors
la culture du coton aux États-Unis sera-t-elle com-
promise et bouleversée? L'Europe entière doit se préoc-
cuper de ces graves questions et l'Angleterre plus
encore que l'Europe. Elle a les Indes, dont nous avons
dit la puissance productive en cette matière; l'Inde,
dont une des grandes difficultés est le prix de trans-
les cultures, la liberté du travail et des transactions
rendue au cultivateur, les effets que ces mesures ont
et ont eu sur la production égyptienne, et enfin la
sollicitude du prince pour le bien-être des popula-
tions qu'il gouverne. Tous les jours de nouvelles me-
-sures sont prises pour améliorer ce satisfaisant état
de choses, et, sous ce gouvernement intelligent, l'E-
gypte fait vers la civilisation des progrès qu'on n'y
, pourrait retrouver qu'en remontant bien loin dans ses
annales. -
v Mais nous avons une conséquence à tirer de ces
aveux sincères et qui, nous l'espérons, contribueront
à rectifier les erreurs de l'opinion anglaise. Il serait
fâcheux que, par une intervention ou tracassière, ou
jalouse, ou égoïste, la diplomatie étrangère pût à
tout instant troubler ou entraver le gouvernement
égyptien dans ses conceptions pour les progrès de
son pays, et nous ajouterons dans son indépendance
sous la suzeraineté de la Porte. Nous applaudirons
toutes les fois que l'Angleterre voudra bien fournir
au gouvernement de l'Egypte les moyens de mar-
cher dans la voie qu'il s'est si bien tracée. Par la
même raison, il nous semble qu'elle ne doit point
s'opposer au concours que présenteraient à l'Egypte
les autres peuples dans des entreprises tout aussi
profitables pour elle sinon plus que l'accroissement
d'une de ses cultures. L'Égypte, on l'a dit bien sou-
vent, est le trait -d'union entre l'Orient et l'Occident.
Elle est destinée à devenir une des plus grandes routes
fréquentées par tous les peuples. Contribuons les uns
et les autres à lui assurer cette belle position, non
en aspirant à la soumettre à une influence exclusive,
mais en l'investissant de plus en plus de ce carac-
tère d'utilité universelle, qui doit rendre son indé-
pendance et sa neutralité précieuses et indispensa-
bles à toutes les nations.
Nous remarquons aussi que M. Haywood a bien
voulu redresser les préjugés qui regardent les tra-
vaux de l'isthme de Suez comme un inconvénient
possible pour les besoins de l'agriculture égyptienne.
Si ses renseignements ont quelque peu diminué le
chiffre des travailleurs employés au canal, il ne res-
sort pas moins de ses observations que les craintes
exprimées à cet égard n'ont pas le moindre fonde-
ment. Quant à nous, nous irons plus loin que lui.
Non-seulement l'Egypte'peut sans nuire à ses besoins
agricoles fournir au canal six et dix mille travail-
leurs, mais elle peut avec la même sécurité doubler
et tripler ce nombre.
Le gouvernement égyptien à plusieurs reprises a
pu employer sans préjudice pour le pays à des travaux
analogues, des armées de quarante et soixante mille
travailleurs. De plus, pour concilier tous les intérêts,
toutes les précautions ont été prises par le contrat
signé en juillet 1856, entre Son Altesse -le vice-roi et
M. Ferdinand de Lesseps, comme représentant de la
Compagnie, et dans cet acte, le prince a fait predV
d'autant de sollicitude pour le peuple égyptien qu'il en
amontré à M. Haywood, en traitant avec luila question
du coton. Il a calculé avec autant de sagacité que de
profondeur, qu'une centaine de millions de salaires
répartis en quelques années parmi les fellahs, nè man-
querait pas d'augmenter leur bien-être, d'étendre
leurs consommations et, sous ce rapport, nou's pou-
vons dire à M. Haywood que les sommes ainsi ré-
parties en Egypte par la Compagnie universelle, au-
ront aussi leur résultat sur les progrès des importa-
tions britanniques dans ces contrées.
Pourtant toutes les espérances de M. Haywood
fussent-elles réalisées, l'Egypte arrivât-elle même
à décupler sa production actuelle en coton, ce qui pour
longtemps est extrêmement douteux, et ce à quoi
d'ailleurs pourraient l'aider les vastes étendues de terre
que le canal est destiné à rendre à leur ancienne fer-
tilité proverbiale, l'Europe et l'Angleterre seraient
loin encore de trouver dans ce supplément de pro-
duction les ressources nécessaires aux exigences de
leur industrie. C'est donc aussi vers les Indes et
principalement vers les Indes que l'association de Man-
chester porte ses yeux avec anxiété. C'est aux Indes
que M. Haywood va remplir la partie la plus impor-
tante et la plus décisive de sa mission. D'après les
nouvelles récentes d'Amérique, il n'y a pas un ins-
tant à perdre; l'approvisionnement de coton existant
à Liverpool sera épuisé par la consommation des fa-
briques nationales, selon les uns en octobre, -selon les
autres en décembre, et il n'y a pas une seule balle
en mer, nous disent les journaux anglais. D'un autre
côté, aux Etats-Unis les deux partis belligérants sont
d'accord pour amener contre l'Angleterre ce qu'elle
appelle elle-même « la famine du coton. » Les Etats
du Nord bloquent les ports du Sud avec le ferme pro-
pos de ne point leur permettre leurs exportations de
coton, et les planteurs des Etats du Sud, d'accord avec
le commerce de la Nouvelle - Orléans, viennent de
prendre la résolution publique, non-seulement de ne
point embarquer leurs produits, mais encore de ne
point les entreposer dans les ports et de les garder
sur place. Combien de temps durera cette situation ?
Durera-t-elle autant que la guerre et que durera la
guerre?
La prolongation de la guerre elle-même ne provo-
quera-t-elle point la révolte si redoutée des esclaves.
Un autre Brown ne profitera t-il point de l'occasion
pour apparaître au milieu d'eux le drapeau de l'é-
mancipation à la main, et pour quelle période alors
la culture du coton aux États-Unis sera-t-elle com-
promise et bouleversée? L'Europe entière doit se préoc-
cuper de ces graves questions et l'Angleterre plus
encore que l'Europe. Elle a les Indes, dont nous avons
dit la puissance productive en cette matière; l'Inde,
dont une des grandes difficultés est le prix de trans-
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