Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
86 L'ISTHME DE SUEZ,
-et de moyens de 'transport. Nous avons dernièrement
nité les mesures par lesquelles le gouvernement in-
dien cherche à aplanir ces obstacles, et il paraît y
être parvenu en grande partie, puisque le ministre de
l'Inde vient de déclarer à la Chambre des communes
que dans le cours de cette année près de 700 mille
balles de coton avaient été expédiées sur l'Angleterre
et que 400 mille balles de plus étaient en route pour
le même objet vers les ports de la Péninsule. Le
ministre britannique faisait cette déclaration dans un
exposé ayant pour but d'obtenir de l'assemblée l'au-
torisation facultative de contracter un emprunt de
125 millions de francs, destinés à compléter une somme
de 200 millions à consacrer dans le cours de cette
année à poursuivre l'établissement du réseau des che-
mins de fer indiens. Il est difficile d'évaluer la masse
de produits orientaux de toute nature que ces facili-
tés dans les communications mettront à la portée
du commerce et de la navigation de l'Europe. Mais
c'est l'ouverture de l'isthme de Suez qui seule peut
être le couronnement et le complément de ce mou-
vement immense, surtout pour le coton, car les frais
de transport sont une des plus lourdes charges qui
pèsent sur cette matière, et après avoir simplifié ces
frais de l'intérieur du pays à la côte, il ne sera pas
moins important de les voir diminuer encore par une
abréviation de moitié dans la route maritime. Ainsi
l'initiative de Mohammed- Saïd aura rendu à l'indus-
trie et à l'Angleterre elle-même, qui l'a tant combattu
à- cette occasion, un double et précieux service : d'un
côté il aura multiplié par son acte de concession à la
Compagnie universelle les terres égyptiennes capables
d'ajouter à la production du coton; et en même temps,
le canal achevé, il aura contribué à diminuer la dis-
tance et les dépenses qui ont jusqu'ici rendu le coton
indien si peu accessible à la consommation occidentale.
Nous aimons donc à croire que dans la généralité
des hommages qu'elle lui décerne, l'association de
Manchester a sous-entendu, si elle ne les a pas ex-
plicitement exprimées, ses félicitations et ses sym-
pathies pour la pensée qui a voulu doter le monde et
l'Egypte du chemin maritime le plus rapide et le plus
économique entre les pays qui manufacturent le coton
et ceux qui le produisent.
ERNEST DESPLACES.
PROGRÈS DE SUEZ.
On lit dans le Courrier Orient du 31 juillet :
« Le vice-roi d'Egypte vient d'ordonner la construc-
tion de docks flottants à Suez.
» Le développement du commerce dans la mer Rouge
a toujours été croissant depuis l'établissement des li-
gnes -des bateaux à yapeur de la Compagnie péninsu-
laire orientale anglaise et de la Compagnie égyptienne
la Medjidié. La prochaine fondation du service indo-
chinois des Messageries Impériales françaises va donner
autrafic de l'Egypte un accroissement considérable.
Pour seconder ces puissantes entreprises, si profitable's
à l'Egypte elle-même, Saïd-Pacha n'a pas hésité à faire
disparaître les embarras que trouvait le commerce
dans les opérations en rade de Suez.
» Les docks flottants arriveront à merveille pour ai-
der au transit immense qui naîtra par le seul fait de
l'ouverture, déjà effectuée en partie, du canal de
Suez. »
LE CANAL DE SUEZ AUX ÉTATS-UNIS.
L'un des grands journaux qui se publie à New-
York, the World, a publié sur le canal de Suez un
article dont l'abondance des matières nous a obligés
de retarder la reproduction. L'écrivain commet bien
encore quelques erreurs que nous avons bien souvent
redressées et qui prouvent qu'il a parfois puisé dans
certaines sources anglaises; mais au total il exprime
au nom de l'opinion américaine des sympathies trop
nobles envers le projet et son auteur, pour que nous
nous refusions le plaisir d'enregistrer ce nouveau
suffrage parmi ceux qu'a décernés, à l'ouverture de
l'isthme, la presque unanimité de la presse univer-
selle.
J. MONGIN.
Voici l'article du World :
« Nous avons publié hier une lettre du professeur
Baruffi, de l'Université de Turin, adressée à l'un de nos
honorables amis sur les progrès remarquables réalisés
vers l'achèvement du canal à travers l'isthme de Suez
Les faits relatés par cette lettre ont été recueillis dans
une entrevue personnelle avec M. Ferdinand de Les-
seps, maintenant connu dans tout le monde civilisé
pour sa conception et son infatigable poursuite de cette
œuvre merveilleuse.
» Il paraît que l'union de la mer Rouge et de la Mé-
diterranée sera effectuée dans un an, et cet événe-
ment opérera un changement très-considérable sur
le mouvement du commerce américain, aussi bien
que du commerce européen, avec les mers orientales.
La distance de New-York à Bombay par la route ordi-
naire, autour du cap de Bonne-Espérance, est d'envi-
ron 15,500 milles, réduite par la voie de Suez à 9,500
milles, ce qui fait une différence de G,000 milles. La
distance de la Hanche à Calcutta par le Cap, par la
route qu'adoptent les meilleurs navires à voiles, est de
13,COO milles, tandis que, par la Méditerranée, la mer
Rouge et l'océan Indien, elle ne serait que de 8,000
milles, le canal économisant par conséquent 5,000 mil-
les. La distance pour Bombay par le Cap est de 11,500
mille?; elle est de 6,200 milles par la mer Rouge, ce qui
forme une différence de plus de 5,000 milles. La navi-
gation de la Méditerranée et de la mer Rouge, par rap-
port aux vents périodiques, ne présente pas plus de dif-
ficultés que celle du Cap ; mais nous doutons que la
navigation de la mer Rouge soit aussi sûre, cette mer
-et de moyens de 'transport. Nous avons dernièrement
nité les mesures par lesquelles le gouvernement in-
dien cherche à aplanir ces obstacles, et il paraît y
être parvenu en grande partie, puisque le ministre de
l'Inde vient de déclarer à la Chambre des communes
que dans le cours de cette année près de 700 mille
balles de coton avaient été expédiées sur l'Angleterre
et que 400 mille balles de plus étaient en route pour
le même objet vers les ports de la Péninsule. Le
ministre britannique faisait cette déclaration dans un
exposé ayant pour but d'obtenir de l'assemblée l'au-
torisation facultative de contracter un emprunt de
125 millions de francs, destinés à compléter une somme
de 200 millions à consacrer dans le cours de cette
année à poursuivre l'établissement du réseau des che-
mins de fer indiens. Il est difficile d'évaluer la masse
de produits orientaux de toute nature que ces facili-
tés dans les communications mettront à la portée
du commerce et de la navigation de l'Europe. Mais
c'est l'ouverture de l'isthme de Suez qui seule peut
être le couronnement et le complément de ce mou-
vement immense, surtout pour le coton, car les frais
de transport sont une des plus lourdes charges qui
pèsent sur cette matière, et après avoir simplifié ces
frais de l'intérieur du pays à la côte, il ne sera pas
moins important de les voir diminuer encore par une
abréviation de moitié dans la route maritime. Ainsi
l'initiative de Mohammed- Saïd aura rendu à l'indus-
trie et à l'Angleterre elle-même, qui l'a tant combattu
à- cette occasion, un double et précieux service : d'un
côté il aura multiplié par son acte de concession à la
Compagnie universelle les terres égyptiennes capables
d'ajouter à la production du coton; et en même temps,
le canal achevé, il aura contribué à diminuer la dis-
tance et les dépenses qui ont jusqu'ici rendu le coton
indien si peu accessible à la consommation occidentale.
Nous aimons donc à croire que dans la généralité
des hommages qu'elle lui décerne, l'association de
Manchester a sous-entendu, si elle ne les a pas ex-
plicitement exprimées, ses félicitations et ses sym-
pathies pour la pensée qui a voulu doter le monde et
l'Egypte du chemin maritime le plus rapide et le plus
économique entre les pays qui manufacturent le coton
et ceux qui le produisent.
ERNEST DESPLACES.
PROGRÈS DE SUEZ.
On lit dans le Courrier Orient du 31 juillet :
« Le vice-roi d'Egypte vient d'ordonner la construc-
tion de docks flottants à Suez.
» Le développement du commerce dans la mer Rouge
a toujours été croissant depuis l'établissement des li-
gnes -des bateaux à yapeur de la Compagnie péninsu-
laire orientale anglaise et de la Compagnie égyptienne
la Medjidié. La prochaine fondation du service indo-
chinois des Messageries Impériales françaises va donner
autrafic de l'Egypte un accroissement considérable.
Pour seconder ces puissantes entreprises, si profitable's
à l'Egypte elle-même, Saïd-Pacha n'a pas hésité à faire
disparaître les embarras que trouvait le commerce
dans les opérations en rade de Suez.
» Les docks flottants arriveront à merveille pour ai-
der au transit immense qui naîtra par le seul fait de
l'ouverture, déjà effectuée en partie, du canal de
Suez. »
LE CANAL DE SUEZ AUX ÉTATS-UNIS.
L'un des grands journaux qui se publie à New-
York, the World, a publié sur le canal de Suez un
article dont l'abondance des matières nous a obligés
de retarder la reproduction. L'écrivain commet bien
encore quelques erreurs que nous avons bien souvent
redressées et qui prouvent qu'il a parfois puisé dans
certaines sources anglaises; mais au total il exprime
au nom de l'opinion américaine des sympathies trop
nobles envers le projet et son auteur, pour que nous
nous refusions le plaisir d'enregistrer ce nouveau
suffrage parmi ceux qu'a décernés, à l'ouverture de
l'isthme, la presque unanimité de la presse univer-
selle.
J. MONGIN.
Voici l'article du World :
« Nous avons publié hier une lettre du professeur
Baruffi, de l'Université de Turin, adressée à l'un de nos
honorables amis sur les progrès remarquables réalisés
vers l'achèvement du canal à travers l'isthme de Suez
Les faits relatés par cette lettre ont été recueillis dans
une entrevue personnelle avec M. Ferdinand de Les-
seps, maintenant connu dans tout le monde civilisé
pour sa conception et son infatigable poursuite de cette
œuvre merveilleuse.
» Il paraît que l'union de la mer Rouge et de la Mé-
diterranée sera effectuée dans un an, et cet événe-
ment opérera un changement très-considérable sur
le mouvement du commerce américain, aussi bien
que du commerce européen, avec les mers orientales.
La distance de New-York à Bombay par la route ordi-
naire, autour du cap de Bonne-Espérance, est d'envi-
ron 15,500 milles, réduite par la voie de Suez à 9,500
milles, ce qui fait une différence de G,000 milles. La
distance de la Hanche à Calcutta par le Cap, par la
route qu'adoptent les meilleurs navires à voiles, est de
13,COO milles, tandis que, par la Méditerranée, la mer
Rouge et l'océan Indien, elle ne serait que de 8,000
milles, le canal économisant par conséquent 5,000 mil-
les. La distance pour Bombay par le Cap est de 11,500
mille?; elle est de 6,200 milles par la mer Rouge, ce qui
forme une différence de plus de 5,000 milles. La navi-
gation de la Méditerranée et de la mer Rouge, par rap-
port aux vents périodiques, ne présente pas plus de dif-
ficultés que celle du Cap ; mais nous doutons que la
navigation de la mer Rouge soit aussi sûre, cette mer
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