JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 251
d'hui cette même correspondance parisienne emploie
des moyens encore moins honorables et tout aussi
vains pour troubler les versements appelés par la
décision du Conseil d'administration de la Compagnie
universelle.
Nous regretterions chacune des gouttes d'encre
que nous dépenserions à parler des preuves d'igno-
rance et de mauvaise foi, sans compter le reste,
que cette correspondance accumule dans une récente
diatribe contre le canal de Suez. Contentons-nous
d'avertir le directeur de la Gazette. d'Augsbourg qu'en
insérant ces turpitudes il s'est fait tout simplement
l'écho ou le vengeur d'une tentative de chantage non
suivi d'effet, dont nous pouvons lui administrer la
preuve.
ERNEST DESPLACES.
UN PROGRÈS EN ÉGYPTE.
Le télégraphe nous apprenait, il y a quelques
jours, et nos correspondances nous confirment que
S. A. Mohammed-Saïd vient d'abolir en Egypte la
peine de la bastonnade, non-seulement pour la popu-
lation civile, mais encore dans la marine et dans
l'armée. La peine du fouet existe encore, pour les
marins, les soldats et les condamnés civils en An-
gleterre, où pourtant on accuse si souvent le gou-
vernement égyptien de barbarie ou de violences exer-
cées contre ses sujets;
Le décret du vice-roi a fixé l'abolition de cette
peine dégradante au 9 juillet dernier, premier jour
de la nouvelle année musulmane.
JULES ROSÉ.
REVUE DE LA PRESSE.
La presse de Paris, des départements et de l'étran-
ger s'est beaucoup préoccupée cette quinzaine du
voyage de MM. Colquhoun et Saunders dans l'isthme
de Suez. La presse anglaise seule a fait exception à
ce mouvement universel, et en général elle a gardé
un silence qui est peut-être de bon augure. Nous
remarquons surtout la réserve grave qu'observent
depuis le discours du consul général en Egypte les
correspondances du Times et même du M >rning Post.
- Nous ne nous en plaignons pas , - mais si, comme nous
ne sommes pas éloignés à le croire, d'après ce que
nous connaissons du caractère de M. Colquhoun, ce
diplomate ne s'est pas mis en désaccord avec la pen-
sée de ses supérieurs, nous comprenons cette réserve
gardée par la presse anglaise, qui doit sentir après
de tels témoignages le besoin d'étudier plus mûre-
ment et plus sûrement la question.
Le Daily News, qui passe pour l'organe de lord
John Russell, donne cependant le résumé de la cor-
respondance publiée par le Constitutionnel du 17 juil-
let, sur le voyage des deux consuls britanniques, et
se contente de le faire précéder sans commentaires
de cette courte observation.
« Le Constitutionnel attache une grande importance à
une lettre d'Alexandrie qu'il publie et qui donne une
description couleur de rose d'une visite faite le 2 cou-
rant par M. Colquhoun, consul général d'Angleterre, ac-
compagné du consul britannique d'Alexandrie, aux tra-
vaux du canal de Suez. Le Constitutionnel considère les
déclarations de ces messieurs comme la preuve de l'a-
dhésion définitive du gouvernement anglais au perce-,
ment de l'isthme. »
Le Alorning-Rerald est le seul agressif: on sait que ce
journal torie a fait de la question une arme de parti ;
nous l'avons vu blâmer lord Palmerston de n'avoir pas
cédé dans l'affaire de Suez au sentiment public de l'Eu-
rope et de la France, parce qu'il croyait par ce moyen
créer un embarras au premier ministre. Aujourd'hui il
embrasse la thèse contraire parce qu'il croit, en jetant
le froid entre le cabinet anglais et la France, nuire
encore au cabinet. Le parti conservateur néanmoins
ne serait point fâché de prendre la position qu'il con-
seille à lord Palmerston d'abandonner, comme on en
pourra juger par ces paroles de M. Disraeli, dans
une séance récente de la Chambre des communes.
« A en juger d'après le discours prononcé l'autre jour
par le ministre des affaires étrangères, et d'après les pa-
roles que nous a fait entendre ce soir le premier mi-
nistre, la bonne entente entre l'Angleterre et la France
serait en grand péril. Telle n'est point mon opinion; mal-
gré les bruits qui circulent, je crois que la bonne en-
tente sera maintenue, et je suis toujours de l'avis que
j'ai maintes fois exprimé dans cette chambre : de cette
bonne entente dépendent la prospérité de l'univers et le
progrès de la cause de la civilisation. »
Cependant le Morniny Herald essayait de révoquer
en doute le discours de M. Colquhoun. Il cherchait à
provoquer des interpellations au Parlement, qu'il
pensait être gênantes pour le ministère. Il prétendait
que les paroles de l'agent britannique n'étaient pas
exactement rapportées, parce que, disait-il, elles
avaient une tournure toute française. Pour guérir le
Morning Herald de ses doutes, nous pouvons lui ap-
prendre que M. Colquhoun a parlé à ses auditeurs en
français, et qu'il parle cette langue aussi purement
et aussi facilement que sa langue nationale. Il n'est
donc pas étonnant qu'il ait donné à son allocution
adressée à des Français la forme française et non la
forme anglaise. Au surplus, depuis le 5 juillet, date
de la lettre du Constitutionnel, notre confrère a eu le
temps d'être informé. Nous attendons avec sécurité
le résultat de ses informations, et lapiésence à Lon-
dres d'un des compagnons de voyage des consuls,
M. Lange, dont nous lui signalons le retour, peut
lui aider à s'en procurer promptement de certaines.
Les journaux, de Paris se sont naturellement mon-
d'hui cette même correspondance parisienne emploie
des moyens encore moins honorables et tout aussi
vains pour troubler les versements appelés par la
décision du Conseil d'administration de la Compagnie
universelle.
Nous regretterions chacune des gouttes d'encre
que nous dépenserions à parler des preuves d'igno-
rance et de mauvaise foi, sans compter le reste,
que cette correspondance accumule dans une récente
diatribe contre le canal de Suez. Contentons-nous
d'avertir le directeur de la Gazette. d'Augsbourg qu'en
insérant ces turpitudes il s'est fait tout simplement
l'écho ou le vengeur d'une tentative de chantage non
suivi d'effet, dont nous pouvons lui administrer la
preuve.
ERNEST DESPLACES.
UN PROGRÈS EN ÉGYPTE.
Le télégraphe nous apprenait, il y a quelques
jours, et nos correspondances nous confirment que
S. A. Mohammed-Saïd vient d'abolir en Egypte la
peine de la bastonnade, non-seulement pour la popu-
lation civile, mais encore dans la marine et dans
l'armée. La peine du fouet existe encore, pour les
marins, les soldats et les condamnés civils en An-
gleterre, où pourtant on accuse si souvent le gou-
vernement égyptien de barbarie ou de violences exer-
cées contre ses sujets;
Le décret du vice-roi a fixé l'abolition de cette
peine dégradante au 9 juillet dernier, premier jour
de la nouvelle année musulmane.
JULES ROSÉ.
REVUE DE LA PRESSE.
La presse de Paris, des départements et de l'étran-
ger s'est beaucoup préoccupée cette quinzaine du
voyage de MM. Colquhoun et Saunders dans l'isthme
de Suez. La presse anglaise seule a fait exception à
ce mouvement universel, et en général elle a gardé
un silence qui est peut-être de bon augure. Nous
remarquons surtout la réserve grave qu'observent
depuis le discours du consul général en Egypte les
correspondances du Times et même du M >rning Post.
- Nous ne nous en plaignons pas , - mais si, comme nous
ne sommes pas éloignés à le croire, d'après ce que
nous connaissons du caractère de M. Colquhoun, ce
diplomate ne s'est pas mis en désaccord avec la pen-
sée de ses supérieurs, nous comprenons cette réserve
gardée par la presse anglaise, qui doit sentir après
de tels témoignages le besoin d'étudier plus mûre-
ment et plus sûrement la question.
Le Daily News, qui passe pour l'organe de lord
John Russell, donne cependant le résumé de la cor-
respondance publiée par le Constitutionnel du 17 juil-
let, sur le voyage des deux consuls britanniques, et
se contente de le faire précéder sans commentaires
de cette courte observation.
« Le Constitutionnel attache une grande importance à
une lettre d'Alexandrie qu'il publie et qui donne une
description couleur de rose d'une visite faite le 2 cou-
rant par M. Colquhoun, consul général d'Angleterre, ac-
compagné du consul britannique d'Alexandrie, aux tra-
vaux du canal de Suez. Le Constitutionnel considère les
déclarations de ces messieurs comme la preuve de l'a-
dhésion définitive du gouvernement anglais au perce-,
ment de l'isthme. »
Le Alorning-Rerald est le seul agressif: on sait que ce
journal torie a fait de la question une arme de parti ;
nous l'avons vu blâmer lord Palmerston de n'avoir pas
cédé dans l'affaire de Suez au sentiment public de l'Eu-
rope et de la France, parce qu'il croyait par ce moyen
créer un embarras au premier ministre. Aujourd'hui il
embrasse la thèse contraire parce qu'il croit, en jetant
le froid entre le cabinet anglais et la France, nuire
encore au cabinet. Le parti conservateur néanmoins
ne serait point fâché de prendre la position qu'il con-
seille à lord Palmerston d'abandonner, comme on en
pourra juger par ces paroles de M. Disraeli, dans
une séance récente de la Chambre des communes.
« A en juger d'après le discours prononcé l'autre jour
par le ministre des affaires étrangères, et d'après les pa-
roles que nous a fait entendre ce soir le premier mi-
nistre, la bonne entente entre l'Angleterre et la France
serait en grand péril. Telle n'est point mon opinion; mal-
gré les bruits qui circulent, je crois que la bonne en-
tente sera maintenue, et je suis toujours de l'avis que
j'ai maintes fois exprimé dans cette chambre : de cette
bonne entente dépendent la prospérité de l'univers et le
progrès de la cause de la civilisation. »
Cependant le Morniny Herald essayait de révoquer
en doute le discours de M. Colquhoun. Il cherchait à
provoquer des interpellations au Parlement, qu'il
pensait être gênantes pour le ministère. Il prétendait
que les paroles de l'agent britannique n'étaient pas
exactement rapportées, parce que, disait-il, elles
avaient une tournure toute française. Pour guérir le
Morning Herald de ses doutes, nous pouvons lui ap-
prendre que M. Colquhoun a parlé à ses auditeurs en
français, et qu'il parle cette langue aussi purement
et aussi facilement que sa langue nationale. Il n'est
donc pas étonnant qu'il ait donné à son allocution
adressée à des Français la forme française et non la
forme anglaise. Au surplus, depuis le 5 juillet, date
de la lettre du Constitutionnel, notre confrère a eu le
temps d'être informé. Nous attendons avec sécurité
le résultat de ses informations, et lapiésence à Lon-
dres d'un des compagnons de voyage des consuls,
M. Lange, dont nous lui signalons le retour, peut
lui aider à s'en procurer promptement de certaines.
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