Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1861 15 juillet 1861
Description : 1861/07/15 (A6,N122). 1861/07/15 (A6,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032751
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
234 L'ISTHME DE SUEZ,
lur trrlvail ingrat, comme M.de Lesseps et son maître
par la grandeur de « l'idée » dans laquelle elles sont
engagées, quelques-unes de ces misérables créatures ont
eu l'audace de s'échapper du convoi qui les conduisait
vers leur maison d'esclavage. Elles ont été cependant
capturées quelques jours après et consignées aux tendres
soins des agents de M. de Lesseps.
» Si le travail manuel compte pour peu sur la terre
d'Egypte, il y a d'autres sources de dépenses qui pa
raissent être aussi insatiables que les sables du désert.
On nous apprend que des dragues et autres appareils
ont été introduits dans l'isthme, que des>teliers ont été
érigés, qu'on a pourvu aux habitations pour le person-
nel, qu'on a amené l'eau douce sur les lieux en partie
par une rigole, en partie par une conduite eu poterie,
depuis Maksara à la tête de l'Ouadée Toumilat jusqu'aux
bords du lac Timsah, et que des machines ont été
construites dans le but d'élever cet approvisionnement
d'eau jusqu'au seuil d'El-Guisr. Ces travaux, avec la
jetée de bois et les chemins de fer de Port-Saïd, forment
aussi approximativement que possible la liste complète
de tout ce qui a été accompli dans l'isthme d'après
M. de Lesseps, non-seulement depuis le rapport de l'année
dernière, mais encore depuis le début des opérations de
la Compagnie dans les commencements de 1859.
» Ceci ne nous parait pas un très-beau résultat pour
près d'un million sterling, et n'entretient pas beaucoup
l'espérance que, dans cette proportion, même le double
du capital de la Compagnie doive faire grand chose à
l'achèvement de cette stupéfiante entreprise qu'on De
pourra voir à moins d'être favorisé d'une longévité an-
tédiluvienne. Il reste à réaliser la construction du canal
maritime lui-même de 93 milles de long, de 182 pieds
de large, de 26 pieds de profondeur, celle du canal d'eau
douce, coulant parallèlement avec le canal maritime,
avec un canal d'alimentation formant la communication
au Nil. Le lac Timsah, qui n'est guère qu'un marais,
doit être converti en un vaste port intérieur. A Suez,
des jetées en pierre doivent être construites, l'une d'un
mille et l'autre de trois quarts de mille de long, et enfin
à Port-Saïd,les approches du canal doivent être formées
et le canal lui-même doit être prolongé dans la mer
par deux jetées semblables nyant ensemble une lon-
gueur d environ 3 milles, et à élever en pierres solides
sur un fond de sable. Nous soupçonnons que M. de Les-
seps trouvera plus de difficultés à vaincre ces empêche-
ments à son projet que la jalousie de l'Angleterre dont
on fait tant de bruit. »
Nos lecteurs ont déjà prononcé avant nous que cet
article n'est pas autre chose dans sa substance que
la reproduction servile de la correspondance du Times
publiée dans notre dernier numéro. En effet, il répète
avec une fidélité admirable toutes les inexactitudes,
toutes les bévues que nous avons signalées dans le
correspondant du Times. Pour la Press aussi, le lac
Maxamah s'écrit Maksara ; pour la Press aussi, qui
écrit en juin, la récolte est à faire en Egypte, quoi-
qu'elle soit finie depuis la fin d'avril ; pour la Press
aussi, le canal d'eau douce suit une direction paral-
lèle au canal maritime, tandis qu'il suffit d'avoir jeté
un coup d'œil sur les plans et les cartes pour savoir
qu'il lui est perpendiculaire. Cela n'empêche pas la
Press d'attester que ses renseignements émanent d'une
« autorité digne de la plus grande confiance » (most
frustworiy). Nous pensions qu'un journal qui s'appuie
sur d'aussi hauts patronages devait du moins véri-
fier les faits auxquels il accorde une autorité si in-
contestable. Nous déplorons que des noms semblables
puissent servir de chaperons à d'aussi grosses er-
reurs, à de telles propagations de l'ignorance ou de
la légèreté, et nous déplorons aussi qu'il suffise du
caprice ou de l'assurance d'un correspondant anglais,
pour que les personnages les plus élevés d'Angle-
terre acceptent comme article de foi, dès qu'il s'agit
d'entretenir la haine contre la France, tout ce qui
sort des plumes les plus suspectes et les plus mal-
veillantes.
Nous n'avons pas à réfuter dans la Press ce que
nous croyons avoir parfaitement réfuté dans le
Times. Nous nous arrêtons seulement sur ses impu-
tations. d'un goût très-contestable contre la nation
française. L'habitude des Anglais sera t-elle donc
toujours d'accuser les autres de leurs propres me
faits? Ce, n'est pas le gouvernement de France qui a
montré de la violence dans la question du canal de
Suez, c'est, nous en appelons à tous les peuples, le
gouvernement de l'Angleterre; ce n'est pas la France
qui a voulu trancher la question par l'épée et par le
canon, c'est le gouvernement d'Angleterre. Est-ceque
la Pres, ne se rappelle plus la fameuse histoire de l'ap-
parition de la flotte anglaise dans la baie d'Alexandrie
au moment de la bataille de Solferino, et la petite
conspiration qu'elle avait basée alors sur le voyage et
la présence du sultan en Egypte ? Lorsqu'on a de tels
antécédents à faire oublier, il est peu sage de pro-
voquer par des accusations sans aucun fondement
les souvenirs de ceux qui vous ont pris presque en
flagrant délit d'agression et de perfidie.
Au total, le journal tory, sur la parole du corres-
pondant du Times, juge que l'entreprise a bien assez
d'obstacles à surmonter sans y joindre la jalousie de
l'Angleterre; soit. Nous ne lui demandons pas autre
chose que de rester fidèle à cette opinion. Qu'il nous
laisse à nos impossibilités, qu'il nous laisse à notre
gré devenir la risée et la fable du monde, ou sinon
le monde sera fondé à croire que son incrédulité n'a
rien de sincère et qu'elle est simplement le masque
troué de son dépit.
Au surplus, le temps est venu de reconnaître la
vérité, de la dire tout entière et de ne plus nous
laisser amuser par des apparences et des fantômes.
Sur la question de Suez en Angleterre personne ne
dit ce qu'il pense ; il y a dans çe pays deux oppo-
sitions contre le projet : l'opposition de préjugés et
l'opposition de tactique. A la tête de la première est
lur trrlvail ingrat, comme M.de Lesseps et son maître
par la grandeur de « l'idée » dans laquelle elles sont
engagées, quelques-unes de ces misérables créatures ont
eu l'audace de s'échapper du convoi qui les conduisait
vers leur maison d'esclavage. Elles ont été cependant
capturées quelques jours après et consignées aux tendres
soins des agents de M. de Lesseps.
» Si le travail manuel compte pour peu sur la terre
d'Egypte, il y a d'autres sources de dépenses qui pa
raissent être aussi insatiables que les sables du désert.
On nous apprend que des dragues et autres appareils
ont été introduits dans l'isthme, que des>teliers ont été
érigés, qu'on a pourvu aux habitations pour le person-
nel, qu'on a amené l'eau douce sur les lieux en partie
par une rigole, en partie par une conduite eu poterie,
depuis Maksara à la tête de l'Ouadée Toumilat jusqu'aux
bords du lac Timsah, et que des machines ont été
construites dans le but d'élever cet approvisionnement
d'eau jusqu'au seuil d'El-Guisr. Ces travaux, avec la
jetée de bois et les chemins de fer de Port-Saïd, forment
aussi approximativement que possible la liste complète
de tout ce qui a été accompli dans l'isthme d'après
M. de Lesseps, non-seulement depuis le rapport de l'année
dernière, mais encore depuis le début des opérations de
la Compagnie dans les commencements de 1859.
» Ceci ne nous parait pas un très-beau résultat pour
près d'un million sterling, et n'entretient pas beaucoup
l'espérance que, dans cette proportion, même le double
du capital de la Compagnie doive faire grand chose à
l'achèvement de cette stupéfiante entreprise qu'on De
pourra voir à moins d'être favorisé d'une longévité an-
tédiluvienne. Il reste à réaliser la construction du canal
maritime lui-même de 93 milles de long, de 182 pieds
de large, de 26 pieds de profondeur, celle du canal d'eau
douce, coulant parallèlement avec le canal maritime,
avec un canal d'alimentation formant la communication
au Nil. Le lac Timsah, qui n'est guère qu'un marais,
doit être converti en un vaste port intérieur. A Suez,
des jetées en pierre doivent être construites, l'une d'un
mille et l'autre de trois quarts de mille de long, et enfin
à Port-Saïd,les approches du canal doivent être formées
et le canal lui-même doit être prolongé dans la mer
par deux jetées semblables nyant ensemble une lon-
gueur d environ 3 milles, et à élever en pierres solides
sur un fond de sable. Nous soupçonnons que M. de Les-
seps trouvera plus de difficultés à vaincre ces empêche-
ments à son projet que la jalousie de l'Angleterre dont
on fait tant de bruit. »
Nos lecteurs ont déjà prononcé avant nous que cet
article n'est pas autre chose dans sa substance que
la reproduction servile de la correspondance du Times
publiée dans notre dernier numéro. En effet, il répète
avec une fidélité admirable toutes les inexactitudes,
toutes les bévues que nous avons signalées dans le
correspondant du Times. Pour la Press aussi, le lac
Maxamah s'écrit Maksara ; pour la Press aussi, qui
écrit en juin, la récolte est à faire en Egypte, quoi-
qu'elle soit finie depuis la fin d'avril ; pour la Press
aussi, le canal d'eau douce suit une direction paral-
lèle au canal maritime, tandis qu'il suffit d'avoir jeté
un coup d'œil sur les plans et les cartes pour savoir
qu'il lui est perpendiculaire. Cela n'empêche pas la
Press d'attester que ses renseignements émanent d'une
« autorité digne de la plus grande confiance » (most
frustworiy). Nous pensions qu'un journal qui s'appuie
sur d'aussi hauts patronages devait du moins véri-
fier les faits auxquels il accorde une autorité si in-
contestable. Nous déplorons que des noms semblables
puissent servir de chaperons à d'aussi grosses er-
reurs, à de telles propagations de l'ignorance ou de
la légèreté, et nous déplorons aussi qu'il suffise du
caprice ou de l'assurance d'un correspondant anglais,
pour que les personnages les plus élevés d'Angle-
terre acceptent comme article de foi, dès qu'il s'agit
d'entretenir la haine contre la France, tout ce qui
sort des plumes les plus suspectes et les plus mal-
veillantes.
Nous n'avons pas à réfuter dans la Press ce que
nous croyons avoir parfaitement réfuté dans le
Times. Nous nous arrêtons seulement sur ses impu-
tations. d'un goût très-contestable contre la nation
française. L'habitude des Anglais sera t-elle donc
toujours d'accuser les autres de leurs propres me
faits? Ce, n'est pas le gouvernement de France qui a
montré de la violence dans la question du canal de
Suez, c'est, nous en appelons à tous les peuples, le
gouvernement de l'Angleterre; ce n'est pas la France
qui a voulu trancher la question par l'épée et par le
canon, c'est le gouvernement d'Angleterre. Est-ceque
la Pres, ne se rappelle plus la fameuse histoire de l'ap-
parition de la flotte anglaise dans la baie d'Alexandrie
au moment de la bataille de Solferino, et la petite
conspiration qu'elle avait basée alors sur le voyage et
la présence du sultan en Egypte ? Lorsqu'on a de tels
antécédents à faire oublier, il est peu sage de pro-
voquer par des accusations sans aucun fondement
les souvenirs de ceux qui vous ont pris presque en
flagrant délit d'agression et de perfidie.
Au total, le journal tory, sur la parole du corres-
pondant du Times, juge que l'entreprise a bien assez
d'obstacles à surmonter sans y joindre la jalousie de
l'Angleterre; soit. Nous ne lui demandons pas autre
chose que de rester fidèle à cette opinion. Qu'il nous
laisse à nos impossibilités, qu'il nous laisse à notre
gré devenir la risée et la fable du monde, ou sinon
le monde sera fondé à croire que son incrédulité n'a
rien de sincère et qu'elle est simplement le masque
troué de son dépit.
Au surplus, le temps est venu de reconnaître la
vérité, de la dire tout entière et de ne plus nous
laisser amuser par des apparences et des fantômes.
Sur la question de Suez en Angleterre personne ne
dit ce qu'il pense ; il y a dans çe pays deux oppo-
sitions contre le projet : l'opposition de préjugés et
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