Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
264 L'ISTHMË DE SUEZ,
rire hideux, leurs faces brutales, bouffies, abruties stu-
péfient et épouvantent rétrang-er. D
» Si Vos Seigneuries veulent parcourir ce document,
elles y trouveront un état de choses tel qu'elles en
peuvent difficilement supposer l'existence dans notre
pays, et par leur nature même ces maux ont une
tendance à s'aggraver. En fait ils doivent s'aggraver de
Jour en jour, si l'on n'y porte pas de remède. L'état de ces
jeunes infortunés est spécialement déplorable parmi les
femmes. Il n'est pas une de ces malheureuses filles qui
puisse jamais s'élever à la dignité d'épouse ou de
mère ; c'est l'opinion des commissaires qui, parlant
d'elles, déclarent qu'elles sont entièrement incapables
•d'en remplir les devoirs. (Ecoutez! Ecoutez!)
» Je finirai, Milords, en analysant la déposition de
• M. Senior qui, après avoir attentivement examiné le rap-
port des commissaires, conclut par ces réflexions :
« Nous contemplons avec honte et indignation les pein-
tures de l'esclavage américain ; mais je crois fermement
que les enfants dans les plantations les plus mal
administrées, sont moins surchargés de travail, moins
torturés, mieux vêtus et aussi bien instruits que les
malheureuses petites créatures dont le travail préma-
turé et continu occasionne le bas prix fabuleux de notre
quincaillerie et de notre passementerie, et dont les gages
entretiennent l'intempérance de leurs parents. i)
D M. Senior est un homme de sens et d'expérience,
mais il est de ceux qu'on ne peut pas supposer capables
de se laisser entraîner à des sentiments romanesques sur
cette question, et je ne crois pas pouvoir être accusé
d'exagération si, conformément à ce qu'il dit, j'exprime
l'espoir que Vos Seigneuries apprécieront la nécessité
d'une enquête, afin d'appliquer un remède à un état de
choses si déplorable et qui, s'il lui est permis de conti-
nuer , aurait des résultats si complètement destruc-
teurs. »
Cet exposé présenté sur d'aussi graves autorités
par l'un des membres les plus considérables de la
pairie anglaise et sanctionné par le vote de la
Chambre des lords, est certainement remarquable à
plus d'un point de vue. Il donne d'abord lieu à cette
observation que le mal est connu et signalé depuis
vingt ans en Angleterre, et qu'il n'y a pourtant été ap-
porté que des palliatifs inefficaces ou insuffisants. Bien
plus, les souffrances se sont aggravées et cependant
l'opinion publique, les intérêts engagés, ont forcé la lé-
gislature à supporter cet état de choses. On craignait de
troubler le travail ; on appréhendait qu'un allégement
à ces misères n'élevât le prix des articles manufactu-
rés et on s'est arrêté devant ces considérations, et
maintenant encore on s'en tient à une simple motion
d'enquête. Pourtant en même temps on se récrie
contre l'Egypte, et on prétend obliger son gouverne-
ment à changer ex abrupto, sans préparation et par
out le système traditionnel du travail
arlernent, avant de s'inquiéter des
evrait-il pas commencer par panser
r
L>n ? Nous défions qu'on puisse trouver
",':.
! ItN, des travailleurs égyptiens un ta-
bleau aussi lamentable et aussi désolé que celui que
vient de nous tracer lord Shaftesbury sur une portion
considérable de la classe ouvrière en Angleterre. Or,
nous ferons remarquer que la situation des ouvriers
égyptiens, déjà meilleure que celle de tant d'ouvriers
britanniques, a reçu une amélioration des plus nota-
bles par l'entreprise des travaux du canal de Suez.
Ces travaux leur assurent un salaire supérieur au
prix ordinaire de leurs journées ; la suppression de
tout chàtiment corporel, d'ailleurs interdit dans toute
l'Égypte par un décret récent du vice-roi; une nour-
riture, des habitations saines ; des. soins médicaux
gratuitement dispensés ainsi que des secours aux
familles en cas de maladie de leur chef; des écoles
pour leurs enfants ; l'administration de la justice par
leurs juges ; l'exercice de leur culte par leurs prê-
tres ; une juste satisfaction, en un mot, de leurs
besoins moraux et matériels ; et certes l'Angleterre a
encore beaucoup à faire, comme on le voit, avant
d'arriver à pouvoir donner à ses classes laborieuses ce
que la Compagnie offre et garantit en Égypte aux
ouvriers indigènes employés aux travaux du canal.
Que les amis de l'humanité de l'autre côté du
détroit s'appliquent donc à cicatriser les plaies hi-
deuses qui aflligent leur pays ; c'est pour longtemps
une tâche qui peut suffire à l'ardeur de leur zèle, et
qu'ils laissent l'Egypte marcher d'un pas ferme mais
mesuré dans la voie de progrès où elle n'a cessé de
s'avancer depuis l'avènement de Mohammed-Saïd.
Œuvre de civilisation et d'humanité l'entreprise du
canal de Suez ne faillira de son côté à aucune des
conditions de son propre principe et de sa popularité
dans le monde.
ERNEST DESPLACES.
LE COTON EN ÉGYPTE.
On lit dans le Manchester Guardian:
i Nous avons récemment annoncé que M. Haywood,
secrétaire de l'association pour l'approvisionnement du
coton et agent de la Compagnie du coton de Man-
chester, était sur le point de partir pour l'Inde en mis-
sion d'observations et d'affaires, accompagné d'une per-
sonne députée par le gouvernement britannique. A leur
arrivée en Égypte, ces messieurs doivent présenter au
vice-roi la pétition suivante :
A Son Altesse Mohammed-Saïd Pacha, vice-roi d'Égypte
et de ses dépendances.
» Les pétitionnaires exposent humblement à Votre
Altesse qu'ils représentent les -intérêts d'un très-grand
nombre de filateurs de coton les plus influents dans le
royaume-uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande.
» Les pétitionnaires sont profondément pénétrés de la
conviction que l'industrie du coton et le commerce de
leur pays sont sur le point de souffrir une perte sérieuse,
en conséquence de l'insuffisance dans les approvisionne-
rire hideux, leurs faces brutales, bouffies, abruties stu-
péfient et épouvantent rétrang-er. D
» Si Vos Seigneuries veulent parcourir ce document,
elles y trouveront un état de choses tel qu'elles en
peuvent difficilement supposer l'existence dans notre
pays, et par leur nature même ces maux ont une
tendance à s'aggraver. En fait ils doivent s'aggraver de
Jour en jour, si l'on n'y porte pas de remède. L'état de ces
jeunes infortunés est spécialement déplorable parmi les
femmes. Il n'est pas une de ces malheureuses filles qui
puisse jamais s'élever à la dignité d'épouse ou de
mère ; c'est l'opinion des commissaires qui, parlant
d'elles, déclarent qu'elles sont entièrement incapables
•d'en remplir les devoirs. (Ecoutez! Ecoutez!)
» Je finirai, Milords, en analysant la déposition de
• M. Senior qui, après avoir attentivement examiné le rap-
port des commissaires, conclut par ces réflexions :
« Nous contemplons avec honte et indignation les pein-
tures de l'esclavage américain ; mais je crois fermement
que les enfants dans les plantations les plus mal
administrées, sont moins surchargés de travail, moins
torturés, mieux vêtus et aussi bien instruits que les
malheureuses petites créatures dont le travail préma-
turé et continu occasionne le bas prix fabuleux de notre
quincaillerie et de notre passementerie, et dont les gages
entretiennent l'intempérance de leurs parents. i)
D M. Senior est un homme de sens et d'expérience,
mais il est de ceux qu'on ne peut pas supposer capables
de se laisser entraîner à des sentiments romanesques sur
cette question, et je ne crois pas pouvoir être accusé
d'exagération si, conformément à ce qu'il dit, j'exprime
l'espoir que Vos Seigneuries apprécieront la nécessité
d'une enquête, afin d'appliquer un remède à un état de
choses si déplorable et qui, s'il lui est permis de conti-
nuer , aurait des résultats si complètement destruc-
teurs. »
Cet exposé présenté sur d'aussi graves autorités
par l'un des membres les plus considérables de la
pairie anglaise et sanctionné par le vote de la
Chambre des lords, est certainement remarquable à
plus d'un point de vue. Il donne d'abord lieu à cette
observation que le mal est connu et signalé depuis
vingt ans en Angleterre, et qu'il n'y a pourtant été ap-
porté que des palliatifs inefficaces ou insuffisants. Bien
plus, les souffrances se sont aggravées et cependant
l'opinion publique, les intérêts engagés, ont forcé la lé-
gislature à supporter cet état de choses. On craignait de
troubler le travail ; on appréhendait qu'un allégement
à ces misères n'élevât le prix des articles manufactu-
rés et on s'est arrêté devant ces considérations, et
maintenant encore on s'en tient à une simple motion
d'enquête. Pourtant en même temps on se récrie
contre l'Egypte, et on prétend obliger son gouverne-
ment à changer ex abrupto, sans préparation et par
out le système traditionnel du travail
arlernent, avant de s'inquiéter des
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r
L>n ? Nous défions qu'on puisse trouver
",':.
! ItN, des travailleurs égyptiens un ta-
bleau aussi lamentable et aussi désolé que celui que
vient de nous tracer lord Shaftesbury sur une portion
considérable de la classe ouvrière en Angleterre. Or,
nous ferons remarquer que la situation des ouvriers
égyptiens, déjà meilleure que celle de tant d'ouvriers
britanniques, a reçu une amélioration des plus nota-
bles par l'entreprise des travaux du canal de Suez.
Ces travaux leur assurent un salaire supérieur au
prix ordinaire de leurs journées ; la suppression de
tout chàtiment corporel, d'ailleurs interdit dans toute
l'Égypte par un décret récent du vice-roi; une nour-
riture, des habitations saines ; des. soins médicaux
gratuitement dispensés ainsi que des secours aux
familles en cas de maladie de leur chef; des écoles
pour leurs enfants ; l'administration de la justice par
leurs juges ; l'exercice de leur culte par leurs prê-
tres ; une juste satisfaction, en un mot, de leurs
besoins moraux et matériels ; et certes l'Angleterre a
encore beaucoup à faire, comme on le voit, avant
d'arriver à pouvoir donner à ses classes laborieuses ce
que la Compagnie offre et garantit en Égypte aux
ouvriers indigènes employés aux travaux du canal.
Que les amis de l'humanité de l'autre côté du
détroit s'appliquent donc à cicatriser les plaies hi-
deuses qui aflligent leur pays ; c'est pour longtemps
une tâche qui peut suffire à l'ardeur de leur zèle, et
qu'ils laissent l'Egypte marcher d'un pas ferme mais
mesuré dans la voie de progrès où elle n'a cessé de
s'avancer depuis l'avènement de Mohammed-Saïd.
Œuvre de civilisation et d'humanité l'entreprise du
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ERNEST DESPLACES.
LE COTON EN ÉGYPTE.
On lit dans le Manchester Guardian:
i Nous avons récemment annoncé que M. Haywood,
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coton et agent de la Compagnie du coton de Man-
chester, était sur le point de partir pour l'Inde en mis-
sion d'observations et d'affaires, accompagné d'une per-
sonne députée par le gouvernement britannique. A leur
arrivée en Égypte, ces messieurs doivent présenter au
vice-roi la pétition suivante :
A Son Altesse Mohammed-Saïd Pacha, vice-roi d'Égypte
et de ses dépendances.
» Les pétitionnaires exposent humblement à Votre
Altesse qu'ils représentent les -intérêts d'un très-grand
nombre de filateurs de coton les plus influents dans le
royaume-uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande.
» Les pétitionnaires sont profondément pénétrés de la
conviction que l'industrie du coton et le commerce de
leur pays sont sur le point de souffrir une perte sérieuse,
en conséquence de l'insuffisance dans les approvisionne-
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