Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
258
L'ISTHME DE SUEZ,
vait avoir d'autre intérêt que celui de la vérité, et
quant à la gravité de son jugement, même en ne
tenant aucun compte de la gravité de son caractère,
il n'a jugé qu'après avoir vu.
Certes, ce n'est point ainsi qu'ont procédé tous ces
détracteurs dont le quartier général était à Alexan-
drie, et d'où partaient tant de fables et d'assertions
plus que controuvées ; ils mettaient leur imagination
à la place de la réalité ; à la sincérité des faits ils
substituaient des fictions inventées par la malveil-
lance pour être propagées par le dépit ou la jalousie.
Ils racontaient ce qu'ils ne savaient pas : ils dénatu-
raient le peu qu'ils savaient ; ils affirmaient ce qui
n'était pas ; ils niaient ce qui était ; et nous avons le
droit de dire aujourd'hui que c'est dans leur propre
piège que nous les avons pris, car nous n'avons dis-
simulé aucune de leurs attaques; nous avons soumis
au public chacune de leurs narrations et chacun de
leurs arguments ; nous nous honorons d'avoir cons-
tamment placé sous ses yeux toutes les pièces du
procès ; nous avons compté sur son bon sens et sur
, son discernement; nous avons eu le bonheur de ne
nous point tromper ; tous ces abus de la publicité n'ont
fait que fortifier notre cause, n'ont fait qu'ajouter
aux convictions de nos lecteurs ; et, en définitive, le
canal doit autant aux excès de ses ennemis qu'aux
efforts et à la persévérance de ses amis. C'est un
beau et consolant triomphe de la vérité sur des co-
lères sans scrupule.
Maintenant, tout est changé : l'action loyale de
M. Colquhoun a opéré des prodiges; son ascendant
moral a ramené des esprits qui n'étaient peut-être
que mal inspirés ou mal informés. C'est ainsi que le
correspondant du Morning Post, après le retour de
M. Colquhoun, vient de réparer quelques unes des
injustices qu'il avait commises envers la Compagnie
universelle et envers le gouvernement égyptien.
C'est ainsi encore que dans une lettre d'Alexan-
drie toute récente, le correspondant du Times, sans
aller aussi loin dans la même voie, se renferme en-
vers le canal de Suez dans un silence qui, nous
l'espérons, n'est que le point de départ d'une con-
version plus complète. C'est ainsi eniin que le Times
lui-même observe sur la question une réserve que
nous ne comprendrions pas en face de l'acte si dé-
cisif des agents britanniques en Egypte, si elle était
autre chose qu'un aveu implicite des erreurs aux-
quelles il s'est prêté avec trop de crédulité.
Nous n'avons cessé de dire aux adversaires du ca-
nal : « Rendez-vous sur les lieux et vos préventions
s'évanouiront. » Etions-nous fondé à parler ainsi?
Oui ! car tous ceux qui ont écouté notre invitation
sont revenus ou convertis ou confirmés dans leurs
convictions favorables. Nous avons cité plusieurs de
nos actionnaires qui ont effectué ce voyage ; nous
avons cité plusieurs Anglais de distinction et de sa-
voir, les uns venant des Indes, les autres venant
d'Angleterre qui ont imité cet exemple. Les travaux
et le terrain ont été visités par des ingénieurs, des
officiers de terre et de mer, par des diplomates de
tous les pays, russes, français, anglais, prussiens,
espagnols, etc.; tous ont été unanimes pour devancer
le témoignage que M. Colquhoun a donné avec tant
d'éclat. Tous ceux qui ont vu avant M. Colquhoun ont
été d'accord avec M. Colquhoun, et les seuls dissidents
ont été ceux qui n'ont rien vu. Nos dernières nou-
velles nous annoncent encore le retour à Alexandrie
d'un ingénieur italien très-distingué, qui vient d'ins-
pecter l'isthme ; il parle comme M. Colquhoun, il
pense comme M. Colquhoun ; il est étonné de ce qui
a été fait, et il déclare ne pas douter non-seulement
de la possibilité mais encore de la facilité d'une pro-
chaine exécution. Peut-être bientôt aurons-nous l'oc-
casion de faire connaître l'opinion de ce témoin nou-
veau et compétent.
On nous apprend aussi que plusieurs membres du
corps consulaire d'Alexandrie ont l'intention d'imiter
MM. Colquhoun et Saunders, et d'aller apprécier par
eux-mêmes l'état et la possibilité de cette œuvre si
controversée. Nous savons que la Compagnie s'empres-
sera de leur donner toutes les facilités nécessaires
pour remplir pleinement le but qu'ils se proposent,
et c'est lui rendre service que d'aller chercher sur
les lieux les preuves de la conscience et de la vérité
de ses assertions.
Résumons maintenant les renseignements qui nous
parviennent sur le mouvement des travaux.
Nous avons plusieurs fois fait ressortir l'importance
des carrières de Mex qui, en attendant rétablissement
d'une communication maritime avec les carrières de
Gebel-Geneffé situées vers 1 extrémité méridionale des
lacs Amers, sont destinées à fournir les blocs néces-
saires aux enrochements de la jetée de Port-Saïd,
ainsi que les matériaux propres aux diverses cons-
tructions de la ligne. Le port de Mex est à peu près
complétement terminé. On va construire immédiate-
ment le musoir de la jetée de l'est. Quatre apponte-
ments sont érigés dans le port pour faciliter le char-
gement des navires, qui seront amenés au large à
l'aide d'un remorqueur.
Sur la ligne de l'isthme, les huit mille ouvriers dont
nous avons annoncé le recrutement poursuivent le
cours des opérations. Une partie travaille à Port-Saïd,
l'autre est distribuée entre Kantara et Ferdane dans
le lac Ballah, la troisième alimente les chantiers des
seuils jusqu'au lac Timsah, et la quatrième, qui est
en même temps la plus nombreuse, creuse activement
le canal d'eau douce.
La saison des chaleurs est loin d'être favorable au
travail qui cependant s'exécute avec une infatigable
persévérance. Si le nombre des ouvriers recrutés n'a
pas augmenté sensiblement dans la courte période
L'ISTHME DE SUEZ,
vait avoir d'autre intérêt que celui de la vérité, et
quant à la gravité de son jugement, même en ne
tenant aucun compte de la gravité de son caractère,
il n'a jugé qu'après avoir vu.
Certes, ce n'est point ainsi qu'ont procédé tous ces
détracteurs dont le quartier général était à Alexan-
drie, et d'où partaient tant de fables et d'assertions
plus que controuvées ; ils mettaient leur imagination
à la place de la réalité ; à la sincérité des faits ils
substituaient des fictions inventées par la malveil-
lance pour être propagées par le dépit ou la jalousie.
Ils racontaient ce qu'ils ne savaient pas : ils dénatu-
raient le peu qu'ils savaient ; ils affirmaient ce qui
n'était pas ; ils niaient ce qui était ; et nous avons le
droit de dire aujourd'hui que c'est dans leur propre
piège que nous les avons pris, car nous n'avons dis-
simulé aucune de leurs attaques; nous avons soumis
au public chacune de leurs narrations et chacun de
leurs arguments ; nous nous honorons d'avoir cons-
tamment placé sous ses yeux toutes les pièces du
procès ; nous avons compté sur son bon sens et sur
, son discernement; nous avons eu le bonheur de ne
nous point tromper ; tous ces abus de la publicité n'ont
fait que fortifier notre cause, n'ont fait qu'ajouter
aux convictions de nos lecteurs ; et, en définitive, le
canal doit autant aux excès de ses ennemis qu'aux
efforts et à la persévérance de ses amis. C'est un
beau et consolant triomphe de la vérité sur des co-
lères sans scrupule.
Maintenant, tout est changé : l'action loyale de
M. Colquhoun a opéré des prodiges; son ascendant
moral a ramené des esprits qui n'étaient peut-être
que mal inspirés ou mal informés. C'est ainsi que le
correspondant du Morning Post, après le retour de
M. Colquhoun, vient de réparer quelques unes des
injustices qu'il avait commises envers la Compagnie
universelle et envers le gouvernement égyptien.
C'est ainsi encore que dans une lettre d'Alexan-
drie toute récente, le correspondant du Times, sans
aller aussi loin dans la même voie, se renferme en-
vers le canal de Suez dans un silence qui, nous
l'espérons, n'est que le point de départ d'une con-
version plus complète. C'est ainsi eniin que le Times
lui-même observe sur la question une réserve que
nous ne comprendrions pas en face de l'acte si dé-
cisif des agents britanniques en Egypte, si elle était
autre chose qu'un aveu implicite des erreurs aux-
quelles il s'est prêté avec trop de crédulité.
Nous n'avons cessé de dire aux adversaires du ca-
nal : « Rendez-vous sur les lieux et vos préventions
s'évanouiront. » Etions-nous fondé à parler ainsi?
Oui ! car tous ceux qui ont écouté notre invitation
sont revenus ou convertis ou confirmés dans leurs
convictions favorables. Nous avons cité plusieurs de
nos actionnaires qui ont effectué ce voyage ; nous
avons cité plusieurs Anglais de distinction et de sa-
voir, les uns venant des Indes, les autres venant
d'Angleterre qui ont imité cet exemple. Les travaux
et le terrain ont été visités par des ingénieurs, des
officiers de terre et de mer, par des diplomates de
tous les pays, russes, français, anglais, prussiens,
espagnols, etc.; tous ont été unanimes pour devancer
le témoignage que M. Colquhoun a donné avec tant
d'éclat. Tous ceux qui ont vu avant M. Colquhoun ont
été d'accord avec M. Colquhoun, et les seuls dissidents
ont été ceux qui n'ont rien vu. Nos dernières nou-
velles nous annoncent encore le retour à Alexandrie
d'un ingénieur italien très-distingué, qui vient d'ins-
pecter l'isthme ; il parle comme M. Colquhoun, il
pense comme M. Colquhoun ; il est étonné de ce qui
a été fait, et il déclare ne pas douter non-seulement
de la possibilité mais encore de la facilité d'une pro-
chaine exécution. Peut-être bientôt aurons-nous l'oc-
casion de faire connaître l'opinion de ce témoin nou-
veau et compétent.
On nous apprend aussi que plusieurs membres du
corps consulaire d'Alexandrie ont l'intention d'imiter
MM. Colquhoun et Saunders, et d'aller apprécier par
eux-mêmes l'état et la possibilité de cette œuvre si
controversée. Nous savons que la Compagnie s'empres-
sera de leur donner toutes les facilités nécessaires
pour remplir pleinement le but qu'ils se proposent,
et c'est lui rendre service que d'aller chercher sur
les lieux les preuves de la conscience et de la vérité
de ses assertions.
Résumons maintenant les renseignements qui nous
parviennent sur le mouvement des travaux.
Nous avons plusieurs fois fait ressortir l'importance
des carrières de Mex qui, en attendant rétablissement
d'une communication maritime avec les carrières de
Gebel-Geneffé situées vers 1 extrémité méridionale des
lacs Amers, sont destinées à fournir les blocs néces-
saires aux enrochements de la jetée de Port-Saïd,
ainsi que les matériaux propres aux diverses cons-
tructions de la ligne. Le port de Mex est à peu près
complétement terminé. On va construire immédiate-
ment le musoir de la jetée de l'est. Quatre apponte-
ments sont érigés dans le port pour faciliter le char-
gement des navires, qui seront amenés au large à
l'aide d'un remorqueur.
Sur la ligne de l'isthme, les huit mille ouvriers dont
nous avons annoncé le recrutement poursuivent le
cours des opérations. Une partie travaille à Port-Saïd,
l'autre est distribuée entre Kantara et Ferdane dans
le lac Ballah, la troisième alimente les chantiers des
seuils jusqu'au lac Timsah, et la quatrième, qui est
en même temps la plus nombreuse, creuse activement
le canal d'eau douce.
La saison des chaleurs est loin d'être favorable au
travail qui cependant s'exécute avec une infatigable
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