Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
268 L'ISTHME DE SUEZ,
1761 et août 1762, le mois le plus froid est celui de
janvier, et le plus chaud celui d'août. Dans le pre-
mier, la température moyenne était de 10° 71' R. et
dans le second 24° 62' R. Le mois dont la tempéra-
ture moyenne se rapproche le plus de la température
moyenne de l'année est celui d'avril.
» Les observations faites pendant l'expédition fran-
çaise, depuis 1799 jusqu'en 1801, ont donné pour la
température moyenne de l'année 17° 7' R. Celle de
l'eau fut trouvée 17° 8'R. Les mêmes résultats d'ob-
servation ont été constatés il y a vingt ans, par le
conseil de santé et par M. Verdot, vaccinateur en chef,
et ils ont été insérés dans les Miscdlunées égyptiens.
Les observations ultérieures faites durant plusieurs
années viennent de confirmer les mêmes résulta's et
prouvent que la température moyenne de l'Egypte
n'a pas varié depuis le siècle dernier et que la tempé-
rature moyenne du Caire et de la basse Egypte oscille
depuis cette époque entre 170 2 et 17° 9 R.
» La ligne isotherme se trouve, sous ce rapport,
entre Alger et Sainte-Croix, la Floride et Canton.
» Le moment de la plus grande fraîcheur précède
le lever du soleil d'une dizaine de minutes , et celui
de la plus grande chaleur tombe entre 2 et 3
heures après midi. La température de l'eau du Nil,
avant le lever du soleil, est, ou égale à celle de l'at-
mosphère, ou plus élevée d'un degré ; à 2 heures
après-midi, elle est de 4 à 7 degrés, et au coucher du
soleil de 4 à 6 degrés au-dessous de la température
de l'air atmosphérique.
» La position de l'Egypte, par rapport à l'écliptique,
explique la courte durée de l'aurore et du crépuscule,
et le peu d'obliquité des rayons solaires qui frappent
le sol de ce pays dans la plus grande partie de l'an-
née. La plus grande journée est de quatorze heures
et la plus courte de dix heures.
» Le résultat des examens pratiques sur les ob-
servations qui ont été faites sur la pression atmos-
phérique par plusieurs physiciens, s'approche déjà
beaucoup de la régularité chronométrique avec la-
quelle la colonne de mercure oscille entre les tro-
piques.
» Ce qui a été observé et ce que nous observons
tous les jours, c'est une harmonie remarquable entre
la marche de la température, les oscillations baromé-
triques et la force expansive des vapeurs aqueuses.
» La même régularité que l'on remarque dans la
marche et la distribution de la chaleur, dans la pres-
sion atmosphérique et dans la force expansive des
vapeurs, se remarque aussi dans le mouvement de
l'air. La direction des vents est en rapport avec les
saisons, de même que leur force l'est ordinairement
avec les différentes parties de la journée. Le vent se
lève vers 10 heures du matin et va en croissant jus-
que vers le coucher du soleil, heure où il baisse pour
se renforcer de nouveau, ou pour cesser entièrement
vers minuit.
» Les observations de M. Destouche, quoique faites
avec un hygromètre inconnu, nous permettent ce-
pendant d'admettre comme démontré que le mois de
décembre est le mois le plus humide de l'année et
que son degré d'humidicé est ordinairement en rap-
port avec la crue du Nil.
» La direction des vents est en rapport direct avec
les saisons; depuis le mois de juin jusqu'en avril ce
sont les vents du nord qui dominent avec des in-
flexions, d'abord vers l'est et plus tard vers l'ouest.
Pendant les mois d'avril et de mai les vents du sud
sont plus ou moins fréquents, selon l'année. Il résulte
des observations que nous avons faites, pendant dix
années, que la fréquence,du vent du nord est à celle
du vent du midi dans le rapport de 6 à 1.
» Il me reste à dire quelques mots sur le vent ap-
pellé khamsin ; en général, ce vent domine entre le
lundi de la pàques cophtc et l'époque qu'en Égypte
on appelle nocta (goutte). Ce serait une erreur de
croire que ce vent est exactement limité à la période
sus-indiquée; il fait quelquefois son apparition en
janvier aussi bien qu'en juin ; sa durée e^t de trois
à quatre jours. Il y a des années où cet hôte incom-
mode ne nous a tourmentés que trois ou quatre fois ;
dans d'autres, il a soufflé de seize à vingt reprises
différentes ; sa durée moyenne peut être fixée à onze
jours pour chaque année. Il vient du sud-est et du
sud-ouest.
» Touchant la nature et les causes du khamsin, si
nous considérons, d'un côté, que ce vent ne souffle
ordinairement qu'à l'époque de la saison sèche de
l'Egypte, et où par conséquent des masses considé-
rables d'électricité à l'état libre remplissent l'at-
mosphère; d'un autre côté, la manière dont se con-
duisent les animaux et le chameau en particulier, à
l'approche de ce vent qu'il aja faculté de pressentir
assez longtemps à l'avance, l'inquiète appréhension
dans laquelle il se montre tout le temps qu'il souffle ;
en outre, si nous considérons que ce vent phénomé-
nal prend ordinairement fin par l'apparition de quel-
ques éclairs muets et la chute de quelques gouttes
d'eau, nous demeurons convaincus que ce météore est
le produit du développement du fluide électrique tel
que nous l'observons dans les orages du Nord.
» Les orages sont rares et toujours très-faibles, en
Egypte, surtout pendant l'été.
» L'inclinaison de l'aiguille aimantée qui, à l'é-
poque de l'expédition française, a été trouvée de
12° 9', M. Rocher, avec une aiguille de M. Lenoir,
l'a trouvée de 41° 39 Il serait à désiter que ces ob-
servations fussent répétées pour obtenir des données
plus certaines à cet égard.
» Ea résumé, de la considération de tous les élé-
ments météorologiques en Egypte, je tire la conclu-
1761 et août 1762, le mois le plus froid est celui de
janvier, et le plus chaud celui d'août. Dans le pre-
mier, la température moyenne était de 10° 71' R. et
dans le second 24° 62' R. Le mois dont la tempéra-
ture moyenne se rapproche le plus de la température
moyenne de l'année est celui d'avril.
» Les observations faites pendant l'expédition fran-
çaise, depuis 1799 jusqu'en 1801, ont donné pour la
température moyenne de l'année 17° 7' R. Celle de
l'eau fut trouvée 17° 8'R. Les mêmes résultats d'ob-
servation ont été constatés il y a vingt ans, par le
conseil de santé et par M. Verdot, vaccinateur en chef,
et ils ont été insérés dans les Miscdlunées égyptiens.
Les observations ultérieures faites durant plusieurs
années viennent de confirmer les mêmes résulta's et
prouvent que la température moyenne de l'Egypte
n'a pas varié depuis le siècle dernier et que la tempé-
rature moyenne du Caire et de la basse Egypte oscille
depuis cette époque entre 170 2 et 17° 9 R.
» La ligne isotherme se trouve, sous ce rapport,
entre Alger et Sainte-Croix, la Floride et Canton.
» Le moment de la plus grande fraîcheur précède
le lever du soleil d'une dizaine de minutes , et celui
de la plus grande chaleur tombe entre 2 et 3
heures après midi. La température de l'eau du Nil,
avant le lever du soleil, est, ou égale à celle de l'at-
mosphère, ou plus élevée d'un degré ; à 2 heures
après-midi, elle est de 4 à 7 degrés, et au coucher du
soleil de 4 à 6 degrés au-dessous de la température
de l'air atmosphérique.
» La position de l'Egypte, par rapport à l'écliptique,
explique la courte durée de l'aurore et du crépuscule,
et le peu d'obliquité des rayons solaires qui frappent
le sol de ce pays dans la plus grande partie de l'an-
née. La plus grande journée est de quatorze heures
et la plus courte de dix heures.
» Le résultat des examens pratiques sur les ob-
servations qui ont été faites sur la pression atmos-
phérique par plusieurs physiciens, s'approche déjà
beaucoup de la régularité chronométrique avec la-
quelle la colonne de mercure oscille entre les tro-
piques.
» Ce qui a été observé et ce que nous observons
tous les jours, c'est une harmonie remarquable entre
la marche de la température, les oscillations baromé-
triques et la force expansive des vapeurs aqueuses.
» La même régularité que l'on remarque dans la
marche et la distribution de la chaleur, dans la pres-
sion atmosphérique et dans la force expansive des
vapeurs, se remarque aussi dans le mouvement de
l'air. La direction des vents est en rapport avec les
saisons, de même que leur force l'est ordinairement
avec les différentes parties de la journée. Le vent se
lève vers 10 heures du matin et va en croissant jus-
que vers le coucher du soleil, heure où il baisse pour
se renforcer de nouveau, ou pour cesser entièrement
vers minuit.
» Les observations de M. Destouche, quoique faites
avec un hygromètre inconnu, nous permettent ce-
pendant d'admettre comme démontré que le mois de
décembre est le mois le plus humide de l'année et
que son degré d'humidicé est ordinairement en rap-
port avec la crue du Nil.
» La direction des vents est en rapport direct avec
les saisons; depuis le mois de juin jusqu'en avril ce
sont les vents du nord qui dominent avec des in-
flexions, d'abord vers l'est et plus tard vers l'ouest.
Pendant les mois d'avril et de mai les vents du sud
sont plus ou moins fréquents, selon l'année. Il résulte
des observations que nous avons faites, pendant dix
années, que la fréquence,du vent du nord est à celle
du vent du midi dans le rapport de 6 à 1.
» Il me reste à dire quelques mots sur le vent ap-
pellé khamsin ; en général, ce vent domine entre le
lundi de la pàques cophtc et l'époque qu'en Égypte
on appelle nocta (goutte). Ce serait une erreur de
croire que ce vent est exactement limité à la période
sus-indiquée; il fait quelquefois son apparition en
janvier aussi bien qu'en juin ; sa durée e^t de trois
à quatre jours. Il y a des années où cet hôte incom-
mode ne nous a tourmentés que trois ou quatre fois ;
dans d'autres, il a soufflé de seize à vingt reprises
différentes ; sa durée moyenne peut être fixée à onze
jours pour chaque année. Il vient du sud-est et du
sud-ouest.
» Touchant la nature et les causes du khamsin, si
nous considérons, d'un côté, que ce vent ne souffle
ordinairement qu'à l'époque de la saison sèche de
l'Egypte, et où par conséquent des masses considé-
rables d'électricité à l'état libre remplissent l'at-
mosphère; d'un autre côté, la manière dont se con-
duisent les animaux et le chameau en particulier, à
l'approche de ce vent qu'il aja faculté de pressentir
assez longtemps à l'avance, l'inquiète appréhension
dans laquelle il se montre tout le temps qu'il souffle ;
en outre, si nous considérons que ce vent phénomé-
nal prend ordinairement fin par l'apparition de quel-
ques éclairs muets et la chute de quelques gouttes
d'eau, nous demeurons convaincus que ce météore est
le produit du développement du fluide électrique tel
que nous l'observons dans les orages du Nord.
» Les orages sont rares et toujours très-faibles, en
Egypte, surtout pendant l'été.
» L'inclinaison de l'aiguille aimantée qui, à l'é-
poque de l'expédition française, a été trouvée de
12° 9', M. Rocher, avec une aiguille de M. Lenoir,
l'a trouvée de 41° 39 Il serait à désiter que ces ob-
servations fussent répétées pour obtenir des données
plus certaines à cet égard.
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