Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1861 01 août 1861
Description : 1861/08/01 (A6,N123). 1861/08/01 (A6,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203276f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 253
la Perse, l'Inde, la Chine et la côte orientale de l'Afri-
que, ne permettent plus de suivre l'ancienne voie et
de perdre des mois entiers à faire le tour de l'Afrique
en doublant le cap de Bonne-Espérance. Le temps est
trop précieux de nos jours pour qu'on le gaspille ainsi.
» Nous savons qu'à défaut d'un canal on avait la res-
source d'un chemin de fer. On gagnait du temps par
cette voie, mais on en perdait encore, et il fallait subir
en outre les difficultés, les frais et les embarras d'un
transbordement. Le commerce aurait trouvé de nou-
velles chances d'avarie pour les marchandises. En ou-
tre, la voie de terre est toujours coûteuse, il eût fallu
établir de vastes dépôts de charbons, et aux frais de
toutes sortes il aurait fallu ajouter encore ceux du
transport, de l'emmagasinage et du déchet.
» L'Angleterre est la première puissance maritime du
monde. Chaque fois qu'une nouvelle voie est offerte à
la navigation, elle s'ouvre surtout pour le pavillon
britannique. L'Angleterre est essentiellement commer-
ciale. C'est à son commerce maritime que le canal de
Suez doit le plus largement profiter.
» Restent les précautions à prendre en cas de guerre.
Mais le gouvernement britannique n'a rien à craindre
de ce côté. Si des conventions internationales doivent
être conclues, c'est bien moins dans l'intérêt de l'An-
gleterre que dans celui des marines inférieures, qui peu-
vent redouter sa prépondérance.
» Quant à la nation française, elle ne craint rien, elle
n'ambitionne rien, si ce n'est l'honneur d'une entre-
prise qu'elle seule aura conçue et menée à bonne fin,
avec cet esprit d'initiative et de dévouement qui a si
souvent désigné notre pays à la reconnaissance et aux
sympathies du monde entier.
) A. LOMON. »
fi Ajoutons enfin que la presse parisienne a unanime-
ment accueilli avec la plus vive sympathie les dé-
clarations si loyales et si honorables de M. Colquhoun.
La presse départementale n'a pas été moins em-
pressée à décerner aux témoignages du diplomate
britannique une large publicité.
« La question de l'isthme de Suez, dit le Nouvelliste de
Marseille, semble avoir fait un pas prodigieux de pacifi-
cation par rapport à l'attitude de l'Angleterre.
» M. Colquhoun, agent et consul général de Sa Ma-
jesté Britannique, est de retour à Alexandrie d'une ex-
cursion qu'il a faite sur les chantiers de l'isthme de
Suez. Il est enchanté de la réception qui lui a été faite
par les agents de la Compagnie, et émerveillé de l'en-
semble des dispositions et des moyens techniques qu'il
a remarqués pour vaincre les obstacles de l'oeuvre im-
mense de l'union des deux mers. »
Le correspondant égyptien du Nouvelliste lui donne
ensuite sur le voyage l'analyse des détails déjà con-
nus et qui avaient dès lors transpiré dans Alexan-
drie.
Il ajoute en terminant :
« Maintenant que jenser de cette démarche de M. Cot
quhoun? Est-il possible qu'il ait été visiter les travaux
de percement de l'isthme de Suez sans en avoir informé
son gouvernement? Ce n'est pas croyable : or, sa visite
aux chantiers, même prise sous un caractère privé, a
déjà de l'importance ; mais l'opinion générale va plus
loin : elle porte sur une tendance de l'Angleterre à un
revirement de politique.
« J. CLAPPIER. »
Le Salut public de Lyon contient ce qui suit dans
son bulletin politique.
« Nous reproduisons plus loin une lettre d'Alexandrie
adressée au Constitutionnel, rendant compte de la visite
faite par le consul général d'Angleterre en Egypte aux
travaux qui s'exécutent en ce moment pour le perce-
ment de l'isthme de Suez. Les déclarations faites dans
les chantiers mêmes de ces travaux par le consul géné-
ral d'Angleterre ont une telle importance, qu'elles
laissent pressentir l'adhésion du gouvernement britan-
nique à la grande entreprise de M. de Lesseps. A ce
titre, la lettre dont nous parlons mérite, au plus haut
point, de fixer l'attention de nos lecteurs.
» MAX GRASSIS. »
L'Echo de Vésone dit de son côté :
« Le cabinet de Londres est vraiment malheureux
dans ses tentatives contre le canal de Suez. Dernière-
ment, dans le but sans doute de faire recueillir quelques
preuves de l'étrange accusation dirigée contre les direc-
teurs de la Société, accusés du haut de la tribune
d'employer la force pour faire travailler les fellahs,
dans un but hostile, disons-nous, M. Colquhoun, consul
général d'Angleterre, reçut l'ordre de se rendre sur
l'isthme et d'y ouvrir une enquête tant sur l'entreprise
elle-même que sur le soi-disant travail forcé auquel
l'Angleterre accusait la Compagnie d'avoir recours. Il
trouva une nombreuse population d'ouvriers actifs et
enchantés de leur prétendu esclavage, une glorieuse
entreprise qui avance rapidement, et dont l'Angleterre
plus que toute autre nation, est appelée à tirer de grands
avantages. M. Colquhoun fut si satisfait de son enquête
que, dans un discours qui vient d'être publié, il exprime
hautement son opinion. On se demande maintenant si
M. Colquhoun a parlé en son propre nom ou bien au
nom de son gouvernement. Cette dernière supposition
est vraiment fondée ; ce serait un excellent et très-
excellent moyen que le gouvernement anglais aurait
employé pour revenir sur ses erreurs passées et se faire
pardonner de bien étranges excentricités. »
Le journal (l'Indre-et-Loire exprime la plus grande
confiance :
« Il est un autre fait auquel la France en particu-
lier ne saurait manquer d'attacher une haute impor-
tance et qui dénoterait un changement complet dans le
système qui, jusqu'à ce jour, a prévalu à Constantinople.
On regarde comme à peu près certain que l'entreprise du
percement de l'isthme de Suez, cesserait d'être désormais
l'objet des résistances opiniâtres qu'elle a rencontrées
jusqu'ici de la part du gouvernement turc. C'est proba-
blement par suite de la connaissance des dispositions du
sultan que le vice-roi d'Égypte se montre, dit-on, plus
ferme dans la protection qu'il accorde à cette grande
la Perse, l'Inde, la Chine et la côte orientale de l'Afri-
que, ne permettent plus de suivre l'ancienne voie et
de perdre des mois entiers à faire le tour de l'Afrique
en doublant le cap de Bonne-Espérance. Le temps est
trop précieux de nos jours pour qu'on le gaspille ainsi.
» Nous savons qu'à défaut d'un canal on avait la res-
source d'un chemin de fer. On gagnait du temps par
cette voie, mais on en perdait encore, et il fallait subir
en outre les difficultés, les frais et les embarras d'un
transbordement. Le commerce aurait trouvé de nou-
velles chances d'avarie pour les marchandises. En ou-
tre, la voie de terre est toujours coûteuse, il eût fallu
établir de vastes dépôts de charbons, et aux frais de
toutes sortes il aurait fallu ajouter encore ceux du
transport, de l'emmagasinage et du déchet.
» L'Angleterre est la première puissance maritime du
monde. Chaque fois qu'une nouvelle voie est offerte à
la navigation, elle s'ouvre surtout pour le pavillon
britannique. L'Angleterre est essentiellement commer-
ciale. C'est à son commerce maritime que le canal de
Suez doit le plus largement profiter.
» Restent les précautions à prendre en cas de guerre.
Mais le gouvernement britannique n'a rien à craindre
de ce côté. Si des conventions internationales doivent
être conclues, c'est bien moins dans l'intérêt de l'An-
gleterre que dans celui des marines inférieures, qui peu-
vent redouter sa prépondérance.
» Quant à la nation française, elle ne craint rien, elle
n'ambitionne rien, si ce n'est l'honneur d'une entre-
prise qu'elle seule aura conçue et menée à bonne fin,
avec cet esprit d'initiative et de dévouement qui a si
souvent désigné notre pays à la reconnaissance et aux
sympathies du monde entier.
) A. LOMON. »
fi Ajoutons enfin que la presse parisienne a unanime-
ment accueilli avec la plus vive sympathie les dé-
clarations si loyales et si honorables de M. Colquhoun.
La presse départementale n'a pas été moins em-
pressée à décerner aux témoignages du diplomate
britannique une large publicité.
« La question de l'isthme de Suez, dit le Nouvelliste de
Marseille, semble avoir fait un pas prodigieux de pacifi-
cation par rapport à l'attitude de l'Angleterre.
» M. Colquhoun, agent et consul général de Sa Ma-
jesté Britannique, est de retour à Alexandrie d'une ex-
cursion qu'il a faite sur les chantiers de l'isthme de
Suez. Il est enchanté de la réception qui lui a été faite
par les agents de la Compagnie, et émerveillé de l'en-
semble des dispositions et des moyens techniques qu'il
a remarqués pour vaincre les obstacles de l'oeuvre im-
mense de l'union des deux mers. »
Le correspondant égyptien du Nouvelliste lui donne
ensuite sur le voyage l'analyse des détails déjà con-
nus et qui avaient dès lors transpiré dans Alexan-
drie.
Il ajoute en terminant :
« Maintenant que jenser de cette démarche de M. Cot
quhoun? Est-il possible qu'il ait été visiter les travaux
de percement de l'isthme de Suez sans en avoir informé
son gouvernement? Ce n'est pas croyable : or, sa visite
aux chantiers, même prise sous un caractère privé, a
déjà de l'importance ; mais l'opinion générale va plus
loin : elle porte sur une tendance de l'Angleterre à un
revirement de politique.
« J. CLAPPIER. »
Le Salut public de Lyon contient ce qui suit dans
son bulletin politique.
« Nous reproduisons plus loin une lettre d'Alexandrie
adressée au Constitutionnel, rendant compte de la visite
faite par le consul général d'Angleterre en Egypte aux
travaux qui s'exécutent en ce moment pour le perce-
ment de l'isthme de Suez. Les déclarations faites dans
les chantiers mêmes de ces travaux par le consul géné-
ral d'Angleterre ont une telle importance, qu'elles
laissent pressentir l'adhésion du gouvernement britan-
nique à la grande entreprise de M. de Lesseps. A ce
titre, la lettre dont nous parlons mérite, au plus haut
point, de fixer l'attention de nos lecteurs.
» MAX GRASSIS. »
L'Echo de Vésone dit de son côté :
« Le cabinet de Londres est vraiment malheureux
dans ses tentatives contre le canal de Suez. Dernière-
ment, dans le but sans doute de faire recueillir quelques
preuves de l'étrange accusation dirigée contre les direc-
teurs de la Société, accusés du haut de la tribune
d'employer la force pour faire travailler les fellahs,
dans un but hostile, disons-nous, M. Colquhoun, consul
général d'Angleterre, reçut l'ordre de se rendre sur
l'isthme et d'y ouvrir une enquête tant sur l'entreprise
elle-même que sur le soi-disant travail forcé auquel
l'Angleterre accusait la Compagnie d'avoir recours. Il
trouva une nombreuse population d'ouvriers actifs et
enchantés de leur prétendu esclavage, une glorieuse
entreprise qui avance rapidement, et dont l'Angleterre
plus que toute autre nation, est appelée à tirer de grands
avantages. M. Colquhoun fut si satisfait de son enquête
que, dans un discours qui vient d'être publié, il exprime
hautement son opinion. On se demande maintenant si
M. Colquhoun a parlé en son propre nom ou bien au
nom de son gouvernement. Cette dernière supposition
est vraiment fondée ; ce serait un excellent et très-
excellent moyen que le gouvernement anglais aurait
employé pour revenir sur ses erreurs passées et se faire
pardonner de bien étranges excentricités. »
Le journal (l'Indre-et-Loire exprime la plus grande
confiance :
« Il est un autre fait auquel la France en particu-
lier ne saurait manquer d'attacher une haute impor-
tance et qui dénoterait un changement complet dans le
système qui, jusqu'à ce jour, a prévalu à Constantinople.
On regarde comme à peu près certain que l'entreprise du
percement de l'isthme de Suez, cesserait d'être désormais
l'objet des résistances opiniâtres qu'elle a rencontrées
jusqu'ici de la part du gouvernement turc. C'est proba-
blement par suite de la connaissance des dispositions du
sultan que le vice-roi d'Égypte se montre, dit-on, plus
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