Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1861 15 juillet 1861
Description : 1861/07/15 (A6,N122). 1861/07/15 (A6,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032751
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
236 L'ISTHME DE SUEZ,
qui voudront s'occupper des affaires que cette création
favorise dans l'Orient.
L'honorable rapporteur et la commission elle-même
ne pouvaient manquer d'être frappés dans leur exa-
men de l'obstacle que présentait l'isthme de Suez à
une communication continue entre la côte française
et les mers orientales. Le percement de l'isthme est
sans contredit le complément de la pensée qui a ins-
piré la décision du gouvernement impérial ; aussi le
rapport s'en exprime-t-il en ces termes :
CI De Marseille à Saigon tous les intérêts français vont
être desservis ; dès aujourd'hui l'empire de la France
est réellement assis aux deux extrémités de la ligne,
et le percement certain de l'isthme de Suez viendra mul-
tiplier encore dans cette direction les intérêts français
et ouvrir définitivement pour tous la route des Indes,
jusqu'alors monopole d'une seule nation. C'est donc
dans les circonstances les plus favorables que la loi
dont la commission vient vous rendre compte a été
présentée. »
Au nom de la commission unanime, le rappor-
teur proposait à l'assemblée l'adoption du projet, et
cette proposition a été complétement accueillie par la
chambre.
Le Sénat a également sanctionné le vote du Corps
législatif.
Il ne nous reste plus qu'à faire connaître les dis-
positions de la loi en ce qui touche les différents
points desservis par l'ensemble de la ligne.
Ce service se compose d'une ligne principale et de
cinq lignes annexes. Les deux points extrêmes de la
ligne principale sont Suez et Saigon en Cochinchine.
Elle a pour stations intermédiaires : Aden, Pointe de
Galles (Ceylan), Penang, Singapoore, d'oùelle va s'ar-
rêter à Saigon. La Compagnie doit exécuter annuelle-
ment douze voyages tant aller que retour, ou vingt-
quatre traversées, formant un parcours de 45,384
lieues.
Les lignes annexes sont : 1° d'Aden à la Réu-
nion et Maurice, vingt-quatre traversées annuelles
d'un total de 19,800 lieues ; 2o de Pointe de Galles à
Calcutta et Chandernagor en passant par Pondichéry
et Madras, vingt-quatre traversées annuelles ou
10,800 lieues ; 3D de Singapoore à Batavia, vingt-
quatre traversées, 4,400 lieues ; 4° de Saigon à Ma-
nille (Philippines), vingt-quatre traversées , 7,264
lieues ; 5° de Saigon à Sanghaï (Chine) , avec point
d'arrêt à Hong-kong, vingt-quatre traversées, 13,720
lieues.
Ces services pour l'ensemble de leurs voyages em-
brassent donc un parcours total et annuel de 101,368
lieues.
Ils devront être exécutés au moyen de vingt-qua-
tre paquebots mus par 3,625 chevaux de vapeur ;
la vitesse moyenne de marche devra être de neuf
nœuds et demi sur la ligne principale ; de neuf nœuds
sur les embranchements.
Certains journaux de l'Inde et d'Angleterre ont
manifesté quelque mauvaise humeur de la concur-
rence que cet établissement allait occasionner au
monopole des transports exploité jusqu'ici par les Com-
pagnies anglaises dans les régions orientales. Mais
ce n'est point sans doute pour défendre un monopole
et pour le maintenir là où il existe à leur profit que nos
voisins ont arboré si haut le principe de la libre con-
currence. Nous ne pouvons pour notre part qu'ap-
plaudir à la haute initiative prise par notre gou-
vernement dans cette circonstance, et si bien com-
prise et secondée par nos deux chambres législa-
tives.
JULES ROSÉ.
LE COTON DE L'INDE ET LE CANAL DE SUEZ.
Pendant que le Times s'évertue à combattre avec
les idées de 1808 le percement de l'isthme de Suez,
les événements se chargent de plus en plus de dé-
montrer à l'Angleterre la nécessité de ce passage pour
le salut de son commerce et de son industrie Nous
avons déjà signalé l'importance nouvelle que donnait
à cette route abrégée l'ouverture du marché de la
Chine et plus spécialement les perturbations améri-
caines. L'Angleterre tremble pour son approvisionne-
ment de coton, c'est-à-dire pour le salaire et la vie
de plusieurs millions de ses ouvriers, pour les vastes
fortunes de ses fabricants : elle a beau interroger le
dehors, elle n'aperçoit que l'Inde qui puisse remplacer
immédiatement le coton de l'Amérique. Cette vérité de
plus en plus palpable et qui finira par guérir les
aveuglements les plus opiniâtres, est traitée dans un
article que nous remarquons dans le Correspondant,
et qui est écrit par M. Justin Améro. La liaison du
canal de Suez avec les conditions accessibles du mar-
ché anglais pour le coton des Indes y est exposée dans
l'extrait suivant qui nous parait mériter l'attention
du public. ERNEST DESPLACES.
« Mais ce n'est pas sur le Zanzibar, le Mozambique
ni la côte orientale d'Afrique que se fondent les plus
grandes espérances des Anglais, malgré les rapports les
plus favorables des voyageurs et des consuls. Ce n'est
pas sur le Cap, où il est reconnu que la sécheresse du
climat et la continuité incessante de grands vents sont
radicalement contraires à la plante. Ce n'est pas davan-
tage sur l'Australie, où pourtant le climat et le sol sont
également propices à la culture du coton ; ce n'est pas
non plus sur leur Guyane, où de grandes étendues de
terre n'attendent que des bras, ni sur Cuba, où le
gouvernement espagnol se flatte d'obtenir deux récoltes
par an ; non, car il a trop à créer dans ces derniers pays.
C'est sur l'Inde et la Chine, et surtout sur la première
de ces deux contrées, que les Anglais comptent pour
résoudre le double problème de l'abondance et du bon
marché.
qui voudront s'occupper des affaires que cette création
favorise dans l'Orient.
L'honorable rapporteur et la commission elle-même
ne pouvaient manquer d'être frappés dans leur exa-
men de l'obstacle que présentait l'isthme de Suez à
une communication continue entre la côte française
et les mers orientales. Le percement de l'isthme est
sans contredit le complément de la pensée qui a ins-
piré la décision du gouvernement impérial ; aussi le
rapport s'en exprime-t-il en ces termes :
CI De Marseille à Saigon tous les intérêts français vont
être desservis ; dès aujourd'hui l'empire de la France
est réellement assis aux deux extrémités de la ligne,
et le percement certain de l'isthme de Suez viendra mul-
tiplier encore dans cette direction les intérêts français
et ouvrir définitivement pour tous la route des Indes,
jusqu'alors monopole d'une seule nation. C'est donc
dans les circonstances les plus favorables que la loi
dont la commission vient vous rendre compte a été
présentée. »
Au nom de la commission unanime, le rappor-
teur proposait à l'assemblée l'adoption du projet, et
cette proposition a été complétement accueillie par la
chambre.
Le Sénat a également sanctionné le vote du Corps
législatif.
Il ne nous reste plus qu'à faire connaître les dis-
positions de la loi en ce qui touche les différents
points desservis par l'ensemble de la ligne.
Ce service se compose d'une ligne principale et de
cinq lignes annexes. Les deux points extrêmes de la
ligne principale sont Suez et Saigon en Cochinchine.
Elle a pour stations intermédiaires : Aden, Pointe de
Galles (Ceylan), Penang, Singapoore, d'oùelle va s'ar-
rêter à Saigon. La Compagnie doit exécuter annuelle-
ment douze voyages tant aller que retour, ou vingt-
quatre traversées, formant un parcours de 45,384
lieues.
Les lignes annexes sont : 1° d'Aden à la Réu-
nion et Maurice, vingt-quatre traversées annuelles
d'un total de 19,800 lieues ; 2o de Pointe de Galles à
Calcutta et Chandernagor en passant par Pondichéry
et Madras, vingt-quatre traversées annuelles ou
10,800 lieues ; 3D de Singapoore à Batavia, vingt-
quatre traversées, 4,400 lieues ; 4° de Saigon à Ma-
nille (Philippines), vingt-quatre traversées , 7,264
lieues ; 5° de Saigon à Sanghaï (Chine) , avec point
d'arrêt à Hong-kong, vingt-quatre traversées, 13,720
lieues.
Ces services pour l'ensemble de leurs voyages em-
brassent donc un parcours total et annuel de 101,368
lieues.
Ils devront être exécutés au moyen de vingt-qua-
tre paquebots mus par 3,625 chevaux de vapeur ;
la vitesse moyenne de marche devra être de neuf
nœuds et demi sur la ligne principale ; de neuf nœuds
sur les embranchements.
Certains journaux de l'Inde et d'Angleterre ont
manifesté quelque mauvaise humeur de la concur-
rence que cet établissement allait occasionner au
monopole des transports exploité jusqu'ici par les Com-
pagnies anglaises dans les régions orientales. Mais
ce n'est point sans doute pour défendre un monopole
et pour le maintenir là où il existe à leur profit que nos
voisins ont arboré si haut le principe de la libre con-
currence. Nous ne pouvons pour notre part qu'ap-
plaudir à la haute initiative prise par notre gou-
vernement dans cette circonstance, et si bien com-
prise et secondée par nos deux chambres législa-
tives.
JULES ROSÉ.
LE COTON DE L'INDE ET LE CANAL DE SUEZ.
Pendant que le Times s'évertue à combattre avec
les idées de 1808 le percement de l'isthme de Suez,
les événements se chargent de plus en plus de dé-
montrer à l'Angleterre la nécessité de ce passage pour
le salut de son commerce et de son industrie Nous
avons déjà signalé l'importance nouvelle que donnait
à cette route abrégée l'ouverture du marché de la
Chine et plus spécialement les perturbations améri-
caines. L'Angleterre tremble pour son approvisionne-
ment de coton, c'est-à-dire pour le salaire et la vie
de plusieurs millions de ses ouvriers, pour les vastes
fortunes de ses fabricants : elle a beau interroger le
dehors, elle n'aperçoit que l'Inde qui puisse remplacer
immédiatement le coton de l'Amérique. Cette vérité de
plus en plus palpable et qui finira par guérir les
aveuglements les plus opiniâtres, est traitée dans un
article que nous remarquons dans le Correspondant,
et qui est écrit par M. Justin Améro. La liaison du
canal de Suez avec les conditions accessibles du mar-
ché anglais pour le coton des Indes y est exposée dans
l'extrait suivant qui nous parait mériter l'attention
du public. ERNEST DESPLACES.
« Mais ce n'est pas sur le Zanzibar, le Mozambique
ni la côte orientale d'Afrique que se fondent les plus
grandes espérances des Anglais, malgré les rapports les
plus favorables des voyageurs et des consuls. Ce n'est
pas sur le Cap, où il est reconnu que la sécheresse du
climat et la continuité incessante de grands vents sont
radicalement contraires à la plante. Ce n'est pas davan-
tage sur l'Australie, où pourtant le climat et le sol sont
également propices à la culture du coton ; ce n'est pas
non plus sur leur Guyane, où de grandes étendues de
terre n'attendent que des bras, ni sur Cuba, où le
gouvernement espagnol se flatte d'obtenir deux récoltes
par an ; non, car il a trop à créer dans ces derniers pays.
C'est sur l'Inde et la Chine, et surtout sur la première
de ces deux contrées, que les Anglais comptent pour
résoudre le double problème de l'abondance et du bon
marché.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62032751/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62032751/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62032751/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62032751
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62032751
Facebook
Twitter