Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 267
ayant 1,200 milles de long sur KO milles de large
seulement, et étant bordée de chaque côté de rochers
de corail qui rendent dangereuse l'approche du rivage.
Le montant des marchandises qui maintenant s'échan-
gent annuellement entre l'Europe et l'Amérique d'un
côté et l'Asie méridionale de l'autre, est d'environ
6 millions de tonneaux. On évalue qu'au moins la
moitié de ce total prendra la route du canal. Le succès
de cette entreprise, que l'on a si longtemps considérée
comme presque visionnaire, sera donc applaudi par
tous ceux qui sont intéressés au commerce. Tout ami
de sa propre race y trouvera aussi sa satisfaction. La
prospérité de l'Orient est intimement liée aujourd'hui
aux intérêts de la civilisation en général, et le moyen
le plus efficace de promouvoir son bien-être, qui se
rattache à celui de l'humanité, est el. briser cette bar-
rière séparant encore les individus, les races et les na-
tions.
» Il y a sept ans, croyons-nous, que M. de Lesseps fut
désigné par le vice-roi d'Egypte, conjointement avec
deux ingénieurs, pour examiner de nouveau le terrain
entre la Méditerranée et la mer Rouge, afin de s'assu-
rer de la possibilité d'un canal maritime. Après cet
examen, il fit un rapport déclarant qu'un canal mari-
time direct de Suez à Péluse, de 30 lieues de long, de
329 pieds de large et de 26 pieds de profondeur, s'éten-
dant suffisamment dans les deux mers au moyen de
jetées destinées à obtenir la profondeur nécessaire
pour permettre aux navires d'entrer sans difficulté, et
ayant un port intérieur dans le bassin naturel du lac
Timsah, pouvait être construit avec une dépense de
6,400,000 livres sterling et être complété en six ans.
La route entre Péluse et Suez est la plus courte dis-
tance. entre les deux mers. Elle suit une ligne natu-
relle de dépressions formées par la rencontre de deux
plaines descendant par une inclinaison graduelle l'une
d'Egypte, l'autre des coteaux frontières de l'Asie. L'an-
cien canal ne suivait pas cette route ; en fait il ne joi-
gnait point du tout la mer Rouge et la Méditerranée;
il communiquait directement avec le Nil.
» Il a été établi que la différence du niveau entre les
deux mers à basse marée est d'environ 7 pieds, la plus
grande élévation du sol est d'environ 54 pieds au-des-
sus du niveau de la Méditerranée à marée basse. La
ligne commence à la rade de Suez, incline à l'est de la
ville, suit le ihalweg de la vallée jusqu'aux lacs Amers,
qui formaient anciennement l'extrémité du golfe de la
mer Rouge. Elle traverse ces lacs dans toute leur lon-
gueur, en suivant les sinuosités de façon à éviter les
irrégularités du terrain. En quittant ces lacs la ligne
passe à travers le seuil du Sérapéum et entre ensuite
dans le lac Timsah dont ou se propose de faire un port
intérieur. Elle se dirige ensuite sur le seuil d'El-Guisr
et côtoie le rivage oriental du lac Menzaleh jusqu'à Pé-
luse sur la Méditerranée. La difficulté la plus formidable
de l'entreprise réside à ce dernier point. Le golfe de
Péluse est, dit-on, constamment rempli de sable et de
boue traînés par la branche du Nil de Damiette. Par
suite du peu de profondeur de l'eau, il faut construire
des jetées s'étendant dans la mer à une distance de
près de 4 milles. Du lac Timsah une branche du canal
va joindre le Nil; elle doit être assez large pour rece-
voir les bateaux à vapeur du fleuve, et doit servir
aussi à l'irrigation d'immenses territoires de l'isthme,
maintenant stériles par le manque d'eau. Le canal sera
ouvert aux mêmes conditions au commerce de toutes
les nations ; et le monde entier ne saurait accorder trop
d'estime au brave auteur d'un projet qui a eu à sur-
monter tant d'obstacles physiques, financiers et politi-
ques pour le pousser à son achèvement. »
CLIMATOLOGIE ÉGYPTIENNE.
Un des amis de M. Colucci-Bey, chef de l'inten-
dance de santé en Egypte, veut bien nous communi-
quer la lettre suivante contenant les faits recueillis
par ce savant observateur sur la climatologie de l'E-
gypte.
« Mon cher ami,
« C'est avec un véritable plaisir que je m'empresse
de vous communiquer quelques données que j'ai re-
cueillies sur la climatologie de l'Égypte et qui sont le
résultat de ce que j'ai pu apprendre pendant le long
séjour que j'y ai fait.
» Vers la fin du siècle dernier, M. Niébuhr et
M. Coutelle ont fait des observations sur la tempé-
rature de l'Égypte. A des époques plus rapprochées
de nous, d'autres observations sur le même sujet ont
été publiées par des voyageurs. Enfin, j'ai été à
même de consulter celles faites par des Européens
établis dans le pays Quel que soit le mérite de ces
diverses observations, on conviendra sans peine
qu'ayant été faites, pour la plupart d'entre elles,
par des hommes qui passaient seulement dans le
pays, elles embrassent ordinairement un espace de
temps trop court pour produire des résultats satis-
faisants pour la science et établir les principes géné-
raux qui doivent servir de base à des conclusions
définitives et absolues. -
» MM. Ruppel et Russeger, par leurs observations,
et surtout le dernier par ses calculs, sont, d'après
moi, les seuls qui ont ajouté des données de quelque
valeur aux travaux de leurs prédécesseurs.
» Quant aux rapports qui me sont tombés jus-
qu'ici sous la main, je regrelte d'être obligé de dire
que je n'y ai trouvé aucune méthode d'observation.
En général, ils ne se composent guère que de simples
listes désignant la température à des heures fixes,
il est vrai, mais mal choisies pour en déduire la dis-
tribution de la chaleur. Quoi qu'il en soit, j'espère
que, dans un avenir prochain, les observations seront
ramenées à la méthode plus rationnelle de la science
météorologique.
» D'après les observations de M. Niébuhr qui em-
brassent l'espace de temps compris entre novembre
ayant 1,200 milles de long sur KO milles de large
seulement, et étant bordée de chaque côté de rochers
de corail qui rendent dangereuse l'approche du rivage.
Le montant des marchandises qui maintenant s'échan-
gent annuellement entre l'Europe et l'Amérique d'un
côté et l'Asie méridionale de l'autre, est d'environ
6 millions de tonneaux. On évalue qu'au moins la
moitié de ce total prendra la route du canal. Le succès
de cette entreprise, que l'on a si longtemps considérée
comme presque visionnaire, sera donc applaudi par
tous ceux qui sont intéressés au commerce. Tout ami
de sa propre race y trouvera aussi sa satisfaction. La
prospérité de l'Orient est intimement liée aujourd'hui
aux intérêts de la civilisation en général, et le moyen
le plus efficace de promouvoir son bien-être, qui se
rattache à celui de l'humanité, est el. briser cette bar-
rière séparant encore les individus, les races et les na-
tions.
» Il y a sept ans, croyons-nous, que M. de Lesseps fut
désigné par le vice-roi d'Egypte, conjointement avec
deux ingénieurs, pour examiner de nouveau le terrain
entre la Méditerranée et la mer Rouge, afin de s'assu-
rer de la possibilité d'un canal maritime. Après cet
examen, il fit un rapport déclarant qu'un canal mari-
time direct de Suez à Péluse, de 30 lieues de long, de
329 pieds de large et de 26 pieds de profondeur, s'éten-
dant suffisamment dans les deux mers au moyen de
jetées destinées à obtenir la profondeur nécessaire
pour permettre aux navires d'entrer sans difficulté, et
ayant un port intérieur dans le bassin naturel du lac
Timsah, pouvait être construit avec une dépense de
6,400,000 livres sterling et être complété en six ans.
La route entre Péluse et Suez est la plus courte dis-
tance. entre les deux mers. Elle suit une ligne natu-
relle de dépressions formées par la rencontre de deux
plaines descendant par une inclinaison graduelle l'une
d'Egypte, l'autre des coteaux frontières de l'Asie. L'an-
cien canal ne suivait pas cette route ; en fait il ne joi-
gnait point du tout la mer Rouge et la Méditerranée;
il communiquait directement avec le Nil.
» Il a été établi que la différence du niveau entre les
deux mers à basse marée est d'environ 7 pieds, la plus
grande élévation du sol est d'environ 54 pieds au-des-
sus du niveau de la Méditerranée à marée basse. La
ligne commence à la rade de Suez, incline à l'est de la
ville, suit le ihalweg de la vallée jusqu'aux lacs Amers,
qui formaient anciennement l'extrémité du golfe de la
mer Rouge. Elle traverse ces lacs dans toute leur lon-
gueur, en suivant les sinuosités de façon à éviter les
irrégularités du terrain. En quittant ces lacs la ligne
passe à travers le seuil du Sérapéum et entre ensuite
dans le lac Timsah dont ou se propose de faire un port
intérieur. Elle se dirige ensuite sur le seuil d'El-Guisr
et côtoie le rivage oriental du lac Menzaleh jusqu'à Pé-
luse sur la Méditerranée. La difficulté la plus formidable
de l'entreprise réside à ce dernier point. Le golfe de
Péluse est, dit-on, constamment rempli de sable et de
boue traînés par la branche du Nil de Damiette. Par
suite du peu de profondeur de l'eau, il faut construire
des jetées s'étendant dans la mer à une distance de
près de 4 milles. Du lac Timsah une branche du canal
va joindre le Nil; elle doit être assez large pour rece-
voir les bateaux à vapeur du fleuve, et doit servir
aussi à l'irrigation d'immenses territoires de l'isthme,
maintenant stériles par le manque d'eau. Le canal sera
ouvert aux mêmes conditions au commerce de toutes
les nations ; et le monde entier ne saurait accorder trop
d'estime au brave auteur d'un projet qui a eu à sur-
monter tant d'obstacles physiques, financiers et politi-
ques pour le pousser à son achèvement. »
CLIMATOLOGIE ÉGYPTIENNE.
Un des amis de M. Colucci-Bey, chef de l'inten-
dance de santé en Egypte, veut bien nous communi-
quer la lettre suivante contenant les faits recueillis
par ce savant observateur sur la climatologie de l'E-
gypte.
« Mon cher ami,
« C'est avec un véritable plaisir que je m'empresse
de vous communiquer quelques données que j'ai re-
cueillies sur la climatologie de l'Égypte et qui sont le
résultat de ce que j'ai pu apprendre pendant le long
séjour que j'y ai fait.
» Vers la fin du siècle dernier, M. Niébuhr et
M. Coutelle ont fait des observations sur la tempé-
rature de l'Égypte. A des époques plus rapprochées
de nous, d'autres observations sur le même sujet ont
été publiées par des voyageurs. Enfin, j'ai été à
même de consulter celles faites par des Européens
établis dans le pays Quel que soit le mérite de ces
diverses observations, on conviendra sans peine
qu'ayant été faites, pour la plupart d'entre elles,
par des hommes qui passaient seulement dans le
pays, elles embrassent ordinairement un espace de
temps trop court pour produire des résultats satis-
faisants pour la science et établir les principes géné-
raux qui doivent servir de base à des conclusions
définitives et absolues. -
» MM. Ruppel et Russeger, par leurs observations,
et surtout le dernier par ses calculs, sont, d'après
moi, les seuls qui ont ajouté des données de quelque
valeur aux travaux de leurs prédécesseurs.
» Quant aux rapports qui me sont tombés jus-
qu'ici sous la main, je regrelte d'être obligé de dire
que je n'y ai trouvé aucune méthode d'observation.
En général, ils ne se composent guère que de simples
listes désignant la température à des heures fixes,
il est vrai, mais mal choisies pour en déduire la dis-
tribution de la chaleur. Quoi qu'il en soit, j'espère
que, dans un avenir prochain, les observations seront
ramenées à la méthode plus rationnelle de la science
météorologique.
» D'après les observations de M. Niébuhr qui em-
brassent l'espace de temps compris entre novembre
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