Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1861 15 juillet 1861
Description : 1861/07/15 (A6,N122). 1861/07/15 (A6,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032751
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
230 L'ISTHME DE SUEZ,
des fellahs employés aux travaux, comment est-il
possible de douter que le recrutement ne s'effectue en
Egypte par les mêmes moyens que ceux qui réus-
sissent en Syrie?
L'observation des clauses sages et généreuses insé-
rées par le vicé-roi et la Compagnie en faveur des
fellahs dans le contrat de juillet 1856, voilà le véri-
table secret du succès obtenu parmi les travailleurs
égyptiens, et ce contrat, nous ne cesserons de le ré-
péter, est toujours la base des obligations réciproques
entre les deux parties; la Compagnie jusqu'au bout
donnera l'exemple de sa stricte, loyale et large
exécution.
ERNEST DESPLACES.
Il GÉNÉRAL DE BEAUFORT EN ÉGYPTE,
La Patrie du 6 juillet publie une correspondance
d'Alexandrie, en date du 25 juin, que nous croyons
de nature à intéresser nos lecteurs. Ils y verront avec
quelle sympathie le vice-roi a reçu le chef de notre
expédition en Syrie et les nouvelles preuves qu'a
données S. A. de son estime pour la nation fran-
çaise et notre civilisation Nous appelons aussi
l'attention du public sur les détails donnés dans cette
lettre relativement à la bonne tenue et à la remar-
quable instruction de l'armée du vice-roi. Certes, le
général Beaufort et les officiers français sont des
juges impartiaux et compétents, et leur sentiment de
haute estime pour les troupes égyptiennes prouve
assez que malgré certaines railleries intéressées et
peut-être dépitées, le prince a réussi aussi heureuse-
ment à former une armée solide, quoique peu nom-
breuse, qu'à réformer en Egypte des abus qu'on y
pouvait croire invétérés tout en favorisant de sa puis-
sante protection les progrès de la science.
J. MONGIN.
(Correspondance de la Patrie.)
< Le corps expéditionnaire de Syrie n'est déjà plus
qu'un souvenir ; son dernier homme a quitté les riva-
ges où une pensée toute d'humanité l'avait envoyé.
» L'évacuation était complète le 10 juin au matin, et
le général de Beaufort, qui restait seul avec son état-
major, écrivit le jour même à Fuad-Pacha qu'il allait
amener son pavillon et ne devait plus être considéré
que comme un voyageur attendant le bâtiment de
guerre l'Eldurado, sur lequel-il comptait s'embarquer.
» Mais on apprit le lendemain que VEldjrado, détourné
de sa première destination, prenait à Marseille un char-
gement pour la Chine ; il ne restait plus au général -
d'autre moyen de transport que les paquebots hebdo-
madaires de la Compagnie des messageries impériales
qui nei. touchent à Alexandrie que tous les quinze
jours; et, tenant à faire au vice-roi d'Egypte une visite
qu'il lui avait annoncée déjà, il se vit obligé de retarder
de quelques jours son plan de voyage. L'amiral Le Bar-
qier de Tinan mit à sa disposition une frégate à vapeur
de l'escadre, le Mogador, pour le transporter à Alexan-
drie, et le départ fut fixé au lundi 1T juin.
» Ce fut pour la population chrétienne de Beyrouth
l'occasion de manifester toutes ses sympathies pour la
France, toute son affectueuse gratitude pour le général
lui-même, dont elle avait apprécié l'affabilité et l'ex-
cellent esprit. La veille et l'avant-veille, tous les nota-
bles vinrent le saluer à sa maison, une démonstration
imposante se prépara pour l'heure de son embarquement,
si bien que Fuad-Pacha, prévenu, trouva fort habile de
se mettre à la tête du mouvement.
» Le 16 au soir, le général de Beaufort prenait chez
lui son dernier repas en Syrie, et le 11, à sept heures
et demie du matin, Fuad-Pacha venait lui-même prendre
le général dans sa voiture, une calèche découverte,
pour le conduire jusqu'au point où devait avoir lieu
l'embarquement. Par ses ordres, les troupes turques
étaient échelonnées devant la caserne pour rendre une
dernière fois les honneurs au général, en qui se person-
nifiait l'intervention française et devant lequel la foule
se découvrait.
» Les. quais de Beyrouth sont encore tellement à l'état
sauvage que l'équipage du pacha ne put aller bien loin
avec son cortége militaire. Le général de Beaufort prit
congé de Fuad devant la Chancellerie de France, où
tous nos nationaux s'étaient réunis, sur l'appel du
consul, pour lui faire un dernier cortége sur le chemin
qu'il restait à parcourir à pied. C'est là surtout qu'il
fallut l'intervention des cawas pour lui frayer un pas-
sage.
» A l'extrémité de Raz-Beyrouth, une flottille de
canots attendait. Le général, ému, embrassa vivement
le consul de France, M. Bentivoglio, et le consul de
Grèce, M. Canaris, qui l'avaient accompagné jusque-là,
puis il descendit dans le canot-amiral pour aller faire
ses adieux, à bord, à l'amiral turc, à l'amiral russe, et
déjeuner ensuite avec l'amiral de Tinan, à bord du vais-
seau la Bretagne.
» Pendant trois heures, les saluts militaires se suc-
cédèrent dans la rade, dernier écho du bruit qu'avait
fait notre expédition ; avant midi, nous étions réunis
à bord du Mogador. Bientôt on leva l'ancre, et ce pays,
si richement doté par la nature, disparut à nos re-
gards.
» Le 19 au matin, nous entrions dans le port d'Alexan-
drie, dont l'aspect gigantesque semble redire la gloire
passée et celle que lui réserve l'avenir.
» Nous étions signalés depuis plusieurs heures; et
dès que le bâtiment eut jeté l'ancre, trois Français,
depuis longtemps au service de l'Égypte, vinrent à
bord du Mogador saluer le général de la part du vice-roi
et se mettre à ses ordres. L'un deux, Mottet-Bey, était
un ancien compagnon d'armes du général de Beau-
fort ; il sollicita l'honneur de le recevoir chez lui. Des
appartements étaient préparés à l'avance pour tous les
officiers de la suite du général à l'hôtel d'Europe, sur
la place des Consuls. Les voitures du vice-roi nous y
conduisirent.
D Le vice-roi était à Mar iout, son camp de prédilec-
on, situé à 5 lieues environ au sud-ouest d'Alexan-
des fellahs employés aux travaux, comment est-il
possible de douter que le recrutement ne s'effectue en
Egypte par les mêmes moyens que ceux qui réus-
sissent en Syrie?
L'observation des clauses sages et généreuses insé-
rées par le vicé-roi et la Compagnie en faveur des
fellahs dans le contrat de juillet 1856, voilà le véri-
table secret du succès obtenu parmi les travailleurs
égyptiens, et ce contrat, nous ne cesserons de le ré-
péter, est toujours la base des obligations réciproques
entre les deux parties; la Compagnie jusqu'au bout
donnera l'exemple de sa stricte, loyale et large
exécution.
ERNEST DESPLACES.
Il GÉNÉRAL DE BEAUFORT EN ÉGYPTE,
La Patrie du 6 juillet publie une correspondance
d'Alexandrie, en date du 25 juin, que nous croyons
de nature à intéresser nos lecteurs. Ils y verront avec
quelle sympathie le vice-roi a reçu le chef de notre
expédition en Syrie et les nouvelles preuves qu'a
données S. A. de son estime pour la nation fran-
çaise et notre civilisation Nous appelons aussi
l'attention du public sur les détails donnés dans cette
lettre relativement à la bonne tenue et à la remar-
quable instruction de l'armée du vice-roi. Certes, le
général Beaufort et les officiers français sont des
juges impartiaux et compétents, et leur sentiment de
haute estime pour les troupes égyptiennes prouve
assez que malgré certaines railleries intéressées et
peut-être dépitées, le prince a réussi aussi heureuse-
ment à former une armée solide, quoique peu nom-
breuse, qu'à réformer en Egypte des abus qu'on y
pouvait croire invétérés tout en favorisant de sa puis-
sante protection les progrès de la science.
J. MONGIN.
(Correspondance de la Patrie.)
< Le corps expéditionnaire de Syrie n'est déjà plus
qu'un souvenir ; son dernier homme a quitté les riva-
ges où une pensée toute d'humanité l'avait envoyé.
» L'évacuation était complète le 10 juin au matin, et
le général de Beaufort, qui restait seul avec son état-
major, écrivit le jour même à Fuad-Pacha qu'il allait
amener son pavillon et ne devait plus être considéré
que comme un voyageur attendant le bâtiment de
guerre l'Eldurado, sur lequel-il comptait s'embarquer.
» Mais on apprit le lendemain que VEldjrado, détourné
de sa première destination, prenait à Marseille un char-
gement pour la Chine ; il ne restait plus au général -
d'autre moyen de transport que les paquebots hebdo-
madaires de la Compagnie des messageries impériales
qui nei. touchent à Alexandrie que tous les quinze
jours; et, tenant à faire au vice-roi d'Egypte une visite
qu'il lui avait annoncée déjà, il se vit obligé de retarder
de quelques jours son plan de voyage. L'amiral Le Bar-
qier de Tinan mit à sa disposition une frégate à vapeur
de l'escadre, le Mogador, pour le transporter à Alexan-
drie, et le départ fut fixé au lundi 1T juin.
» Ce fut pour la population chrétienne de Beyrouth
l'occasion de manifester toutes ses sympathies pour la
France, toute son affectueuse gratitude pour le général
lui-même, dont elle avait apprécié l'affabilité et l'ex-
cellent esprit. La veille et l'avant-veille, tous les nota-
bles vinrent le saluer à sa maison, une démonstration
imposante se prépara pour l'heure de son embarquement,
si bien que Fuad-Pacha, prévenu, trouva fort habile de
se mettre à la tête du mouvement.
» Le 16 au soir, le général de Beaufort prenait chez
lui son dernier repas en Syrie, et le 11, à sept heures
et demie du matin, Fuad-Pacha venait lui-même prendre
le général dans sa voiture, une calèche découverte,
pour le conduire jusqu'au point où devait avoir lieu
l'embarquement. Par ses ordres, les troupes turques
étaient échelonnées devant la caserne pour rendre une
dernière fois les honneurs au général, en qui se person-
nifiait l'intervention française et devant lequel la foule
se découvrait.
» Les. quais de Beyrouth sont encore tellement à l'état
sauvage que l'équipage du pacha ne put aller bien loin
avec son cortége militaire. Le général de Beaufort prit
congé de Fuad devant la Chancellerie de France, où
tous nos nationaux s'étaient réunis, sur l'appel du
consul, pour lui faire un dernier cortége sur le chemin
qu'il restait à parcourir à pied. C'est là surtout qu'il
fallut l'intervention des cawas pour lui frayer un pas-
sage.
» A l'extrémité de Raz-Beyrouth, une flottille de
canots attendait. Le général, ému, embrassa vivement
le consul de France, M. Bentivoglio, et le consul de
Grèce, M. Canaris, qui l'avaient accompagné jusque-là,
puis il descendit dans le canot-amiral pour aller faire
ses adieux, à bord, à l'amiral turc, à l'amiral russe, et
déjeuner ensuite avec l'amiral de Tinan, à bord du vais-
seau la Bretagne.
» Pendant trois heures, les saluts militaires se suc-
cédèrent dans la rade, dernier écho du bruit qu'avait
fait notre expédition ; avant midi, nous étions réunis
à bord du Mogador. Bientôt on leva l'ancre, et ce pays,
si richement doté par la nature, disparut à nos re-
gards.
» Le 19 au matin, nous entrions dans le port d'Alexan-
drie, dont l'aspect gigantesque semble redire la gloire
passée et celle que lui réserve l'avenir.
» Nous étions signalés depuis plusieurs heures; et
dès que le bâtiment eut jeté l'ancre, trois Français,
depuis longtemps au service de l'Égypte, vinrent à
bord du Mogador saluer le général de la part du vice-roi
et se mettre à ses ordres. L'un deux, Mottet-Bey, était
un ancien compagnon d'armes du général de Beau-
fort ; il sollicita l'honneur de le recevoir chez lui. Des
appartements étaient préparés à l'avance pour tous les
officiers de la suite du général à l'hôtel d'Europe, sur
la place des Consuls. Les voitures du vice-roi nous y
conduisirent.
D Le vice-roi était à Mar iout, son camp de prédilec-
on, situé à 5 lieues environ au sud-ouest d'Alexan-
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