Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1861 01 juillet 1861
Description : 1861/07/01 (A6,N121). 1861/07/01 (A6,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203274m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
214 -., L'ISTHME DE SUEZ,
Russell a promis de faire de nouvelles vérifications
sur les lieux.
Voici au surplus le compte rendu de ces deux
interpellations d'après le Times du 22 et du 26 juin.
ERNEST DESPLACES.
Séance du 21 juin.
« M. Griffith. — Je demande au premier lord de la Tré-
sorerie (lord Palmerston) s'il a été reçu des rapports
annonçant que M. de Lesseps a induit le vice-roi d'É-
gypte à employer par travail forcé un grand nombre
d'indigènes à la construction du canal de Suez. J'ex-
prime en même temps mon opinion que le noble lord*
dans son désir de s'opposer à un projet qu'il croyait
- préjudiciable à l'Angleterre, lui a donné en fait un en-
couragement indirect, car par là il a rendu l'entreprise
agréable aux yeux de la France.
» Il y a trente ans la politique du noble lord était de
réduire un rebelle vassal de la Porte, qui s'était rendu
presque maître de l'Égypte, à l'état d'un pacha dépen-
dant, et depuis ce temps-là la politique française a été
regardée favorablement par le pacha d'Egypte. Le ré-
sultat a été que le pacha actuel a été entraîné à entrer
dans l'entreprise à laquelle ma question se réfère, et
à y employer, dit-on, le travail forcé, qui n'est pas autre
chose que l'esclavage sous un autre nom. Je condamne
l'intervention de l'Angleterre entre Mehemet-Ali et le
sultan. Si l'on avait permis au pacha d'Égypte de s'éta-
blir comme puissance indépendante, l'influence de l'An-
gleterre en Égypte aurait été beaucoup plus grande
qu'elle ne l'est, maintenant que ce pays se trouve sous
le gouvernement nominal de la Porte. Mais je ne pense
pas que le noble lord, dans des circonstances semblables,
osât renouveler cette politique d'intervention pour
laquelle assez gratuitement il mit la France au défi. Le
noble lord n'aurait pas dû parler du canal de Suez
comme d'une chimère. Il n'est pas vraisemblable qu'il
réalise aucun bénéfice pour les actionnaires, mais on en
peut dire autant de plusieurs grands ouvrages anglais,
tels que le tunnel de la Tamise et le Great Eastern. J'ap-
prouve la récente politique du ministre des affaires
étrangères par rapport à la Syrie; l'honneur de la France
a été satisfait par l'occupation de cette province, et
cette occupation a fini aussi d'une manière satisfai-
sante.
» Je conclus en demandant au premier lord de la Tré-
sorerie si des rapports ont été reçus annonçant que
M. de Lesseps a induit le vice-roi à employer par tra-
vail forcé un grand nombre d'indigènes à la construction
du canal de Suez, et en faisant la motion qu'on dépose
une copie des dépêches qui auraient pu avoir été écrites
au sujet du travail forcé des indigènes d'Égypte dans la
construction de ce canal. Je demande au noble lord
(Palmerston) s'il peut justifier sa pratique dans le passé
et donner quelqu'assurance pour l'avenir.
» Lord, John Russell. — J'ajournerai ma réponse afin de
répliquer en même temps à une autre question, ne pou-
vant d'après le règlement parler qu'une seule fois sur
la question soumise à la chambre. »
Séance du 25 juin.
« M. Griflith.- Je demande au ministre des affaires
étrangères s'il a reçu l'information que M. de Lesseps
avait obtenu ou était sur le point d'obtenir du pacha
d'Égypte l'autorisation d'obliger les indigènes à tra-
vailler par travail forcé au canal de Suez ; s'il serait
conforme aux engagements du pacha envers la Porte
pour l'observation de Hatt-y-cheriff de Gulhané et au-
tres édits humains de l'empire, qu'il pût obliger les na-
turels d'Égypte à travailler par travail forcé, et si le
gouvernement de Sa Majesté ne se propose pas de faire
quelque communication aux gouvernements de Tur-
quie, d'Égypte et de France, dans l'intérêt de l'huma-
nité.
» Lord John Russell. — Nous avons reçu il y a quelque
temps du consul général de Sa Majesté en Égypte l'in-
formation que M. de Lesseps avait obtenu un ordre du
pacha pour que dix mille indigènes fussent employés
par travail forcé aux opérations du canal. Le consul gé-
néral dit qu'un certain nombre d'indigènes ont été en-
voyés par les chemins de fer pour travailler à ces ou-
vrages, mais qu'il espérait que dans peu de jours on
leur permettrait de se retirer parce que, dans son opi-
nion, .la mesure n'avait d'autre but que de montrer que
les travaux du canal s'exécutaient. Après cela, le gou-
vernement de Sa Majesté a représenté à la Porte que le
système de travail forcé était contraire aux conventions
faites avec le sultan.
» Par les derniers rapports que nous avons reçus,
nous apprenons que Kurschid-Pacha a déclaré qu'il n'y
avait pas de travail forcé dans l'isthme et qu'il n'ac-
cordait aucune croyance aux rapports qui avaient été
faits sur ce sujet. A-t-il été trompé, ou le travail forcé
a-t-il cessé ? c'est ce qu'il m'est impossible de dire. Je me
propose de faire sur les lieux à ce sujet de nouvelles
investigations. Quant à la dernière question de l'hono-
rable membre, j'ai à répondre que des recherches ont été
faites. Je dois aussi apprendre à la Chambre que j'ai
reçu aujourd'hui la nouvelle que le sultan était mort
ce matin. »
LE TRAVAIL FORCÉ EN ANGLETERRE.
Au moment où l'on s'émeut si bruyamment et si
gratuitement en Angleterre sur la prétendue con-
trainte exercée envers les travailleurs indigènes em-
ployés au canal de Suez, il est de circonstance de
montrer comment le travail est organisé dans ce
pays si soucieux des intérêts de l'humanité chez les
autres nations.
Nous avons déjà, dans notre dernier numéro, fait
allusion à l'état malheureux des apprentis dans la
Grande-Bretagne; mais nous étions resté bien loin
de la réalité ; nous étions loin de croire qu'elle était
aussi affreuse qu'elle l'est. Nous sommes maintenant
éclairé complètement par le témoignage d'un des
hommes les plus honorables, d'un des écrivains les
Russell a promis de faire de nouvelles vérifications
sur les lieux.
Voici au surplus le compte rendu de ces deux
interpellations d'après le Times du 22 et du 26 juin.
ERNEST DESPLACES.
Séance du 21 juin.
« M. Griffith. — Je demande au premier lord de la Tré-
sorerie (lord Palmerston) s'il a été reçu des rapports
annonçant que M. de Lesseps a induit le vice-roi d'É-
gypte à employer par travail forcé un grand nombre
d'indigènes à la construction du canal de Suez. J'ex-
prime en même temps mon opinion que le noble lord*
dans son désir de s'opposer à un projet qu'il croyait
- préjudiciable à l'Angleterre, lui a donné en fait un en-
couragement indirect, car par là il a rendu l'entreprise
agréable aux yeux de la France.
» Il y a trente ans la politique du noble lord était de
réduire un rebelle vassal de la Porte, qui s'était rendu
presque maître de l'Égypte, à l'état d'un pacha dépen-
dant, et depuis ce temps-là la politique française a été
regardée favorablement par le pacha d'Egypte. Le ré-
sultat a été que le pacha actuel a été entraîné à entrer
dans l'entreprise à laquelle ma question se réfère, et
à y employer, dit-on, le travail forcé, qui n'est pas autre
chose que l'esclavage sous un autre nom. Je condamne
l'intervention de l'Angleterre entre Mehemet-Ali et le
sultan. Si l'on avait permis au pacha d'Égypte de s'éta-
blir comme puissance indépendante, l'influence de l'An-
gleterre en Égypte aurait été beaucoup plus grande
qu'elle ne l'est, maintenant que ce pays se trouve sous
le gouvernement nominal de la Porte. Mais je ne pense
pas que le noble lord, dans des circonstances semblables,
osât renouveler cette politique d'intervention pour
laquelle assez gratuitement il mit la France au défi. Le
noble lord n'aurait pas dû parler du canal de Suez
comme d'une chimère. Il n'est pas vraisemblable qu'il
réalise aucun bénéfice pour les actionnaires, mais on en
peut dire autant de plusieurs grands ouvrages anglais,
tels que le tunnel de la Tamise et le Great Eastern. J'ap-
prouve la récente politique du ministre des affaires
étrangères par rapport à la Syrie; l'honneur de la France
a été satisfait par l'occupation de cette province, et
cette occupation a fini aussi d'une manière satisfai-
sante.
» Je conclus en demandant au premier lord de la Tré-
sorerie si des rapports ont été reçus annonçant que
M. de Lesseps a induit le vice-roi à employer par tra-
vail forcé un grand nombre d'indigènes à la construction
du canal de Suez, et en faisant la motion qu'on dépose
une copie des dépêches qui auraient pu avoir été écrites
au sujet du travail forcé des indigènes d'Égypte dans la
construction de ce canal. Je demande au noble lord
(Palmerston) s'il peut justifier sa pratique dans le passé
et donner quelqu'assurance pour l'avenir.
» Lord, John Russell. — J'ajournerai ma réponse afin de
répliquer en même temps à une autre question, ne pou-
vant d'après le règlement parler qu'une seule fois sur
la question soumise à la chambre. »
Séance du 25 juin.
« M. Griflith.- Je demande au ministre des affaires
étrangères s'il a reçu l'information que M. de Lesseps
avait obtenu ou était sur le point d'obtenir du pacha
d'Égypte l'autorisation d'obliger les indigènes à tra-
vailler par travail forcé au canal de Suez ; s'il serait
conforme aux engagements du pacha envers la Porte
pour l'observation de Hatt-y-cheriff de Gulhané et au-
tres édits humains de l'empire, qu'il pût obliger les na-
turels d'Égypte à travailler par travail forcé, et si le
gouvernement de Sa Majesté ne se propose pas de faire
quelque communication aux gouvernements de Tur-
quie, d'Égypte et de France, dans l'intérêt de l'huma-
nité.
» Lord John Russell. — Nous avons reçu il y a quelque
temps du consul général de Sa Majesté en Égypte l'in-
formation que M. de Lesseps avait obtenu un ordre du
pacha pour que dix mille indigènes fussent employés
par travail forcé aux opérations du canal. Le consul gé-
néral dit qu'un certain nombre d'indigènes ont été en-
voyés par les chemins de fer pour travailler à ces ou-
vrages, mais qu'il espérait que dans peu de jours on
leur permettrait de se retirer parce que, dans son opi-
nion, .la mesure n'avait d'autre but que de montrer que
les travaux du canal s'exécutaient. Après cela, le gou-
vernement de Sa Majesté a représenté à la Porte que le
système de travail forcé était contraire aux conventions
faites avec le sultan.
» Par les derniers rapports que nous avons reçus,
nous apprenons que Kurschid-Pacha a déclaré qu'il n'y
avait pas de travail forcé dans l'isthme et qu'il n'ac-
cordait aucune croyance aux rapports qui avaient été
faits sur ce sujet. A-t-il été trompé, ou le travail forcé
a-t-il cessé ? c'est ce qu'il m'est impossible de dire. Je me
propose de faire sur les lieux à ce sujet de nouvelles
investigations. Quant à la dernière question de l'hono-
rable membre, j'ai à répondre que des recherches ont été
faites. Je dois aussi apprendre à la Chambre que j'ai
reçu aujourd'hui la nouvelle que le sultan était mort
ce matin. »
LE TRAVAIL FORCÉ EN ANGLETERRE.
Au moment où l'on s'émeut si bruyamment et si
gratuitement en Angleterre sur la prétendue con-
trainte exercée envers les travailleurs indigènes em-
ployés au canal de Suez, il est de circonstance de
montrer comment le travail est organisé dans ce
pays si soucieux des intérêts de l'humanité chez les
autres nations.
Nous avons déjà, dans notre dernier numéro, fait
allusion à l'état malheureux des apprentis dans la
Grande-Bretagne; mais nous étions resté bien loin
de la réalité ; nous étions loin de croire qu'elle était
aussi affreuse qu'elle l'est. Nous sommes maintenant
éclairé complètement par le témoignage d'un des
hommes les plus honorables, d'un des écrivains les
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203274m/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203274m/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203274m/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203274m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203274m
Facebook
Twitter