Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1861 01 juillet 1861
Description : 1861/07/01 (A6,N121). 1861/07/01 (A6,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203274m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 2l1
fellahs et la régularité des paiements, et le soin
avec lequel il est pourvu à tous leurs besoins.
Ce n'est pas tout encore : comme le dit l'attestation
que nous venons de citer, il est interdit à tout em-
ployé européen d'appliquer aucune espèce de châti-
ment aux indigènes; ce soin est réservé à leurs propres
autorités. M. de Lesseps, en personne, a installé des
imans cadis, prêtres et juges à la fois, au centre des
quatre stations principales de ces travailleurs, à
Rhamsès pour le canal d'eau douce, à Timsah, à Kan-
tara et à Port-Saïd; il a établi en même temps sur
ces quatre points des bureaux de réclamations, où
les Arabes peuvent porter leurs plaintes. Toute3 leurs
contestations, soit entre eux , soit entre eux et les
Européens, soit entre eux et les employés eux-mêmes
de la Compagnie, sont jugées par le cadi, et confor-
mément à leur loi. S'ils ont commis un délit ou
manqué à la discipline, ce sont encore les cadis qui
les jugent, et ils sont ensuite renvoyés avec leur sen-
tence par-devant le gouverneur de la province, qui
la réforme ou la confirme, et, dans ce dernier cas,
la fait exécuter.
Y a-t-il, nous le demandons, dans chaque détail
comme dans l'esprit de cette organisation une seule
ombre de violence ou de contrainte exercée ?
Lord John Russell se propose, a-t-il dit, après les
déclarations rassurantes qui lui ont été données par
la Porte, de prendre néanmoins de nouveaux rensei-
gnements sur les lieux. Nous nous en félicitons, et
nous affirmons à l'avance qu'opérées par des hommes
impartiaux, ces vérifications confirmeront tous les
faits que nous venons d'exposer.
-; Ajoutons que le recrutement s'est effectué après
l'achèvement de la moisson ; que d'après l'organisa-
tion conçue et mise en pratique, deux hommes par
village de la Basse-Égypte ont suffi à former les 5,000
travailleurs actuellement demandés ; que quatre
hommes par village donneraient 10,000 travailleurs,
sans parler des ressources des autres provinces. Nous
laissons à nos lecteurs le soin de continuer la pro-
portion : y a-t-il donc lieu de se récrier à tous les
points de vue contre ce prétendu abandon des tra-
vaux agricoles auquel le recrutement aurait con-
damné les populations?
Ajoutons encore qu'après avoir accompli leur tâ-
che pendant un mois, ceux des travailleurs qui veu-
lent rentrer dans leurs foyers en ont la faculté ; que
convaincus aujourd'hui de la régularité de leur paie-
ments, ils portent eux-mêmes avec eux pour vingt
jours de vivres, et qu'après ce temps on rencontre sur
les routes, des femmes, des vieillards, des enfants al-
lant au-devant du chef de la famille, lui apportant de
nouveaux vivres et le ramenant à son village avec
tout l'argent gagné par son travail. Or, il faut savoir
qu'une somme de 30 francs réalisée est pour le fel-
lah une petite fortune.
Les conséquences de cette situation nouvelle ne sont
point difficiles à calculer pour le bien-être de la po-
pulation égyptienne : elles répandront dans le pays
l'aisance, elles y feront circuler l'argent, elles y ex-
citeront la consommation, elles mettront peu à peu en
contact le fellah avec notre civilisation et nos lumiè-
res, elles développeront son intelligence pour la pra-
tique des arts mécaniques et du travail des bras,
elles éteindront ces rivalités et ces haines de croyances
dont les populations musulmanes sont trop souvent
imbues contre les chrétiens, et loin d'être un instru,
ment d'esclavage ou d'oppression, le canal de Suez
améliorera et moralisera les populations et les mœurs
de l'Egypte. ERNESTDESPLACES.
ERNEST DESPLACES.
UNE NOUVELLE CORRESPONDANCE DU TIMES.
Le Times du 24 juin publie une autre lettre de
son correspondant d'Alexandrie, dans laquelle celui-
ci redouble ses attaques et ses clameurs contre la
Compagnie universelle, en raison même du progrès
qu'il voit faire aux travaux. Fidèle à notre système
de franchise et de discussion entière et loyale, nous
allons soumettre à nos lecteurs le texte de cette nou-
velle diatribe fourmillant d'erreurs et de subtilités de
toute espèce, après l'avoir fait précéder de nos pro-
pres rectifications.
Le correspondant se plaint que, dans son rapport
à l'assemblée générale, M. de Lesseps « ait paru »
inculper sa véracité, et il prétend tirer du rapport
lui-même la preuve que ses informations étaient
exactes.
M. de Lesseps, dans le document mentionné, n'a
parlé du Times et de son correspondant qu'à propos
de la nouvelle transmise à Londres par ce dernier,
dans le mois de décembre, que les travaux étaient à
peu près suspendus, et de l'article dans lequel le
Times lui-même, se récriant contre cette interrup-
tion prétendue, protestait qu'il lui fallait le canal,
qu'on l'avait promis à l'Angleterre, qu'elle y comp-
tait, que ses navires marchands n'attendaient pour
s'y porter en foule que l'ouverture du passage, qu'il
en réclamait l'exécution avec insistance, ou sinon
qu'il avait le droit d'exiger qu'on lui dise pourquoi.
L'événement n'a pas tardé, malheureusement pour
l'honneur du Times, à constater le peu de sincérité
de ces bruyantes démonstrations.
En effet, après avoir achevé tous les préparatifs
nécessaires ; après avoir assuré à un corps recruté
d'ouvriers l'eau, les vivres, les instruments, les ap-
provisionnements nécessaires à leur alimentation et
leur travail, la Compagnie a réuni 8,000 indigènes,
en y comprenant ceux qui étaient déjà rassemblés,
sur la ligne des opérations. Soudain le Times a
changé de thèse ; ce qu'il exigeait la veille, il n'en
fellahs et la régularité des paiements, et le soin
avec lequel il est pourvu à tous leurs besoins.
Ce n'est pas tout encore : comme le dit l'attestation
que nous venons de citer, il est interdit à tout em-
ployé européen d'appliquer aucune espèce de châti-
ment aux indigènes; ce soin est réservé à leurs propres
autorités. M. de Lesseps, en personne, a installé des
imans cadis, prêtres et juges à la fois, au centre des
quatre stations principales de ces travailleurs, à
Rhamsès pour le canal d'eau douce, à Timsah, à Kan-
tara et à Port-Saïd; il a établi en même temps sur
ces quatre points des bureaux de réclamations, où
les Arabes peuvent porter leurs plaintes. Toute3 leurs
contestations, soit entre eux , soit entre eux et les
Européens, soit entre eux et les employés eux-mêmes
de la Compagnie, sont jugées par le cadi, et confor-
mément à leur loi. S'ils ont commis un délit ou
manqué à la discipline, ce sont encore les cadis qui
les jugent, et ils sont ensuite renvoyés avec leur sen-
tence par-devant le gouverneur de la province, qui
la réforme ou la confirme, et, dans ce dernier cas,
la fait exécuter.
Y a-t-il, nous le demandons, dans chaque détail
comme dans l'esprit de cette organisation une seule
ombre de violence ou de contrainte exercée ?
Lord John Russell se propose, a-t-il dit, après les
déclarations rassurantes qui lui ont été données par
la Porte, de prendre néanmoins de nouveaux rensei-
gnements sur les lieux. Nous nous en félicitons, et
nous affirmons à l'avance qu'opérées par des hommes
impartiaux, ces vérifications confirmeront tous les
faits que nous venons d'exposer.
-; Ajoutons que le recrutement s'est effectué après
l'achèvement de la moisson ; que d'après l'organisa-
tion conçue et mise en pratique, deux hommes par
village de la Basse-Égypte ont suffi à former les 5,000
travailleurs actuellement demandés ; que quatre
hommes par village donneraient 10,000 travailleurs,
sans parler des ressources des autres provinces. Nous
laissons à nos lecteurs le soin de continuer la pro-
portion : y a-t-il donc lieu de se récrier à tous les
points de vue contre ce prétendu abandon des tra-
vaux agricoles auquel le recrutement aurait con-
damné les populations?
Ajoutons encore qu'après avoir accompli leur tâ-
che pendant un mois, ceux des travailleurs qui veu-
lent rentrer dans leurs foyers en ont la faculté ; que
convaincus aujourd'hui de la régularité de leur paie-
ments, ils portent eux-mêmes avec eux pour vingt
jours de vivres, et qu'après ce temps on rencontre sur
les routes, des femmes, des vieillards, des enfants al-
lant au-devant du chef de la famille, lui apportant de
nouveaux vivres et le ramenant à son village avec
tout l'argent gagné par son travail. Or, il faut savoir
qu'une somme de 30 francs réalisée est pour le fel-
lah une petite fortune.
Les conséquences de cette situation nouvelle ne sont
point difficiles à calculer pour le bien-être de la po-
pulation égyptienne : elles répandront dans le pays
l'aisance, elles y feront circuler l'argent, elles y ex-
citeront la consommation, elles mettront peu à peu en
contact le fellah avec notre civilisation et nos lumiè-
res, elles développeront son intelligence pour la pra-
tique des arts mécaniques et du travail des bras,
elles éteindront ces rivalités et ces haines de croyances
dont les populations musulmanes sont trop souvent
imbues contre les chrétiens, et loin d'être un instru,
ment d'esclavage ou d'oppression, le canal de Suez
améliorera et moralisera les populations et les mœurs
de l'Egypte. ERNESTDESPLACES.
ERNEST DESPLACES.
UNE NOUVELLE CORRESPONDANCE DU TIMES.
Le Times du 24 juin publie une autre lettre de
son correspondant d'Alexandrie, dans laquelle celui-
ci redouble ses attaques et ses clameurs contre la
Compagnie universelle, en raison même du progrès
qu'il voit faire aux travaux. Fidèle à notre système
de franchise et de discussion entière et loyale, nous
allons soumettre à nos lecteurs le texte de cette nou-
velle diatribe fourmillant d'erreurs et de subtilités de
toute espèce, après l'avoir fait précéder de nos pro-
pres rectifications.
Le correspondant se plaint que, dans son rapport
à l'assemblée générale, M. de Lesseps « ait paru »
inculper sa véracité, et il prétend tirer du rapport
lui-même la preuve que ses informations étaient
exactes.
M. de Lesseps, dans le document mentionné, n'a
parlé du Times et de son correspondant qu'à propos
de la nouvelle transmise à Londres par ce dernier,
dans le mois de décembre, que les travaux étaient à
peu près suspendus, et de l'article dans lequel le
Times lui-même, se récriant contre cette interrup-
tion prétendue, protestait qu'il lui fallait le canal,
qu'on l'avait promis à l'Angleterre, qu'elle y comp-
tait, que ses navires marchands n'attendaient pour
s'y porter en foule que l'ouverture du passage, qu'il
en réclamait l'exécution avec insistance, ou sinon
qu'il avait le droit d'exiger qu'on lui dise pourquoi.
L'événement n'a pas tardé, malheureusement pour
l'honneur du Times, à constater le peu de sincérité
de ces bruyantes démonstrations.
En effet, après avoir achevé tous les préparatifs
nécessaires ; après avoir assuré à un corps recruté
d'ouvriers l'eau, les vivres, les instruments, les ap-
provisionnements nécessaires à leur alimentation et
leur travail, la Compagnie a réuni 8,000 indigènes,
en y comprenant ceux qui étaient déjà rassemblés,
sur la ligne des opérations. Soudain le Times a
changé de thèse ; ce qu'il exigeait la veille, il n'en
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203274m/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203274m/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203274m/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203274m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203274m
Facebook
Twitter